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Proposition pour un système de développement résilient

Ce que nous a montré de manière spectaculaire cette crise sanitaire, c’est qu’on pouvait, du jour au lendemain, confiner 4 milliards de personnes et diviser par deux la production de richesse sur plusieurs semaines. C’est-à-dire, passer l’incroyable dans la réalité. Depuis la mi-janvier où la Chine a commencé à confiner, le rythme du commerce et de la production a tellement baissé qu’on peut envisager atteindre les objectifs de la COP sur l’année 2020. Ce qui était impensable dans le monde occidental est devenu réalité.

Et si l’impossible transition écologique et économique devenait possible sur le même claquement de doigt que celui qui a présidé le confinement ?

Cette crise sanitaire mondiale montre de manière éclatante et dramatique les limites du système capitaliste ; doux euphémisme pour cacher son insécurité, voire sa dangerosité. Un petit virus de quelques microns a eu raison de cette machine internationale à produire. En France, 6ème puissance du monde, cinq mois après le début de la pandémie, la première phase du premier déconfinement commence après avoir enfin reçu masques et tests (peut-être) en quantités suffisantes. Quant au personnel et aux lits d’hôpitaux, leur nombre n’a pas changé et lorsque l’épidémie repartira, nous verrons bien la capacité d’accueil comme la colère des soignants.

Pourquoi en est-on arrivés là ? Parce qu’au lieu de penser à la sécurité de la population notre gouvernement n’a pensé qu’à livrer le pays au libre-marché faisant confiance à la main invisible d’Adam Smith pour apporter richesse et services. La Chine est pointée du doigt. Même l’OMS est montrée du doigt pour avoir tardé à déclarer la pandémie alors même qu’en février 2018, lorsqu’elle avait alerté tous les pays du monde de la grippe pandémique comme première menace sur le monde, les gouvernements sont restés sourds à l’alerte, dont le nôtre !

Tandis que le règlement de la crise sanitaire est toujours incertaine offrant un régulier spectacle affligeant de discours contradictoires ou incohérents qui occupent toute la sphère médiatique, s’affairent les organisateurs de la reprise économique. Tandis que les uns sont au chômage où voient partir leur entreprise à la faillite, les autres spéculent à la baisse ou à la hausse, ou envisagent de rattraper le retard pris - pris sur quoi, on se le demande ? - en cassant davantage le code du travail pour travailler plus, tandis que le Medef demande un moratoire sur les mesures environnementales, de recyclage ou contre le gaspillage.

Pourtant, depuis plus d’un an, notre Président nous a lancé des phrases qui faisaient écho à d’autres et qui ont suscité tous les espoirs pour que « l’après » ne soit pas comme « l’avant ». « Quelque chose ne fonctionne plus dans ce capitalisme qui profite de plus en plus à quelques-uns. Je ne veux plus que nous considérions que le sujet d'ajustement économique et de la dette prévaut sur les droits sociaux », a lancé Emmanuel Macron en juin 2019 dans le même temps où il faisait sonner la charge contre les manifestants qui revendiquaient la même chose. Il dénonçait un « capitalisme devenu fou » et réclamait le retour à une « économie sociale de marché où chacun trouve sa part », au lieu d’une « captation des richesses par quelques-uns », tandis que d’autres réclamaient le rétablissement de l’ISF en vain. Avec la crise sanitaire, nous avons eu droit au «  quoi qu’il en coûte  » et on se demande tout de même si ce ne seront pas encore les classes moyennes qui devront payer la facture comme c’est le cas à chaque crise et à la classe défavorisée de se serrer un peu plus la ceinture. À l’occasion de son premier discours sur la crise du coronavirus, Macron a annoncé vouloir « reprendre le contrôle » de « biens et de services qui doivent être placés en dehors des lois du marché » et de « décisions de rupture ». Mais, ses propos sont déjà bien loin et nous attendons toujours le moindre signe d’un léger changement à défaut de rupture. La tentative de reprise montre que les velléités des néolibéraux sont exacerbées.

Pourtant, le constat que chacun fait à sa porte, nous incite à croire et à vouloir que notre système de développement « doit (réellement) être interrogé  » comme dirait Macron, et devrait être changé comme beaucoup l’espèrent.

Car nous sommes à un moment de l’histoire de l’humanité où tous les humains partagent les mêmes craintes : l’épidémie, le réchauffement climatique, l’extinction de la vie animale, les catastrophes naturelles de plus en plus destructrices - inondations, tempêtes, canicules et sécheresses – provoquant des millions de morts annuels à cause de la pollution, des millions de réfugiés climatiques et guerriers qui s’ajoutent aux migrants économiques, le crack financier inéluctable, le durcissement des régimes politiques, la dilapidation du continent africain, une Chine dictatoriale qui étend son emprise et son influence et l’appropriation du monde par une poignée de personnes. Ces calamités naturelles et humaines1 2 sont le résultat d’un capitalocène3 mis en œuvre par une poignée d’exploiteurs qui ont mis à sac la terre, ruiné des pays les livrant à la famine, tandis que d’autres modulent leurs guerres au grès des intérêts économiques et d’autres encore s’abêtissent d’un marketing débilitant et suffoquent d’une surconsommation effrénée.

 

Pourquoi l’après ne peut pas être comme l’avant ?

Nous parlons de l’après comme si nous connaissions la date du basculement. Mais est-ce comme cela qu’on peut aborder cette échéance ? Ne serions-nous pas déjà dans l’après du jour du début du confinement ? Car la vie ne change pas, ou plutôt elle continue son mouvement permanent dans lequel elle trouve sa stabilité. Alors qu’en est-il de cet après que nous vivons déjà ? Pour chacun, les habitudes ont été bouleversées et chacun s’est retrouvé à composer avec le ralentissement - sauf les soignants et quelques autres professions qui, eux, portent à bout de bras un système inadapté. Voici le gouvernement dans une situation qu’il n’avait pas voulu anticiper et des problèmes incommensurables à régler dans la plus grande des urgences et fatalement dans la panique et cela tant que le vaccin n’aura pas été mis au point et un traitement trouvé. Pour beaucoup, les gestes barrières sont déjà passés dans le mode relationnel et seront désormais intégrés pour les prochaines épidémies. Car depuis le début du millénaire, le Covid-19 est déjà le cinquième Coronavirus4. C’est dire si nous étions prévenus. Les pays limitrophes de la Chine avaient pris leurs dispositions : Taïwan, Corée du Sud, Singapour, Vietnam. Alors, pourquoi pas nous ?

Avec cette crise sanitaire, une crise financière a été déclenchée. Aux problèmes préexistants au Covid-19 vont s’ajouter les grands maux des faillites et du chômage. Pour l’instant, le gouvernement et la BCE tentent de colmater les brèches… Comment les populations nationales et les Français vont-ils résister à la désintégration d’un monde qui ne pourra revenir à son état précédent ? Car s’il y a une chose de certaine, c’est que nous ne retrouverons pas le monde d’avant. Pourquoi ?
 

La limite infranchissable du capitalisme

La seule solution pour le capitalisme de se maintenir est de toujours croître. Or,malgré l’essor de la technologie et des méthodes, la productivité ne progresse plus que de 1 % dans les pays développés alors que c’est la productivité qui commande la rentabilité. « Il ne reste plus au système économique que la fuite en avant de la financiarisation, surfant sur le grossissement d’un capital fictif qui est, tôt ou tard, frappé de nullité ». Le déconfinement va avoir pour effet une recrudescence de consommation, mais après ? D’autre part, « le gigantisme du productivisme et du consumérisme saccage la planète, épuise ou pollue les ressources et modifie le climat. Le capitalisme se heurte donc à une limite infranchissable : l’impossibilité de pousser l’exploitation des forces de travail et de la nature »5. Plus nous essayerons de dépasser ces limites, plus violentes seront les réactions en chaîne.
 

Quelles sont les hypothèses de l’après et leurs conséquences ?

Alors, puisqu’actuellement, il y a une forme de consensus sur les souffrances partagées ; que nos gouvernants ont prouvé qu’ils savaient sacrifier pendant plusieurs mois le système économique et que les populations ont su prendre leurs responsabilités dans les pays qui ont mis en place des restrictions ou des confinements, cela veut dire que cet instant de l’histoire peut marquer une rupture radicale dans l’appréciation que nous avons du monde. Désormais, nous savons que tout peut basculer du jour au lendemain sans, nécessairement, que ce soit à cause de la bombe atomique. La nature est bien plus puissante lorsqu’elle se rebelle.

Pour chacun d’entre nous et pour nos gouvernants, le travail est maintenant d’accepter cette rupture, la reconnaître, regarder la réalité de ce monde, de cette terre pour envisager un avenir qui colle au réel.

Le moment est venu de passer d’un système productiviste mortifère pour le monde du vivant à un système préventif de résilience permanente en accord avec les lois de la nature tout en pourvoyant aux besoins fondamentaux de l’humanité et des organismes vivants qui peuplent la terre. Cela, c’est ce que la majorité des occidentaux veut mais, dont s’excluent, évidemment, les quelques milliers de puissants de ce monde qui vivent dessus comme des sangsues. Qu’en est-il du reste de l’humanité, nous ne le savons pas car il se partage entre pays émergents et pays pauvres ? Le souci premier de leurs populations se partage entre profiter de ce que l’Occident a bénéficié et pour les autres, de manger et que la guerre cesse. Pour ceux-là, il sera impossible de comprendre qu’il faut entrer dans une ère de la frugalité6. Et pour les pays émergents tels les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud ), il n’est pas question pour eux qu’ils n’accèdent pas à ce que nous avons parce que depuis 160 ans, nous les avons nargués de notre richesse. Gardons-nous de vouloir imposer un nouveau modèle comme nous le faisons depuis des siècles au reste du monde parce que cela n’est plus possible. La seule façon d’emmener ces BRICS et tous les autres pays du monde, c’est de choisir un développement qui assure le confort tout en éliminant la totalité des déchets déjà existants et ceux qui seront produits.

