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Revaloriser les jeunes chercheurs

Cette semaine, le gouvernement cherche à combler quelques lacunes dans l’organisation de la Recherche publique française. Une réforme qui semble aller dans le bon sens.

La carrière d’un chercheur commence en France par la soutenance d’une thèse de doctorat de l’université qui se prépare généralement en trois ans.

La soutenance de la thèse, devant un jury composé uniquement de chercheurs confirmés ("habilités"), est en quelque sorte le baptême du feu du chercheur. De "chercheur apprenti", il devient collègue. Il entre dans la "communauté scientifique".

Mais cela ne suffit évidemment pas. Le doctorat n’est pas plus le passeport pour intégrer la Recherche publique que le baccalauréat est le passeport pour les meilleures filières universitaires.


Choix théorique pour le futur chercheur

Le jeune docteur a deux possibilités théoriques s’il veut travailler en France dans le public : ou il devient universitaire, à savoir, il est nommé par un établissement d’enseignement supérieur pour y enseigner et y faire de la recherche ; ou il est recruté dans un organisme de recherche publique, les plus connus étant le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), l’Institut Pasteur, l’Inserm, etc.

Ces organismes ont un avantage (unique au monde et qui, à mon sens, doit être préservé), celui de se consacrer à plein temps à ses travaux de recherche.

Les premiers postes sont pour le jeune docteur soit maître de conférence pour l’université (et avec une évolution vers professeur des universités), soit chargé de recherche pour le CNRS par exemple (avec une évolution vers directeur de recherche).


Inégalités entre les organismes publics et les universités

Vous voyez déjà l’inégalité statutaire entre les universitaires et les chercheurs à plein temps : les enseignants doivent partager leur temps entre leurs recherches (seuls travaux qui seront évalués pour leur carrière et leur éventuelle promotion) et leurs cours à préparer, copies à corriger, travaux dirigés et travaux pratiques à installer. La pédagogie est un effort qui nécessite temps et expérience. Et se prête mal au "carriérisme".

Par ailleurs, les organismes de recherche bénéficient parfois de dotations financières non négligeables dans le cadre de programmes de recherche. Les laboratoires des universités aussi, mais dans une moindre mesure. Cela dit, la plupart des laboratoires sont mixtes, comprenant du personnel de l’université et du personnel propre aux organismes de recherche.


Nécessité de travaux postdoctoraux

Mais, en fait, ce que je dis pour le jeune docteur est faux en pratique depuis une ou deux décennies. La rareté des postes de chercheurs dans le public par rapport au grand nombre de docteurs formés fait qu’il y a environ un poste pour une vingtaine de candidats, tous docteurs donc tous issus de l’excellence universitaire.

Par voie de conséquence, le jeune docteur a très rarement accès à un poste de fonctionnaire dans la recherche à l’issue de sa soutenance. Il devra attendre un, deux, trois voire quatre ans, voire beaucoup plus. Que fait-il pendant ce temps ? Il fait ce qu’on appelle un "post-doc", en clair, des études postdoctorales. En gros, il continue un travail de recherche, mais avec un contrat précaire, d’un ou deux ans généralement. Il y a même des contrats de cinq ans (qui sont contraire au droit du travail).

S’il est perspicace, il profitera de ces quelques années d’incertitude pour travailler à l’étranger, dans des laboratoires prestigieux. Cela lui permettra de parfaire sa langue anglaise (la seule utilisée dans la recherche, et heureusement, car un chercheur n’a pas le temps de passer sa vie à traduire du chinois, du russe, du japonais, de l’arabe ou de l’hébreu pour connaître l’état de l’art dans son domaine). Cela l’intégrera dans de nouveaux réseaux scientifiques qui lui seront bien utiles au cours de sa carrière. Enfin, son travail sera sans doute mieux rémunéré.

C’est ce que la ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, appelle « faire ses preuves » même si la soutenance de la thèse a déjà apporté cette preuve que le docteur est apte à faire de la recherche de très bonne qualité.


Précarisation de non-titulaires

Depuis longtemps, les jeunes enseignants-chercheurs sont victimes non seulement de la précarisation de leur situation, mais aussi de l’incertitude de leur profession et de sa trop faible rémunération, surtout en comparaison avec d’autres pays à fortes recherches, comme les États-Unis. Or, on n’attire pas l’excellence sans apporter des rémunérations en adéquation.

Pour se donner une idée, un laboratoire ne compte en moyenne que la moitié de personnel permanent de la recherche. Le reste est constitué de stagiaires, de doctorants et de post-doctorants.


