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Du RMI au RSA (ou du droit de vivre à l’autorisation de vivre)

Il me semble, mais peut-être fais-je fausse route, que le revenu minimum d’insertion (RMI) était une allocation destinée à permettre aux plus démunis, ceux que l’organisation libérale du monde laisse sur le bord de la route, d’avoir quelques francs à l’époque, quelques euros aujourd’hui, pour subvenir aux besoins de première nécessité tels se loger, se nourrir, se vêtir. Etant entendu que cette allocation n’a jamais permis à quiconque d’être autonome et que sans les associations caritatives, les bénéficiaires du RMI hier, RSA aujourd’hui, seraient peut-être tous les heureux propriétaires d’un carton sur une avenue ou sous un pont quelconque. Cette allocation se couplait d’une démarche d’accompagnement du bénéficiaire, le considérant alors comme un exclu par accident, une victime du système.

Mais peu à peu, le libéralisme se faisant de plus en plus sauvage, instaurant une concurrence de plus en plus acharnée entre les membres de la société, les bénéficiaires de ces minimas sont apparus comme des entités parasitaires. Ils n’étaient plus vraiment victimes du système, mais assistés passifs de ce même système qui avait la bonté d’apporter son secours à des individus qui n’étaient finalement pas assez méritant pour s’en prévaloir. C’est ainsi que le revenu minimum d’insertion est devenu revenu de solidarité active. Ça change quoi me direz-vous ? Ca change qu’on a fait du bénéficiaire de cette allocation un redevable de la société. Certes on continue à l’accompagner, mais davantage pour le fliquer que pour aider son retour vers l’emploi.

Hier on admettait qu’une personne privée involontairement de moyens de subsistances ait droit à un revenu de secours afin de vivre, ou plutôt survivre car qui peut prétendre qu’on vit avec 467 euros/mois (411 euros quand on est hébergé) ? Le RMI était donc une sorte de consécration du droit qu’a tout être humain de vivre. Aujourd’hui on énonce que le bénéficiaire du RSA est une charge pour la société, et qu’à ce titre là il doit démontrer le bien-fondé du secours qu’il reçoit. D’ailleurs certains ne suggèrent-ils pas qu’il serait temps de demander aux allocataires du RSA quelques heures de travail hebdomadaire pour justifier de leur utilité sociale. Le mot est lancé… « utilité sociale » ! Ces individus, qui n’ont pas d’emploi salarié ou d’emploi indépendant rémunérateur, n’ont pas d’utilité sociale. Il faut donc leur en trouver une et c’est en donnant leur force de travail quelques heures par semaine qu’ils feront la preuve de cette « utilité sociale ». Le RSA vient consacrer l’autorisation pour ces êtres humains de vivre.

J’en entends déjà qui me diront « oui, mais parmi ces gens là il en est qui se complaisent dans leur situation, qui vivent de la solidarité nationale » ; ces fameux fraudeurs dont on nous rebat les oreilles depuis quelques années, et plus encore ces derniers mois à l’approche de l’échéance présidentielle. Il faut bien fédérer les esprits angoissés et surchauffés par la crise autour d’un coupable désigné. D’ailleurs ce coupable varie en fonction de l’humeur du jour. Un coup ce sont les étrangers, un coup les chômeurs et RSAistes. On a même récemment allongé la liste des coupables en ajoutant les salariés qui ont la maladie et surtout l’arrêt de travail un peu trop fréquent. Je ne m’étendrai pas en démonstrations diverses et variées sur le caractère fallacieux de l’argument relatif à la fraude sociale ; d’autres que moi le font parfaitement. 

Ce qui m’intéresse de mettre en exergue ici, c’est, d’une part le mépris avec lequel on traite la vie humaine et d’autre part, la manière tout à fait illusoire avec laquelle on pense remédier aux problèmes de notre société. Bien évidemment, ce n’est pas le temps d’un article qui me permettra de développer ces deux aspects, puisqu’il faudrait sans doute leur consacrer à chacun un ouvrage entier. Je vais donc simplement tenter de mettre en lumière quelques points clés.