D’autre part, si la majorité des occidentaux veulent la transition écologique, qu’en est-il de la transition économique ? Si le concept de départ du développement durable intégrait une forme de décroissance, ce qu’il est devenu a été expurgé de cette idée-là. Le développement durable a surtout pour objectif de maintenir le système économique en ouvrant de nouveaux marchés… verts ! Mais qui dit « vert », ne dit pas forcément neutralité carbone, respect des Droits de l’Homme ou de la biodiversité. La voiture électrique en est le modèle le plus révélateur. Elle impacte plus l’environnement à sa fabrication qu’une voiture « ordinaire », requiert l’énergie nucléaire génératrice de déchets nucléaires dangereux pour plusieurs centaines de générations et nécessite l’extraction de métaux rares par des enfants. Nous sommes déjà devant un problème de choix entre transition écologique s’appuyant sur le système capitaliste et celle faisant appel à un système de résilience permanente. Mais cette problématique ne concerne pas tout le monde. Certains comme les banques et la nébuleuse de la finance forment la première résistance. Ils ne veulent pas d’une transition écologique et économique. Or ce sont eux qui tiennent les cordons de la bourse.

Nous serions donc devant trois voies :

  1. Le système capitaliste qui tente de se maintenir tel qu’il existe actuellement

  2. Un système capitaliste qui choisit le développement durable

  3. Une transition écologique et économique par le développement résilient

 

L’hypothèse capitaliste de la fuite en avant

Si le système capitaliste tente de se maintenir, il va devoir compter avec les mêmes problèmes de l’avant à puissance décuplée. Il suffit de regarder l’état du monde avant le Covid-19 pour se représenter, a minima, les problèmes pendant et après l’épidémie.

Des banques à la limite de la rupture qui n’ont plus les capitaux nécessaires à amortir les chocs et qui regorgent aujourd’hui de créances douteuses. Notamment, pour ce qui concerne l’Europe, La Deutsche Bank, BNP-Paribas, Société Générale, BPCE-Natixis, Crédit Agricole… Toutes les banques italiennes… Pour le reste du monde, les banques chinoises qui ont prêté dangereusement ; la dette colossale des étudiants aux États-Unis (1500 milliards de dollars) ; les prêt des banques américaines aux foyers insolvables comme pour les Subprimes… Car, il y a une chose certaine : les banques n’apprennent rien de leurs erreurs parce qu’elles ne fonctionnent que pour l’intérêt des puissances financières et industrielles ! « Une déflation qui oblige les détenteurs de capitaux à prendre des risques phénoménaux pour conserver de la valeur à leur patrimoine, sans quoi ils dilapident leur fortune en payant le “coffre-fort” (l’Allemagne mais aussi la France) pour que celui-ci consente à leur emprunter de l’argent »7.

Malgré cela, une solution de fuite en avant offre au capitalisme de quoi durer encore un peu : la technologie gadget ; l’ouverture de nouveaux marchés par la privatisation des services publics ; la financiarisation surfant sur le grossissement d’un capital fictif prêt à exploser et le démantèlement de l’État, de tous les États. Car, tout le reste a été dilapidé !

Mais comment accepter de continuer ainsi quand on sait maintenant que la croissance à tout prix est incompatible avec les politiques de prévention, la protection des population, la préservation des écosystèmes et les gaz à effets de serre.

D’autant qu’une limite sociale est aussi atteinte : les politiques d’austérité dues à la dette qui a encore augmenté. Au cas où nous devrions rembourser la dette du Covid, la politique d’austérité va se renforcer et la casse des services publics va s’amplifier. Le confinement aura augmenté le taux de pauvreté et le chômage tandis que les conditions de travail se durciront. Pour faire passer ce régime sec, il n’y aura pas d’autre solution que d’éteindre la contestation par tous les moyens, la force et, pourquoi pas, une dictature. Les régimes autoritaires pourraient revenir en force en Europe, faisant resurgir les fantômes de l’avant guerre de 1939.

 

L’hypothèse du développement durable dans une économie de marché

On l’a vu, le capitalisme est confronté à des limites infranchissables : une production qui stagne ; une nature qui se révolte et ne donne plus suffisamment autrement qu’en l’abîmant irrémédiablement ; une crise sociale de plus en plus mal acceptée.

Soyons certains que les tenants du capitalisme ne rendront pas leur armes sans essayer de trouver une nouvelle adaptation de leur système. Après tout, si le système a bien une qualité, c’est celle de l’adaptation. C’est pourquoi, après avoir freiné au maximum pour passer au développement durable, celui-ci a fini par l’adapter à ses fins : la croissance verte. L’adapter, cela veut dire, bien souvent, le « green washing », la couleur verte sur les emballages de produits qui ne le sont pas. Et si on remplaçait tout le matériel dont on dispose par un matériel moins polluant ? Et si la solution au dérèglement climatique pouvait venir de la technologie ? Vous rendez-vous compte le fric à faire et l’activité à déployer ? Car le développement durable au sens capitaliste du terme, intègre les technologies, la recherche, la mondialisation pour « faire plus et mieux avec moins »8 (entendez produire plus pour consommer plus). Le problème est que pour produire tout ce matériel, il faudra une quantité d’énergie au moins équivalente à celle d’aujourd’hui pour conserver notre confort égoïste. Et combien de fois plus si nous allons vers une solution technologique à la crise écologique ?

Nous nous contenterons de ne citer ici qu’un des projets les plus délirants qui absorbe des capitaux monstrueux qui est de construire une cité sur Mars. Pourquoi, pour qui ? Pour quelques milliardaires qui fuiront une terre dévastée pour une hypothétique refondation en milieu hyper barre, hyper confiné ! C’est dire ce qu’ils pensent de l’avenir de la terre pour penser à une telle folie invivable ! Deux choses sont certaines : ces gens-là sont parfaitement conscients du désastre qui nous attend tandis que leurs capitaux font défaut au reste du monde.

Tout ceci tient du pur délire car il faudra bien que l’humanité ne consomme pas plus d’une terre chaque année alors que notre consommation actuelle équivaut à ce que la terre peut naturellement fournir en un an et demi. Gardons à l’esprit que si tout le monde vivait comme les Français, il faudrait 2,7 planètes (et 5 pour les Américains) pour subvenir aux besoins de l'humanité ! 9 0,7 pour l’Inde. Moins de 0,5 pour certains africains.

Le développement durable, tel qu’il est pensé dans la vision capitaliste sur le modèle productiviste et consumériste, est un non-sens, une absurdité qui ne peut en aucun cas répondre aux conditions pour une réelle transition écologique..

 

L’hypothèse du développement résilient

Le Programme des Nations Unies pour le développement a défini le développement résilient comme un « développement durable résilient au changement climatique »10. Mais en fait, le développement résilient c’est bien plus que cela : il combine plusieurs concepts comme l’économie solidaire et sociale, l’économie bleue (100 % des déchets comme matière première), l’économie circulaire en circuits courts, la démocratie et la dynamique des écosystèmes. C’est un développement qui permet d’atténuer et de prévenir les risques qu’encourent les écosystèmes et la société, et de retrouver un équilibre après la survenue d’un accident. Les risques, ce sont les crises : écologique, sanitaire, sociale, économique.

Concernant la décroissance, regardons ce qu’il nous a manqué le plus durant le confinement : est-ce la consommation ? Certes, une fois déconfinés, l’activité économique reprend sous les encouragements du gouvernement , mais franchement, nous avons bien vérifié que ça n’était pas cela qui nous manquait le plus. Et pour beaucoup d’entre nous, nous y avons trouvé des bons côtés : la tranquillité, du temps pour soi, la lecture, le bricolage, l’intériorité, la remise en question, le ciel bleu, le silence, les oiseaux... Et puis la décroissance, c’est quoi ? Vivre comme des pauvres ? Certainement pas. C’est consommer ce dont on a vraiment besoin et ne pas produire de déchets non recyclables. La décroissance n’implique pas la pénurie des biens indispensables et nécessaires pour vivre confortablement.

Quant à l’écologie radicale, serait-elle dictatoriale ? Certes, il faudra bien nous passer de nos transports hyper polluants comme les cargos, les avions, la voiture individuelle. Mais, cela veut-il dire que nous n’aurons plus le droit de voyager ? Pour certains, effectivement, qui font le tour de la terre chaque semaine, des restrictions leur seront imposées, cela est certain. Mais qui sont ces gens-là ? Ceux qui contribuent au saccage de la Terre ? Et alors ! Regardons plutôt la majorité des autres qui sont plus raisonnables ou qui n’ont pas les moyens de dégrader à ce point la planète ? Et, après tout, dans le monde d’avant, étions-nous libres de faire absolument tout et n’importe quoi ? L’excès, s’il est une liberté, n’est pas l’idéal de la liberté mais sa perversion.

Pour ce qui est de remplacer le système capitaliste par un système social, solidaire et écologique, beaucoup de choses qui vont dans ce sens existent déjà et que le capitalisme tolère : circuits courts ; sociétés coopératives de production ; économie circulaire ; monnaies locales complémentaires ; économie sociale et solidaire ; logiciels libres ; AMAP ; solidarité intergénérationnelle ; entraide, etc. Pour ce qui est de vivre au quotidien, l’économie se met en place toute seule. Le système D a toujours su trouver les solutions immédiates. Ce qui est plus compliqué, c’est l’économie nationale et internationale. Mais, regardons froidement les choses : cette économie internationale organisée par l’OMC et le FMI est-elle au service des populations ou sert-elle les intérêts particuliers du microcosme bancaire et financier ? Aux États de leur montrer la voie, d’exiger le changement, de résister aux multinationales.

