Lettre ouverte à Frédéric Beigbeder
Le discours sur les relations entre les femmes et les hommes est inscrit dans un cadre serré, absolument serré : les mâles hétéros sont un ensemble nocif, avec une « masculinité toxique » et les femmes un autre ensemble de victimes, pures, parfaites, irréprochables. Hors de ce cadre absolu, l’expression n’est pas autorisée.
En principe, dans notre civilisation, il est interdit de pratiquer les condamnations collectives, en attribuant à un groupe humain des caractéristiques mauvaises dont tous ses membres seraient dotés, quand bien même ils n’auraient commis aucun acte illustrant ces caractéristiques mauvaises. Ce principe disparait quand il s’agit des hommes : les mâles hétéros font l'objet de piques permanentes, sur tous les supports de communication. Ces piques s'accumulent, font système pour transmettre la figure de l'homme hétéro comme créateur du mal dans la société, et souvent seul créateur du mal. On parlait autrefois d’hommes normalement constitués, (j’en fais partie), on parle maintenant d’hommes cis-genre, ce qui est le comble de l’horreur !
Vous avez voulu dire que vous étiez fier d’être hétéro et que vous aviez écrit un roman contre le sexisme dans le mannequinat ; ça n’est pas passé. Vous n’avez pas le droit, aucun homme n’a le droit de dire du bien de lui et de sa conduite. Vous ne trouverez nulle part de discours disant du bien des hommes ou d’un homme en tant qu’homme.
Le seul discours admis sur les hétéros est une mise en accusation collective, globale : ce sont des victimeurs de femme et rien d’autre n’est possible.
Ce nouveau discours sort de la gauche et, de ce fait, semble être de gauche. Il est pourtant un renversement de la valeur égalité, qui devrait structurer la gauche, ses discours et ses pratiques. Il est l’instauration d’un autre système de valeurs : la source du mal est le mâle. Il n’y a aucune rémission possible pour ce dernier. Il convient de le harceler en permanence dans l’espoir, impossible par ailleurs, qu’il cesse d’être un mâle ; il faut l’insulter, l’éloigner, l’obliger à vivre en groupes de semblables, on en est là. La suite on la connaît, on l’a déjà vécu il n’y a pas longtemps dans un pays voisin.
C’est aussi l’inverse de la gauche parce qu’aucune lutte n’est possible, être un homme est une essence : zéro espoir de résoudre cette culpabilité.
Je le sais, Monsieur Beigbeder, j’ai divorcé et j’ai été rendu coupable, par les juges, leurs experts psychiatres, assistante sociale, de « voler le rôle de mère à la mère de mes enfants ». J’étais un homme déconstruit et cela ne résolvait pas la culpabilité identitaire qui est le lot actuel unique attribués aux hommes. Je m’occupais des enfants, c’était mon machisme et je suis une victime, c’est-à-dire que je n’ai rien fait pour que l’agression qui dirige ma vie et la détruit vienne sur mes enfants et sur moi.
Je vous demande de me recevoir et de contribuer à faire connaître l’agression judiciaire dont mes enfants et moi sommes victimes. Tout est écrit, daté et signé par eux, je vous donnerai ces documents pleins de diffamations claires, nettes et indiscutables. Ils me reprochent des choses incompatibles, selon les passages de leurs textes. Pour moi, ce sont des hommes, au sens des Droits de l’Homme, ce sont mes égaux et ils n’ont aucun droit de considérer que ne pas pratiquer les rôles genrés est coupable, que j’en serai le seul coupable, ma femme étant victime de moi, ils n’ont aucun droit d’obtenir cette conclusion par le mensonge et l’injure comme ils l’ont fait.
Je vous adresse mes meilleures salutations
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