Demander au bénéficiaire du RSA de justifier de son utilité sociale c’est prétendre que l’existence humaine n’est légitime que s’il est possible de mesurer, calculer, évaluer ce qu’elle (r)apporte à la société. Nous sommes entrés dans l’ère de la marchandisation il y a longtemps déjà. Mais cette ère là atteint son apogée quand elle exige de la vie humaine qu’elle justifie de sa raison d’être. Bien sûr la vie en société exige de nous que nous participions tous à sa réalisation. Mais si le bénéficiaire du RSA est entravé dans cette tâche c’est bien parce la société elle-même n’est pas capable de lui faire une place. Et cela m’amène au deuxième point.

Dans un monde où l’emploi est destiné à péricliter de manière fatale pour bien des raisons - parce que les ressources de la planète ne sont pas illimitées, parce que le chômage de masse est une nécessité impérieuse pour une société capitaliste qui veut continuer son expansion et l’enrichissement d’une minorité, parce que les gains de productivité nous ont fait choisir la voie de la consommation outrancière (dans le Nord pendant qu’au Sud tant d’être humains n’ont même pas le minimum vital) plutôt que celle de la diminution du temps de travail, parce que le travail n’est pas inéluctablement l’emploi créateur de richesses commercialisables (il faudra peut-être nous entendre sur ce qu’il est bon de soumettre à la loi du marché et ce qu’il convient d’arracher à cette fameuse loi. Peut-être même faudra-t-il nous entendre sur l’opportunité de la loi du marché), mais qu’il est aussi toutes les activités qui font la vie d’une société humaine et qui lui sont nécessaires (éducation, santé, prise en charge de la vieillesse, du handicape, culture, énergie, transports, agriculture) - culpabiliser les bénéficiaires des minimas sociaux et les humilier en leur demandant de justifier de leur utilité sociale par quelques heures de travail hebdomadaires, en plus d’être une infamie, est une hérésie.

Emma.


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30 réactions à cet article    


  • jpm jpm 22 décembre 2011 11:14

    Merci pour cet article qui reprend certains points de la discussion d´hier sur le Revenu Universel a propos de l´article « vivre sans travailler, c´est possible ».

    http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/vivre-sans-travailler-c-est-106601

    Je pense aussi que la dignite et l´utilite sociale d´une personne ne depend pas uniquement de son employabilite... et il me semble normal que tout etre humain ait droit a une part des richesses produites par le pays ou il vit, quelque soit son mode de vie.


    • devphil30 devphil30 22 décembre 2011 11:53

      Très bon article


      Réfléchir sur notre société , sur la solidarité en perte de vitesse dans un monde très et trop individuel.
      Les fondements d’une société doivent être l’aide , le partage , la solidarité.

      Le travail doit être partagé mais des réformes de société trop importante ne peuvent pas passer sans une crise grave et non allons droit vers une crise ( inflation , dépression ) qui pourrait amener des changements pas forcement bénéfique pour les personnes car une doctrine plus libérale pourrait être mise en place en lien avec la théorie de Milton Friedman.
       
      Il y a un problème en France et en Europe , c’est le travail , ce travail qui n’a cessé de partir dans des pays à bas coût ...

      Ford avait compris en payant ses ouvriers pour qu’ils achètent ses voitures mais non politique n’ont rien compris , n’ont pas voulu comprendre ou est-ce que cela les arrange aussi de mettre les Français en situation de travail limité avec un chômage important.

      J’ai déjà évoqué le livre « La Stratégie du Choc » de Noami Klein qui évoque la mise en place d’un libéralisme exacerbé au mépris de la démocratie en temps de crise par un rapport de force prôner par l’économiste Milton Friedman 

      Des pays en Amérique du sud ont vécu ce type de situation , le passage d’une dictature militaire à un libéralisme forcée et appuyé par ces doctrines au mépris des peuples et appuyer par les USA et le FMI.

