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Accueil du site > Actualités > Société > Des enfants qui se la « CREUSE »...

- Des enfants qui se la « CREUSE »...

... Qui se la creuse la cervelle ? Pourquoi ? Ils ont été enlevés à leur famille Réunionnaise puis envoyés comme « orphelins » dans la Creuse entre 1963 et 1982 ? Les Enfants de la Creuse  ; Ici sur l’île de la Réunion ce cas est bien connu par la population, qui, le bourrage de crâne aidant, vous dit : sans cela que seraient-ils devenus avec de tels parents... Ouais, donc, « chers parents », si les fins de mois sont difficiles, si Monsieur à tendance à picoler, si Madame sait à peine lire, si... Du Zola quoi ; Si on envoyait vos mômes en Guyane afin de « repeupler » ce département, qu’en penseriez vous ? Que du bien c’est certain !
 
Et qui fut derrière tout ça ? L’amer Michel Debré ! Parachuté Député de la Réunion en 1963 :
 
(...) Considérant que la démographie de l’île est une menace pour son développement, Michel Debré organise durant les années 1960 la migration des Réunionnais vers la métropole. Il crée pour ce faire le BUMIDOM et le CNARM. Dans le même état d’esprit, il fait procéder au déplacement vers l’Hexagone de plus de 1600 enfants réunionnais (entre 63 et 82) arrachés à leur famille en vue de repeupler certains départements métropolitains en cours de désertification, notamment la Creuse[2]. Au professeur Denoix qui s’insurgeait de ces pratiques, il répondit dans une lettre : « L’entreprise doit être poursuivie avec d’autant plus de constance qu’elle peut être combinée avec un admirable mouvement d’adoption que nous n’arrivons pas toujours à satisfaire » (...)[1]
 
Cré’vin’diou ! A l’époque ça rigolait pas ; trop de démographie, et hop, j’te fous dans l’bateau -avion et 10.000 km plus loin t’es à bouseux land !
 
La « promesse » courrait pour une très bonne éducation, des chances pour un avenir presque radieux, des adoptions par des familles aimantes, un cadre de vie idyllique, etc., etc... Qu’en fut-il ? Si je regarde mes notes, on est fort éloigné de ce beau programme : lors de leurs arrivés, les petits Réunionnais étaient souvent séparés de leurs fratries, se retrouvaient au fin fond d’une ferme à traire Blanchette, l’école ? Ben, tous les 29 février, et pis être basané jusqu’à noir dans les années 60 en pleine cambrousse... Vous aurez l’épisode de Tintin chez les Jivaros... Si zavaient été sur Paris, passe encore, car pour certains d’entre eux, un bon lycée-internat, puis la Fac, ça l’aurait p’t’être fait, mais la CREUSE... Est connu, avec ses établissements d’élites, ses Universités tiptop, sa Capitale ? Ah ça y est j’ai vérifié : Préfecture Guéret, économie : élevage et artisanat... Pour l’élevage d’accord, Numéro Uno pour les « p’tits nèges », zétaient dans les 1600 dans l’coin, donc ça a dut proliférer, non ? Car c’est comme ça que je le voie moi, du déplacement de troupeaux, de l’élevage en plein air comme les poulets au grain seulement... Seulement, derrière chaque « volaille », y’avait un mectonnet et une mectonnette entre 5 et 15 ans, un Péi, qui, déraciné de chez lui : le climat, la langue, les us et coutumes, l’alimentation, la solitude, le cadre familiale et même de bonnes familles bien attentionnées et j’en passe, et ben moi je dis que ça a été « une dérive chagrineuse », ou pour être clair une vraie saloperie, échafaudée par un Ministre, qui fut 1er, signa la constitution, et fini avec les « honneurs » dut à un « grand » homme » entré dans les livres d’Histoire... Si un jour on écrivait le livre « d’Histoire » des coups tordus, le Michel arrivera en bonne place.
 
