Les grandes métropoles, telles que Paris et l’Île-de-France, Lyon, Grenoble, Lille, Marseille, Bordeaux, Toulouse, sont
engorgées, et leurs infrastructures routières saturées. De la même façon,
les grands axes de circulation, comme le couloir rhodanien, sont
surchargés. Les conséquences néfastes de cette situation sont
nombreuses, tant sur le plan de l’environnement (pollutions aérienne et
chimique, gaz à effet de serre...) que de l’agrément du cadre de vie
(bruit, allongement des temps de trajet...) ou de la santé (asthme, ozone,
etc.). Une réponse politique forte doit être apportée à ces problèmes
complexes, car ils touchent à l’organisation de la société, à l’économie
et à l’environnement.
Contre ce
phénomène, les réponses à apporter sont : - développer des transports
en commun sécurisés, maillés, fréquents et 24h/24h.- développer les
modes de transports alternatifs- équilibrer les aménagements de façon à
réduire les besoins de déplacement.
Développer les transports en commun.
Au-delà
des incantations, nous devons permettre l’émergence de transports en
commun socialement utiles, donc répondant à un besoin. Les transports
en commun doivent donc combattre leurs points faibles, soit être
économiques pour l’usager, être agréables, confortables, sûrs,
fréquents, et permettre des trajets variés.
Ainsi une politique
tarifaire volontariste doit permettre d’une part, de rendre les
transports en commun compétitifs pour les familles par rapport à la
voiture ; d’autre part, les efforts, entrepris par les régions et la SNCF pour
améliorer la qualité des rames, ou par les collectivités pour améliorer celle des
bus, doivent être poursuivis et soutenus par l’État. Et la sécurisation
des transports en commun, surtout la nuit et sur les lignes peu
fréquentées, doit être poursuivie en mettant en œuvre des technologies
modernes. Enfin, en favorisant parallèlement les créations de
transports en commun sur les axes qui en manquent, avec une dose légère
de dissuasion de l’usage de la voiture (les embouteillages et le coût
du carburant jouent déjà partiellement ce rôle, la réduction de
l’emprise automobile sur la voirie, à l’image de ce qu’a fait Paris,
des mesures effectives de circulation alternée, compléteraient le
dispositif), on aboutirait à un effet d’entraînement en faveur du
transport en commun.
Pour un développement durable des modes de transport alternatifs
Au-delà
de la seule circulation automobile urbaine et périurbaine, une
politique volontariste de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre liées aux trafics automobiles et poids lourds doit être initiée
et soutenue dans la durée, aux niveaux local, national et européen. Nous
ne pouvons plus nous contenter de soutenir les bonnes intentions du
protocole de Kyoto. La France et L’Europe doivent montrer l’exemple aux
pays en développement, et utiliser leurs avances technologiques pour
trouver les solutions à l’exigence de réduction des GES. Ne comptons
pas sur les États-Unis pour nous aider tant qu’il n’y aura pas de
marché des produits écologiques ; la Chine et l’Inde vont voir leurs
besoins énergétiques croître de façon irréversible, et il est illusoire
de croire que nous pourrons aller contre. Même si l’Europe arrive
à stabiliser ses besoins, la consommation mondiale d’énergie augmentera
de plus de 50 % dans le courant du 21e siècle, sous le seul effet du
développement asiatique et de son rattrapage du mode de vie occidental.
Il est donc crucial de trouver les solutions pour une consommation
d’énergie plus respectueuse de l’environnement.
Différents axes d’action dans cet objectif :
- Le développement du ferroutage, souvent évoqué, est resté un vœu pieux,
essentiellement par manque d’une vraie volonté politique. L’État ne
doit pas hésiter à investir dans ces secteurs d’avenir. La création de
SEM pour gérer ces structures serait un compromis efficace et
acceptable, combinant l’expérience des acteurs publics et privés du
transport, et la pérennité des investissements publics.
- De même, l’État et les Régions doivent intervenir pour susciter le
développement des secteurs logistiques « propres » (fluvial, fer) : en
investissant pour créer des plateformes multimodales (ports /
ferroutage), en subventionnant les entreprises de ces secteurs sous
réserve du respect des règles sociales et environnementales, en jouant
sur la fiscalité.
- Il est légitime en
effet de favoriser les transporteurs qui utilisent des moyens et
méthodes respectueux de l’environnement et du social. Il est grand
temps, en particulier, d’étendre aux applications professionnelles, les
taxes qui s’appliquent sur le gazole pour les particuliers.
L’application du principe pollueur/payeur est nécessaire à la
réorientation que nous souhaitons vers des moyens moins polluants. Tant
que le fer et le fluvial seront plus chers ou équivalents en coût de
revient à la route, rien ne changera.
- La mutualisation des moyens de transport doit permettre d’éviter les
transports à vide et les allers-retours inutiles, autant que possible.
Une bourse aux transports aux niveaux européen et national, doit
permettre de généraliser le principe déjà utilisé dans l’affrètement
routier, aux autres types de réseaux.
- Parallèlement aux actions sur les moyens de transports existants, une
politique de soutien à la recherche sur les véhicules « propres » (pile
à combustibles, hybrides, GNV, biocarburants, et les déjà anciens GPL,
électrique et FAP...) doit être menée et suivie. Il importe d’y discerner
les fausses bonnes idées, à abandonner, et les voies d’avenir à pousser
jusqu’au stade de la commercialisation. Là encore, une intervention des
pouvoirs publics (Europe et État) est possible et nécessaire pour
sortir de l’ornière certains de ces projets.
Enfin,
du point de vue des transports, consommer mieux, c’est équilibrer les
utilisations des différents modes de transports (route, fer, air,
mer/fleuves) en faveur des moins polluants, et permettre l’optimisation
des chargements : ne transporter que ce qui est nécessaire, et éviter
les transports à vide. C’est créer les conditions du développement
d’une filière transport efficace, rentable pour les opérateurs et
respectueuse de l’environnement.
Pour une politique équilibrée de développement du transport aérien
Les
nuisances aériennes ont aujourd’hui atteint, dans certains grands
aéroports européens, un niveau qui provoque la colère des riverains,
alors que d’autres aéroports de province sont sous-utilisés. Il importe
donc de mieux répartir les prochains développements des aéroports entre
capitale et province, et de limiter le trafic des aéroports en milieu
urbain. Les choix d’implantation des prochains aéroports devront
prendre en compte cette contrainte et l’objectif de limitation des
nuisances. Certains aéroports comme Orly -ce sera bientôt le cas pour Roissy- sont
aujourd’hui limités dans leur développement, par leur environnement
urbain proche. Il faut en ce cas imaginer de les déplacer, ou du moins
de limiter leur développement.
En
particulier, le déplacement du fret de Roissy à Vatry (Marne), et
l’instauration systématique d’un couvre-feu pour les aéroports «
urbains » seraient particulièrement bénéfiques à l’agrément du cadre de
vie des riverains.