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Accueil du site > Actualités > Société > Quand les nouvelles font le trottoir

Quand les nouvelles font le trottoir

Je ne peux le rater. Je ne le veux pas en fait. Je m’approche de lui. Il me voit, tend la main. Elle n’est pas ouverte telle celle du mendiant. Ce qu’elle tient a son prix : le prix de l’autonomie. Combien sont-ils comme lui dans le monde à racoler ainsi les passants pour leur vendre un journal tantôt artisanal, tantôt professionnel, mais qui sent partout le bitume, qui fleure la citoyenneté écorchée des exclus, des marginalisés, des laissés pour compte ?

Le nom du journal que j’ai rapporté chez moi ? La Quête. Un nom qui sonne comme un défi lancé à leur clientèle. Nous ne quêtons pas ! Les camelots, des démunis, conservent la moitié de l’argent que leur rapporte la vente du journal.

C’est en 1994 que nait l’idée d’un journal communautaire. Le comité des usagers de L’Archipel d’Entraide, organisme créé en 1989, cherchait une activité qui puisse impliquer directement les usagers, comme sont appellés les clients de l’Archipel, des personnes souffrant de problèmes multiples.

notre petit journal offre la possibilité aux plus démunis d’exprimer leurs points de vues sur des sujets qui les concernent, d’écrire un poème ou encore, de faire un témoignage.
La Quête veut à la fois faire connaitre les problématiques de la rue et ce qu’envisagent comme solutions ceux qui vivent des problèmes reliés à l’itinérance, à la santé mentale, à la toxicomanie, etc.

L’itinéraire à Montréal, Le nouveau Macadam Journal en France, en Belgique francophone et en Suisse, Street News à New-York, Big Issue en Angleterre et en Australie, et bien d’autres visent tous le même objectif.

Pour que les sans abri redeviennent quelqu’un. Pour qu’ils s’investissent dans un projet susceptible de leur rapporter quelques francs. Pour qu’ils s’impliquent dans une action qui les concerne. Et parce qu’on n’a rien inventé de mieux qu’un journal pour défendre une certaine idée de la dignité humaine.

Pourquoi Macadam ?

Ils sont de plus en plus nombreux à vendre pour quelques sous les journaux de la rue. Plusieurs y ont vécu l’expérience qui leur a donné la confiance en eux qu’il leur manquait pour sortir de la marginalité.

Alors, la prochaine fois que vous rencontrerez un camelot de la rue, pensez à cette vérité toute simple que Mel Young, Président de l’International Network of Street Papers (INSP) nous a laissé sur son blogue :

...you create solutions by giving and taking in equal measure rather than just solely giving or solely taking.
Mel Young n’écrit pas souvent. Mais qui peut le lui reprocher ?

La Coupe du monde des Sans Abris, c’est son idée.


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