Pompiers : les raisons de leur colère
L’intersyndicale CGT, FO, FASPP et CFDT des sapeurs-pompiers professionnels relevant de la Fonction publique territoriale appelle à une manifestation nationale à Paris le 25 septembre afin de dénoncer la suppression d’une prime et de demander la reconnaissance de profession « dangereuse et insalubre » avec une retraite à taux plein à 55 ans.
Le 11 septembre dernier, pour le triste anniversaire des
attentats de New York, Nicolas Sarkozy remettait des médailles
d’honneur aux pompiers new-yorkais alors que dans le même temps, les
pompier français sont très mécontents.
En effet, la grogne des pompiers professionnels sur la question de la retraite dure depuis la fin 1999. La loi de modernisation de la Sécurité civile du 13 août 2004 reconnaît le caractère "dangereux et insalubre" de la profession de pompier, mais les principaux syndicats dénoncent une reconnaissance symbolique, sans conséquence sur les retraites en matière de bonifications.
Les syndicats dénoncent aussi le blocage des discussions tout en
faisant le constat de la situation actuelle : "Aujourd’hui, un pompier
de 25 ans devra partir à la retraite à 65 ans, constate un sapeur. Pas
besoin de vous dire qu’à cet âge-là, on a moins la forme physique.
Certains dits inaptes au travail sont reclassés dans des bureaux.
Pour un homme qui a donné trente ans de sa vie pour sauver d’autres vies,
c’est très dur d’être foutu à la casse."
De plus, les pompiers dénoncent la suppression de la nouvelle
bonification indiciaire (NBI) qu’un projet de décret du gouvernement
avait prévue mi-juillet pour le 1er août dernier puis qu’il a retirée le 31
juillet "sous la pression de certains présidents de conseil
d’administration en région qui estiment que les pompiers coûtent de
plus en plus cher", selon les syndicats. Ainsi, la bonification de 16
points d’indice (près de 72 euros par mois) dont les pompiers chefs
d’équipe, d’agrès ou de groupes, devaient bénéficier, a été supprimée.
Et les adjudants-chefs qui bénéficiaient de cette bonification depuis
1991 se la voient retirer également. Cela a été vécu comme une
injustice.
Après la réunion du 18 septembre avec Brice Hortefeux, ministre délégué
aux Collectivités territoriales et proche du président de l’UMP, les
syndicats se réuniront à l’issue de cette rencontre pour décider s’ils
maintiennent leur mot d’ordre de manifestation nationale à Paris le 25
septembre prochain.
Arnaud Mouillard - http://hern.over-blog.com
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