      Philippe

      • redredsir 22 décembre 2011 12:42

        Dans un article intitulé « Ces salauds de pauvres qui boudent le RSA » le Canard enchainé d’hier nous révèle que « 1,6 million de fauchés renoncent à affronter les démarches soit par découragement,soit pas manque d’info...soit par choix. »

        Le journal explique que les fonctionnaires chargés de pister les fameux fraudeurs chers à l’UMP trouvent davantage d’ayant droits non-indemnisés ,mais il ne faut surtout pas les prévenir..

        Voilà,juste une mise en bouche,l’article est très complet....


        • jpm jpm 22 décembre 2011 18:31

          Des gens qui ne savent pas lire... ou qui n´ont pas d´adresse fixe smiley

          Ou encore tout simplement qui ne savent meme pas qu´ils y ont droit... ou pire qui ont honte de demander ce a quoi ils ont droit.


        • foufouille foufouille 22 décembre 2011 19:10

          pas du tout
          vu le flicage
          l’epargene est interdite


        • Blartex 22 décembre 2011 19:45

          Salut foufouille,

          Mais c’est quoi ce binzz ?


        • Blartex 22 décembre 2011 20:12

          L’allergène n’a pas de plaisirs ?

          Attaquons « NOS » petits pauvres. Ahhhhh.... pas les gros pauvres. C’est pas les nôtres. Les gros pauvres, c’est des petits riches.

          Voyez, différence, entre vous et moi.

          Je suis un petit riche, mais demain ? Tout peut changer de jour en jour. Si vous aviez la foi, vous pourriez inverser le temps. Vous savez inverser les touches de votre clavier d’ordinateur, alors vous savez inverser le temps.
          C’est très facile, il suffit d’un marteau et d’un faux-cil.

          Le faux-cil à 90 degrés du marteau et attention de ne pas le faire bouillir. Auquel cas il deviendrait trop tendre. La mise en bouche demande un art fondamental des lèvres, de la manipulsion de bourses, ainsi que.

          Il faut encore savoir à ce sujet que la sujette peut aussi être de la sexe féminine. Ah, laquelle cas, riche ou pas chiche ?


        • Blartex 22 décembre 2011 20:15

          Pourtant mes messages sont clairs ?


        • jpm jpm 22 décembre 2011 20:31

          @Viktor,

          Malheureusemet il n´y a pas que les sans papiers etrangers qui ne savent pas lire ou remplir correctement des papiers en France. C´est dailleurs souvent cette incapacite a dechiffrer un texte qui les tire vers l´exclusion.

          D´apres Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Illettrisme

          En France, selon une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) réalisée entre 2002 et 2005[4], 9 % (3 100 000 personnes) de la population française[5] est en situation d’illettrisme.

          L’illettrisme touche plus les hommes (59 %) que les femmes (41 %). Et ce taux est le plus bas chez les jeunes et augmente avec l’âge. Cet important taux d’illettrisme n’empêche pas certaines de ces personnes d’avoir un emploi, 57 % étant dans la vie active et 21 % au chômage, en formation ou en inactivité. Cependant, 26 % des allocataires du revenu minimum d’insertion (RMI) sont en situation d’illettrisme[6].


        • jpm jpm 22 décembre 2011 20:35

          Il n´y a pas que les sans papiers qui ne savent pas lire et pas remplir correctement des formulaires smiley

          http://fr.wikipedia.org/wiki/Illettrisme

          D´apres Wikipedia, En France, selon une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) réalisée entre 2002 et 2005, 9 % (3 100 000 personnes) de la population française est en situation d’illettrisme.

          L’illettrisme touche plus les hommes (59 %) que les femmes (41 %). Et ce taux est le plus bas chez les jeunes et augmente avec l’âge. Cet important taux d’illettrisme n’empêche pas certaines de ces personnes d’avoir un emploi, 57 % étant dans la vie active et 21 % au chômage, en formation ou en inactivité. Cependant, 26 % des allocataires du revenu minimum d’insertion (RMI) sont en situation d’illettrisme[6].

           


        • redredsir 22 décembre 2011 21:21

          @ Blartex  : je suis nouveau ici,et en plus c’est pas chez moi,qu’Emma me pardonne,mais pour être allé voir chez vous,je vous invite à revenir plus souvent...

