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Belles, intelligentes, pas forcément supérieures

Physiquement, elles n’ont rien à se reprocher ; elles en ont dans la caboche mais restent dans l’ombre de ces messieurs. Au sortir des universités, certaines de ces femmes qui n’ont rien à envier à quiconque (si ce n’est de maudire la position sociale que tiennent les hommes), peinent à s’intégrer sur le marché du l’emploi. D’autres plus chanceuses et aguerries finissent par gagner les cimes de leur métier.

Dur dur de se frayer un chemin dans le monde du travail, surtout si l’on est une femme ! En effet, cela est reconnu, les femmes plus que les hommes, sont concernées par le chômage, soit 10,6% des femmes sont sans emploi contre 8,6% pour les hommes (2003.) Quelle en est la cause ? « Plus elles s’attardent à collectionner les diplômes, plus il leur est difficile d’entrer dans la vie active. », dirait une certaine catégorie de personnes ne pouvant s’empêcher de parler la bouche pleine d’âneries.

Fonceuses, responsables, organisées, assidues, leurs qualités professionnelles ne laissent pas indifférents leurs patrons. Cependant, elles sont sous-payées. Le salaire annuel moyen de la femme est de 18730 euros contre 23315 euros pour l’homme (2003). Une réalité saumâtre à vivre pour ces femmes s’estimant aussi talentueuses que leurs homologues masculins. Catherine Vautrin, ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la Parité déclarait "il n’est plus tolérable que les discriminations subsistent aux mêmes fonctions entre les rémunérations des hommes et celles des femmes ; il n’est plus tolérable non plus que les femmes n’accèdent pas autant qu’elles le pourraient aux filières d’emploi porteuses d’avenir, ni aux postes de responsabilité." Et ne démord pas du fait qu’il soit nécessaire de valoriser la performance professionnelle des femmes pour le maintien de l’économie française.

Selon le rapport du CEREQ (Centre d’études et de recherche sur les qualifications) les inégalités salariales entre hommes et femmes perdurent au fil des décennies, bien qu’une certaine diminution soit quasiment existante. "Même si la proportion des femmes parmi les cadres et les professions intellectuelles supérieures a progressé, passant de 30% à 36% entre 1998 à 2003, l’accès à cette catégorie reste plus délicat que pour les hommes." Toujours à l’issue de ce rapport, s’est vu souligné que le développement du travail à temps partiel concernait au plus haut point le genre féminin. La précarité de l’emploi étant souvent une situation pénible pour elles, elles ne peuvent se résoudre qu’à cumuler contrat de travail et petits boulots.

"Les hommes au tapis" pourrait être le cri de guerre de ces battantes ! Elles seraient prêtes à écraser comme de vulgaires petites mouches ces "pauvres créatures" en mal de séduction. Elles sont avocates, cadres, issues des professions libérales... Elles n’ont rien à craindre des hommes. De plus, la femme possède un pouvoir que nul homme ne pourrait concurrencer, voire contester : celui de donner vie. Certaines d’entre elles réussissent à concilier leur boulot et leur vie de famille. Selon Nicole Ameline, ministère à la Parité et à l’Egalité professionnelle, 80% des femmes actives (entre 19 et 49 ans) jouissent de leur droit à la maternité. Ce qui semble un peu paradoxal, c’est que les femmes gagnent de l’assurance dans leur situation professionnelle et préservent leurs privilèges de génitrices. "Plus les femmes travaillent, mieux elles travaillent avec des emplois de qualité, et plus elles ont des enfants."

Belles, intelligentes, pas forcément supérieures certes, mais continuant à gagner de l’assurance petit à petit. Parallèlement à la Fable de La Fontaine, la femme accumulant ses précieuses années d’études supérieures et accomplissant sa rage d’exister et de persévérer pourrait être comparée à la fourmi pour sa prévoyance et son attitude minutieuse et à la tortue qu,i malgré sa laborieuse ascension, deviendra forte de toute émotion et atteindra les sommets.