Le monde peut être beaucoup plus simple que celui qu’on nous présente aujourd’hui. D’autant que cette transition écologique va nous tourner vers une autre activité moins « rentable » au sens où on l’entend aujourd’hui mais plus efficiente dans son impact écologique. La frénésie de la surconsommation va être remplacée par une vie plus solidaire, plus saine, plus culturelle. Si les organisations macro-économiques seront encore utiles, leur rôle ne consistera plus à complexifier le système financier mondial pour lui permettre de croître dans une économie fictive. Ces organisations n’auront qu’à gérer le réel, ce qui est beaucoup plus simple d’autant que la mondialisation sera revenue à un niveau acceptable en production carbone.

Quels seraient les grands principes à adopter pour que « l’après » ne soit pas comme « l’avant » ?

Avant de trouver des idées à la foire du grand remue-méninges, il convient de redonner du sens et une direction au monde d’après. Cela se fait en déterminant des valeurs, en évaluant les moyens réels dont on dispose, en déterminant une éthique en ce qui concerne la recherche, la production et la consommation. La conception de la démocratie doit faire l’objet d’une interrogation de la Constitution. Les méthodes et les objectifs sont déterminés en adéquations aux valeurs, aux moyens et à l’éthique.

1. Les valeurs

Parce que « notre maison (commune) brûle »11, parce que les inégalités marginalisent de plus en plus de personnes, parce que le travail n’épanouit que la croissance industrielle, qu’il a perdu le sens de l’humain et de la vie, et parce que le travail de résilience à venir est immense, les valeurs à mettre en avant sont d’ordre écologique, humaniste et démocratique pour remettre du sens là ou il n’y a que productivisme et consumérisme débridés. Il ne peut plus être question que le 4x4 ou le yacht, ou encore les voyages aux quatre coins de la terre, représentent le summum de la réussite parce qu’en réalité, ils sont nuisibles à la terre et à notre atmosphère.

2. Les moyens

Si la terre souffre du réchauffement climatique, elle souffre aussi parce que la nature a été exploitée sans retenue, dilapidée et saccagée. La nature est le commun par excellence car elle nous abrite, nous permet de nous nourrir, de nous soigner, de vivre. Celle-ci doit être défendue, préservée et à ce titre être protégée par un statut qui lui donne existence devant la loi. Ses ressources appartiennent à son écosystème et contribuent à son fonctionnement. Elles doivent donc être utilisées avec parcimonie.

Il est à remarquer que si le travail de la nature dans la formation du pétrole, des sources, de l’absorption du carbone, était valorisé, on ne pourrait tout simplement pas payer le coût d’un tel travail. Comment évaluer le coût des millions d’années de travail nécessaires pour que la terre transforme les composés organiques en pétrole ? Si nous l’avions évaluer, il ne nous serait jamais venu à l’idée de l’exploiter car son coût aurait été hors de prix.

« Les communs se construisent autour d’un objet, d’un projet, d’un espace, matériel ou immatériel, dont une communauté prend soin et, parce qu’elle en prend soin, elle en détient la propriété. Contrairement à la propriété privée ou publique, la propriété communale est non-exclusive : personne ne peut s’approprier le commun, l’utiliser pour son unique intérêt et l’aliéner. Les personnes pouvant prendre des décisions concernant le commun sont celles et ceux qui en prennent soin. Ces communautés doivent être ouvertes et fonctionner sur une base égalitaire pour que l’on parle de commun. 

Les communs peuvent ainsi être des terres, un champ (les “communaux”), une forêt, un moulin. Les communs urbains peuvent être par exemple un café, une friche, un parc, un square ou un potager. Les communs peuvent être également immatériels : une encyclopédie en ligne, un logiciel libre, une bibliothèque en ligne. »12

Les biens communs peuvent aussi recouvrir des réalités sociale, culturelles ou politique : la solidarité, les langues et les patois, les savoir-faire, la démocratie…

Il peuvent aussi relever de conventions ou de constructions : la monnaie, l’Internet, les services publics, les voies de communication, les transports en commun...

3. L’éthique

Elle concerne la recherche, la production et la consommation.

Le monde actuel a circonscrit l’éthique à quelques domaines professionnels : la médecine, le journalisme, le travail social, etc. Mais, force est de constater que ce monde souffre d’un manque d’éthique généralisé et a plutôt suivi la règle de Gabor : « Tout ce qui est techniquement réalisable sera réalisé, quoiqu'il en coûte moralement. »13 C’est, comme cela que nous avons eu la bombe atomique et qu’on aura la 5G si nous laissons faire. Maintenant, la course est à l’innovation. On met au point, on commercialise et après la société, mise devant le fait accompli, se débrouille alors qu’il aurait été préférable d’avoir une réflexion avant de continuer la recherche et la mise au point.

La production sans éthique a conduit à l’épuisement des ressources naturelles, à la pollution de la nature, à la disparition d’espèces animales et a provoqué tous les dérèglements que nous connaissons. C’est aussi l’exploitation des peuples et des enfants. Mais, c’est aussi l’obsolescence programmée qui pousse à produire toujours davantage. Le pire ne serait-ce pas qu’elle nous a transformés en êtres capricieux ?

Quant à la consommation, la règle a été de créer de nouveaux besoins, de mettre en place le marketing et toute cette activité de nuisance sonore et visuelle pour pousser à la demande.

Au regard des valeurs écologiques, humanistes et démocratiques des règles éthiques devront être établies pour chaque corps de métier. La recherche et la mise au point d’innovations devront avoir fait l’objet d’un processus démocratique et éthique14.

4 La gouvernance

La question de la gouvernance est centrale car elle conditionne l’accès à la décision, à la détermination des objectifs et à l’organisation des territoires.

On le voit, le système économique a désormais une emprise trop forte sur tous les gouvernements quels qu’ils soient. Sans contre pouvoirs réellement indépendants, sans participation active des peuples aux décisions politiques, ces gouvernements sont devenus la proie des lobbies et des pouvoirs financiers et ne reculeront pas devant l’autoritarisme, voire la dictature pour favoriser la croissance.

Quelque soit le régime choisit, la seule façon pour le peuple de compter dans la décision est d’exiger une démocratie nettement plus participative qu’actuellement.

5 Les méthodes

Les méthodes sont, elles aussi, à changer. Le système englobant du capitalisme a rythmé et déterminé tous les secteurs de la société les soumettant à l’injonction de la concurrence et de la rentabilité. Cet état d’esprit pollue absolument toutes les relations humaines, notamment dans le milieu professionnel. Dès l’école, il est inscrit dans le système d’évaluation des élèves. Un tel monde ne peut être inclusif. Il faut donc choisir des méthodes qui s’appuient sur la collaboration, le partenariat, la complémentarité.

Le circuit court et l’économie circulaire devraient être la règle de la production ; le travail mieux partagé ; l’élaboration des projets, faire l’objet d’une démocratisation afin que nul ne soit laissé de côté, dans l’ignorance ou exploités. Ainsi, la gestion de l’outil de travail doit associer majoritairement les salariés.

S’agissant du travail, il n’en a jamais manqué mais seul celui qui peut se traduire en monnaie sonnante et trébuchante n’a d’intérêt pour le système économique actuel. Il doit être rationalisé et produire le maximum au moindre coût. Le travail, pour beaucoup de gens, a repris son sens premier du terme tripaliare, signifiant « torturer », alors qu’il peut être le lieu de l’épanouissement des talents. Pour d’autres, c’est le manque d’employabilité qui est devenu la torture par le chômage. Il convient de redonner au travail ses lettres de noblesse en le répartissant, en lui redonnant du sens, en améliorant les conditions de l’exercer.

6 Les objectifs pour un développement résilient

Trop souvent, c’est le court terme qui domine, les règles du capitalisme obligeant à des profits rapides.

Les objectifs du développement résilient pourraient être définis ainsi :

  1. Partage du travail pour une inclusion de tous ; dignité pour tous

  2. Nettoyage de la nature et reconstitution des écosystème

  3. Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques

  4. Consommation et production responsables : industries et innovations éthiques

  5. Mise en place de l’économie bleue et circulaire en circuits courts

  6. Garantir l’autosuffisance sur les quatre secteurs essentiels 

  7. Mise en place d’une économie des communs et généralisation de la propriété d’usage

  8. Généralisation d’une économie solidaire et sociale

  9. Conditions de travail décentes 

  10. Bonne santé, bien-être et développement des médecines préventives et douces

  11. Eau propre, assainissement, atmosphère dépolluée et agriculture 100 % biologique

  12. Urbanisation résiliente

  13. Éducation qui privilégie la coopération

  14. Un État social

  15. Choix de la primauté du peuple et d’une nouvelle Constitution

Certains de ces objectifs peuvent être mis en place très rapidement sans changer de système.

 

La volonté des décideurs

Envisager « l’après » c’est partir de la réalité du monde aujourd’hui. En ce qui concerne la France, 6ème puissance du monde en terme de PIB, elle est adossée à un pays aux fortes ressources naturelles et touristiques, mais elle est aussi un pays désindustrialisé la mettant sous dépendance étrangère. C’est aussi un pays dominé par une politique d’austérité néolibérale qui tend à privatiser le plus possible et à rogner sur les politiques sociales et sanitaires. Son régime est présidentiel et renforce son autoritarisme progressivement au fil des mandats.

