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Les lycéens contre les réformes Darcos

Les mouvements lycéens en France commence à gronder de plus en plus, les lycées parisiens commence aussi à se bouger. Le premier lycée à mettre en place des blocus et qui commence à mettre en place un début de coordination lycéenne est Lavoisier dans le 5ème arrondissement.

Lavoisier c’est 96% de réussite au Baccalauréat, c’est une des meilleures prépa scientifique d’Ile de France, ce sont des bâtiments historiques, c’est une énorme cité scolaire installée à deux pas du jardin du Luxembourg en plein 5ème arrondissement dans un des lieux de Paris où l’on retrouve les populations les plus aisées.

Jeudi 11 Décembre- 8h

C’est dans ce contexte que Jeudi 11 décembre à 8h du matin est décidé la mise en place d’un blocus du lycée. Le seul ce jour là sur Paris et sa région. En assemblée générale autonome (non organisée par un syndicat lycéen mais par un collectif interne au lycée) la rumeur gronde au sujet des lois Darcos sur les réformes de l’éducation et plus particulièrement du lycée, les lycéens veulent soutenir leurs enseignants mais surtout ils ne veulent pas d’une réforme faite à la va vite et pour laquelle la concertation a été faible où les lycéens ont peur de voir leur éducation bradée.

Présent pour la plupart lors de la manifestation de la veille gare Saint lazare, les quelques meneurs ou tout du moins ceux qui sont les plus entreprenants et qui n’hésitent pas à prendre la parole se disent prêts à aller plus loin que le lundi précédent (un blocus organisé en catastrophe sans réelle concertation et n’ayant duré que deux heures) et de mettre en place un réel blocus pour faire comprendre que les lycéens sont prêts à se lancer dans la contestation. Est donc votée dans cette assemblée générale la mise en place de ce blocus dès le jour même a partir de 10h, de plus une délégation ira se présenter au près du proviseur pour expliquer leur motivation et tenter de rallier le corps dirigeant du lycée à leur cause.

Jeudi 11 Décembre- 10h

La majorité des élèves est sortie sur le trottoir comme à l’habitude soit pour fumer une cigarette, prendre un café ou simplement prendre leur pause hors des murs du lycée. Au bout de quelques minutes un élève de seconde monte sur une fenêtre et, équipé d’un mégaphone, annonce la décision de l’AG de mettre en place un blocus commencant des 10h pendant qu’une délégation part à la rencontre des proviseurs du collège et du lycée. A ce moment les premières barrières de chantier et poubelles commencent à arriver vers la porte du lycée. Pour éviter tous les problèmes qui pourraient être causés par la mise en place de ces barrières, des policiers en civil viennent à la rencontre des lycéens en leur demandant de ne pas installer ces barrières car trop difficiles a déplacer en cas d’évacuation du lycée. Après quelques négociations, seules les poubelles seront tolérées pour permettre de filtrer le passage à la porte. Commence dès lors à se mettre en place le réel rassemblement et les premiers slogans commencent à fuser et à être repris par de nombreux lycéens. Le blocus est en place, il ne reste plus qu’à attendre la sortie de la délégation pour avoir les avis du corps enseignant et de la direction sur le mouvement. Mené par des élèves de seconde pour la majorité, les bloqueurs les plus présents commencent alors à s’agiter pour informer le plus possible d’élèves sur l’action en cours, sur les raisons de cette dernière mais aussi pour commencer à recueillir les premiers avis, à chaud, de leurs camarades.

Jeudi 11 Décembre- 10h30

La délégation est sortie et chacun attend les informations sur la continuité du blocus, sur une possible intervention des forces de l’ordre mais surtout sur le ressenti des enseignants face au mouvement. Commence alors le defilé des représentants, tous apportant leur pierre à l’édifice pour faire passer et comprendre le mot d’ordre : Le blocus est maintenu pour aujourd’hui. Seuls les élèves du collège et des prépa pourons rentrer.

Concernant les élèves du lycée, les responsables du blocage feront tout ce qu’il est possible pour les empêcher de rentrer de manière pacifique. Une banderole est alors déroulée montrant l’opposition des élèves à la loi Darcos (ou loi Darkos comme ils l’appellent). Les représentants décident de mettre en place un contrôle des carnets de tous les élèves désirant rentrer dans l’enceinte de l’établissement pour s’assurer qu’ils sont bien collégiens ou en prépa. Vont alors débuter les premiers débat concernant la crédibilité de ce blocus et son intérêt. Etant donné que ce lycée a effectué un blocus en région parisienne cela va-t-il avoir un impact. Ne va-t-il pas être pris comme une simple envie d’un groupe de lycéens de ne pas aller en cours et de profiter d’une journée. Face à cela les avis sont en règle génerale favorables à ce mouvement, même ceux qui ne désirent pas s’impliquer dans le mouvement en comprennent les tenants et les aboutissants et acceptent ce dernier. Il est demandé à chaque élève présent de rester sur place le plus longtemps possible malgré le froid pour que ce mouvement ait une ampleur visible par les passants ainsi que par les enseignants. Quelques voix s’élevent dans la foule, inquiètes de la mise en place de ce blocus, craigant de revivre les événements de deux années précédentes lors des blocus contre les lois Pecresse et le CPE. Les élèves de seconde menant le mouvement tentent, au micro, de se faire entendre par la majorité pour exprimer leurs idées et rassembler un maximum de gens auprès de leur cause.

