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Commentaire de karpediem

sur Les pauvres doivent-ils manger de la « merde » ?


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karpediem karpediem 27 février 2008 19:30

61 retours à cette heure !

Hormis ceux de Logic, Dalziel, et ThatJazz, je suis stupéfait de l’essentiel des 55/58 commentaires et pinailleries à cet article. Dois-je supposer que vous réglez vos comptes entre abonnés qui n’auriez que cela à faire ? Je suis ainsi scandalisé des réactions des quinze premiers branleurs. Dois-je supposer qu’il est de bon ton (pour des écrivaillons « de classe moyenne" sinon "de gauche ») que de plaisanter entre vous au 2° ou 3° degré ? Les trois quarts de vos commentaires me passent par dessus la tête. Vous vous moquez de qui ? En plus de moisir, là devant votre moniteur, lesquels d’entre vous consacrent au moins une soirée par semaine aux restos du cœur, aux soupes pour sdf, au rondes de nuit, aux permanences des secours nationaux ou communaux ou des maraudes de la croix-rouge ?

 Bien au chaud, le ventre plein ou à remplir, vous semblez vous échanger des recettes de masturbation intellectuelle. D’autres refont le monde bien tranquilles ou se propulsent politiciens. Les pires n’ont aucune pudeur à délirer ou plaisanter là-dessus. L’auteure s’était trouvée un minimum de solutions et, heureusement, elle en survit. Effectivement, par nécessité ou par choix, existent des solutions de contrainte allant jusqu’à la fouille des poubelles. Sur leurs tas d’immondices, mère Teresa ou Emmanuelle ont commencer par se remonter les manches et secourir une personne à la fois. Au delà des discours dont il s’est vite lassé, l’abbé Pierre s’est décidé par monter une cabane et offrir une couverture à un sans-abri.

 

 Question « discount », imaginez-vous que cela n’est même pas accessible à tous. Outres les étrangers en très grande précarité à longueur de trottoirs, les plus fragilisés se comptent parmi les petits retraités et les veuves de petits retraités… vivant pour certains en quartiers HLM, en milieu péri-urbain ou rural, où ils / elles ne trouvent aucun commerce à prix réduits ou détruits. Les plus pauvres sommes aussi les grands handicapés qui – pour le coup – sommes logés en HLM accessible au gré du parc disponible, parfois loin de nos familles, sans risquer ni jardiner ni de faire la cuisine, fatigués du moindre effort, sans cafeteria avec un plat de légumes à volonté pour trois euros, sans association de proximité pour nous offrir des cartons alimentaires.

  www.nipauvresnisoumis.org

 

Ayant étudié trop longtemps — et ainsi n’ayant pas eu le temps de travailler/cotiser dix années minimum — je me trouve à 100% dans ce cas de figure. Tétraplégique depuis 1993, je survis avec 327 euros de Pension d’Invalidité + 300 euros de Secours d’Etat (FSI) par mois = 627 euros dans un HLM en milieu péri-urbain (40 minutes de Marseille ou de Toulon en TER non accessible) ; à deux heures de chez mon fils ; à deux heures de chez mes vieux parents qui me soutiennent à bout de bras depuis treize ans ! Pas de Auchan dans mon village mal accessible ! Le RMI de mon colocataire (valide) est refusé depuis trois ans car Alain est le dernier Malgache de sa propre famille. Sur x procédures, nos avocats commis d’office n’ont jamais bougé le petit doigt. Les cinq demandes de secours adressées l’an passé à mon CCAS ont été refoulées. Mon maire n’a pas intégré le moindre handicapé sur sa liste électorale. Ma députée n’a jamais souillé ses ballerines sur mon paillasson. Et mes dettes doivent se monter à plus de dix mille euros. 

 

  Pauvres branleurs, vos plaisanteries n’ont rien de bon. S’agit pas de « chiner » « de temps à autre » ou « pour certains produits » : s’agit de survivre ! Mon compagnon part faire des petits boulots au black avant que l’infirmier n’arrive. Je ne prends de petit déjeuner que lorsque je passe les fêtes en famille. Huit mois sur douze, notre dîner est une brique de soupe. Quatre heures de présence par semaine ne permettent pas à ma femme de ménage de s’occuper des extras ; nous achetons des plats déjà cuisinés. Imaginez-vous que nous sommes bien contents lorsqu’Alain nous ramène des produits frais fussent-ils périmés (DLC ou DLUO …… ) mais tout à fait mangeables à condition que nous les fassions cuire, bouillir voire griller. Imaginez vous que serions bien content de disposer au moins de ces rayons discount ou d’une cafeteria à trois euros. 

 

Navrants ces commentaires …. navrants !

Outre celle du Collectif (cité plus haut ) , une association locale [ LIPP-PACA ] soutient d’autres PTLH (Personnes Très Lourdement Handicapées) depuis 2000 avec un compte au Crédit Mutuel de Toulon …. 


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