Revalorisation attendue des jeunes chercheurs

Valérie Pécresse a ainsi finalisé un plan de revalorisation des débuts de carrière des jeunes chercheurs qui devrait faire l’unanimité.

À partir de septembre 2009, l’État employeur comptera comme années d’ancienneté le temps passé pour le doctorat. Ce qui est navrant, c’est que ce n’est que maintenant que l’État reconnaît qu’une thèse apporte de l’expérience professionnelle, considération parfaitement intégrée depuis plusieurs décennies par les grandes entreprises privées.

De plus, la rémunération minimale d’un jeune maître de conférence sera augmentée de 260 euros pour atteindre près de 2 330 euros brut mensuels.

Ces deux mesures devraient impliquer la revalorisation de 260 à 510 euros du salaire d’environ 2 000 maîtres de conférence pour un coût total de 56,2 millions d’euros sur trois ans (dont 20,4 millions sont inscrits dans la loi de finances de 2009).

D’autres mesures rationaliseront aussi les contrats de recrutements des doctorants et des post-doctorants (véritables contrats de travail avec cotisations Assedic et rémunérations plus motivantes). Il faut savoir que certaines bourses ou contrats pour les thésards vont à l’encontre du Code du travail le plus élémentaire (comme le droit au chômage, les indemnités de précarité dans le cadre d’emploi en CDD, etc.).


Création annuelle de 130 "chaires" d’excellence

Par ailleurs, pour réduire l’écart entre les chercheurs d’organismes publics et les universitaires, la réforme se propose d’imiter l’Institut universitaire de France créé en 1991.

Cet institut est une sorte de Collège de France de second niveau et permet à des enseignants-chercheurs sélectionnés (et méritants) de poursuivre leurs travaux de recherche avec plus de moyens (temps et argent) et plus de considérations (reconnaissance).

La ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, a décidé en effet de créer à partir de l’année prochaine 130 "chaires" proposées chaque année sur concours à des maîtres de conférences, des jeunes chercheurs ou des jeunes doctorants.

Ces recrutés un peu spéciaux, brillants de leur excellence, auront le statut de maître de conférence, mais n’auront que 64 heures annuelles d’enseignement à assurer au lieu des 192 habituelles. Ce qui les déchargera pour leurs travaux de recherches.

Ils auront également une prime annuelle de 500 à 1 200 euros ainsi qu’une dotation de 50 000 à 100 000 euros pour cinq ans. Ils seront maîtres de ce petit budget pour acquérir quelques équipements (très peu, car cela coûte nettement plus cher) ou accroître leurs frais de voyage pour participer à plus de séminaires internationaux (et intégrer plus de réseaux, la recherche n’étant vraiment efficace que dans le cadre de coopérations internationales).

Ce nouveau statut durera cinq ans, éventuellement renouvelable une fois.

Si ces (rares) jeunes chercheurs y gagneront (forcément), les universités aussi, car elles pourront ainsi attirer les meilleurs chercheurs des organismes publics en leur proposant de meilleures perspectives de carrière. Et le départ de ces sélectionnés des organismes de recherche fera un appel d’air pour recruter de nouvelles personnes.

On imagine sans hésitation que cette dernière mesure (création de "chaires" qui renforcera l’élitisme d’excellence dans la Recherche publique) sera vite contestée par les chercheurs des organismes publics qui craindront le départ de leurs meilleurs éléments vers les universités (en soi, ce n’est pas vraiment un problème, c’est un statut et il n’y a aucune raison que les programmes de recherche en soient perturbés, au contraire, puisqu’il y aura une dotation).

Mais l’autre élément de contestation, c’est que cette réforme devrait se faire à budget constant. Soit certains départs à la retraite ne seront pas remplacés, soit des budgets seront réduits ou réaffectés pour financer ces nouvelles mesures.


Bonne direction pour préserver les atouts et pour combler les lacunes du système français

Mais je considère que cette réforme va dans la bonne direction, celle d’une part d’encourager les jeunes à faire de la recherche scientifique (si on veut gagner bien sa vie, il vaut mieux aujourd’hui se diriger vers le commercial ou dans la finance, la plupart des jeunes polytechniciens se tournent vers les métiers de la finance au lieu de commencer une carrière dans la science et la technologie) et d’autre part de mieux harmoniser les carrières des enseignants-chercheurs, quel que soit leur statut d’origine.

