Le sens des responsabilités
Les voitures brûlent, les écoles sont incendiées, les autobus sont vandalisés, des centres commerciaux sont saccagés, de nombreux outils de travail sont détruits, les pompiers sont agressés, les forces de police sont attaquées, la vie de nombreuses personnes est mise en danger, la France est déconsidérée, le gouvernement, tant bien que mal, s’efforce de rétablir la sécurité.
Face à cette situation, en tant que catholique, je suis atterré et scandalisé par la médiocrité de la réaction des évêques de France à Lourdes, aggravée encore par l’interview donnée à La Croix par Mgr Olivier de Berranger, évêque de Saint-Denis. A Lourdes, pas un mot n’a été dit pour condamner le recours à ces violences aveugles. Pire encore, cédant une fois de plus à l’idéologie médiatique, il a été dit : « Nous estimons que la répression et l’incitation à la peur collective ne sont pas une réponse à la hauteur de ces tensions dramatiques de notre société ». Qui, en-dehors de quelques hurluberlus, incite à "la peur collective", ou s’il s’agit de participer au "Sarkozy bashing", est-ce vraiment le rôle de l’Église ? Est-ce vraiment le sujet prioritaire aujourd’hui, et les évêques croient-ils que notre pays puisse faire l’économie d’une « répression » devant une telle situation ? Quant à l’évêque de Saint-Denis, tout ce qu’il trouve à dire est que la répression est « peut-être inévitable ». Ce « peut-être » reflète à lui seul la perversion du discours qui favorise et encourage les débordements inacceptables que connaît notre pays.
Pour ma part, j’attendais de la hiérarchie de l’Église à laquelle j’appartiens qu’elle nous rappelle avec fermeté et netteté qu’aucune cause, si légitime soit-elle, ne justifie ou n’excuse, dans un État démocratique, le recours à la violence à l’égard des personnes ou des biens, à l’encontre des pompiers ou des policiers, et que chacun, religions, associations et surtout familles, a pour devoir d’État impératif et premier de contribuer à mettre fin dans les plus brefs délais à l’engrenage de la destruction et de la sauvagerie, dont les premières victimes sont les personnes les plus faibles et sans défense.
Combien l’appel à l’attention envers les démunis, les chômeurs, les jeunes à la recherche d’un emploi -dont font partie beaucoup de ceux qui sont à l’origine des violences- qui est dans la vocation de l’Église, aurait-il plus de poids et de capacité à convaincre s’il était appuyé sur un discours de responsabilité face à l’urgence et à la gravité de tels évènements ! N’y aurait-il que certains religieux musulmans qui l’aient compris ?
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