Donc, dans un article « bien construit » on ne pas rester imbécilement dans la critique systématique, mais PROPOSER ! Okey ! Toutes les « racailles » de Vaux en Vélin, ceux qui polluent l’oxygène de Sarko-Karcher, dans l’avion direction les îles Kerguelen ; là bas, dans le sud de l’océan Indien, faut du populo, les pingouins s’emmerdent ferme, les djeunes pourraient repeupler ce bout de France à coups de « Nic ta mère » en pêchant la Légine !
 
Revenons à Debré Michel, qu’était pas si con avec ce regard si doux, et avait certainement entendu parler des :
 
- Les Orphelins du Commonwealth -[2] A la fin de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux britanniques confient leurs enfants à des orphelinats. Cette démarche est temporaire, le temps pour toutes ces familles de retrouver un toit et un travail. Mais, quand les parents reviennent chercher leurs enfants, la direction affirme qu’ils ont été adoptés par de riches familles.
En réalité, ces enfants ont été incorporés dans des contingents d’orphelins afin d’être envoyés dans l’Empire. L’objectif est de peupler ces pays avec un « cheptel de bonne souche blanche et britannique ». On estime que 130 000 enfants ont été déportés entre 1947 et 1967 par la Grande-Bretagne dans ses colonies, Canada, Rhodésie, Nouvelle-Zélande et Australie
.[3] Comme vous le lisez, entre 1947/67... De là à penser que Michel eu put copier ses camarades ? Mais loin de moi l’idée... Mais Il y eu aussi :
 
- Générations volées- Désigne les enfants d’Aborigènes australiens et d’indigènes du Détroit de Torres enlevés de force à leurs parents par le gouvernement australien depuis 1869 jusqu’en 1969 environ. Ces enfants étaient le plus souvent des métisses de mère aborigène et de père blanc. Ils furent placés dans des orphelinats, des internats, ou bien confiés à des missions chrétiennes ou à des familles d’accueil blanches.[4] Ben oui quoi, des parents « dégénérés », des bons blancs pour redresser la barre... Et hop ! Problème réglé !
 
Je ne vais pas vous en tartiner des pages, mais comme vous le voyez aux travers de ces exemples, le fait n’était pas un épiphénomène Franchais-Creusois ; plutôt la « mentalité », d’une époque de décolonisation, organisée par des « hommes » d’une « certaine » mentalité aussi, mais surtout « certain-de... » Et certains, en ont fait même des carrières politiques de bons samaritains pensant « au bonheur » d’enfants, nées de parent indignes et indigènes-indigents sans foi ni loi, copulant à outrance sans penser dans leurs petites têtes crépues au devenir d’une progéniture nombreuse...
 
Pour nos Creusois-Réunionnais, le temps passant, zont bien mis dans les 25 ans pour revenir au bercail ; on ne gagne pas lourd à Creuse ta tombe-land... Et là, hélas, pas sous les Vivats ! Ca remuait la mémerde locale, se dire qu’une flopée de préfets, de responsables de la DASS et autres frapadingues avaient poursuivis « l’œuvre » de Debré (qu’a laissé un bon souvenir à nous zotres ma tantine, le Lait Debré, t’en souviens pas ?) ; Ben, zont commencés à raser les murs... Je ne te dis pas comme tout le bastringue s’est foutu en marche, ça sifflait dans les virages à la préfecture, le conseil général, le palais de justice pour...
 
Et pis voilà ti pas que le 30 janvier 2002 qu’un ostrogoth nommé Jean-Jacques Martial[5] porte plainte pour « enlèvement et séquestration de mineur, rafle et déportation », rien que ça, et en plus il demande ce pas reconnaissant 1 Milliard ! Oui 1 gros Milliard de dommages !
 
