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Ne reçoit pas de l’aide internationale qui veut

Les « bons élèves » ont une longueur d’avance sur les autres

Dans son fameux rapport Assessing Aid, publié en 1998, la Banque mondiale mettait l’accent sur la qualité des politiques économiques des pays en développement comme facteur-clé de la réussite de l’aide. Depuis lors, ce facteur joue un rôle majeur dans le choix des pays qui reçoivent l’aide internationale .

Le problème vous l’aurez compris, chers lecteurs perspicaces - tiens, ce n’est pas la première fois que j’utilise ce qualificatif ; faudrait peut-être que je trouve des synonymes, histoire de vous surprendre) - est de décider de ce que sont des politiques économiques de qualité.

Ça va le petit drôle. Pas très brillant de dire que des politiques économiques de qualité, ce sont des politiques économiques qui marchent.

Pour les auteurs du rapport de 1998, trois facteurs comptent : la maîtrise de l’inflation, l’équilibre budgétaire et la politique d’ouverture du pays qui reçoit de l’aide. Autrement dit : stabilisation macro-économique, privatisation, libéralisation.

En 2004, Jacky Amprou et Lisa Chauvet de l’Agence française de Développement produisaient une revue des débats sur l’efficacité de l’allocation de l’aide au développement basée sur la qualité des politiques économiques.

Fort intéressante, cette étude. On y apprend que les Etats-Unis aident essentiellement les « meilleurs élèves ».

L’administration [Bush] établit ex ante une liste de pays receveurs éligibles au MCA sur la base de 16 critères destinés à évaluer dans quelle mesure les pays sont « gérés de manière juste, investissent dans leur capital humain et favorisent l’émergence d’une liberté économique ».

Efficacité et allocation de l’aide : revue des débats. Page 144.

De leur côté, les Britanniques accordent aussi un rôle primordial aux performances des pays receveurs comme base de sélectivité de l’aide, mais ajustent « l’allocation fondée sur les niveaux de pauvreté et de qualité des institutions et des politiques économiques, en fonction des chocs externes subis par les pays et des situations de conflit et de post-conflit. »

Au contraire, l’aide française ne faisait pas dans la sélectivité basée sur la performance des pays receveurs, mais elle veut ajuster le tir et se donner des indicateurs de performance comme critères d’allocation.

Ces trois grands joueurs de l’aide internationale font-ils les bons choix ?

Non, soutient l’économiste du développement Elliot Berg, pour qui la communauté internationale se trompe de combat. Pour lui, c’est plutôt du côté « d’une réforme des modalités de l’aide et de certains comportements des bailleurs de fonds, qui sont les principaux responsables des échecs de l’aide au développement » qu’il faut chercher une plus grande efficacité.

Denis Cogneau et Jean-David Naudet de l’Agence française de développement, dans un rapport au titre évocateur, Qui mérite l’aide ? Egalité des chances versus sélectivité, soutiennent pour leur part que le dogme de la sélectivité pour une plus grande efficacité doit être remplacé par une sélectivité pour une plus grande équité.

Pour Cogneau et Naudet, le danger de la sélectivité de l’aide selon la performance des pays est de pénaliser les pauvres dont le pays souffre de handicaps structurels tels la vulnérabilité aux chocs extérieurs et la faiblesse du capital humain.

En somme, ce n’est pas assez d’être parmi les plus démunis de la Terre, il faudrait en plus l’être dans le bon pays pour espérer améliorer son sort.

Elle est belle la concurrence entre les bénéficiaires !


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1 réactions à cet article    


  • (---.---.208.20) 22 septembre 2005 07:00

    Rien de nouveau, il y a des années que sa dure. L’aide internationale du FMI se conjugue avec le chantage à la mise en place d’une économie libérale, sans tenir compte des réalités ou Histoire locale. Dommage que si peu soient au courant.

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