          La mise en bouche tenait plus de ma flemme à recopier le canard que de lui préserver ses ventes...quoique... s’il faut n’en lire qu’un seul, pour moi c’est celui-là !

          La finance est lourdement sur-réaliste,mais en dessous ?
          Si on met les choses à plat,sans les écraser ?
          Y a du beau monde,riche de l’indifférence !


        • jpm jpm 22 décembre 2011 21:51

          Vous semblez bien optimiste sur la capacite des organismes sociaux a s´occuper des plus demunis... Evidemment. pour les gens dans la norme, tout va a peu pres bien... mais gare a ceux qui sortent un peu du rang... qui ont quelques problemes de sociabilite... oui meme carrement quelques problemes psychiatriques... tout ca pour dire qu´il est tres facile de passer a cote des gens qui ont vraiment besoin d´aide...

          Alors oui, certains aurant la chance de tomber sur une bonne ame... ou une assistante sociale motivee, encore pas trop blazee... mais pour beaucoup d´autres... et bien c´est la rue... et la debrouille.


        • Jean-paul 22 décembre 2011 13:44

          @Emma
          Vous parlez du monde .
          Quels ont les pays ou il existe le RSA ?


          • Emma Emma 22 décembre 2011 14:12

            Jean-Paul,

            J’entends bien ce que vous me dites. Vous me dites (vous rectifierez si j’ai mal interprété vos propos) que nous avons bien de la chance en France, car il existe le RSA, ce filet social, comme les allocations chômages d’ailleurs, qui permet de ne pas se foutre en l’air tout de suite parce qu’on en est réduit à aller mendier sa nourriture aux restos du cœur, négocier avec EDF pour qu’ils ne vous coupent pas l’électricité, se battre avec ses créanciers pour leur faire comprendre que facturer des agios ça ne sert à rien car vous n’avez déjà pas de quoi subvenir à vos besoins primaires alors vous avez encore moins pour les payer ces fameux agios… parce qu’elle est là la réalité des bénéficiaires du RSA et autres allocations minimales.

            Alors oui, sans doute que les français pauvres ont plus de chance que les pauvres britanniques ou américains du nord, qui eux-mêmes ont plus de chance que les pauvres chinois, qui sont eux-mêmes sont plus chanceux que les pauvres indiens, qui eux ne doivent rien envier aux pauvres du Sahel. Croyez-vous que la condition humaine, que l’évolution de l’humanité soit celle-ci ? Dans l’acceptation du malheur parce qu’il y a ailleurs des malheurs bien pire ? Vous trouverez toujours plus malheureux, plus pauvre, plus indigent, plus misérable que vous. Je suis bien d’accord avec cela. Est-ce une raison pour accepter le sort qu’on réserve à certains êtres humains ? Parce qu’à ce compte là pourquoi s’offusquer de voir des enfants mourir de faim ? 


          • Nicosan Nicosan 22 décembre 2011 16:26

            Exemple typique de la société dans laquelle nous vivons.
            Jean paul y est bien intégré et en a parfaitement compris les fondements. (libéralisme, débilitation, rentabilité, productivité,....)

            Question débile.... 9 mots.
            Clair ("Ils ne le font pas ailleurs, pourquoi le faire chez nous ?"), concis, facile à mettre en oeuvre, pas d’argumentations qui feraient perdre un tps précieux,....

            Réponse à un question débile... 2 paragraphes, 16 lignes.
            (c’est pas le même taf !)

            On comprend mieux pourquoi certains (voir beaucoup trop malheureusement) se laissent tenter par ce genre de système. Manque de courage, individualistes (c’est à se demander pourquoi ils choisissent de vivre dans un système sociétale), manque de réflexion, moutonnier, laissant leurs maitres dicter leur vie (c’est tellement plus reposant et facile)...

             

            Sinon, très bon texte Emma.
             


