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Mu Zimei : Journal sexuel d’une jeune Chinoise sur le net

Elles écrivaient des romans, maintenant elles bloguent... Fin des années 90, une nouvelle génération d’auteurs à succès n’hésite pas à aborder avec une grande liberté les sujets jadis tabous, notamment la sexualité, c’est celle des « belles femmes écrivains ».

Phénomène de mode ou phénomène littéraire ? Ces jeunes chinoises parlent de leur quotidien dans les grandes villes chinoises d’aujourd’hui. Sentiments, amants, plaisirs sont les sujets de leurs romans. « Moralement incorrects » en Chine, leurs livres sont traduits à l’étranger et circulent sous le manteau en Chine. Leur écriture n’est pas de la grande littérature, mais elle peut servir de document pour décrire la jeunesse riche et branchée de Chine.

C’est un homme, Xu Xing, qui commence avec Le Crabe à lunettes dans les années 80, et plus tard c’est Wang Shuo au début des années 90 qui décrit le petit monde des voyous. Puis c’est au tour de Mian Mian d’ouvrir le bal avec Les Bonbons chinois qui raconte l’histoire d’une lycéenne troublée par le suicide d’une amie de classe et de sa passion pour un musicien qui l’entraîne dans l’enfer de la drogue. Elle est suivie de peu par Weihui qui publie Shanghai Baby. Dans Shanghai Baby, elle raconte comment une jeune femme libérée hésite entre son amant Tiantian le peintre impuissant et Mark l’allemand. A peine publiés, les deux livres sont censurés pour « passages obscènes, conception de la vie vulgaire et décadente ». Une polémique va alors surgir entre les deux auteurs qui s’accusent de s’être plagiées mutuellement...

D’autres femmes écrivains vont suivre leurs traces comme Zhao Bo avec Biscuits assortis, Zhu Wenying, Wei Wei, Zhou Jieru, , Linbai, Jiudan ou Gezi.

Suivant la mode des blogs, c’est au tour de Mu Zimei de « sévir » sur le net avec la description de son quotidien sur son blog, littéralement le « Blog de Mu Zimei » mais publié en français chez Albin Michel sous le nom de « Le Journal sexuel d’une jeune Chinoise sur le net ». Voici son l’adresse de son premier blog et celui de son blog actuel : http://blog.wespoke.com/archives/000197.html http://www.wenxue.com/T3/?q=blog/353

Mu Zimei est cantonaise, elle a 25 ans, elle est diplômée de philosophie. Diplôme en poche, elle participe à un magazine du sud dans la rubrique sexologie où elle rédige des articles sur les expériences sexuelles. Le rédacteur en chef adoint aurait été obligé de démissionner pour avoir été trop libre dans son journal. Puis elle commence à rédiger un blog qui est vite interdit en 2003 par le régime. De même, son livre, tout juste sorti en France chez Albin Michel, est lui aussi interdit en Chine.

Bien qu’assez soft, le livre nous livre une vision cynique et ironique de la vie des jeunes riches dans les mégalopoles chinoises. Elle parle des livres qu’elle lit et des cd qu’elle écoute, des conversations avec ses copines. Elle y raconte aussi de manière spontanée et directe ses relations sexuelles avec de nombreux hommes de tous les milieux sociaux, l’homosexualité, la masturbation, l’exhibitionnisme, la polygamie, les scènes d’amour, etc...Le style, bien sûr, n’est pas d’une très grande qualité et franchement ne « casse » rien. C’est plutôt une sorte compte-rendu de ses émotions, de ses impressions à chaud sur des événements de la vie.

[¼]« La première fois, j’ai eu un avortement dans un cabinet privé, la première fois, je me suis trompée de médicament de contraception, ma première relation sexuelle m’a fait tomber enceinte ; le premier homme de ma vie s’est évaporé. C’est l’affaire la plus théâtrale et la plus dramatique de ma vie. » Ainsi « 6 mois après, j’ai fait l’amour avec un deuxième homme. Et après avec beaucoup d’hommes, pour une nuit seulement. » [¼]

[¼] « Les hommes, c’est comme les CD, tant que je n’appuie pas sur PLAY, ils ne font pas de bruit. » [¼]

Mu Zimei, tout comme les « belles femmes écrivains », semble jouer habilement avec les tabous de la société chinoise pour se fonder consciemment ou pas, une notoriété sulfureuse, et d’autres « Mu Zimei » ne devraient pas tarder à apparaître sur le net...

En dehors du coup de pub que la censure lui procure à l’étranger, les réflexions soulevées dans son œuvre ont l’avantage d’éclairer certains côtés obscurs de la société chinoise et de la condition de la femme dans les milieux privilégiés, mais ça s’arrête là.

Ecouter l’interview de sa traductrice, Catherine Charmant

Documents joints à cet article

Mu Zimei : Journal sexuel d'une jeune Chinoise sur le net

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