• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Son Ôguste Insanité BADGURU Ier

sur Les origines phéniciennes de notre identité nationale


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

S.Ô.I Shri BaBâd Guru Lashpâ Son Ôguste Insanité BADGURU Ier 14 février 2010 04:25


Nous arrivons au paragraphe 3 : le problème lunaire ou lunatique (au choix) 

« Je n’ai pas dit que Sin-Yerah était une figure féminine. Je n’ignore pas que c’est Astarté qui est associée à Baal. Je dis seulement que dans l’évolution du mythe, il est logique de retrouver le soleil divinisé en figure d’homme, et en associée, une lune divinisée en figure femme. Et c’est bien ce que je retrouve dans le chapiteau du Crest. Et c’est bien Baal qu’il faut identifier dans certaines statuettes gauloises et monnaies comme Antenor vient de le démontrer dans notre échange. Et j’ajoute que je fusionne en effet des figures qui, pour vous, semblent devoir rester des divinités séparées, je me demande pourquoi. »

OK…si vous considérez que poster des liens vers un autre site constitue une démonstration (dans quelque domaine que ce soit), je comprends beaucoup mieux dés lors votre méthode et votre raisonnement, et me sens tout de même assez idiot de ne pas avoir usé de cette méthode autant efficace qu’économe en efforts dactyles.

Sinon sur la question de l’évolution du mythe et sa logique, définitivement et incontestablement soutenue par votre découverte dans un chapiteau médiéval, que vous dire si ce n’est que puis-je donc vous répondre  ? Les Sumériens masculinisant la Lune manquaient certainement de génie et logique en conception cosmogonique.

Permettez-moi tout de même une remarque : ce sont vos référents culturels qui vous font attribuer tel ou tel genre à la lune, au soleil, ou autre et donc supposer une évolution logique du ou des mythes…

L’inversion des genres existe : l’usage du genre féminin en français pour la lune, qui donc conditionne votre perception culturelle de cet astre comme féminin n’est pas universel.

Quant à la conclusion de ce paragraphe édifiant, où après m’avoir définitivement expliqué la logique intime du mythe, vous m’expliquez votre art de fusionner les figures divines. Rassurez-vous, je n’ai rien contre la théofusion en tant que tel, mais le fait est que les divinités issues d’une fusion dans tel ou tel panthéon ou mythologie sont connues comme telles, et s’inscrivent dans ce vous appelleriez l’évolution logique des mythes. Ce qui nous permet d’ailleurs de les appréhender. Bref encore. Rien de plus à dire.

Quatrième paragraphe : le problème celto-chaldéen ou chaldéo-celtique :

« Vous dites que "Je ne vous refuse pas de voir kaldaï dans keltos (keltoï)". Si je comprend bien, vous dites que c’est possible. Pourquoi voulez-vous absolument cantonner les Kaltaï en Mésopotamie du sud. Dans le texte de la Genèse, cela apparait comme le terme courant pour désigner les habitants à l’est des Cananéens. C’est un terme général qui pouvait tout aussi bien désigner des colonies implantées en Cannaan comme l’histoire l’a montré au temps des patriarches avec les Hourites, les Hittites etc. »

Non lorsque je vous dis : « Je ne vous refuse pas de voir kaldaï dans keltos (keltoï)". Si je comprend bien, vous dites que c’est possible. », je ne dis pas que c’est possible ( j’ai même tenté vainement (semble-t-il) de vous expliquer pourquoi cela me semblait plus qu’improbable et une tentative si ce n’est fantaisiste bien hasardeuse), je dis DONC simplement que je ne vous interdit pas de voir kaldaï dans keltos et inversement. Bien entendu, comme énoncé au premier paragraphe, je ne réponderai pas à vos références bibliques incontestables sur les Kaltaï situés à l’est de Canaan.

En y repensant d’ailleurs, je ne comprends pas pourquoi vous ne tenteriez pas les mêmes parallèles linguistiques en vous intéressant à ce pays que nous nommons aujourd’hui Ecosse et qui jadis se nommait Calédonie : vous retrouverez dans caledonie la racine celtique caled (propre au gallois et au brittonique) et sa variante continentale bretonne kalet. Nous sommes non seulement en plein monde celtique et nous avons à la fois caled et kalet, somme toute assez proche de keltos et kaldaï.