La crise sanitaire a montré les faiblesses du pays et les volontés exprimées de Macron sont motifs à espérer retrouver notre autosuffisance en produits de base ou accélérer la transition écologique tout en restant vigilants aux atteintes à la démocratie, les atteintes à la vie privée, la volonté des décideurs à continuer le néolibéralisme comme avant.

Outre l’épidémie du Covid à contrôler le mieux que nous pouvons avec les moyens du bord car, pour l’instant, la France n’a toujours pas de personnel et de lits suffisants, le problème majeur est la quantité de personnes qui se retrouvent au chômage et les entreprises qui font faillite. Le gouvernement promet des aides par milliards mais les discours sont fatalistes : la masse des victimes du chômage va augmenter vertigineusement. Cela, alors que nous venons de vivre 20 mois consécutifs de contestations, manifestations et grèves en tous genres qui n’ont été abrégées que par le Covid. La contestation couve et s’annonce déjà très forte et il est à craindre que le projet de traçage des personnes malades ne va pas servir qu’à cela.

A n’en pas douter, pour l’instant, le gouvernement et l’UE n’ont pas l’intention de mettre autant de moyens à régler la crise sociale qu’à régler la pandémie. Les milliards mis en jeu ne régleront pas la totalité des emplois perdus et des nouvelles misères. La dette servira encore à faire avancer le projet néolibéral. Du moins, tant que quelques-uns y croiront encore. Le capitalisme a beau avoir atteint des limites indépassables, ceux qui dirigent le monde ont, visiblement, décidé de le penser autrement. Les lobbys sont toujours très présents et continuent à distiller leur venin auprès des décideurs et de l’Union européenne.

L’Allemagne quant à elle, par la voie d’un jugement rendu par le Tribunal de Karlsruhe, a fixé un ultimatum de trois mois à la BCE pour justifier de la proportionnalité des aides apportées aux pays membres en difficulté menaçant de se retirer du programme d’achat PSPP. En gros, l’Allemagne ne tient pas à faire jouer la solidarité outre mesure et remet en cause le projet européen. L’Allemagne qui s’était vue remettre la majeure partie de ses dettes en 1953 a choisi le parti de l’ingratitude au risque de faire sauter l’UE. Le plan de relance à 500 milliards n’est pas de nature à donner les moyens nécessaires pour se sortir du piège et encore moins à opérer la transition écologique source d’emplois.

Au-delà donc des crises sanitaire et sociale, se profile une crise économique qui devrait être bien supérieure à celle de 2008. Rappelons que cette crise provoquée par les banques imprudentes et qui avaient généré l’augmentation de la dette française à hauteur de 20 % du PIB (mais aussi dans d’autres pays), s’était réglée par la création de 3 000 milliards d’euros pour éviter la faillite des banques sans contrepartie. Depuis, les pays endettés continuent d’emprunter à ces banques et leur payent des intérêts. C’est beau l’économie !

Le pire peut donc advenir, à moins qu’il y ait un sursaut d’intelligence et d’humanité (certainement lié à quelques intérêts), pour poser la solidarité européenne au-dessus des logiques financières. Rappelons-nous que le confinement général a montré que les États avaient le pouvoir d’aller à l’encontre de cette logique. Donc, l’espoir n’est pas tout à fait irréaliste de voir une autre logique s’imposer.

Dans l’immédiat, tous les efforts doivent combiner la reprise économique pour sauver les emplois et l’aide aux personnes les plus fragiles et aux entreprises les plus fragilisés. C’est là que les aides peuvent servir aussi à accélérer la transition écologiques en conditionnant l’aide aux entreprises à la redirection de leurs activités vers la transition écologique et sociale. Là aussi, nous avons vu que le Medef n’est pas prêt à accepter ces conditions.

Soyons certains que les tenants du néolibéralisme comme Emmanuel Macron, les banques, les multinationales et jusqu’à preuve du contraire, l’Union européenne travaillent à ralentir la transition écologique pour continuer à faire marcher le business.

Il faut pourtant compter avec eux et donc que le « lobby des résilients » fasse pression, par tous les moyens et sans discontinuer, sur ces décideurs.

 

Les problèmes immédiats à résoudre

« Les mauvais effets de la mondialisation, aujourd’hui communément constatés, nous obligent à repenser notre modèle de développement. La mesure quantitative de la croissance tient pour négligeable la souffrance sociale et les dégâts sur l’environnement. C’est dans la perspective d’un développement de l’homme tout entier – et non du seul producteur-consommateur – qu’il faut envisager le redéploiement de nos activités. La crise sanitaire nous montre déjà la nécessité de promouvoir, dans le domaine alimentaire, les circuits courts et les commerces de proximité »15

La course à l’arrêt de l’épidémie du Covid suscite une grande solidarité au niveau de la recherche scientifique mais aussi à tous les échelons des sociétés. Encore que quelques failles commencent à apparaître16. Ne serait-ce que par le respect des règles de confinement et de distanciation sociale, mais aussi par toutes ces personnes aux « métiers essentiels à la nation », les premiers de corvée et particulièrement, les personnels soignants qui travaillent dans des conditions indignes. Qu’ils en soient remerciés.

Dans cette civilisation de l’individualisme s’est révélée une solidarité qu’on croyait presque réservée aux métiers sociaux et humanitaires ou aux bénévoles. C’est une force sur laquelle le pays, mais aussi le monde peut compter. Mais, le confinement a aussi montré qu’une partie importante de la population a été marginalisée sur des territoires aux logements indécents, en tout cas inaptes à supporter un confinement long, voire à vivre normalement au quotidien17. Les violences conjugales ont augmenté tandis que les dealers ne pouvaient plus faire commerce. Des cas de violence se sont multipliés dans les quartiers auxquels se sont ajoutés celles « légales » de Castaner, comme à son habitude. C’est aussi parmi elle qu’on compte un contingent important de premiers de corvée injustement récompensés et des victimes du chômage. Faisons en sorte que le gouvernement fasse preuve de reconnaissance envers ceux qui ont fait tourné le pays et de rétablir la justice sociale.

 

La dette publique18

La crise économique qui n’a pas encore atteint son pic a touché les systèmes de production et les populations. La dette publique est un élément majeur des souffrances des populations. C’est aussi l’outil principal des décideurs néolibéraux pour, sous prétexte de rembourser la dette, libérer les marchés par des réglementations assouplies, la vente au secteur privé d’entreprises publiques bénéficiaires, des politiques d’austérité pour justifier la casse des services publics. Pourquoi la France ne s’est pas battue pour exiger que la dette du Covid ne soit pas payée par les États ? Parce que sans dette à rembourser, l’hégémonie du néolibéralisme ne peut s’épanouir. Et pourtant, même Alain Minc, connu pour ses positions affairistes, demande cela. C’est qu’il y a bien un danger quelque part. De Mélenchon à Minc, des propositions sont faites pour annuler la dette du Covid ou la passer en dette perpétuelle ; d’autres comme Gaël Giraud proposent que les hauts patrimoines privés soient taxés et d ’une manière générale que les riches soient mis fortement à contribution. François Chesnais propose la répudiation de la dette ni plus ni moins, comme cela se faisait au temps jadis19. Les solutions existent. Cela ne tient qu’à la volonté des puissances gouvernementales et financières. Elles peuvent le faire, mais le veulent-elles ? En jeu : un appauvrissement généralisé de la population ou un État social.

 

Opérer la transition écologique immédiate

Les générations futures qui sont déjà là, ne peuvent accepter nos atermoiements sous des prétextes fallacieux qui ne servent que les plus riches d’entre nous tandis que les plus pauvres meurent. Alors que les prédictions en terme de réchauffement nous annoncent déjà des chaleurs accablantes pour la fin du siècle, que nous voyons s’effondrer le monde animal mais aussi la biomasse, le monde ne peut plus attendre.

Et nous venons de découvrir que nous avions les moyens de tout arrêter et donc de tout reconstruire. Nous créons de l’argent pour sauver l’économie. Pourquoi ne pas en créer encore pour reconstruire le monde que nous voulons, que nous devons mettre en place pour laisser aux générations suivantes une terre habitable. Toutes les raisons économiques invoquées sont des leurres pour protéger les égoïsmes d’une poignée de personnes. L’argent existe, il est là à portée de décisions politiques ou à portée de nos mains s’il faut en passer par là. Mais, pourquoi en passer par là puisque les banques centrales savent inventer l’argent ? Ceux qui continueront à reculer sont des assassins et devront être jugés et emprisonnés à moins que ce ne soit l’inverse.

La création de l’argent doit permettre de construire un monde nouveau mais aussi à nettoyer l’eau, le ciel et la terre en favorisant la transition des industries qui peuvent le faire et en indemnisant celles qui ne peuvent le faire si la justice reconnaît l’innocence de leurs propriétaires.

Rappelons qu’en 2008, la BCE avait créé 3 000 milliards pour renflouer les banques et a racheté environ 2000 milliards d’euros de dettes souveraines de la zone euro depuis 2015. Le monde est endetté à plus de 300 % du PIB mondial, la finance est devenue quelque chose qui échappe à toute réalité. Elle est devenue tellement fictive, qu’on n’est plus à quelques milliers de milliards d’euros et de dollars près ! La dette française, la dette européenne et la dette mondiale sont devenues tellement énormes qu’il devient ridicule de prétendre impossible de créer de l’argent pour juste sauver l’humanité et le monde du vivant. Alors pourquoi continuer à faire croire qu’on ne pourrait pas créer davantage d’argent quand c’est pour une raison d’urgence salvatrice ? A moins que les riches attendent les révoltes et les chasses à l’homme pour le prendre de force dans leurs poches ?