Et cette solution a aussi le grand mérite de préserver l’existence des grands organismes de recherche qui font la réputation d’excellence de la Recherche française (CNRS, Institut Pasteur, etc.).


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (17 octobre 2008)


Pour aller plus loin :

Des filières d’excellence pour les enseignants-chercheurs (Le Monde du 10 octobre 2008).



Documents joints à cet article

Revaloriser les jeunes chercheurs

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10 réactions à cet article    


  • Voltaire Voltaire 17 octobre 2008 10:51

    Comme l’auteur, il me semble aussi que cette réforme va dans le bon sens.
    Nous étions quelques un a avoir recommandé en 2007 de favoriser l’augmentation des salaires des jeunes chercheurs plutôt que leur nombre si un choix budgétaire était nécessaire (évidemment l’idéal est aussi une augmentation du nombre de poste, mais la crise économique est là...).

    Les conditions de salaires au recrutement des jeunes chercheurs étaient devenues indignes : à peine 2000 euros à bac +10 (en comptant un postdoc de 2 ans), c’était devenu inacceptable. Et la reconnaissance du parcours doctoral comme années de formation professionnelle est un pas en avant. Reste encore à imposer la comptabilisation de ces années de doctorat pour la retraite : on ne peux pas demander aux fururs chercheurs 42-43 ans de cotisations retraite pour une retraite pleine, et ne pas compter ces années de doctorat pour cette retraite (un doctorat ne s’obtenant au mieux que vers 24-25 ans).

    La possibilité de créer des chaires d’excellence est aussi un point positif, tant il est devenu difficile de rapatrier nos chercheurs les plus brillants dans les conditions actuelles de la recherche publique. Mais le nombre proposé est dramatiquement insuffisant. 130 chaires, cela correspond à 1-2% des chercheurs... Ce chiffre devrait atteindre 10% pour être efficace.

    Etant donné les conditions budgétaires catastrophiques, on peut considérer que la ministre actuelle a fait son travail au mieux, mais on est néanmoins encore loin du compte si l’on souhaite faire de la France un pays un pointe au niveau innovation. Cela requèrerait une volonté politique au plus haut niveau, qui malheureusement n’existe pas actuellement.


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 17 octobre 2008 11:01

      Bonjour,

      Bonne chose que de remettre la question des chercheurs dans l’actu

      Puis-je me permettre une note dissonance. Mais légitime vu que j’ai passé 10 ans dans ce milieu

      Ces mesures de revalorisation pourront sans doute remotiver les chercheurs jeunes mais cela ne remettra pas de la passion dans ce milieu. Mon propos sera exagéré mais je le dis comme je le pense. Il y a une ambiance mortifère, morbide, sinistre dans ce milieu. Du moins, dans le domaine des sciences de la vie. J’avais il y a quelques années assisté à un pot d’une école doctorale. C’est ce que j’avais constaté

      Je ne sais pas s’il y a un lien mais la structure dominatrice et mandarinale ne fait rien pour arranger la situation des chercheurs jeunes qui jusqu’à 40 ans, sont considéré comme inapte à diriger leur programme, et restent sous tutelle du patron. Une fois directeur, il ont flingué toute leur créativité et ne sont plus bons qu’à remplir des paperasses, en se servant des travaux de la génération qui suit.


      • geo63 17 octobre 2008 11:41

        @ à l’auteur : un survol optimiste de la question, mais pourquoi pas ?

        Quelques remarques :


        - d’une façon générale les enseignants-chercheurs et chercheurs des organismes sont toujours présents simultanément dans les laboratoires structurés (Unités mixtes des Universités), la population est un peu différente dans les centres propres où les chercheurs peuvent être majoritaires. Mais vous oubliez dans tout cela les ingénieurs, techniciens et administratifs absolument indispensables pour un bon fonctionnement général (notamment dans les labos nécessitant un appareillage important) et pour le moment ce sont surtout les organismes (CNRS en particulier) qui sont en mesure d’offrir des postes, fortement convoités. Qu’en sera-t-il dans la réforme qui se mijote ?


        - il faudra m’expliquer pourquoi la "création de "chaires" sera vite contestée par la chercheurs des organismes publics" c’est de la pure spéculation ! Je pense que les chercheurs seront parfaitement satisfaits de trouver des collègues enseignants-chercheurs bénéficiant d’une situation plus favorable.