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3 réactions à cet article    


  • Bergamote 30 août 2005 21:58

    Il est certainement plus facile pour une française que pour une autre européenne, de mener de front maternité et carrière professionnelle, ceci grâce à la politique sociale française très généreuse en faveur de la famille. Pour cela sans doute que les français sont parmi les champions européens de la natalité !


    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 mars 2006 10:32

      Ce que vous dites est juste, mais il reste à se demander pourquoi la question du pouvoir hiérarchique, dans le domaine politique et/ou économique semble rester l’apanage des hommes. Je propose deux réponses indissociables :

      1) Les hommes se sont par tradition identifiés au pouvoir formel et à la lutte au couteau pour le conquérir et s’y maintenir qu’il génère dans une société concurrentielle. or celle-ci mobilise un temps indéfini (comme le CDI) et une exige une disponibilité de tous les instants laissant peu de place à d’autres inclinations privées et familiales moins compétitives. Celles-ci risquent même de démobiliser les compétiteurs et de leur faire perdre la face vis-à-vis de leurs adversaires, ainsi que l’idée gratifiante qu’ils se font de leur virilité.

      2) Les femmes par tradition ont développé, pour résister au pouvoir formel des hommes, des formes informelles de pouvoirs sur les personnes proches, en particulier la famille (mari et enfants) et les ami(e)s en utilisant l’écoute et la séduction qui se manifestent d’abord dans un cadre relationnel affectif et privé, voire intime, dans lequel la compétition en vue de l’influence exercée sur les autres prend des formes moins brutales et plus coopératives tout en leur permettant de s’identifier au rôle et aux gratifications de la maternité.

      Ce jeu de rôle, qui n’apparaît naturel que par l’illusion sociale qui le définit comme tel, est aujourd’hui en crise, dès lors que les femmes semblent désirer participer au même titre que les hommes à la compétition pour le pouvoir hiérarchique formel. Les identités et les gratifications en terme de valorisation qu’elles génèrent sont donc remises dramatiquement en cause, particulièrement chez les hommes qui ont le sentiment de perdre leur virilité (et les femmes de pouvoir ont souvent de mal a trouvé un compagnon à la hauteur : la peur de ne pas « assurer » est générale chez eux), alors que les femmes semblent vouloir cumuler les deux types de pouvoir : l’autorité hiérarchique et l’influence affective et séductrice. De plus si les femmes sont souvent exclues du pouvoir suprême, elles occupent de plus en plus, dans une société et une économie qui valorise le service et la relation communicante, une place décisive que les hommes, du fait même que leur pouvoir hiérarchique en est de plus en plus tributaire, ressentent comme une dévalorisation plus ou moins humiliante.

      Il va s’en dire que cette évolution est non seulement inéluctable mais juste dès lors qu’elle s’inscrit dans le cadre de l’affirmation de l’égalité des droits et des chances ; mais elle ne se fait pas sans résistance de la part des hommes (de pouvoir) et sans lutte des femmes pour leur libération. Quant au jeu de rôle traditionnel, parions qu’il est en passe d’être mis en pièce et faisons en sorte, hommes et femmes, de nous libérer de son carcan, ce qui veut dire, avant tout, que les hommes doivent apprendre, grâce aux femmes, à assumer peu ou prou leur féminité, jusque dans les activités maternantes, en se libérant de cette image de guerrier toujours au combat, et s’en féliciter. Il doivent donc, comme les femmes sont entrain de le faire, apprendre à jouir d’eux-mêmes dans des activités et rôles différents, mettant en jeu des valeurs opposées.

      Que les hommes aussi apprennent à devenir des femmes afin , pour le reprendre la formule d’Aragon, que les femmes modernes soient aussi l’avenir des hommes, est la condition de leur libération ainsi que celle des femmes.

      Egalite et différence

      Les relations de pouvoir et les jeux du désir

      Le rasoir philosophique


      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 mars 2006 10:51

        Ce jeu de rôle, qui n’apparaît naturel que par l’illusion sociale qui le définit comme tel, est aujourd’hui en crise, dès lors que les femmes semblent désirer participer au même titre que les hommes à la compétition pour le pouvoir hiérarchique formel et qu’elles peuvent aujourd’hui le faire du fait de cette conquête majeure qu’est la maîtrise de la maternité

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