N’oublions, tout de même pas, que l’argent n’a pas besoin d’être créé pour qu’il existe. Les patrimoines dormants peuvent être taxés, les riches peuvent être imposés à 90 % comme avait su le faire Roosevelt après la crise de 192920, l’évasion fiscale pourrait être chassée… réellement. Il n’y a aucun problème financier pour opérer la transition écologique immédiatement. C’est une question de volonté et de mise au pas des égoïsmes.

 

La transition de l’avant vers l’après

Une chose est certaine c’est que la transition radicale est possible, l’arrêt de l’économie mondiale l’a démontrée. Certes, elle ne sera pas simple mais tous les pays du monde ont éprouvé dans leur population qu’ils partageaient la même planète et qu’ils en dépendaient et non l’inverse.

Les solutions à trouver dès maintenant ne sont pas uniquement techniques, économiques ou technologiques. Elles sont aussi de l’ordre idéologique : quel monde voulons-nous ? Quelle transition choisissons-nous ?

Veut-on un monde basé sur la croissance qui génère tous les risques ? Ou veut-on un monde résilient qui atténue les risques ? Nous l’avons démontré, le premier est voué à l’effondrement comme nous le vérifions actuellement.

 

Choix du système de développement résilient

On l’a vu, quelque soit la transition, elle a besoin d’un financement massif afin de sortir de notre système actuel qui vient de dévoiler toute sa dangerosité. L’essentiel est de sortir de notre système le plus rapidement possible à la manière d’un sauve-qui-peut plutôt qu’à petits pas sans cesse freinés par de supposés irréalismes.

Selon les objectifs fixés cités plus haut, quelles sont les mesures à mettre en place sachant que l’horizon 2030 doit être maintenu pour avoir résolu la majeure partie de la transition ? Certains objectifs peuvent être mis en place très rapidement sans budgets conséquents ; d’autres dépendent de budgets européens ; d’autres exigent une remise à plat de tout le système.

 

Généralisation d’une économie solidaire et sociale

L’économie sociale et solidaire existe déjà, mais elle ne concerne qu’un secteur bien défini. Ce sont les entreprises dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d'utilité sociale.

Cette démarche de l’utilité sociale et de la solidarité doit être partagée par l’ensemble des entreprises. Il faut les encourager (les obliger) à introduire l’utilité sociale ou à la développer lorsqu’elle existe, au moins sur un secteur d’activité puis en l’élargissant à d’autres secteurs ; d’adopter un mode de gestion démocratique et participatif ; de réduire au maximum l’emprise des actionnaires et la part des dividendes ; réinvestir la totalité des bénéfices générés par le(s) secteur(s) d’activité concernés.

 

Mise en place d’une économie des communs et généralisation de la propriété d’usage

Les communs sont des ressources qui ne peuvent faire l’objet d’une propriété privée, qui sont d’intérêt général parce qu’essentiels à la vie de la Nation ou parce que ce sont des ressources naturelles qu’il faut utiliser avec parcimonie.

Cela va de la sécurité sociale à l’eau et les circuits d’assainissement, en passant par la nature et l’ensemble des services publics. Les entreprises sont aussi des communs dans la mesure où elles sont gérés par participation des salariés et qu’elles relèvent de l’intérêt général.

Une péréquation du revenu disponible pourrait commencer à être mise en place. La péréquation de la richesse disponible correspond au transfert de la richesse des entreprises à forte valeur ajoutée par salarié à des entreprises moins riches21.

 

Mise en place de l’économie bleue et circulaire en circuits courts

Le concept de l’économie bleue se base sur les principes de l’économie circulaire et des circuits courts, et considère les déchets comme dotés de valeur et fait reposer toute production sur ceux-ci en tant que matière première.

Utiliser 100 % des déchets comme matière première serait atteindre l’idéal du cercle vertueux de l’économie circulaire. Pour y parvenir, il faut accentuer la recherche afin de trouver les procédés de recyclage de toutes les matières utilisées et, dans dix ans, se limiter à n’utiliser que les déchets 100 % recyclables. Actuellement des avancées ont été faites dans le recyclage des matières radioactives par l’invention de batteries en diamant créées à partir de déchets nucléaires recyclés (durée de vie d’une pile estimée à plus de 5000 ans22. Se pose tout de même la question de la dissémination de ces piles).

 

Garantir l’autosuffisance sur les quatre secteurs essentiels 

L’autosuffisance permet de ne pas dépendre de l’extérieur et donc d’assurer la sécurité de la fourniture de certains produits essentiel à la vie du pays.

L’alimentation de base  :

Alors que la France produit plus de calories qu’elle n’en consomme, elle n’est pas en capacité de nourrir la population de manière équilibrée toute l’année. Nous dépendons de productions étrangères de denrées que nous pourrions produire sur le territoire mais qui ne le sont pas. « Si soudainement, les camions ne pouvaient plus approvisionner Rungis, la région ne disposerait que de trois jours de réserves de nourriture. En revanche, elle produit 159 % de ses besoins en blé »23. De plus, notre système industriel de production agricole est très dépendant des énergies fossiles, donc de l’étranger. En cas de crise grave, le pays pourrait être en insécurité alimentaire en quelques jours.

La France métropole, et chaque île, ne peut cependant pas tout fournir : certaines denrées ne poussent que sous certains climats. L’alimentation de base c’est la quantité nécessaire à nourrir toute la population pendant deux ans (en prévoyant les années difficiles), de toutes les denrées pouvant être produite sur le sol. La production devra être 100 % bio en 2030 et créer des emplois dès à présent.

Des aides publiques doivent favoriser la transition au bio de tous les agriculteurs.

Concernant la viande, la consommation devrait être diminuée drastiquement à cause de la production de méthane dans l’atmosphère et la cruauté de l’abatage. Toutefois, nul animal ne sera plus élevé uniquement en batterie mais en extérieur. Puisque les gens ne sont pas décidés à arrêter la consommation de viande, la recherche devra mettre au point le steak cellulaire à un coût abordable. Les prairies récupérées pourraient faire l’objet de la replante de forêts.

« Aujourd’hui, au niveau mondial, 80 % des stocks de poissons commerciaux sont soit surexploités soit pleinement exploités. Pour les différentes espèces de thons, le cabillaud, l’espadon et les requins, la situation est encore pire. Il y a trop de bateaux et plus assez de poissons24  ». C’est pourquoi, dans un premier temps, le poisson vendu à la consommation proviendra exclusivement de l’élevage.

La santé  : la crise du Covid a mis en évidence l’insécurité dans laquelle la population était face à une épidémie non anticipée. Non seulement la capacité d’accueil hospitalière n’était pas suffisante malgré les appels réitérés des personnels de santé depuis des années mais il y a eu absence de masques, de tests, de respirateurs, de gel hydroalcoolique, de sur-blouse, de gants. Et si cela ne suffisait pas, nous nous sommes rendus compte que nous n’avions même pas le pouvoir d’en produire suffisamment sur le territoire. Nous nous sommes aperçus que notre pharmacie dépendait totalement de l’étranger. Cette dépendance est la résultante d’une politique de santé basée sur la maladie et la rentabilité.

Le numérique  : la technologie numérique permet de progresser en tous domaines et permet de relier les humains entre eux. Quant aux données personnelles, elles ne peuvent être confiées à des entreprises étrangères, qui plus est, commerciales. C’est pourquoi, la France doit se doter de tout le réseau et la technologie du numérique pour ne plus dépendre de l’extérieur. Cette indépendance peut toutefois être réalisée avec l’UE si elle survit ou avec les pays limitrophes.

Les innovations en matière de portables et autres gadgets électroniques devraient être plus contrôler. Les objets utilisant des métaux rares extraits par des enfants doivent être interdits à leur entrée sur le territoire. La recherche doit être tournée vers le remplacement de ces métaux rares.

L’énergie  : c’est le point le plus délicat de l’avenir. L’énergie que nous consommons rapportée en charge de travail à un Français équivaut à 1 200 esclaves / jour. Nous vivrions entourés d’esclaves invisibles, d’esclaves équivalents pétrole pour assurer notre quotidien. Le Français moyen bénéficierait ainsi de la force de 1200 bras à disposition permanente (théorie soutenue par Jancovici) ! Ce qui pose un immense problème en terme de production d’énergie.

Pour l’instant l’essentiel de notre énergie est d’origine fossile, la cause majeure de l’aggravation du réchauffement climatique. Elle doit être définitivement remplacée le plus rapidement possible. Sa production est de plus en plus coûteuse, ce qui motive la recherche en ce sens. Le problème est qu’il est difficile d’envisager un monde sans substitution de cette énergie. D’autres sources d’énergie sont exploitées sans qu’aucune ne puisse parvenir à fournir la puissance nécessaire à cette substitution en dehors de l’énergie nucléaire aux déchets radioactifs pendant plusieurs milliers d’années. L’éolien et le photovoltaïque sont, soi-disant, les énergies vertes de l’avenir mais elles se révèlent une grande tromperie du capitalisme car uniquement là pour faire tourner les industries. De même que l’énergie tirée de la biomasse vient d’arbres abattus et non récupérés. En effet, l’énergie nécessaire à leur production est plus importante que celle qu’ils produisent. De plus, l’énergie servant à fabriquer ces matériels est d’origine fossile. Nous pouvons penser à l’énergie hydraulique, la géothermie, peut-être l’hydrogène si son taux de retour énergétique est positif.