Le mouvement étant partie d’une manière assez spontanée et après uniquement deux AG, ces derniers ont du mal à se faire entendre et face à leurs slogans ils se butent à un manque d’intérêt d’une partie de la foule de lycéens. Surtout, c’est le manque d’informations et la peur d’un blocage de longue durée qui en inquiètent plus d’un. Face à ce manque d’informations, certains des bloqueurs vont commencer a tourner auprès de la plupart des groupes pour se faire entendre et expliquer de manière claire ce que veulent les instigateurs du mouvement. Les résumé des AG sont réexpliqués, les bases de la lois sont redonnées, ainsi que le soutien apparent des enseignants envers le mouvement. C’est sur ce point que le mouvement va commencer à trouver sa crédibilité, si les enseignants sont prêts à monter une action commune alors les actions en tant que lycéens peuvent être justifiables et justifiées.

Concernant le risque d’un blocage de plusieurs jours et la possiblité de la suite du mouvement, c’est l’intervention d’élèves de Terminale ayant déjà mené les mouvements des années précédentes qui va permettre de rassurer chacun. En effet, à la tribune, une de ces éléves va prendre le temps, après discussion avec les lycéens présents dans la délégation, de donner des précisions sur le blocus. Expliquant qu’il ne durera qu’une journée mais que le mouvement va sûrement se relancer dès Lundi avec une action qui n’est pas encore définie. Mais surtout qu’une coordination des lycées du Quartier latin, qui avait été si active durant les Manifestations et actions contre les lois Pecresse et du CPE, va être remise en place pour permettre la mise en place d’actions de plus grande ampleur réunissant tous les lycées du quartier.

Ces annonces arrivent à en rassurer certains mais malgré tout, les bloqueurs se retrouvent à devoir gérer les envies de certains de vouloir tout de même pénétrer dans l’établissement. Il va falloir l’intervention de certains élèves de la délégation pour calmer les ardeurs de chacun et empêcher tout débordement. Ce sont les mêmes qui vont commencer à organiser les collectes pour acheter de quoi manger afin de permettre au blocus de ne pas s’essouffler durant les fatidiques pauses de midi qui voyant les élèves mobilisés tenaillés par la faim quitter les lieux de blocus pour aller manger cela amenant des périodes avec seuls deux ou trois élèves devant le tenir. La mise en place de cette organsisation pour aller acheter à manger à tout le monde démontre l’envie des ces lycéens de tenir leur blocus tout au long de la journée.

Jeudi 11 Décembre- 13h30

Après un repas souvent composé de chips, de paquets de gâteaux et autres biscuits apéritifs, les lycéens, malgré le froid, continuent de faire passer leur message et il semble que ce dernier commence à être de plus en plus écouté. Il s’avère en effet que les plus impliqués dans le mouvement sont extrêmements présents et gèrent de manière responsable le déroulement du blocus. En effet, aucun acte de violence n’a été repertorié mais en plus les responsables s’attellent à ce que les voix d’opposition puissent se faire entendre sans que l’on s’acharne sur eux et qu’ils soient diabolisés mais aussi que la rue reste la plus propre possible pour éviter tout risque d’accusation de dégradation de bien public.

De plus, les lycéens de lavoisier ont été rejoints par ceux d’autres lycées du quartier ayant entendu parler de ce mouvement et désirant voir la tournure des événements et y prendre des informations dans le cas de la mise en place d’un tel mouvement dans leur lycée. Cela permet aux bloqueurs de la première heure de pouvoir continuer à transmettre dans les meilleures conditions leur revendications mais surtout de pouvoir espérer les répandre le plus rapidement possible aux autres lycées du quartier et donc pouvoir espérer la mise en place le plus rapidement possible d’un réel mouvement commun et de grande ampleur. On voit aussi apparaître des guitares, des djembés et des micros avec une succession de chanteurs, musiciens et jongleurs qui permettent de garder une ambiance bon enfant à la situation tout en maintenant le blocus car la mobilisation est encore assez forte. En effet, malgré le froid prenant, les lycéens continuent de maintenir leur pression et cela leur permet de commencer à croire de plus en plus à la possibilité de la continuité de leur action et de la possibilité d’être pris au sérieux.

