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Commentaire de ticotico

sur « La Havane n'a aucune leçon à recevoir »


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ticotico ticotico 7 septembre 2008 10:21

Si vous n’êtes pas avec moi, vous êtes contre moi...

C’est avec ce genre de conneries que les politiciens justifient la mise
au pas de l’opposition et leur absence d’arguments positifs.

Je fais partie de ces étrangers qui passent beaucoup de temps à Cuba
et savent de quoi ils parlent. Le grand n’importe quoi qui règne là-bas a des côtés
sympathiques mais ça reste un pays invivable pour les cubains, ce qui est quand
même dommage quand on sait quel espoir des gens du monde entier ont placé
dans ce régime.
Encore pire que l’alimentation insuffisante, l’économie bricolée ou les services de
santé en décomposition, c’est l’absence totale de perspectives qui mine les cubains.

J’en parlais avec un cubain qui m’expliquait qu’il avait tourné en rond toute sa vie sans
pouvoir même imaginer que sa vie pouvait devenir autre chose que ce maussade néant
fait de compromissions, de recherche de nourriture et de petits trafics indispensables pour
faire vivre une famille.

Ajoutez la délation omniprésente, comme à peu près tout est hors à la loi à Cuba, on peut vous
dénoncer parce que vous hébergez un cousin, parce que vous avez fait des travaux dans
votre maison, parce que vous bossez au noir (comme presque tout le monde !)...
...et à chaque fois, vous pouvez avoir à payer une amende totalement disproportionnée par
rapport à vos revenus.

Votre argument choc "alors, vous voulez quoi, le capitalisme ?" ne me semble pas adapté
car pour moi Cuba est une société totalement inégalitaire (inégalement totalitaire, ça marche aussi)
Pour fréquenter épisodiquement les petits cercles de privilégiés de La Havane je dois vous
dire que ces gens là sont les vrais responsables du désastre actuel à Cuba. Tout ce qu’ils
s’offrent (voitures, villas, voyages, équipements "electro domesticos", internet...) est refusé au
peuple, ou autorisé, mais à des tarifs inaccessibles.
Leur voracité s’opère au détriment du bien-être de ceux qui les font vivre. Petis chefs du parti,
responsables d’entreprises d’état, haut fonctionnaires... ils piquent tous dans la caisse, soit
de manière légale, soit de façon moins visible.

Coment qualifier cette petite classe de profiteurs qui gagne 500 fois plus que ceux qu’ils exploitent ?
La priorité serait d’abord de construire le socialisme à Cuba. 

Oui, le régime cubain est en voie de décomposition, il a à peu près autant d’avenir que le vieux
commandant. Rongé par la corruption et les ambitions personnelles il ne peut en aucune façon
être pris pour le phare du socialisme, même bourré, de nuit et dans le brouillard.

Essayez de me répondre sans dire que mon propos n’est pas argumenté.


 


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