Pour l’instant, la seule solution est de se résoudre à consommer beaucoup moins d’énergie. Le secteur domestique et celui des transports sont les plus consommateurs d’énergie. L’effort premier doit donc porter sur ces secteurs :

  • Isoler les bâtiments,

  • Développer les transports en commun et diminuer le nombre de véhicules individuels,

  • Systématiser les circuits courts,

  • Réduire la distance domicile / travail

  • Supprimer l’obsolescence programmée

  • Diminuer la production de gadgets inutiles

  • Cultiver bio

Il faudra trouver notre bonheur dans un monde sans croissance.

 

Consommation et production responsables  : industries et innovations éthiques

Consommation et production sont intimement liées. Plus on consomme, plus il faut produire ; et plus on produit, plus on suscite l’envie de consommer. Afin de diminuer consommation et production, le marketing commercial devrait être supprimé.

La production technologique doit être conditionnée à un processus d’éthique auquel la société participerait. Il ne devrait plus être possible de mettre au point la bombe atomique ni même la 5G ou des projets du type de ceux d'Elon Musk : coloniser Mars ; ou installer 4000 microsatellites en orbite à 1200 km d'altitude, par exemple25.

Dans le domaine du vivant les manipulations devraient revenir à des processus plus naturels notamment lorsque la santé n’est pas l’enjeu.

 

Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques

L’émission de gaz à effets de serre d’origine humaine doit être contenue de manière radicale. Cela est vital pour stopper la progression anormale du réchauffement à défaut de le réduire. L’utilisation des énergies fossiles doit donc être stoppée dans les plus brefs délais.

Dans l’immédiat, nous devrions consommer moins d’énergie et diminuer le nombre « d’esclaves équivalent pétrole ». Il faudrait donc fabriquer avec moins d’énergie, des produits consommant moins d’énergie et qui soient recyclables. Par exemple, la rénovation thermique des bâtiments et la construction de bâtiments au bilan énergétique neutre sont des travaux à généraliser.

Côté transports, la voiture individuelle doit être limitée à une par foyer avant de l’interdire lorsque les transports en commun seront suffisamment développés. Sur les mers, les bateaux et cargos devraient être équipés d’une voile ? Le carburant (de secours) utilisé devrait être purifié afin de diminuer son impact écologique.

Les transports aériens devraient être réservés à l’exception et aux domaines humanitaires. Le transport aérien individuel devrait être interdit. Il est, du reste, inconcevable que les membres de l’exécutif utilisent encore l’avion sur le territoire.

Afin d’augmenter la capacité d’absorption du CO2 et autres gaz à effets de serre, une campagne de replantation des forêts doit être entrepris. De même, tout espace artificialisé devraient être compensé d’une égale surface végétalisée. Les cours d’eau doivent retrouver leurs lits. De même les terres ne doivent plus être gardées nues. Une campagne de renaissance des terres mortes doit être entrepris afin qu’elles soient rendues à la végétation.

 

Nettoyage de la nature et reconstitution des écosystème

Il est urgent de nettoyer l’intégralité de la nature : terre, eaux, ciel. Les procédés doivent être respectueux de la nature et permettre à la flore et la faune de retrouver, autant que faire se peut, leurs écosystèmes. La France porte une immense responsabilité sur les surfaces océanes, étant le pays qui possède la plus grande surface maritime. Plus aucune eau usée ne devrait être rejetée dans les fleuves, rivières et mers.

 

Partage du travail pour une inclusion de tous ; dignité pour tous

Le chômage est certainement le pire des maux dans une société. Le travail ne manque pas, mais des gens par millions sont cantonnés à l’inutilité pour des motifs purement financiers. L’organisation du pays est ainsi faite que l’État préfère payer des gens à ne rien faire plutôt que de leur donner du travail.

Le problème de l’emploi est lié au capitalisme. On en donne juste assez pour assurer la paix sociale. Tant que la population accepte le contingent des victimes du chômage, les entreprises engrangent les profits. Il n’y a que deux solutions pour résoudre le problème du chômage : un État social qui crée l’emploi, favorise l’embauche ; ou la transition économique effective qui ne place plus le profit financier comme but à atteindre. La première solution peut être immédiate dans la mesure où tout le monde selon ses moyens est mis à contribution. La seconde solution dépend pour beaucoup de la solidarité entre pays ayant un projet similaire de transition économique. Mais, il faudra bien qu’il y ait un pays qui commence, pourquoi pas la France, qui dispose d’atout pour se le permettre. L’autosuffisance peut y aider grandement.

Une solution pour partager le travail serait de ramener la semaine salariée à 3 jours avec un fonctionnement en double équipe sur 6 jours pour l’entreprise. Les 2 autres jours seraient consacrés à la formation et à la gestion des communs dans un service citoyen (la journée citoyenne).

 

Conditions de travail décentes 

La recherche de profit maximum conduit les employeurs à augmenter les charges de travail au maximum. La loi en fixe les limites mais les conditions de l’exercer s’avèrent trop souvent intolérables, pénibles ou dangereuses. Trop de maladies, trop de burn-out, trop d’accidents sont le fait de la pénibilité engendrée par une préférence à verser des dividendes aux actionnaires plutôt que des salaires aux créateurs de richesse. Le capitalisme avec la propriété privée de l’outil de travail, la recherche du profit maximum, la nécessité d’être en croissance permanente crée un système inégalitaire. Passer à un système de production dégagé des contraintes du capitalisme permettrait de retrouver les valeurs humaines du travail et de travailler sur des secteurs, actuellement, peu rentables : le nettoyage de la nature, par exemple.

 

Bonne santé, bien-être et développement des médecines préventives et douces

Actuellement, la politique de santé est totalement asservie aux objectifs de rentabilité. Cette politique détourne les personnels soignants de leur mission essentielle de soigner et les conduit à des choix parfois diaboliques. C’est une politique qui a opté pour une médecine curative et délaissé la préventive. Les coûts sont faramineux, mais bons pour le PIB. Être malade rapporte plus que d’être en bonne santé, ainsi le veut le capitalisme.

La privatisation du secteur pharmaceutique et la recherche du profit maximum ont des effets très pervers. Certains brevets excellent du point de vue médical mais peu lucratifs ne sont pas introduits sur les circuits marchands. C’est ainsi que les maladies orphelines bénéficient très peu de la recherche tandis que les Français consomment des médicaments plus que de raison. D’anciens brevets « enterrés » pour absence de rentabilité devront être recherchés pour en évaluer leur efficacité.

La prévention médicale, les soins et la production pharmaceutique devraient être entièrement pris en charge par le service public et ne faire l’objet d’aucun profit financier. La politique de rentabilité a créé une médecine désormais à deux vitesses.

La sécurité sociale est attaquée par les lobbys néolibéraux que les gouvernements écoutent. Il est vrai que depuis ses débuts, l’ordre des médecins s’était opposé à sa création. Il est indispensable qu’à la place de l’Ordre des médecins, qui représente seulement la fraction la plus conservatrice de la profession, se constituent des chambres de santé locales regroupant citoyens, professionnels, médecins, infirmières, kinésithérapeutes, etc., avec les représentants de la Sécurité sociale.

La première des prévention est l’alimentation. Une raison supplémentaire pour passer à une alimentation 100 % bio. La seconde est de rétribuer les professionnels de la médecine sur le préventif et non sur le curatif. La troisième est de développer les médecines douces tirées des traditions du monde entier améliorées des savoirs modernes.

Mais, pour l’instant, il est urgent de former le personnel médical nécessaire et de le rétribuer décemment.

 

Eau propre, assainissement, atmosphère dépolluée et agriculture 100 % biologique

L’État doit garantir la bonne santé à sa population. C’est pourquoi, il met en place des normes drastiques pour limiter les rejets dans l’eau et le ciel. Il interdit l’utilisation de tout produit chimique dans l’agriculture. Il procède au nettoyage de l’eau et du ciel. Le territoire maritime doit faire l’objet d’un grand nettoyage et d’une protection absolue.

 

Urbanisation résiliente

Les villes sont conçues de telle manière qu’il s’y cultive l’anonymat qui a ses avantages mais qui laisse beaucoup de personnes dans la solitude. Le rythme d’un monde livré à la concurrence favorise l’individualisme, mais la conception même de l’urbanisme aussi. Désormais, l’esprit de voisinage a été remplacé en bien des endroits par une difficulté à supporter l’autre quel qu’il soit.

La dimension de la rencontre doit être intégrée dans la conception urbanistique. Les habitats collectifs doivent intégrer des espaces partagés.

La ville doit réintégrer la végétation. D’une part pour contribuer au nettoyage de l’atmosphère mais aussi pour favoriser le retour de la faune, des insectes. D’autre part, en ces temps de canicule, les arbres atténuent la chaleur par leur ombrage.

Toute terre artificialisée doit être compensée d’une surface équivalente végétalisée : murs, toits, colonnes, routes… Afin de réduire l’impact au sol des habitations, l’habitat collectif doit être développé.

Afin que la ville ne se coupe pas de la nature et de l’agriculture, une ferme productive devrait être réinstallée dans chacune d’elle.

Du fait du développement des transports en commun, le réseau routier doit pouvoir être réduit au profit des liaisons vertes : pistes cyclables, chemins piétonniers…

 

Éducation qui privilégie la coopération

Vouloir un monde plus humaniste, c’est se préoccuper d’insuffler ces valeurs dès le plus jeune âge. La solidarité se transmet par un état d’esprit général. L’école est le premier lieu où nous apprenons la compétition. Il peut aussi être le lieu où on apprend la solidarité, la coopération. Le système de notation individuelle doit être remplacé par une évaluation de travaux d’équipes. L’école est aussi le lieu de l’éducation à la démocratie. Les élèves doivent être associés à l’organisation de leur classe.