          • Jean-paul 22 décembre 2011 16:40

            @ Emma
            Vous tes jeune ,belle et intelligente .Vous aimez les mots .
            Le monde vous appartient .The sky is your limit .Make your dream come true .
            Je vous sens un peu deprimee .
            Vous avez raison avec votre commentaire mais le verre est a moitie vide ou a moitie plein ,cela depend de vous .
            Si helas vous etes au RSA je vous suggere sur internet de chercher du travail (hotellerie ,restauration ,boutiques ) cliquez sur Londres ,Paris New York )
            Travailler sur les paquebots de croisiere ,faire une saison en Suisse ,experimenter un job dans une ferme australienne.
            retravaillez votre CV et dites vous bien que les diplomes ont moins de valeur a l’etranger qu’en France .
            Bref ne soyez plus une victime .


            • Emma Emma 22 décembre 2011 17:10

              Jean-Paul,

              Je vous remercie pour votre sollicitude, même si en réalité je n’en ai pas vraiment besoin. Je ne me sens pas du tout victime. Révoltée ? oui ! En colère ? Souvent ! Résignée ? Parfois, quand je suis fatiguée de me battre. Je ne suis pas bénéficiaire du RSA, mais je connais des personnes qui vivent avec cette allocation. Je vis moi-même avec peu d’argent il est vrai, mais je suis très heureuse ainsi. Je n’aspire aucunement à aller travailler à engraisser un système capitaliste que je juge mortifère, qui se nourrit de l’humanité en l’exploitant, en l’endoctrinant, en l’asservissant physiquement et mentalement, en lui faisant croire que le bonheur est dans l’avoir.

              Parmi toutes les missions que vous me conseillez, la seule qui pourrait trouver grâce à mes yeux c’est le travail dans une ferme (soit dit en passant je vis dans une ferme !) car il me semble que l’une des richesses les plus précieuses c’est en effet la terre. Un proverbe amérindien dit ceci : « Lorsque vous aurez coupé le dernier arbre, pollué la dernière rivière et pêché le dernier poisson, alors vous vous rendrez compte que l’argent ne se mange pas. ».

              Contrairement à ce que vous pourriez penser, je n’ai rien contre l’argent en tant que tel, c’est-à-dire monnaie d’échange qui permet au boulanger de vendre son pain pour ensuite aller acheter un kilo de pommes de terre au paysan, qui lui-même avec l’argent reçu ira faire réparer son tracteur chez le mécanicien. Je ne crois pas être une illuminée de je ne sais quel dogme qui verrait dans le système capitaliste le diable en personne, même si je suis profondément convaincue que ce système est à bout de souffle et qu’il convient d’inventer un autre modèle. Je lis, écoute, lis encore, communique avec mes semblables, m’ouvre à toutes les connaissances que je suis en capacité d’absorber pour comprendre le monde dans lequel je vis. Et à force d’observations, j’en viens aux conclusions que j’énonce, bien modestement, dans quelques articles semés ça et là.

              PS : ne déprimez pas. La déprime invite la déprime à sa table. Souriez, aimez, soyez bienveillant et vous verrez qu’en retour vous recevrez ce que vous avez semé.


            • Jean-paul 22 décembre 2011 16:43

              @ nicosan
              Vous avez choisi l’embleme des Caraibes .


              • Jean-paul 22 décembre 2011 17:30

                @Emma
                Vous me semblez bien naive .
                Regardez pour Noel,:champagne ,foie gras ,fringues ,parfums ,jeux videos,Tele 3D ,tablettes ,Iphone etc...


                • Emma Emma 22 décembre 2011 17:37

                  Jean-Paul,

                  Je ne partage pas votre analyse à mon sujet. Je crois être bien plus lucide que naïve. Et je vous rassure je vois parfaitement en effet la débauche de consommation de noël. Pour ma part, je n’y participe pas. Je m’y refuse. Je tente d’être dans mon quotidien le changement que je souhaite pour le monde.


                • maxime 22 décembre 2011 19:20

                  Etant retraitée depuis 4 ans (après 42.5 ans de travail à temps plein et non stop), faut-il que je me prépare à justifier l’utilité et le bien-fondé de mon existence ? Cela ne m’étonnerait pas plus que ça, dans ce système ultra-libéral.