        - enfin et c’est pour moi le point le plus important, lorsqu’un jeune chercheur ou enseignant-chercheur vient d’obtenir un poste après un effort énorme (thèse, post-doct, repost-doct...), souvent financièrement à sa charge (visites et auditions sur tous les sites bénéficiant d’un "affichage de poste" (CR, MC) ; il est généralement intégré dans une équipe qui tourne et dont les sujets sont établis. Pour imposer ses propres sujets de recherche, il faudra des années ...
        Après cela les téléspectateurs sont gavés de "personnages éminents" qui font la France, avec rosette éventuellement, dont le seul mérite est d’avoir une grande gueule et peu de scrupules. Les rats de laboratoire n’intéressent personne.


        • ronchonaire 17 octobre 2008 12:32

          Toutes ces personnes (maîtres de conférence, professeurs d’université, chercheurs CNRS) ont la sécurité de l’emploi garantie à vie ; même s’il n’en foutent pas une pendant toute leur carrière (ce qui est plus fréquent qu’on ne le pense), ils n’ont pas le moindre risque de se faire virer. Il est donc parfaitement normal qu’ils gagnent moins que dans un système où les chercheurs doivent se battre et travailler dur pour garder leur place (ou pour en trouver une meilleure). 2300 euros bruts pour un bac+10 débutant, bien sûr que c’est ridicule ; mais en même temps, si on veut faire fortune, on ne devient pas fonctionnaire. C’est un choix de vie, il faut l’assumer.

          Cette réforme me semble d’ailleurs mauvaise car elle ne s’attaque pas au coeur du problème : le manque de débouchés, en France, pour les jeunes docteurs en dehors du secteur public. L’auteur rappelle qu’il y a environ 20 docteurs formés pour un poste de maître de conférences créé par exemple ; c’est vrai mais il oublie de nous dire ce qu’il advient des 19 docteurs qui ne finiront pas maître de conférences. Certains font un post-doc et retentent leur chance aux concours quelques années plus tard ; la plupart décide purement et simplement de partir travailler à l’étranger.

          Certes ils n’ont pas la sécurité de l’emploi et ne cumulent pas les points retraites qui leur donneront droit à un service en porcelaine dans 30 ou 40 ans ; mais ils ont un meilleur salaire, des opportunités de carrière plus intéressantes (essayez donc de monter en grade autrement que par l’ancienneté dans l’éducation nationale !) et, souvent, de meilleures conditions de travail à leur disposition.

          Bref, il est grand temps que la France réalise qu’il y a une vie en dehors du secteur public pour les docteurs ; il faudrait d’ailleurs qu’elle réalise par la même occasion que le Doctorat n’est pas seulement un diplôme universitaire ; c’est devenu un diplôme professionnel à part entière, très demandé par les recruteurs...à l’étranger.


          • morice morice 17 octobre 2008 12:45

             "Cette semaine, le gouvernement cherche à combler quelques lacunes dans l’organisation de la Recherche publique française. Une réforme qui semble aller dans le bon sens". 

            ... déclare Sylvain, nouveau porte-parole du gouvernement.


            • fabrice chillet 17 octobre 2008 13:37

              Commentaire déposé par Morice, nouveau porte-parole de l’opposition...

              Quand la pertinence de la riposte ne dépasse pas la richesse gustative d’une fraise tagada...le silence s’apparente à une panacée.

              ps : réflexion "hop comme ça" qui marche aussi bien pour les cons de droite que les cons de gauche.

              Ca ne sert à rien mais ça m’a fait plaisir de descendre un des piliers de comptoir d’AgoraVox, représentant zélé de la pensée unique.


