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Effondré remonté

Effondré remonté

Un détaché rattaché

Tableau de bord

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Derniers commentaires



  • Effondré remonté Effondré remonté 26 novembre 2021 14:32

    @rosemar ...magistral ! ...tout simplement sublime et puis on plonge du sublime à l’horreur, c’est la définition même du romantisme (cf. mon post plus bas), romantisme de la matière !
    Pour moi, qui vis dans un pays lointain où les moindres 100g coûtent presque plusieurs jours de salaire, j’enrage et bave devant cette tornade descriptive...
    ...oui, y compris les derniers grands puants en putréfaction... après tout, on peut en faire tout un fromage, de cela aussi :
     https://www.youtube.com/watch?v=_9PvDfXhb2Q



  • Effondré remonté Effondré remonté 26 novembre 2021 14:15

    @rosemar
    2 extraits du Bonheur des Dames :
    « À la soie, la foule était aussi venue. On s’écrasait surtout devant l’étalage intérieur, dressé par Hutin, et où Mouret avait donné les touches du maître. C’était, au fond du hall, autour d’une des colonnettes de fonte qui soutenaient le vitrage, comme un ruissellement d’étoffe, une nappe bouillonnée tombant de haut et s’élargissant jusqu’au parquet. Des satins clairs et des soies tendres jaillissaient d’abord : les satins à la reine, les satins renaissance, aux tons nacrés d’eau de source ; les soies légères aux transparences de cristal, vert Nil, ciel indien, rose de mai, bleu Danube. Puis, venaient des tissus plus forts, les satins merveilleux, les soies duchesse, teintes chaudes, roulant à flots grossis. Et, en bas, ainsi que dans une vasque, dormaient les étoffes lourdes, les armures façonnées, les damas, les brocarts, les soies perlées et lamées, au milieu d’un lit profond de velours, tous les velours, noirs, blancs, de couleur, frappés à fond de soie ou de satin, creusant avec leurs taches mouvantes un lac immobile où semblaient danser des reflets de ciel et de paysage. Des femmes, pâles de désirs, se penchaient comme pour se voir. Toutes, en face de cette cataracte lâchée, restaient debout, avec la peur sourde d’être prises dans le débordement d’un pareil luxe et avec l’irrésistible envie de s’y jeter et de s’y perdre » ../..
    « Ce n’était plus chose facile que de gagner l’escalier. Une houle compacte de têtes roulait sous les galeries, s’élargissait en fleuve débordé au milieu du hall. Toute une bataille du négoce montait, les vendeurs tenaient à merci ce peuple de femmes, qu’ils se passaient des uns aux autres, en luttant de hâte. L’heure était venue du branle formidable de l’après-midi, quand la machine surchauffée menait la danse des clientes et leur tirait l’argent de la chair. À la soie surtout, une folie soufflait, le Paris-Bonheur ameutait une foule telle, que, pendant plusieurs minutes, Hutin ne put faire un pas ; et Henriette, suffoquée, ayant levé les yeux, aperçut en haut de l’escalier Mouret, qui revenait toujours à cette place, d’où il voyait la victoire. Elle sourit, espérant qu’il descendrait la dégager. Mais il ne la distinguait même pas dans la cohue, il était encore avec Vallagnosc, occupé à lui montrer la maison, la face rayonnante de triomphe. Maintenant, la trépidation intérieure étouffait les bruits du dehors ; on n’entendait plus ni le roulement des fiacres, ni le battement des portières ; il ne restait, au delà du grand murmure de la vente, que le sentiment de Paris immense, d’une immensité qui toujours fournirait des acheteuses. Dans l’air immobile, où l’étouffement du calorifère attiédissait l’odeur des étoffes, le brouhaha augmentait, fait de tous les bruits, du piétinement continu, des mêmes phrases cent fois répétées autour des comptoirs, de l’or sonnant sur le cuivre des caisses assiégées par une bousculade de porte-monnaie, des paniers roulants dont les charges de paquets tombaient sans relâche dans les caves béantes. Et, sous la fine poussière, tout arrivait à se confondre, on ne reconnaissait pas la division des rayons : là-bas, la mercerie paraissait noyée ; plus loin, au blanc, un angle de soleil, entré par la vitrine de la rue Neuve-Saint-Augustin, était comme une flèche d’or dans de la neige ; ici, à la ganterie et aux lainages, une masse épaisse de chapeaux et de chignons barrait les lointains du magasin. On ne voyait même plus les toilettes, les coiffures seules surnageaient, bariolées de plumes et de rubans ; quelques chapeaux d’homme mettaient des taches noires, tandis que le teint pâle des femmes, dans la fatigue et la chaleur, prenait des transparences de camélia. Enfin, grâce à ses coudes vigoureux, Hutin ouvrit un chemin à ces dames, en marchant devant elles. Mais, quand elle eut monté l’escalier, Henriette ne trouva plus Mouret, qui venait de plonger Vallagnosc en pleine foule, pour achever de l’étourdir, et pris lui-même du besoin physique de ce bain du succès. Il perdait délicieusement haleine, c’était là contre ses membres comme un long embrassement de toute sa clientèle.

    — À gauche, mesdames, dit Hutin, de sa voix prévenante, malgré son exaspération qui grandissait.

    En haut, l’encombrement était le même. On envahissait jusqu’au rayon de l’ameublement, le plus calme d’ordinaire. Les châles, les fourrures, la lingerie grouillaient de monde. »



  • Effondré remonté Effondré remonté 25 novembre 2021 18:10

    Zola était fasciné par la peinture et séduit-repoussé par les impressionistes. Il est clair que le nom du « mouvement littéraire » dont on pense qu’il est l’auteur et le nec plus ultra, le « naturalisme », est un terme qui  en effet  ne lui rend pas suffisamment justice, ne tenant pas compte de son implacable lyrisme, son romantisme de la matière y compris la matière psychologique. Bravo pour votre extrait si majestueux ! On retrouve ce genre de description-tourmente picturale, odorante, sonore, etc., dans nombre de ses oeuvres, comme autant de morceaux de bravoure : pour moi, les scènes de séduction d’achat des bourgeoises affolées comme des phalènes par le grand magasin (« Au bonheur des Dames ») ou la presse vociférante de la Bourse (« L’Argent »), etc.



  • Effondré remonté Effondré remonté 25 novembre 2021 17:59

    Il y a aussi la définition spirituelle de l’ego comme illusion-caricature de soi qui enferme mais aussi renferme le Soi, qui parfois  « grâce » chrétienne, yoga védantique ou satori bouddhiste  s’éveille à Lui-même ...alors, l’ego n’a jamais existé, encore moins qu’une fumée dissipée ! .... l’ego qui régit pourtant toute la vie d’un être humain dans 99,99% des cas... voire toutes ses vies (si l’on accepte les réincarnations). Cette radio dans la tête qui nous pousse à nous croire existant dans nos folies, nos efforts, nos recherches, nous identifie à elle, toujours dans la peur...

    C’est cela le « péché originel » des Chrétiens, le fruit empoisonné de la « connaissance » (j’aime-je n’aime pas, 3000 fois par jour !), je pense donc je suis et  de plus en plus, à mesure que progresse la folie individuelle et collective d’un cerveau excessif  je panse donc j’essuie (Alphonse Allais) les déboires et les meurtrissures de mon petit ego...



  • Effondré remonté Effondré remonté 23 novembre 2021 08:36

    Piotr Smolar ? ...un très mauvais journaliste de l’Immonde, un type qui avait célébré le merveilleux gouvernement ploutocratique-nazi de l’Ukraine après Maidan, « révolution » de couleur avec massacre des protestataires de bonne foi par des tireurs stipendiés et croissants offertes par Victoria Nulland, néo-con notoire (qui avait dit « fuck the EU » en distribuant les rôles du nouveau gouvernement de l’Ukraine), qui avait été incapable  lui, soi-disant spécialiste de l’Ukraine et de la Russie — de répondre à ces contradictions ou même de les voir face à Berruyer du site Les Crises, montrant qu’il s’agit d’un journaliste orienté et en peau de lapin.
    Alors son bouquin délayant les conclusions d’une agence terroriste connue pour ses manoeuvres et échecs sanglants depuis 70 ans...

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