@Layly Victor
Bonjour,
En
réalité, il me semble qu’il n’y a pas tant d’écart entre votre approche
et la mienne. C’est en grande partie une question de vocabulaire, et de
nuances dans le sens des mots.
Mais
pour revenir à la base du problème, toutefois, il est bon de rappeler
que l’approche marxiste concerne d’abord l’économie via les modes de
production et les rapports de production.
Il
se trouve qu’au stade impérialiste du capitalisme ils sont
essentiellement conditionnés par le capital financier, dont chacun peut
constater qu’il domine de plus en plus la planète...
A cet égard, difficile de dire que Lénine s’était gouré...
Ceci-dit,
le capital financier n’est pas une sorte de magma institutionnel qui
s’étalerait sur la planète, mais bien au contraire une multitude de flux
contradictoires, émanant de sources diverses, que l’on peut qualifier
de « pôles impérialistes », pour simplifier.
Ce
que nous pouvons constater, c’est qu’ils ne sont pas équivalents et
quand ils ne sont pas en conflits violents, ils rentrent le plus souvent
dans des rapports d’inféodation les uns par rapports aux autres, tout
en restant « concurrents », ce qui ne simplifie pas les choses...
Mon
article est centré trois pôles essentiels, USA, Chine, Russie, en
montrant précisément en quoi ils sont très fortement « hiérarchisés », je
dirais, selon l’image de la chaîne alimentaire, où le plus gros (USA)
bouffe le « moyen » (Chine), et celui-ci le « petit » (Russie)... C’est la
trame de fond, en version simplifiée, sur laquelle chacun rêve de
bouffer les deux autres... et agit en conséquence !
Et
maintenant, dans ce cadre un peu trop schématique, je vais tenter de
reprendre ton post point par point pour apporter les nuances
nécessaires...
"l’analyse
marxiste-léniniste apporte souvent une lecture intéressante des faits,
et c’est toujours très instructif, mais ça devient horripilant quand ça
prétend tout expliquer au tableau noir.
La domination des banques ne suffit pas à expliquer les convulsions mondiales."
(
Je tiens à préciser que pour moi le marxisme-léninisme est une méthode
scientifique au sens des sciences humaines, comme l’économie, la
sociologie, l’ethnologie, etc... Il n’y a guère que des dogmatiques pour
prétendre en faire une « science exacte » !
Le paradoxe est que la méthodologie de ces crétins ressemble assez, finalement à la « boule de cristal », ou au « marc de café »...)
" Il y a le désir de domination de certaines castes sociales, la haine
raciale, la haine religieuse, la trahison, l’idéologie, le patriotisme,
qui sont des éléments déterminants.
Est-ce que le marxisme-léninisme était capable de prédire Hitler et les nazis ?"
( Les
idéologies religieuses et politiques dominantes (ou émergentes) sont
d’abord sous-tendues par les rapports sociaux et économiques, même si
elles les conditionnent aussi, dialectiquement, en retour. C’est un
phénomène déjà bien étudié et on ne peut le résumer plus...
Le
nazisme (fascisme) est caractéristique de la montée tardive du
nationalisme allemand, en tant qu’impérialisme cohérent, par rapport aux
autres impérialismes déjà bien établis sur la planète... Un
impérialisme frustré de son potentiel d’expansion, cela me parait être
la définition la plus basique qui en ait été donnée...
Il
me semble que cela recouvre aussi le soutien des USA aux dictatures
mises en places pour contrer la résistance et l’unité populaire.)
« Est-ce que le marxisme-léninisme était capable de prédire Mao et la longue marche ? »
(Il
se trouve que de tous les marxistes, Lénine est celui qui a le plus
fait pour établir un lien entre la 3ème internationale et les
mouvements de libération du tiers-monde (c-a-d des colonies, à
l’époque...)
Dès
le début, de nombreux nationalistes bourgeois et petits-bourgeois se
sont déclarés « communistes », « marxistes », pour bénéficier de l’aide de
l’URSS. Mao était de ceux-là, ce qui explique en grande partie sa
stratégie « paysanne », très discutée au sein de l’internationale.)
« Est-ce que le marxisme-léninisme était capable de prédire la dégénérescence et l’échec de la révolution Russe ? »
( Lénine a clairement exprimé sa conscience des risques d’échec, et
des limites dans lesquelles agir. Il était néanmoins partisan d’une
attitude volontariste, tant en URSS que pour les luttes du tiers monde
(colonies).
« Là où il y a une volonté, il y a un chemin ! »
Ce que nos « marxistes » actuels ont tout à fait oublié...
Et
l’URSS a quand même survécu 70 ans, essentiellement dans des conditions
d’encerclement et de blocus, et elle a surtout supporté la plus grande
part de l’effort de guerre contre le nazisme.
Alors, échec relatif, et des leçons qui restent à tirer.)
« Est-ce que les banques ont quelque chose à voir avec l’horreur de Pol Pot et des khmers rouges ? »
(Les
khmers rouges, comme le parti maoïste chinois, sont une secte
nationaliste tout à fait déviante du marxisme (et même encore bien plus)
Ils ont d’abord essentiellement survécu avec le soutien de la Chine,
puis celui, objectif et effectif, de l’occident, contre le Vietnam,
encore allié de l’URSS, à l’époque...
Et donc si tu réalises que « banques »= finance impérialiste, tu as là un exemple plus que frappant, hélas !)
FIN DE LA PARTIE 1 DE MA RÉPONSE... LA 2 A SUIVRE... !