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Commentaire de Epeire

sur A quoi sert le sexe ?


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Epeire 27 juin 2009 10:57

Par simple curiosité, pourquoi lire les commentaires avant l’article ?

Bon, je sens que le point Godwin n’est pas loin, mais continuons : en biologie de conservation, on estime qu’il faut au moins 50 individus pour éviter la consanguinité (en gros, ça dépends des espèces), et 500 pour éviter la perte d’allèles rares suites au croisement (on sait qu’on a une chance sur deux de transmettre un des deux allèles à chaque jeune, mais ça ne veut pas dire que c’est systématiquement le cas). Je suis sûre que vos tribus indiennes pour la plupart dépassent largement ce chiffre. Je tiens d’ailleurs une part de ce que je dis sur la consanguinité chez les humains grâce un ami étudiant en histoire qui a confirmé grosso modo ce que j’ai dit sur la recherche d’alliance (je n’ai pas parlé de faire le tour de la planète pour trouver un conjoint).

Après, l’argument pour les variétés peut se retourner : En quoi est ce bien ou mal d’avoir plusieurs variétés (occupant toutes le même rôle écologique qui plus est) ? Encore faut-il fixer une limite entre le simple polymorphisme et la sous-espèce (pas facile). Quand aux plantes et aux animaux... Pourriez vous donner des exemples ?

 La plasticité génétique des végétaux est telle qu’il est difficile d’affirmer que le croisement est une mauvaise chose pour eux. Le blé tendre a non pas deux copies de chaque allèle mais 6, issus de trois graminées sauvages différentes et s’en porte bien. Les platanes occidentalis (Amérique du Nord) et orientalis (Asie et Europe de l’Est) peuvent se croiser en Europe de l’Ouest où ils sont plantés à des distances relativement proche. Alors que les deux variétés ont été séparées par la dérive des continents elles donnent encore une descendance elle-même fertile. Le croisement de la spartine américaine et de la spartine européenne ont donnés une espèce si efficace qu’elle menace les estuaires au niveau de la gironde. Les hollandais s’en servent pour limiter les rentrées de l’eau de mer sur la terre.

Les animaux, pour ce que j’en sais les deux sont vrai : d’un côté on a des exemples de réintroduction de bouquetins qui ont tourné à la catastrophe car les individus importés venait de trop loin et les hybrides mettaient bas en hivers au beau milieu de la mauvaise saison. Après les chats persans ou les chien king charles (à ne pas confondre avec le cavalier king charle) ont des museaux tellement écrasés que certains individus n’arrivaient plus à respirer par le nez et que les comités décidant des normes de race ont du revoir les normes pour le bien être des animaux à venir. Donc j’aimerais en savoir plus sur vos exemples.

Quand aux humains... Vérifiez bien vos sources en ce qui concerne les mexicains : Au XIXeme certains croyaient que les métis blanc/noirs étaient nécessairement stériles par manque d’information, ça peut aussi bien être du même tonneaux. Pourquoi parle-t-on d’ailleurs toujours pas des blancs et des noirs en général et pas de population vivant beaucoup plus en autarcie (croisement islandais/arborigène australien par exemple). Quand à affirmer que les allèles se perdent lors de croisement à grande échelle... Ils se diluent des deux côtés seulement mais il n’y a pas forcément de perte, nuance (après, que cela se fasse en souffrance avec destruction de l’identité culturelle c’est possible et je ne le nie absolument pas mais ce n’est pas le même problème).

D’un point de vue froidement biologique, je suppose que l’important c’est que le non-croisement ou le croisement n’entraine pas de dégâts au niveau de la sélection naturelle. Or en cas de catastrophe vraiment apocalyptique, quelles différences chez les humains seraient assez importante aujourd’hui pour entraîner un véritable avantage ? La capacité à digérer le lactose à l’âge adulte qui existe chez certaines populations européennes et africaines (on sait qu’il y a eu deux fois la mutation sur des endroits différents du même gène) , la couleur de peau (capacité à résister aux UV/absorber les UV pour la vitamine D), le nombre de copie du gène de l’amylase (2 exemplaires chez le chimpanzé, 6 à 14 chez les humains selon l’alimentation, les populations restées chasseur cueilleur n’en ont que six, le maximum se situant chez celles pratiquant l’agriculture). Que des choses qui finalement, ne se perdent pas et qui sont présentes de toute façon un peu partout.

On n’éliminera jamais tout les allèles rares donc si l’humanité doit faire face soudainement à une sélection sévère je ne m’inquiète pas trop pour son avenir. Donc il n’y pas de quoi remettre en cause le choix de partenaire des couples qui décide d’aller voir loin je pense. Sans stigmatiser ceux qui épousent leur voisin. L’humanité est très jeune donc il n’y a pas eu le temps d’avoir des différentes faramineuses.

Après, regretter la présence de types humains séparés, je crois c’est tout simplement subjectif. Les questions culturelles c’est encore une autre problématique (toutes les cultures évoluent. Mais savoir si telle ou telle évolution est bonne j’ai l’impression que c’est vachement plus compliqué qu’en biologie où le critère de la survie fonctionne bien... Matière casse-gueule par excellence même. ) Cherchez un livre appelé Evolution biologique, évolution culturelle de Lucas Cavalli Sforza sur le sujet.

De toute façon, tout ce qui concerne les humains est un sujet très épineux et je pense qu’une certaine partie de la biologie est encore assez traumatisée par le seconde guerre mondiale (où elle a été quand même impliquée, faut bien l’admettre. Je ferais un article là dessus un de ces 4, il y a de la matière...).


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