En avril 2002, suite à la plainte de Jean-Jacques Martial contre l’État Français, Élisabeth Guigou, alors ministre de l’Emploi et de la Solidarité, commande à l’Inspection générale des affaires sociales un rapport – (...) Ce rapport offre un parfait exemple de veulerie administrative. Aucune interrogation sérieuse sur le fond n’y est soulevée : les deux inspecteurs ne semblent s’être attachés qu’à décrire le contexte juridique, administratif, social et économique de l’époque pour, au final, dédouaner totalement l’État de ses responsabilités. « Au total, concluent-ils, la mission n’est pas conduite à dresser un bilan négatif de la politique de migration des pupilles. C’était un des aspects d’une réponse organisée pour faire face à l’urgence des besoins des populations. » Avec un sens achevé de la litote, les auteurs du rapport veulent bien reconnaître « une évolution marquée par un certain empirisme des solutions appliquées »[6] T’en foutrais moua de l’empirisme patate, à propos de « pupilles » qui n’en étaient pas... Charognards va !
 
Bref, afin d’écourter ; au final le Jean-Jacques a obtenu peau de que dalle... Pourquoi ? Bon d’accord, faire admettre à l’état Français ses « errements », pas possible, un truc en politique que je vous donne si un jour vous voulez remplacer Sarko – Ne rien admettre ! Comme disait mon grand-père : même si la queue du renard te sort par la bouche, maintiens que tu ne l’as pas bouffé ! L’avait du bon sens mon papy à moi, et ça, c’est de la phyllo mon BHL creux !
Ce qui m’a et me fout toujours les boules c’est que la population Réunionnaise a vue la plainte de Jean-Jacques comme un coup opportuniste... Ce qu’elle n’a pas compris c’est qu’il fallait frapper très-très fort pour se faire entendre, et 1 Milliard ça fait du bruit. Ben non ! « Ils » continuent à penser que « C’était pas si mal cette idée d’envoyer des mômes en métropole  », faut dire qu’à la Réunion c’est vachement balisé question médias, ça bouge pas d’une oreille, ce n’est pas le journal « communiste » de Verges qui va bousculer la torpeur...
Tiens histoire d’en remettre un couche, le témoignage, (vous pouvez aller sur le site pour + de joyeusetés) d’une victime déportée :
 
- Simon est devenu agent de service dans un centre médico-social. S’il estime s’en être plutôt bien sorti, il veut que ses souffrances soient reconnues officiellement : « Je suis toujours en colère. J’ai dû attendre trente-huit ans pour apprendre que j’avais des tantes, des demi-frères et des demi-sœurs. C’est impensable, inhumain. Il faut qu’ils payent pour ces déportations. »[7]
 
Je conclurais cette merdique histoire par une blague... En chanson.
Comme dit si bien un dessin sur le site http://cequilfautdetruire.org/spip.php?article310 :
- Un paysan bien d’chez nous dit au petit « nègre » :
- On est désolé, ya que du Maïs ici... Mais tu verras, c’est pas plus con à ramasser
que le Coton... Ce n’est pas plus con ouais... Et le pissenlit que bouffe Debré par les racines ? On le ramasse comment ? A la fourche à 2 dents ?
 ... Et la fourche à deux dents, et la valse à deux temps Une valse à trois temps Qui s`offre encore le temps de s`offrir des... Merci Brel ![8]
 
 
Le Père Siffleur - GéZé/08/09/ - Les Ediles c’est comme les Idoles, ça va ca vient... (Confucius et moi)
 


[2]Les orphelins du Commonwealth, Mémoire de l’Humanité. Editions Larousse 1994 et le film de : Lesorphelins de Liverpool. 1993. Réalisateur : Michael JENKINS
[5] Allez donc lire sur ce site les témoignages si vous avez encore des tripes ! http://www.jjmartial.com/affaire.php

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8 réactions à cet article    


  • jako jako 3 septembre 2009 11:32

    Edifiant, je connaissais l’histoire mais pas dans tous ces détails, bon rappel


    • JET67 JET67 3 septembre 2009 15:21

      Edifiant et déprimant !

      Je ne connaissais pas ce chapitre de « l’Hstoire de France », qui ne s’inscrit apparemment pas comme un cas isolé dans « l’Histoire de l’Humanité ».