Pour l’influence phénicienne ou cananéenne, des mutins débarqués par Himilcon lors d’un périple maritime sur la Route de l’Etain et des mystérieuses îles Cassitérides feraient parfaitement l’affaire pour fournir une explication parfaitement logique quant à une présence phénicienne dans ces nordiques contrées. Au pire, j’imagine que vous arriverez à former une hypothèse en partant du fameux kilt écossais.

Bien entendu, ce passage n’est pas à prendre au sérieux !

Dernière partie la langue parlée sur le littoral cananéen :

« Vous le savez peut-être. Moi, je ne le sais pas. Tout ce que je sais, c’est que les Phéniciens qui se sont implantés sur les côtes méditerranéennes n’ont pas imposé une langue phénicienne, ni écrite, ni parlée et qu’ils se sont mis à parler le koinè. »

A nouveau une question dont je ne saisis pas l’intérêt, d’autant plus que après avoir fait part de votre ignorance sur la question, vous précisez d’emblée que les Phéniciens n’ont pas imposé leur langue et se sont mis à parler le koinè . J’imagine donc que vous vous référez au grec et non à la koinè entendu comme langue vernaculaire. Puisque vous vous placez au Xème siècle (soit âge du Fer en Méditerranée), je peux vous répondre alors que l’existence d’une koinè commerciale et culturelle phénico-punique en Méditerranée Occidentale est attestée à l’Age du Fer.  Sur la zone plus spécifique du littoral cananéen, le monde grec étant alors dans la phase dite des âges sombres, les Phéniciens étant techniquement dominant dans le domaine maritime, la concurrence se faisant rare, il est vraisemblablement probable que peu de navires étrangers abordaient les côtes de Canaan et donc que la langue parlée alors était sémitique : le phénicien ou une variante locale. Plus tard, lorsque la thalassocratie grecque s’imposera, le phénico-punique se maintiendra en Méditerranée occidentale jusqu’à la chute ou fin de la puissance carthaginoise, alors latin et/ou grec s’imposeront comme koinè dans le Monde Méditerranéen.

Vous écrivez : « De toutes façons, je ne comprends pas où vous voulez en venir avec vos interprétations que vous présentez comme scientifiques ce dont je doute. ». je vous le concède, à l’évidence votre démarche qui considère le texte biblique comme source incontestable et toute interprétation autre que la votre comme nulle et non avenue me semble certes beaucoup plus proche de la rigueur scientifique. Je m’incline donc.

Continuons et finissons : « Je ne comprends pas non plus où vous voulez en venir avec vos Grecs en Chaldée et du pas de Calais. Et puis qu’est-ce que cela change que les colons phéniciens aient parlé un langage proche des Grecs ou des Sémites en arrivant en Gaule. Le fait est qu’ils sont bien venus. Les textes l’affirment comme celui de Diodore de Sicile évoquant la fondation d’Alésia (Bibracte) par Héraklès. »

La langue des colons phéniciens ? Effectivement cela ne change absolument rien que les Phéniciens, identifiés depuis toujours comme sémites parlant une langue sémitique : le phénicien n’aient pas parlé leur propre langue. En effet pourquoi ne pas les faire parler grec ou une quelconque autre langue. Juste une question : si cela était le cas, pourquoi donnez-vous même la traduction phénicien-français du nom Carthage (Qart-ḥadašt)-Nouvelle Ville si vous considérez comme une hypothèse probable que les Phéniciens ne parlaient pas leur langue !...non mais sérieusement…les Phéniciens parlaient le phénicien, et j’imagine que comme pour tout peuple marchand et marin, parmi eux se trouvaient traducteurs et interprètes, polyglottes…

« Le fait est qu’ils sont bien venus. Les textes l’affirment comme celui de Diodore de Sicile évoquant la fondation d’Alésia (Bibracte) par Héraklès »

Donc après la Bible, la fondation mythique d’une ville sous le patronage d’une divinité ou d’un demi-dieu comme argument : argument imparable considérant que la plupart des villes antiques de moyenne ou grande importance se voyaient parées d’une telle ascendance. A nouveau, je m’incline devant votre rigueur scientifique.(pour préciser : je n’ignore pas l’aspect allégorique de ces mythes fondateurs)

Sur ce, je pense que nous avons fait le tour de la question et qu’il est inutile d’aller plus en avant. Je trouve cependant dommage que votre passion évidente pour ce type de sujet obscurcisse autant vos capacités de raisonnement. Vous êtes dans la croyance, le mythe.

Cordialement,


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès