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bright nantes

Tableau de bord

  • Premier article le 10/11/2005
  • Modérateur depuis le 11/12/2007
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Derniers commentaires



  • bright nantes bright nantes 27 novembre 2010 06:43

    « extrême droite moderne » nous dit l’auteur... « je suis de gauche » répond Pascal Hilout... est-ce que cela a un sens de raisonner en clivage droite/gauche sur cette affaire ? Pour celles et ceux qui ont suivi les auditions de la mission parlementaire qui a conduit à l’interdiction du port du voile intégral il a été clair que Myard (UMP), Gérin (PCF) et Glavany (PS) étaient d’accord sur le fond ; on se rappellera que c’est un communiste (Gérin) qui est à l’origine de cette commission et que Sarkozy n’a fait que reprendre la balle au vol ; on se rappellera que si les socialistes n’ont pas participé au vote de l’interdiction ce n’est que pour des basses raisons de politique politicienne : sur le fond ils étaient d’accord. Si on replonge dans l’histoire le NSDAP, le parti national-socialiste des travailleurs allemands (le parti d’Hitler) est issu de la gauche, comme l’est le mouvement fasciste italien, lui aussi issu de la gauche socialiste ; l’un et l’autre étaient anticapitalistes. Pas la peine de sortir l’étendard « extrême droite » d’un côté, et « je suis de gauche » de l’autre. C’est hors sujet. Riposte « laïque » est un mouvement populiste identitaire qui usurpe l’étendard de la laïcité. Non ses initiateurs ne sont pas racistes, c’est une évidence, et défendent la modernité occidentale (à l’exception de la tolérance) c’est une évidence aussi. Cela n’empêche qu’ils sont de facto non seulement des adeptes et des acteurs du « choc des civilisations ». Ils sont clairement à combattre pour ce qu’ils sont, sans qu’il soit nécessaire pour autant de les faire rentrer de force dans des cases préexistantes (au contraire, on perd du temps à argumenter sur des questions subsidiaires). 



  • bright nantes bright nantes 26 janvier 2010 13:29

    Bonjour Damien,

    Vous annoncez une « synthèse » des arguments présentés à la suite de votre dernier article ; il s’agit davantage d’une reformulation des vôtres ; mais peu importe, c’est votre article smiley et pas le mien…

    Je vous ferai donc l’économie de la reformulation des arguments que je vous avais opposé pour vous dire mon opposition à votre velléité d’interdire le port du voile intégral dans la rue, car c’est bien de cela qu’il est, in fine, question – tout le monde, absolument tout le monde, est d’accord sur la dimension sécuritaire (banques, écoles, etc.) et il n’y a absolument pas besoin d’une loi pour cela -.

    Par contre vous ajoutez un nouvel argument (ou disons, à tout le moins, que je n’avais pas identifié que vous l’aviez mobilisé dans votre papier précédent) : Pour finir, dites-vous, rappelons que le même débat avec les mêmes arguments a eu lieu lors de la question du voile dans l’école publique, et qu’aujourd’hui plus personne ne se pose la question.

    Je regrette, Damien, mais c’est faux, tout simplement faux.

    La question qui était posée était celle de l’interdiction du port des signes religieux visibles (et pas seulement le voile) dans les établissements de l’enseignement public primaire et secondaire.

    Mais bon, reconnaissons que même si le problème avait été identifié et soulevé par le mouvement laïque dès l’adoption de la loi Jospin – qui a créé la faille dans le dispositif - le fait déclencheur, à l’échelle de l’opinion publique, a bel et bien été le port du voile : les collégiennes de Creil, il y a vingt ans déjà.

    Je ne vais pas vous refaire toute l’histoire mais si il est vrai que pour certains le même argument du risque de stigmatisation des populations d’origine musulmane était mobilisé, le mouvement laïque, pour ses principaux porte-parole (libre pensée, union rationaliste) était bel et bien partisan du retour (car il s’agissait d’un retour) à l’interdiction du port des signes religieux visibles dans les établissements publics d’enseignement primaire et secondaire.

    Un débat secondaire existait sur la nécessité d’une loi pour le faire, ou si il ne suffisait pas d’abroger l’article 10 de la loi Jospin et de réactiver les circulaires Jean Zay. D’autres débats nous opposait à ceux qui réclamaient l’extension de cette interdiction à l’université (comme ceux qui sont devenus RL aujourd’hui et sont parmi les animateurs les plus prolixes de la campagne présente) ou aux établissements d’enseignement privés sous contrat.

    Donc, non Damien, vous ne pouvez pas, sauf à trahir l’histoire établir un parallèle entre ces deux questions. Le débat de 1994 avait pour cadre la laïcité scolaire. Le débat d’aujourd’hui a pour cadre la laïcité institutionnelle. Au nom de la conception de la laïcité que je défends et que je partage avec les plus grandes organisations laïques de ce pays (ligue de l’enseignement, fédération nationale de la libre pensée, union rationaliste) croix, voiles et kippa n’ont rien à faire dans les établissements publics d’enseignement primaire et secondaire, par contre la rue (comme l’université, pour les étudiants et étudiantes) est un espace de liberté. Si vous ne saisissez pas la nuance et que vous mettez un grand signe égal partout toute discussion devient matériellement impossible.




  • bright nantes bright nantes 24 janvier 2010 06:38

    Cher Bertrand,

    La liberté des uns s’arrête là ou commence la liberté des autres, dites-vous, et vous avez raison mais la question qui se pose, au delà du fait que cela vous irrite de voir une expression dérangeante d’une conviction qui n’est pas la vôtre (ni la mienne), c’est de savoir quel est, objectivement, le préjudice que vous, oui vous, subissez... cela rappelle - sur le plan de l’histoire de la pensée politique - les discussions qui ont précédé l’adoption de la constitution de Virginie (adoptée en 1776 et a servi de modèle pour la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ; c’est notamment elle qui a écrit « tous les hommes naissent naturellement et également libres et indépendants ») et dans les débats sur la liberté religieuse, Jefferson - qui en était partisan, et qui a gagné - ecrivait : « les pouvoirs légitimes du gouvernement ne s’étendent qu’aux actes nuisibles à autrui. Or cela ne me nuit en rien que mon voisin affirme qu’il y ait vingt dieux, ou aucun. Cela n’affecte ni ma bourse ni ma santé. La contrainte pourrait faire de lui un hypocrite, mais pas davantage un homme de confiance. » 

    C’est ici la même chose, cher Bertrand : une fois réglés - et ils le sont déjà en fait - les problèmes réels sur lesquels tout le monde, tout-le-mon-de, est d’accord : accès dans les banques, accès dans les écoles, etc.... quels sont les préjudices réels que vous, vous Bertrand, subissez ? En quoi votre liberté (vous dites, justement , que la liberté d’autrui s’arrête ou commence la vôtre) est-elle menacée ?

    Vous démontrez en l’occurence une « attitude consistant à refuser aux autres la liberté d’exprimer des opinions que l’on juge fausses et de vivre conformément à ces opinions, comportement de celui qui réprime par la force les idées qu’il ne partage pas », ce qui est la définition de l’intolérance

     


  • bright nantes bright nantes 24 janvier 2010 06:10

    Bonjour,

    Votre conclusion résume effectivement bien votre posture : « si nous voulons que la France reste un pays laïque et pensons que cette laïcité qui favorise le développement de l’athéisme est bonne pour nos semblables, à partir du moment où l’on considère que la religion est bien davantage une source de malheur que de bien pour l’homme, nous devons aller dans le sens de lois qui bannissent toutes les formes de manifestation de la puissance coercitive religieuse. » Mais cette posture n’est pas « laïque », ou, plus précisément, puisque la laïcité n’est pas une marque déposée, n’est pas conforme à la « laïcité canal historique », celle exprimée aux Etats Unis par le 1er amendement (le « mur de séparation » entre religion et Etat de Thomas Jefferson) ou par les principes (articles 1 & 2) de la loi du 9 décembre 1905 pour ce qui nous concerne. La laïcité, telle qu’elle est à comprendre dans nos constitutions, est la liberté de conscience (incluant donc la liberté religieuse mais ne s’y limitant pas), y compris la liberté d’expression (sans laquelle l’affirmation de liberté de conscience n’aurait aucun sens ; le 1er amendement fait d’ailleurs explicitement le lien), garantie par l’absolue séparation entre religion et Etat. Votre revendication de lois explicitement antireligieuses (puisque freinant la liberté d’expression religieuse, même l’ordre public n’est objectivement pas menacé) est de toute évidence contraire à la conception historique, que je fais mienne, de la laïcité institutionnelle. Vous préconisez un « Etat athée » et non un « Etat laïque », ce qui n’est pas la même chose, et est selon moi aussi critiquable qu’un Etat théocratique.

    Pour résumer, les trois piliers sur lesquels est fondée la laïcité institutionnelle telle que je la défends sont :

    -  la liberté de conscience

    -  l’égalité de traitement de tous les citoyens quelles que soient leurs convictions ou leurs options spirituelles

    -  la visée de l’intérêt général comme seule raison d’être de l’Etat.

    Les citations que je préfère et qui illustrent bien ce qui nous sépare sont que « les opinions des hommes ne sont pas l’objet du gouvernement civil, ni de sa compétence » (Jefferson) et que « le gouvernement n’a pas l’ombre d’un droit de se mêler de religion. Sa plus petite interférence serait une usurpation flagrante » (Madison). 



  • bright nantes bright nantes 12 décembre 2009 06:30

    Bonjour Louis B


    Je partage très largement ta perception « les parlementaires en question n’ont visiblement aucune envie d’analyser et de comprendre. Ils ont décidé avant les auditions et toutes les personnes qui ont un point de vue différent du leur sont considérés comme des épines dans le pied d’un plan déjà tracé ». J’ai visionné pratiquement toutes les vidéos de la mission : c’est d’une grande clarté. Il faut simplement être honnête et ne pas faire le procès de la représentation nationale dans son ensemble ; certes ceux qui ont demandé puis ont rejoint cette mission dite « d’information » sont des militants de longue date connus pour leur sectarisme et leur intolérance (ceux qui s’expriment le plus, Gérin, Myard, Glavany, etc. illustrent bien le propos) mais tous les parlementaires, ni même tous les parlementaires membres de la mission ne sont pas comme cela. Il faut veiller à ne pas jeter le bébé avec l’eau sale du bain : ce n’est pas parce que certains parlementaires ne font pas honneur à la République qu’il faut jeter la République et le parlementarisme.
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