L’école doit aussi être le lieu de l’apprentissage des métiers essentiels à la Nation. Tout le monde doit être capable de se servir de ses mains, de pratiquer les arts, de connaître la nature. Il devient intolérable d’entendre des enfants dire que la frite est le fruit du fritier.

La contribution à la journée citoyenne (voir plus haut) doit commencer dès l’adolescence.

 

Un État social

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le Conseil National de la Résistance rassemblant diverses tendances politiques a fait de la France un État social fondé sur la protection sociale et le droit du travail, mais aussi les services publics. Mais, le pacte de stabilité européen doublé de l’hégémonie du néolibéralisme l’a accusé de tous les maux économiques, l’affublant d’un néologisme dévalorisant « d’état providence » et l’assaillant de toutes parts pour revenir à une politique sociale régressive voulant se calquer sur le modèle de l’économie anglo-américaine inégalitaire.

Non seulement l’État social n’est pas un État providence parce qu’il rattrape les inégalités et assure à chacun le minimum décent. Mais un État social peut être plus large que cela en englobant les politiques macroéconomiques de soutien à l’activité et à l’emploi et reposant sur une démocratisation de l’outil de travail et sur l’autosuffisance (alimentaire, santé publique, énergie, numérique).

Enfin, avec l’instauration d’un revenu d’existence, de la journée citoyenne au service des communs et dans une économie du partage du travail afin que nul ne soit au chômage, les hauts revenus et grands patrimoines devront être mis à contribution à 90 % au-delà d’un certain plafond.

 

Choix de la primauté du peuple et d’une nouvelle Constitution

La démocratie doit s’introduire dans toutes les structures d’entreprise, à tous les niveaux de la vie citoyenne et à chacun des échelons de la société. Pour les entreprises, cela veut dire choisir des modes de gestion par participation des salariés. Pour la vie citoyenne, cela veut dire implication dans l’organisation de la société et la gestion des communs. Quant aux échelons de la société, c’est la participation directe du peuple dans les institutions et les collectivités, des quartiers au Parlement.

La Constitution actuelle n’est pas adaptée à l’après. La séparation des pouvoirs n’y est pas garantie puisqu’elle n’est pas effective. Quand on voit dans quelle déliquescence est tombée la démocratie en ce pays, il vaut mieux faire table rase et repartir sur une nouvelle constitution, non plus décidée par un homme pour lui-même comme celle de 1958 l’a été de De Gaulle pour De Gaule mais par le peuple.

Le peuple doit retrouver sa souveraineté dès l’ouverture du processus devant déboucher sur la rédaction d’une nouvelle Constitution.

Pour ce faire, ce processus doit respecter plusieurs conditions :

  1. Organisation d’une grande consultation publique abordant des points constitutionnels et d’autres qui mettent en jeu la constitution.

  2. Donner à cette consultation une dimension ouverte garantie par une structure médiatique indépendante du pouvoir en place dédiée pleinement à la consultation et organisant le débat public.

  3. Réunir une Constituante après la consultation dont les membres seront élus et d’autres tirés au sort.

  4. La Constitution s’appuiera sur les Droits du Vivant et de la Nature. Ainsi les Droits de l’Homme devront introduire cette notion. Les principes de souveraineté nationale ainsi que la Charte de l’environnement seront à actualiser au regard du système de développement résilient.

  5. La Constitution devra s’inspirer de ces points de la Constitution actuelle : régime laïque, démocratique et social ; égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race, de genre ou de religion ; respect de toutes les croyances ; principe du gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

 

Points essentiels de la consultation (liste non exhaustive)

  • régime présidentiel, parlementaire

  • État centralisateur, républicain, fédéral, communaliste, monarchiste

  • le principe de représentation : type de mandat ; limitation des mandats

  • le principe de subsidiarité selon lequel la responsabilité d'une action publique, lorsqu'elle est nécessaire, revient à l'entité compétente la plus proche de ceux qui sont directement concernés

  • la biocratie afin que la nature ait un véritable statut pour faire valoir ses droits et puisse ester en justice 

  • les modes de désignation : élections à un tour, à 2 tours à trois candidats, le tirage au sort ;

  • la séparation effective des pouvoirs ; la création du contre-pouvoir d’un pôle médiatique public et indépendant ;

  • la composition du parlement et la définition des chambres qui le composent

  • les assemblées et les conventions citoyennes

  • les formes de referendum dont celui d’initiative citoyenne

  • Le revenu d’existence et le système de retraite par répartition intergénérationnelle

  • Le revenu maximum et la péréquation des salaires entre les entreprises

  • La semaine de trois jours, un jour de formation et un jour de service citoyen

  • l’égalité des genres

  • l’accueil des réfugiés et des migrants

  • La production, l’emploi et le pouvoir d’achat

  • Les traités de libre échange et la notion de juste échange

  • Le pouvoir judiciaire : son indépendance, la présomption d’innocence ou de culpabilité. Qu’attendons-nous des peines, de la détention, de la prison ?

  • Quelle agriculture voulons-nous ?

  • Place de l’écologie ?

  • Voulons-nous un État social ?

  • Quelles sont les limites de la sécurité ? Faut-il prévenir tous les risques ?

  • Quel système éducatif voulons-nous ?

  • Quel système de santé ? Place de la médecine douce et chimique ?

 

Proposition synthétique pour l’organisation des pouvoirs

Un régime parlementaire dans une République indivisible.

Un exécutif collectif à présidence tournante composé des présidents de région, soit treize.

Le 1er ministre est élu par les parlementaires. Il n’est pas forcément issu du Parlement.

Un Parlement à trois chambres : l’assemblée nationale composée d’élus des circonscriptions ; l’assemblée des représentants qui serait la fusion de l’actuel Sénat et du CESE avec des membres mandatés par leur institution ; l’assemblée citoyenne qui serait composée de citoyens volontaires tirés au sort représentant la sociologie du pays.

Des conventions citoyennes permanentes travailleraient sur les thèmes majeurs : écologie, social, agriculture, économie, démocratie, sécurité, santé, éducation, recherche, culture, société… On peut imaginer une convention citoyenne par ministère.

Le Conseil constitutionnel serait composé uniquement de magistrats spécialistes du droit constitutionnel.

Les mandats seraient limités à 2 consécutifs, la situation pouvant se renouveler. Tout élu doit avoir exercé un métier durant une dizaine d’années pour éviter la professionnalisation du personnage politique. Casier judiciaire vierge. Tous les élus sont révocables.

Séparation des pouvoirs : exécutif, législatif , judiciaire auquel est ajouté l’informatif.

Principe de subsidiarité effectif à tous les échelons de la Nation. Les compétences régaliennes de l’État sont la politique extérieure et la défense.

Le pouvoir de l’information administre de façon indépendante différents supports médiatiques et serait chargé du débat public. Le budget est voté par le Parlement. La gestion incombe au Parlement, aux journalistes et aux représentants des citoyens volontaires tirés au sort.

Le pouvoir judiciaire est totalement détaché de l’exécutif.

Référendum d’initiative citoyenne (législatif, abrogatoire, révocatoire) et référendum d’initiative parlementaire. Les référendums obligatoires sont : la révision de la Constitution ; l'adhésion à des organisations de sécurité collective et à des communautés supranationales qu'elles soient économiques ou non, pacifiques ou non ; la ratification des traités internationaux.

Les échelons sont : les communes ; les regroupements de communes ; les régions ; le national. A chacun de ces échelons siègent deux assemblées : l’une d’élus ; l’autre de citoyens volontaires tirés au sort représentant la sociologie de l’échelon. Ces deux assemblées votent et contrôlent l’exécutif.

 

La France dans le monde pour un nouveau monde

« Dans un monde bouleversé par les crises sanitaires et économiques, dans une Europe qui devra se redéfinir, la France ne peut manquer de participer activement à une réorganisation des ensembles internationaux selon un principe général de coopération interétatique en matière de développement, d’aide financière, de système monétaire et de sécurité collective. La tâche est immense mais nous pouvons nous appuyer sur les institutions internationales pour les conforter, les réformer ou les réorienter en fonction des biens communs à l’ensemble de l’humanité26  ».

 

L’Union européenne

Il semble que l’Union européenne montre ses limites en termes de solidarité et de capacité à maintenir la paix. L’ultimatum du Tribunal de Karlsruhe est un désaveu pour la politique monétaire de la BCE et marque un mépris pour l’avenir des pays de l’UE les plus en difficulté.

Pourtant aux origines de l’Union européenne était la volonté d’unir les peuples dans la paix et la solidarité. La politique économique est un fiasco total qui a voulu faire avancer un semblant d’unité à marche forcée par une commission européenne totalement manipulée par les lobbys.

Sans aucun doute, l’union de pays est nécessaire pour cultiver la paix mais aussi la solidarité et la rencontre entre européen. Elle est aussi nécessaire pour porter ensemble de grands projets comme l’écologie, et des industries d’intérêt général comme celle du médicament, le numérique ou la défense européenne.

Malheureusement, cette union s’est dévoyée sous les coups de boutoir du capitalisme et du néolibéralisme. Sa gouvernance s’est éloignée des peuples et est dominée par les lobbys.

L’euro « est une catastrophe pour tout le monde sauf un petit groupe de pays du Nord, principalement l’Allemagne, qui profitent copieusement du fait de pouvoir vendre leurs exportations dans une monnaie artificiellement faible. À part ça, les conséquences sont drastiques : bulles gonflées par le crédit bon marché, crise bancaire calamiteuse, accumulation d’un immense pouvoir sans contrôle par la Banque centrale européenne, division de l’UE entre membres débiteurs et membres créditeurs, et faiblesse de la croissance.27 »

Le refus par ces pays dominants d’annuler la dette grecque a créé une UE a deux vitesses. « C’est cette inégalité – essentiellement économique mais pas uniquement – qui rend le monde occidental de plus en plus anarchique28 ». 