                  J’aime à me rappeler les paroles d’Angelus Silesius dans le « Pèlerin chérubinique » : La rose fleurit sans pourquoi... smiley


                  • Emma Emma 22 décembre 2011 22:35

                    Maxime,

                    C’est possible, voire probable en effet, si nous continuons à dormir sur nos lauriers et à laisser faire. C’est bien pour cette raison que les êtres humains que nous sommes, légitimes par notre simple existence, nous devons prendre nos destins en main. Nous pouvons avoir le pouvoir. Nous le pouvons car nous avons avec nous le nombre. Encore faut-il que nous le souhaitions.

                    J’imagine que nombre d’individus de cette société trouvent finalement très confortable l’idée d’avoir des maîtres qui décident pour eux, leur disent quoi penser, quoi faire, où faire ! Etre libre c’est aussi être seul et responsable de sa vie, et il est possible qu’un certain nombre d’entre nous n’aient pas du tout envie de cette liberté.


                  • bakerstreet bakerstreet 23 décembre 2011 09:29

                    Etre bénéficiaire du RSA, c’est plus ou moins rien qu’un constat d’accident de la vie. On ne trouvera pas évidemment parmi les « bénéficiaires » les héritiers et leurs enfants.
                    L’héritage sous toutes ces formes est le socle de transmission de la société. Une aberration dont l’état devrait au moins gommer les effets au lieu de les amplifier, faisant que fortune, mais aussi emplois sont monopolisés par une caste.
                    Le système n’évolue pas tant on persuade même les petites gens qu’eux aussi y gagne à ce système inique, quand ils se disputent autour d’un os qui leur est lancé, et les bretelles du grand-père.


                    • T.REX T.REX 23 décembre 2011 12:33

                      Emma déconne ! On ne peut pas faire pareil procès d’intention au créateur du RSA, Martin Hirsch, qui dirigea Emmaus après l’Abbé Pierre.

                      Emma hausse le ton, mais pousse le bouchon un peu loin en tirant sur l’ambulance, Emma use et abuse.

                      Le RSA a été créé pour permettre à ceux qui retrouvait un travail de gagner davantage que quand ils ne travaillaient pas et touchaient le RMI. Il a l’avantage de privilégier l’assistance à l’assistanat.

                      Maintenant, j’ai pu lire sur l’Agoravox des familles de RSAistes qui préféraient vivre ainsi chichement plutôt que d’aller bosser 8 heures. Ils n’éprouvaient aucune honte à vivre aux crochets de la société.

                      La question se pose quand on parle de décroissance : n’est ce pas l’avenir de l’humanité comme dans les utopies de science-fiction des années 50 à 70. Notre meilleur des mondes ? Que l’état providence gère et organise tout, les machines produisant juste le nécessaire pour répondre aux besoins humains, en offrant aux citoyens une vie de loisirs et de développement personnel et en leur fournissant le nécessaire pour vivre heureux. Un bonheur insoutenable ?   


                      • Emma Emma 23 décembre 2011 14:03

                        Vous m’avez mal lu, mais peut-être me suis-je mal exprimée. Ce n’est pas le RSA en tant que tel que je mets en cause, ni son créateur. Evidemment le glissement, notamment sémantique a été initié par Martin Hirsch, sans pour autant que je n’ai le souhait de lui faire un procès d’intention d’ailleurs. Oui, dans l’esprit de son créateur le RSA était en effet un instrument destiné à permettre, comme vous le dites, à ceux qui retrouvent un emploi de gagner mieux leur vie. Je ne conteste pas cela. Mais mon propos ne se place pas du point de vue strictement économique et arithmétique. Il se place du point de vue sociologique. Je regarde comment ce glissement sémantique est arrivé, dans quel contexte, et comment il évolue aujourd’hui. Et j’en arrive en effet à la conclusion que le RSA, mais comme toute autre allocation sociale devient une sorte d’offrande généreuse consentie par la société à un individu que cette même société a jeté en dehors de ses frontières bien propres et balisées. Et oui, ce que cela sous-entend, à savoir demander à un être humain de justifier de son existence, du bien-fondé de sa présence, cela me choque.

