@Joséphine
Qui
a connu les années 50, immigré de force « réfugié », comme votre
serviteur, se souvient parfaitement du rejet viscéral systématique
exprimé par les autres écoliers.
Sale
polak, sale boche, sale macaroni, sale espingouin, sale portos, …
Très
vite on va commencer à entendre : « melons », « bougnoules », « gnakoués », « crouilles », …
Notez
que ce dernier vocable est une déformation de l’expression arabe
qui signifie « mon ami » ...
Bon,
ce sont des gosses …
L’avantage,
c’est qu’on ne pouvait avoir aucun doute sur la haine profonde de
leurs parents, malgré leur attitude parfois bienveillante dans
l’espace public, et surtout à l’église, repaire des bonnes
consciences cléricales ! …
Notre
estimation du racisme et de la xénophobie de la société française
à l’époque : > 95 % de la population, et si on creuse un
peu, on trouve bien davantage.
Mais
être raciste, qu’est ce que c’est ?
De
toute évidence, ce n’est en aucun cas une sensation gratifiante.
C’est
de la haine.
-
La
peur de perdre un statut privilégié
-
La
rancune suite à des défaites désobligeantes
-
La
frustration d’une vie non satisfaisante
-
La
jalousie du bonheur de vivre vu chez d’autres
-
Le
besoin de bouc émissaire
-
Les
fantasmes de pureté « raciale »
Aucun
habillage rationnel ne tient la route.
La
peur du grand remplacement est le point commun de tous les
extrémistes, qui rejettent tout métissage.
Aucune
remise en question, chez les racistes, du système oppressant qui
suscite une immigration destinée par le patronat à pressurer les
travailleurs locaux.
Aucune
sensation d’appartenir à l’humanité.
Refus
absolu de toute responsabilité historique dans les flux migratoires,
qu’il faudrait pourtant traiter correctement sur place, à la base.
Un
esprit sain veut connaître la vérité : un esprit malsain dénonce
le « woke ».
La
guerre d’Algérie a causé de nombreux traumatismes.
Refus
de considérer la conquête – éradication des arabes et des
berbères, dont les terres devinrent disponibles pour de nouveaux
colons.
Merci
Bugeaud, qui fit répondre devant l’assemblée nationale, indignée
d’apprendre l’enfumage très répandu des résistants d’algérie
dans les grottes multiples où ils se cachaient : c’était ça ou
la perte de nombreux soldats ...
Refus
de reconnaître le « travail » des unités spéciales chargées de
gazer, avec des produits corrosifs, alors que la France a signé les
traités qui en interdisent tout usage, ces mêmes grottes repaires
du fln. Voyez une récente revue XXI.
La
mode actuelle est chez ces gens là de dénoncer un autre fantasme :
l’islamogauchisme.
Islamo-gauchisme
est un marqueur de l’extrême droite.
Pas
de bol … il se trouve qu’une étude scientifique vient de
paraître sur les occurrences du mot sur Twitter.
Et
le résultat ne devrait pas plaire.
Directeur
de recherche au CNRS et directeur de l’Institut des systèmes
complexes de Paris Ile-de-France, David Chavalarias a analysé, grâce
aux techniques de la data science, plus de 230 millions de messages
politiques émis entre le 1er Août 2017 et le 30 décembre 2020 sur
Twitter.
Le
terme est quasi exclusivement mentionné par des comptes d’extrême
droite, dont plus de la moitié ont été suspendus pour violence
verbale.
La
haine a trouvé d’autres cibles.
Les
arabes
Les
noirs
Les
musulmans
Les
casos
Les
assistés
Problème.
Les
flux migratoires vont encore s’accélérer.
L’hypocrisie
des gouvernants veut laisser croire à l’édification d’une
muraille infranchissable.
Bien
entendu, personne en France n’est raciste.
Ou
alors seulement certains fiers de l’avouer, il en faut.
La
bonne nouvelle est que la proportion des années 50 a fortement
chuté.