Jeudi 11 décembre 2008- 15h30

Le mouvement est encore fortement suivi, les lycéens commencent déjà à penser à la suite du mouvement et à la possibilité d’autres actions mais surtout au moyens de créer un effet boule de neige auprès des autres lycées parisiens. Après avoir passé une journée complète avec des lycéens, on peut commencer à entrevoir une ouverture sur un mouvement d’ampleur nationale (ou tout du moins à Paris). Le plus gros du travail reste maintenant à effectuer pour ces jeunes et la mise en place d’une coordination lycéenne va maintenant être la prochaine étape de ce mouvemement si ces jeunes désirent véritablement remettre en question les réformes sur l’éducation.

Documents joints à cet article

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6 réactions à cet article    


  • furio furio 15 décembre 2008 19:07

    Darcos le trouillomètre à ZERO fait marche arrière !

    Mais le report ne va pas duper la révolte qui vient de poindre. L’état lâche des milliards aux banquiers véreux qui sont le le centre du système "pourri" capitaliste et veut faire des économies de bouts de chandelles sur l’éducation de nos enfants ! Le blocus de certains lycées est perturbé par des casseurs (déjà !) avec la bienveillance de la police qui laisse les automobilistes foncer sur des élèves !! des casseurs lancer des canettes sur les bloqueurs !

    darcos va-t’il se pavaner encore longtemps à la télé ? Alors qu’ils est le responsable de cette chienlit !


    • Mauvaisens 15 décembre 2008 20:08

      Parfait, un bloccus de plus.

      Des lycéens qui jouent aux policiers pour empêcher ceux qui veulent rentrer en cour, c’est sûr une démocratie par les urnes.
      Tout le monde est manipulé dans ces situations. Et c’est qui les manipulateurs ?

      Ces élèves ne veulent simplement pas aller en cours. C’est rarement le premier de la classe, ni le second ni le dixième , voir plutôt du côté des mauvaises moyennes.
      Où sont les parents, les parents des 3ièmes ???????



      • Roda Roda 15 décembre 2008 21:21

        Je voudrais répondre à ceux qui cherchent à décrédibiliser la contestation avec des arguments pitoyables qui se résument à prendre les adolescents de 16 ans pour des imbéciles manipulés, que c’est justement une des raisons de leur mécontentement : ils en ont assez qu’on les prennent pour des cons.


        • titi titi 16 décembre 2008 09:16

          Euh....

          Je suis intervenant très occasionnel de l’éducation nationale.

          Je recois donc pas mail tous les échanges entre les profs et les associations d’élèves"apolitiques" (comme quoi l’humour n’attend pas le nombre des années).

          Les élèves soumettent aux profs les plannings et les thèmes des manifestations.
          Les profs corrigent le tir, soufflent des sujets et indiquent qui aller voir : le maire, le préfet, etc...

          Pour le côté spontané je me marre.


        • titi titi 16 décembre 2008 09:19

          J’oubliais...

          Mardi prochain les profs de mon établissements doivent "libérer" les élèves à 10h30 pour qu’ils puissent aller manifester. C’est une consigne du chef d’établissement.

          Les cours seront donc arrêtés. Quid des non grêvistes ? Bah ils n’auront pas cours => taux de suivi de la grève 100%.

          Bien joué !!!


        • Mauvaisens 15 décembre 2008 22:07

          Les ados de 16 ans ne sont pas tous les mêmes !
           J’en ai une de 17 ans depuis novembre et une autre de 15 à patitr de jeudi. En maturité elle ont 5 voir 6 ans de différence.

          Et oui je persiste ils sont manipulés, et surtout épaulés dans le mouvement par des partis politiques établis.
          http://jcrbrest.unblog.fr/2008/12/

          Si la réforme est difficilement applicable (surtout les modulesde 6 mois) elle n’est pas à rejeter en entier.
          des heures de cours en plus, ils ne sont pas contents, des heures de cours en moins, ils ne sont pas contents.

          Le plus grave c’est que les parents ne sont pas prévenus que leurs enfants sont absents. Vous allez dire normale, non ce n’est pas normal, c’est nous les responsables.Parcontre en temps normal, 5 minutes de retard et on vous téléphone : " votre fille n’est pas en cours".Il y a donc 2 poids, deux mesures.
          Pas envie de faire un superbe texte, sur des bloccus qui ne sont que le reflet d’une jeunesse dorée. peur de l’avenir ???? à 15 ans on ne sait pas ce que sais l’avenir, c’est la JEUNESSE, L’INSSOUCIANCE ? et tant mieux, mais surement pas de la reflexion, politique.

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joss.beliah


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