                        Maintenant, puisque vous me parlez de décroissance. Je pense en effet, comme le disent les décroissants que dans un monde fini une croissance infinie est une illusion. Je pense aussi comme le dit, le dénonce Jean Ziegler, qu’il est tout à fait criminel qu’à l’heure où l’humanité est en capacité de nourrir 12 milliards d’êtres humains, tant d’hommes, de femmes, d’enfants crèvent de faim ou souffrent de malnutrition parce que dans ce système économique la seule loi qui soit c’est celle du marché et de la cupidité, et qu’à ce titre des individus spéculent sur les denrées alimentaires de première nécessité que sont le blé, le riz et le maïs tuant ainsi d’autres être humains. Je pense également, comme le pensait Marx, que le capitalisme porte en lui les gènes de sa destruction, que ce système a besoin du chômage de masse pour continuer à prospérer, et qu’il est donc tout à fait illusoire de penser revenir un jour au plein emploi. Je pense, comme des tas d’économistes dit atterrés que les économies émergentes telle la Chine, l’Inde qui connaissent des croissances qui font baver celles du vieux continent sont un leurre. D’ailleurs il semblerait qu’elles subissent elles aussi un fort ralentissement avec cette crise, qui est bien plus qu’une crise, qui, de financière en 2008, qui est devenue crise de l’économie réelle - ce qui nous a permis de découvrir qu’il y a avait une économie virtuelle, en effet celle de l’argent-dette - et voilà que sonne maintenant la crise des dettes souveraines. Alors oui, je pense que notre modèle de société n’a rien de moderne, bien au contraire je le trouve tout à la fois archaïque et d’un conformisme consternant. Oui, je pense que la décroissance est une voie à étudier sérieusement. Je pense en réalité que toutes les bonnes volontés doivent être écoutées. Et quand vous écrivez « Que l’état providence gère et organise tout, les machines produisant juste le nécessaire pour répondre aux besoins humains, en offrant aux citoyens une vie de loisirs et de développement personnel et en leur fournissant le nécessaire pour vivre heureux. », j’ignore de quoi il est question mais certainement pas de décroissance. Les décroissants ne prônent nullement l’oisiveté, et encore moins le « vin et le jeu » (n’est-ce pas cela qu’il faut voir derrière votre « une vie de loisir » ?).

                        Je pourrais vous écrire encore pendant des pages, mais je n’en ai malheureusement pas le temps pour l’heure et puis d’autres ont écrit (bien mieux que moi) des centaines de pages sur le sujet, alors ce n’est avec mes quelques lignes que je vais pouvoir en faire le tour… Mais vous saurez les trouver tous ces auteurs. Vous en avez déjà trouvé une partie d’ailleurs, et pas seulement sur la décroissance. L’essentiel étant bien, il me semble, de croiser les idées et les savoirs.


                      • T.REX T.REX 24 décembre 2011 11:59

                        Merci Emma de votre réponse constructive et instructive, c’est fort Emmable à vous.

                        En réponse à votre question : Les décroissants ne prônent nullement l’oisiveté, et encore moins le « vin et le jeu » (n’est-ce pas cela qu’il faut voir derrière votre « une vie de loisir » ?)..

                        Je répondrais non pas seulement le vin et les jeux, du pain aussi mais surtout de l’amour et du plaisir, de l’art et de l’émotion, une vie tournée vers autre chose que d’aller trimer pour gagner son pain quotidien. Créer, s’exprimer, échanger et construire un monde plus sain et agréable à vivre. Une Utopie vous dis-je.

                        Joyeux Noël. 


