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Commentaire de Étirév

sur Un de ces miroirs était une psyché à l'antique...


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Étirév 27 novembre 2018 09:19

La grande Déesse Vénus-Hemœra a été surnommée spéculative ; on la représente un miroir à la main, et le miroir s’appelle spéculum.
On sait que c’est parce que l’homme copia la Femme qu’on mit dans la main des Déesses un miroir magique qui lui montre son image et qui semble lui dire : « Tu as le reflet de mon Esprit, tu me copies, et maintenant tu me supprimes et attribues à des hommes toutes, mes découvertes scientifiques. »
Et le mot spéculation (copie) restera dans le langage philosophique des hommes. En réalité, il signifie « celui qui imite ». Mais, comme l’homme qui s’attribue la science en fait un commerce, le mot spéculation prendra en même temps une signification qui indiquera que c’est aussi une affaire d’argent.
Un autre mot remplacera quelquefois le mot spéculation : c’est écho. L’homme qui, chez les Celtes, copie la Déesse et prétend faire des choses extraordinaires, mettant sur le terrain concret ses pensées abstraites qu’il n’atteint pas, cet homme-là s’appelle Hecho ou Hechicero, d’où est resté, dans les langues modernes, le mot écho (ce qui répète).
Les Grecs, qui changent toujours les sexes, feront d’Echo une nymphe, qui cherche à attirer un jeune éphèbe, fils du fleuve Céphise, qu’ils appellent Narcisse. Le fond de cette légende est pris aux Celtes. Narr veut dire sot et kiss baiser. Ce nom signifia embrasser son image dans l’eau. De Narr et Kiss les Grecs ont fait Narcisse.

[...]
« La critique moderne a parfois cherché et naturellement elle a trouvé dans l’Amour et Psyché une profonde allégorie philosophique  », dit Paul Monceau.
C’est que le roman d’Apulée ainsi intitulé (L’Amour et Psyché) résume le combat des deux impulsions sexuelles.
Psyché, c’est le nom grec de l’âme. Les aventures de la pauvre Psyché symbolisent les souffrances de l’âme féminine à la recherche du vrai, du beau, du bien, qu’elle veut trouver dans l’homme qu’elle aime. Tant qu’il lui reste attaché, il est le reflet de son esprit, il garde sa foi en elle. Mais aussitôt que le lien se relâche, le désaccord surgit ; il manifeste sa pensée retournée ou renversée, qui est la contradiction de celle de la Femme. En face d’elle, il garde l’apparence du serviteur fidèle, mais ses paroles prennent une expression nouvelle ; c’est l’ironie, le sarcasme ; il semble toujours affirmer sa foi, mais le ton qu’il y met est un démenti donné à ses paroles : c’est la mauvaise foi qui commence ; elle est d’abord cachée dans la ruse, plus tard elle deviendra cynique dans le mensonge.
L’évolution de son sexe donne à l’esprit de l’homme une direction inverse de celle de la femme ; il évolue de haut en bas ; parti de la spiritualité, il va vers la sexualité. Alors tout, pour lui, prend un caractère nouveau, il dénature les idées spirituelles et en fait des idées sexuelles ; c’est un langage spécial qu’il créé : en changeant la signification des mots, qu’il ne comprend plus comme la femme les comprend. Et à cette impulsion se mêle un peu d’envie et beaucoup d’ignorance ; il veut croire que la Femme descend comme lui dans les abîmes du sexe, ou, s’il ne le croit pas, il feint de le penser. C’est ainsi que les langues se transforment et qu’un nouveau langage apparaît, en même temps qu’un nouveau genre de littérature : le masculinisme ironique.
Monceau dit encore :
« La fantaisie milésienne ne toucha plus à l’épopée et à l’histoire que pour les railler en passant.
« On vit naître des recueils de contes milésiens. Le plus populaire semble avoir été celui que rédigea au XIème siècle avant notre ère Aristide de Milet. C’est du moins la mine où puisèrent à pleines mains les auteurs grecs et latins. L’ouvrage prit place dans toutes les bibliothèques de lettrés ; le recueil était considérable, car nous voyons le grammairien Charisius citer des fragments du XIIIème livre.
« Ces fables milésiennes, bien des gens les connaissent aujourd’hui, qui ne s’en doutent guère. Ils les ont admirées dans nos fabliaux ou nos farces du moyen âge, dans Boccace, l’Arioste ou Shakespeare, dans La Fontaine, Corneille ou Molière ; ils les ont applaudies au théâtre, au son de la musique, dans Psyché ou la Belle Hélène. Depuis longtemps, ces inventions gracieuses ou bouffonnes sont entrées dans le domaine commun de la littérature et de l’art moderne.
« Mais suivez pieusement le cours des âges en remontant de l’effet à la cause, du fleuve à la source, vous arriverez souvent vers la côte d’Asie Mineure, aux cités d’Ionie. Là-bas, dans la lumière, ont germé presque tous nos arts et nos genres littéraires. C’est là aussi que fut inventé le conte.  »
Et c’est avec ces récits, qui ont la même valeur que les opérettes modernes, qu’on a écrit l’histoire grecque.
Les contes de « MA MÈRE L’OYE »


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