            • Patrick Gaudray Patrick Gaudray 17 octobre 2008 14:34

              Au-delà de l’apologie des mesurettes de la ministre, il y a des points qui me paraissent obscurs dans l’analyse de l’auteur de cet article.
              1°) Pourquoi parler d’inégalité entre chercheurs et enseignants-chercheurs ? Ce n’est pas parce qu’ils se côtoient, souvent pour le plus grand bénéfice de tous, qu’ils ont le même statut. Certains enseignent, d’autre pas. Certains remettent un rapport annuel d’activité, d’autres pas. Certains ont une prime d’encadrement doctoral et d’autres pas. Cela s’appelle la différence, et ce n’est sans doute pas le problème. D’ailleurs, le fait même que Mme Pécresse parle de revaloriser les salaires de la recherche et n’évoque que les enseignants-chercheurs montre bien qu’elle cherche à entretenir la différence, et elle contribue ainsi à la confusion qui affleure dans ce paragraphe.
              2°) Pour ce qui est du "carriérisme", 35 ans d’expérience m’ont appris qu’il y en avait autant sinon plus chez les enseignants-chercheurs que chez les chercheurs temps plein.
              3°) Si l’on parle des "dotations financières", il est certain que l’université est encore plus pingre que les organismes de recherche, mais je ne les qualifierais certainement pas de "non négligeables", puisque c’est ce qu’elle deviennent au cours des ans.
              4°) Je ne comprends pas bien comment la réforme peut prétendre "réduire l’écart entre les chercheurs d’organismes publics et les universitaires". C’est très bien de revaloriser les salaires des jeunes maîtres de conférence, mais il faut se rappeler que les chargés de recherche sont logés à la même enseigne.
              5°) D’ailleurs, et là non plus, je ne comprends pas, Sylvain Rakotoarison nous dit que ces mesures permettront d’attirer à l’université "les meilleurs chercheurs des organismes publics en leur proposant de meilleures perspectives de carrière". Donc, les perspectives de carrière s(er)ont meilleures à l’université qu’au CNRS, par exemple.  ?????
              6°) Enfin, je ne vois pas, personnellement, comment cette réformette aurait "le grand mérite de préserver l’existence des grands organismes de recherche qui font la réputation d’excellence de la Recherche française (CNRS, Institut Pasteur, etc.)". C’est plutôt l’inverse qui s’annonce. On peut décider de ne pas pleurer la mort annoncée des organismes de recherche, mais, de grâce, ne nous faites pas prendre des vessies pour des lanternes.

              Pour Bernard Dugué :
              Dix ans dans ce milieu ne vous ont pas suffi pour constater la vraie passion qui y existe. Si "ambiance mortifère" il y a, elle vient de la lassitude et du dépit que les chercheurs ressentent devant les attaques incessantes qui leur sont faites, sans qu’ils comprennent toujours très bien pourquoi. Personnellement, cela fait 35 ans que je m’éclate, passez-moi l’expression, à faire de la Science, mais -heureusement- un peu moins que je me désespère de voir la recherche scientifique française en général et le CNRS en particulier, au centre d’un jeu de massacre dont, c’est certain, la SCIENCE ne sortira pas indemne.
              Je ne sais pas s’il y a une structure dominatrice et mandarinale, mais il est clair qu’un certain nombre de mandarins ne sont pas pour rien dans ce qui se passe aujourd’hui. Il ne faut simplement peut-être pas généraliser.


              • chiktaba 17 octobre 2008 15:33

                Ooooh la recherche bisounours... Moue, une these en 3 ans, un postdoc en un ou deux ans.
                Bref une meconnaissance de la situation assez impressionnante.
                Pour ma part, la situation la plus problematique n est pas chez les chercheurs statutaires ou les enseignants chercheurs, mais pour acceder a ces postes (qui ne sont certainement pas la panacee). Postes pour la plupart fleches.
                Il y a eu (et encore) beaucoup trop de thesards et postdocs exploitees, parceque justement aucun statut (combien de thesards non payes, pas entierement) mais bon c est pour ta futur carriere alors faut bosser hein... C est sur qu esperer commencer une carriere a 35-40 ans, alors que tout ce qui a ete fait avant ne compte pas, tout le monde en reve. Mais vu la situation de toute facon, attendons 10 ans, et on verra si ces etudiants ne seront pas choyes, vu le nombre en chute vertigineuse, et le nombre de thesards et postdocs qui passent a autre chose. La on pourra couper les fonds de toute facon, il n y aura plus grand monde a payer
                Bref une enieme maigre tentative d ameliorer le sort de la recherche par le petit bout de la lorgnette.


                • Laurent 17 octobre 2008 18:25

                  Juste pour apporter mon petit grain de sel concernant les salaires.

                  Je suis aujourd’hui en post-doc dans une agence federale americaine et je gagne plus (1000 eur mensuels supplementaires par mois) que mon advisor en france qui a 15 ans d’anciennete et qui est prof de 2e classe.


                  • wesson wesson 17 octobre 2008 22:11

                    @ l’auteur

                    "Cette semaine, le gouvernement cherche à combler quelques lacunes dans l’organisation de la Recherche publique française. Une réforme qui semble aller dans le bon sens.
                    "

                    profitez-en pour dire à vos amis politiques de ne pas laminer les effectifs de la fonction publique, ce qui par exemple éviterai les chercheurs qui cherchent à devoir se consacrer en permanence à des tâches subalternes, par manque de personnel d’encadrement.

                    Votre article, c’est une dépèche d’agence gouvernementale. 


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