                      • lloreen 25 décembre 2011 12:32

                        Voilà à quoi peut ressembler le futur
                         http://www.youtube.com/watch?v=Ol4qIhp9fmU


                        • lloreen 25 décembre 2011 12:46

                          Je n’en peux plus de lire des phrases du style que les personnes touchant le RDA vivent « au crochet de la société ».
                          Et les autres qui ne se nourrissent QUE de subventions , vous n’en parlez pas ?
                          Les partis politiques en autres, permettent à de véritables parasites de profiter de TRES CONFORTABLES rentes de situation.
                          Les députés et les parlementaires qui ne servent qu’à engranger de TRES CONFORTABLES revenus en ne servant à RIEN ? Ils ne vivent pas à nos crochets, peut-être ?

                          Avez-vous oublié 2005 où « nos représentants » (les parlementaires, pour ne pas les nommer...) ont voté OUI à l’adoption du traité de Lisbonne, alors que les français avaient voté NON à 56% ?Alors que font ces gens, assis sur leurs larges séants, à dormir ou à lire le journal en touchant de GRASSES INDEMNITES ????
                          Non seulement ils vivent à nos crochets (de l’argent de NOS impôts) et EN PLUS ils ont le culot de se FOUTRE OUVERTEMENT DE NOUS  !
                          On se croirait revenus à l’époque de Germinal !
                          Pour les gros-bourgeois, pas de problème.Ils sont toujours là ceux-là, plus repus que jamais.

                          Alors si vous voulez avoir une idée de ce que peut être un monde où le RSA sera devenu inutile, visionnez le lien que j’ai mis plus haut.

                          Ou alors vous agissez en conséquence pour ne plus avoir à vous plaindre de ce que ces assistés au RSA, « qui vivent au crochet de la société » et vous militez pour un monde meilleur ou alors vous enlevez vos oeillères !


                          • lloreen 25 décembre 2011 12:55

                            Pour avoir une idée de ce que je veux dire, il est loisible à ceux qui pensent que les gens qui touchent le RSA vivent « aux crochets de la société », de voir ces vidéos...

                            http://www.dailymotion.com/video/xd8lyx_l-arnaque-de-la-dette-holbecq_news#rel-page-6

                            http://dotsub.com/view/01ad2718-073c-474a-ac40-c7a72e199d55

                            Et ces gens, ce ne ont pas 350 euros par mois qu’ils touchent !!


                            • patdu49 patdu49 27 novembre 2013 18:13

                              Le RSA par rapport au RMI  :

                              Baisse drastique de pouvoir d’achat, car jamais de revalorisation équitable, donc décrochage flagrant par rapport au SMIC (démontré et chiffré)

                              Perte bien + rapide, de droits connexes en cas de reprise d’emploi, même très précaire. ( APL, CMU, transport .. )

                              Flicage intensifié, accès aux comptes bancaires, etc .. stigmatisation renforcée .. sous emplois + ou - forcés sous menaces, coupures de vivres arbitraires ( j’ai eu à défendre des cas au bord du suicide, à en avoir des envies de meurtres, je n’ai pas honte de le dire, face à des petits nazillons inhumains )

                              Aides à la reprise d’emploi, largement diminuées, disparition pure et simple de la PRE (prime de retour à l’emploi), enfumage du fait que le RSA dit « chapeau », n’est en fait pour tout ou partie, qu’une simple avance de la ppe (prime pour l’emploi) versée par les impots, au RMI ce n’était pas la cas, et les aides étaient bien + avantageuses pour l’écrasante majorité des bénéficiaires ( même si pourtant déjà lamentables hein .. )

                              Taxation déguisée de l’épargne des pauvres, en effet un livret A par exemple, même des mômes, se transforme en IMPÔTS, fait perdre de l’argent carrément.

                              Enfumage également, des mères isolées, car l’API (allocation parent isolé) remplacée par le RSA dit « majoré », n’est qu’une diminution claire et nette des allocation.

                              Aussi la baise, pour de nombreux allocataires, au niveau des impots locaux et redevances TV.

                              Enfumage médiatique et politique, publicité mensongère, faux témoignages, etc etc .. avec Martin Hirsch comme premier menteur de la république, à l« époque.
                              Qui continue à enfumer les médias, ou il est souvent invité, et ou on le fait passer presque pour un »saint" ... encore aujourd’hui ..

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