Le lobby de l’alcool emporte une victoire
Alors que la campagne de l’INPES, du 02 au 16 octobre, bat son plein au travers d’un affichage qui utilise comme slogan « Alcool, lutter contre les idées reçues », il y a lieu de se demander si le gouvernement ne manie pas le double langage en matière de lutte contre l’alcoolisme, et s’il ne fait pas la part belle au lobby de l’alcool. Pendant ce temps, nos enfants trinquent ...
Et on le comprend, en analysant les réactions des parties concernées. D’un côté,
la filière française viti-vinicole salue la création de cet organisme, dont le
rôle sera en fait d’apaiser les tensions entre professionnels de la santé
publique et viticulteurs. De l’autre,
D’un côté, on défend l’idée qu’en vingt ans, la consommation de vin en France a
chuté de 50% en raison notamment des campagnes contre l’alcoolisme et de la
concurrence des vins étrangers. D’un autre,
On comprend donc mal comment cette nouvelle instance, créée par le ministère de
l’agriculture, avec une tutelle partagée avec le ministère de la santé, pourra
assister sereinement les pouvoirs publics dans l’élaboration et la mise en
place des politiques de prévention relatives aux usages et aux risques liés aux
boissons alcooliques. A ce titre,
C’est donc, selon cette association, existant depuis 1877 et reconnue d’utilité
publique depuis 1900, une mise en cause frontale de la politique de prévention
contre l’alcoolisme et pourtant menée par des instances publiques voire
interministérielles telles l’INPES,
Il faut reconnaître que la notion très ambiguë de modération, défendue par le
biais de ce nouveau conseil, reste avant tout un moyen de favoriser la
consommation par voie de publicité, alors que les acteurs de la prévention
préconisent de donner des repères précis en termes de consommation en
distinguant les notions « d’usage », « d’abus » ou
de « dépendance », complètement occultées par le nouveau discours. Au
lieu de défendre la modération, ne vaudrait-il pas mieux sensibiliser aux
dommages causés par l’alcoolisme, qu’ils soient sanitaires ou sociaux, immédiats
- une étude
récente montre qu’il y a deux fois plus de risques d’avoir un accident de
la route après avoir bu un verre d’alcool qu’après avoir fumé un joint - ou
à long terme.
Que les choses soient claires, il s’agit de défendre les impératifs commerciaux
d’une filière viticole en crise, qui a cru pendant nombre d’années être à
l’abri de la concurrence des autres pays - chauvinisme oblige - et constate
aujourd’hui amèrement que les efforts de marketing de leurs concurrents ont
fini par payer, et non pas comme le laisserait penser
le nom de ce Conseil de la modération, de
renforcer la lutte contre l’alcoolisme.
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