      Vu la proximité de ces faits dans le temps, il devrait se trouver des personnes « déportées » à cette époque, résidant encore dans la Creuse !? Si tel est le cas, que sont elles devenues, ont-elles temoigné de leur « parcours atypique » et ont-elles tenté d’obtenir, si ce n’est réparation, au moins une reconnaissance officielle du tort qu’elles ont subi ?

      Où puis-je trouver des réponses à ces questions ?

      N.B. : Je vous félicite pour votre style d’écriture « très oral » qui, sujets mis à part, me fait bien rigoler.


      • George L. ZETER GéZé - Le Père-Siffleur 3 septembre 2009 15:34

        Bonjour, si tu copies les liens dans les notes de bas de page de mon article, tu trouveras une foultitude d’infos, sinon, tapes - enfants de la creuse - sur google.. Et merci pour le compliment
        GéZé


      • Lisa SION 2 Lisa SION 2 3 septembre 2009 16:36

        C’est où la Creuse profonde... ?

        http://www.youtube.com/watch?v=eOfFl7KMCYM Ce pamphlet retentissant finit bien par « pas mal d’ordures ». Évidemment pas mal d’ordures, cela sous entend que certains se sont comportés de façon exemplaire, même en Creuse, ce pays où l’on trouve Gargilesse, lieu où Georges Sand aimait retrouver son amant Chopin. Votre article me fait dire que l’on devrait réfléchir avant de voter, mais ne pas voter est pire encore. Pas de doute, il faut voter mais pour le plus petit ou le plus autonome, ou la plus libre...

        C’est comme refuser d’aller à la guerre ne vous épargne pas d’attraper la pandémie qui va avec...


        • masuyer masuyer 3 septembre 2009 19:15

          Merci Gézé pour cette piqûre de rappel.

          A noter que dernièrement j’ai assisté à une journée d’information destinée aux personnes intéressées pour devenir « famille d’accueil ». Et bien j’ai été assez effaré par certaines réactions. On frise parfois l’eugénisme, et beaucoup sont prêt à demander un « permis d’être parent ». Tous de « bons parents » évidemment.


          • herope kayen 3 septembre 2009 23:12

            Il y a eu d’autres départements « choisis » le 48, 19 etc... Mais la Creuse en recueillis le plus avec environ plus de 1600 enfants. Aujourd’hui le sujet est tabou là-bas. Après un séjour de plusieurs semaines, personne nous répondras a nos interrogations ; si ce n’est le leader du groupe musical Faam composé de cinq « enfants de la Creuse ». Une communauté existe : organisant par ex le festival à Guéret CreuseKréole pour ce souvenir qu’ils son Réunnionais.

            www.fa-heropelyon.fr.gd


            • french_car 4 septembre 2009 11:02

              Le père Michel n’était pas un opportuniste, il avait une vision idéaliste et complètement décalée de l’Histoire et de la politique. D’une idée généreuse il a fait une catastrophe.
              Son rejeton Jean-Louis en est le digne héritier, grand serviteur d’un Etat dont il ne comprend pas toujours tout. Il défend la mémoire de Papa.
              Bernard l’opportuniste cynique et politquement nul ne s’est jamais exprimé sur le sujet.


              • Wazix23 4 septembre 2009 11:14

                Bonjour,

                je suis Creusois, je puis vous dire que l ’on n’ entend pas parler de ce drame. Malgré ce que dit l’auteur de l’article qui aurait pu s’exprimer dans un style plus compréhensible, si certains on été envoyés dans des fermes où ils ont été maltraités : « un nègre pas besoin de lui donner à manger » - authentique - heureusement une minorité, d’autres enfants ont été très bien accueillis et ont suivi des études. Une association été créée et demande des explications. Mais tout ce que j’en sais, c’est que le département et l’état se renvoient la balle...Je pense plutôt que l’on ne veut pas en parler ! ! ! !

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