L’Allemagne n’a que faire de son taux de pauvreté qui augmente depuis des années. Pas plus qu’elle n’en a à faire des pays en difficulté. Son système n’est pas enviable et ne peut être un modèle pour les autres pays membres.

Le pacte de stabilité contraint les pays à respecter des résultats financier intenables pour les pays souffrant d’une sur-évaluation de l’euro face à leur économie et les oblige à casser leurs services publics sur le raisonnement fallacieux qu’il faut réduire les dépenses publiques alors même que ce sont eux qui donnent légitimité aux gouvernements29.

Il faut démocratiser l’Union européenne : « diffusion en direct des réunions du conseil de l’UE, publication totale et discussion ouverte des documents relatifs aux négociations commerciales, mise en place d’une assemblée constitutionnelle élue pour donner aux citoyens un moyen d’exercer un contrôle sur les institutions qui agissent en leur nom30 ».

Rappelons qu’en 2005, le référendum a rejeté clairement le projet de traité constitutionnel européen proposé par la Convention alors présidée par M. Giscard d’Estaing, et que nos gouvernants se sont engagés dans un effrayant déni de démocratie ? Déni qui a aboutit au traité de Lisbonne reprenant presque mot pour mot le texte du projet de traité rejeté à 55 % par le peuple français.

Rappelons aussi que les peuples de l’UE peuvent avoir l’initiative du référendum d'initiative populaire. A ce jour, quatre initiatives ont été mises en œuvre et ont reçu le nombre de signatures suffisant pour engager un texte de loi devant le Parlement. Mais, aucun d’eux n’a aboutit par refus de la Commission européenne de présenter une loi au Parlement. Rappelons que cette Commission n’est composée d’aucun membre élu, ce qui représente un curieux paradoxe démocratique.

70 % de nos lois sont la transcription de lois décidées à Bruxelles sous la pression des lobbies. L’Union européenne a besoin d’être réformée de fond en comble sinon elle doit de disparaître. La priorité doit être mise sur la solidarité entre les pays membres et la transition écologique.

 

Tout part de la base

Nous ne pouvons plus faire comme si l’effondrement était une vue de l’esprit. Ne nous y trompons pas, cette crise sanitaire nous a contraints à des décisions inédites dans l’histoire de l’humanité. C’est un avant-goût du choc climatique. Il est probable que des révoltes de la nature bien plus importantes surviennent de manière aussi fulgurantes et certainement pires. Du reste, nous vivons d’autres crises depuis des années : crise sociale, crise financière, crise écologique, crise de la démocratie. Depuis, plusieurs années les révoltes populaires sont en recrudescence à travers le monde et déstabilisent de nombreux États. La France est l’un d’eux depuis maintenant plus de vingt mois.

Si nous voulons que le monde change, le confinement ne doit pas être celui des esprits et les restrictions de liberté ne doivent pas empêcher l’expression de la soif d’un avenir autre que celui que le capitalisme nous impose.

Tout part de la base, et nous devons nous accrocher à cette solidarité et à cet esprit de responsabilité dont nous avons faisons preuve actuellement. Le processus de démocratisation et de libération de l’étau capitaliste ne peut venir que des personnes, des organisations professionnelles et non gouvernementales, des associations en tous domaines, des entreprises écoresponsables...

Ne laissons pas tranquille un gouvernement qui a aussi confiné la démocratie en exigeant qu’il se justifie sur ses choix par rapport à la transition écologique et économique ainsi que sur sa politique de non prévention des risques. L'usine Lubrizol de Rouen nous avait déjà montré cette irresponsabilité. Il doit rendre des comptes sur la pénurie de masques, sur la pénurie de personnels et de lits, sur la loi anti lanceurs d’alerte, sur le CICE, sur l’absence de l’ISF, le délaissement de Mayotte dans la misère, etc. Les atermoiements pour repousser les échéances qui ne tiennent qu’aux influences des lobbies ne sont plus de nature à nous rassurer. La main invisible d’Adam Smith n’existe pas, elle ne sert qu’à justifier de décisions politiques et économiques dangereuses, inégalitaires et antidémocratiques.

Un vaste mouvement de démocratisation doit animer chacun. Se rassembler autour d’associations ou d’ONG dans lesquelles s’élaborent la conscientisation des problèmes et des solutions et qui promeuvent des actions. Encourager nos chefs d’entreprise à passer dans une organisation et une gestion participatives. Inclure dans nos statuts associatifs la dimension écologique et démocratique.

C’est dans la perspective d’un développement de l’homme tout entier – et non du seul producteur-consommateur – qu’il faut envisager un monde résilient où chacun se questionne sur sa manière personnelle de l’impacter.

Chacun peut agir là où il est :

1 - Salarié ou travailleur indépendant (refuser des actions douteuses, alerter les syndicats).

2 - Consommateur (choix de produits ou des magasins écoresponsables, boycott).

3 – Épargnant (choix de banque éthique).

4 - Citoyen (demander des engagements aux candidats pendant les campagnes électorales, interpeler son député régulièrement, s’impliquer dans sa commune).

5 - Membre d’associations, de syndicat ou de parti politique en formulant des propositions et en se formant en permanence.

6 - Initiateur de projets ou micro projets d’intérêt général.

7 - Organisateur ou signataire de pétitions électroniques. Elles sont de plus en plus efficaces.

8 - Membre de réseaux sociaux (on peut toujours partager sur Facebook ou autre des expériences ou des idées novatrices), etc…

9 - Ceux qui ont la chance de connaître des journalistes peuvent aussi les sensibiliser sur des sujets importants pour qu’ils rédigent des articles.

10 - Dans tous les cas la lecture de la presse, d'internet, des réseaux sociaux etc... permet de former sa pensée, de mieux comprendre ce qui se passe, et de jouer pleinement un rôle de citoyen.31

Il est étonnant qu’après nous avoir annoncé que l’après ne soit pas comme l’avant « quoi qu’il en coûte », rien ne se traduise par une volonté de changement comme la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, une « convention transition », une grande consultation du pays pendant qu’il est confiné pour imaginer le monde d’après. Au contraire de cela, les annonces sont concentrées sur l’épidémie et sur la reprise économique. L’après sent l’austérité de l’avant en pire.

Le peuple doit reprendre sa souveraineté confisqué par un pouvoir qui a démontré son immaturité. Nous sommes 99 % et eux, l’élite confiscatoire, 1 %. Leur pouvoir, ils le tiennent parce que nous sommes encore trop nombreux à leur faire confiance. Mais celle-ci s’effrite.

A chacun de s’impliquer là où il est. Avec opiniâtreté. Prêts à reprendre le pouvoir.

 

28Idem

30Idem


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5 réactions à cet article    


  • Clark Kent Séraphin Lampion 23 mai 2020 10:51

    Vous écrivez :

    « Nous serions donc devant trois voies :

    1. Le système capitaliste qui tente de se maintenir tel qu’il existe actuellement

    2. Un système capitaliste qui choisit le développement durable

    3. Une transition écologique et économique par le développement résilient »

    Or, la « transition écologique » que vous évoquez ne prenant pas en compte la propriété privée des moyens de production, le statut de la monnaie et le rôle de l’état, tout laisse à penser que ces trois éléments resteront inchangés et qu il s’agit toujours du système capitaliste, résilient ou pas.

    Ce que vous développez s’appelle « greenwashing ».


    • Jean-Luc Picard-Bachelerie 23 mai 2020 11:07

      @Séraphin Lampion
      Avez-vous lu jusqu’au bout ? Ces points sont abordés dans le texte. Il est vrai que le texte est relativement long (24 pages A4). Je me contente de lancer des pistes de réflexion et non dans des démonstrations de spécialiste. Je dénonce le greenwashing et j’aborde la question de la monnaie et de l’Etat. Certes de manière courte, mais j’ai voulu brosser large et ne prétends pas avoir le mode d’emploi de tout ce que j’avance. A chacun de s’atteler sur les pistes dont il est spécialiste. J’ouvre le débat sur le développement résilient.


    • Iris Iris 23 mai 2020 18:10

      J’ai envie de dire oui à la répudiation de la dette publique crée pour nous faire consommer toujours plus et enrichir une minorité.
      Et oui à l’injection massive d’argent magique dans la transition vers la dé-consommation, la nouvelle constitution, la propriété d’usage, le partage du travail, l’inflation.. et en gros à tout ce que vous dites.
      Mais je n’espère pas que ça se fasse rapidement ni sans casse. En revanche, il me semble que ça commence doucement, le greenwashing que vous dénoncez à juste titre en est un signe.
      On peut être optimisme et penser que la pandémie sera un accélérateur, j’aimerai y croire.
      NB : Je trouve comme vous que Séraphin, le champion du premier commentaire, a dégainé un peu vite cette fois.


      • Jean-Luc Picard-Bachelerie 25 mai 2020 00:09

        @Iris
        Séraphin voudrait qu’on trouve un système au point. Le problème c’est qu’un système n’est jamais top. On l’améliore et on l’adapte de jour en jour. Comme le capitalisme le fait depuis 200 ans. 
        Je lance des pistes. J’espère trouver de l’écho pour que chacun s’empare du concept. Je vais l’étayer et c’est pour cela que toute critique est bonne à prendre.


      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 24 mai 2020 09:26

        Le jour où les humains comprendront que faire un enfant n’est ni un « don de dieu » (Pays du sud), ni un capital, mais un petit être en devenir et qui a besoin d’un éducation de qualité, la civilisation changera. Mais vous rêvez,...oui....

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