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Accueil du site > Actualités > Société > La peur au ventre

La peur au ventre

Il faut faire attention de ne pas confondre « raciste » et « xénophobe ». Les mots ont un sens précis, autant les utiliser convenablement si l’on veut clairement s’exprimer, donc faire avancer le débat.

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Le racisme, initialement attitude qui exalte « ceux qui viennent d’une même famille » (Littré), est devenu l’affirmation d’une supériorité d’un ensemble racial sur un autre, l’affirmation d’une « hiérarchie des races, qui conclut à la nécessité de préserver la race supérieure de tout croisement » (Petit Robert 1987). Est-ce son croisement phonétique avec « racaille » qui le fait utiliser si souvent ces temps-ci ? Il est édifiant d’apprendre que racaille vient d’un mot syriaque, « raca », présent dans l’Évangile (Littré). Les Syriens antiques désignaient ainsi « la partie la plus vile de la populace » ?

21_avril_2002_2_couverture_the_economist_2 Franchement, je ne crois pas que les Français soient dans leur majorité « racistes » (certains, peut-être). Pourquoi ? D’abord parce que les mariages mixtes sont assez fréquents. Ensuite, et plus profondément, parce que " les Français" n’existent pas comme peuple homogène mais seulement comme construction historique. Ce sont les Francs, submergeant les Gaulois, qui adoptent les coutumes romaines, puis le duc d’Île-de-France qui se fait élire roi parmi ses pairs, enfin l’extension progressive du domaine royal par alliances des provinces aux langues différentes et par des mariages étrangers (polonais, anglais, espagnols, italiens). La Révolution affirme sa volonté de faire une société émancipant tous les hommes, dont les Juifs jusqu’ici vilipendés pour motifs religieux, et abolit l’esclavage. La République sort tous les citoyens des carcans des corporations et des églises, pour en faire des citoyens libres. C’est ensuite la IIIe République et son intégration par l’école et l’armée, la guerre de 14 qui mélange les citoyens issus des provinces et des troupes venues des colonies, la Résistance de tous contre l’envahisseur, la Ière Armée étant composée à ses débuts de « troupes coloniales ». Puis le Président de Gaulle incarnera « la France » entre les deux blocs qui se partagent alors le monde. Traiter les gens de "racistes", c’est grave. Il faut faire attention à ce qu’on dit.

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En revanche, la xénophobie ne fait pas une essence de la différence, elle n’est que peur de l’autre. Cette peur s’atténue avec le contact, elle disparaît même lorsqu’on se connaît. C’est une attitude synonyme de chauvinisme, le chauvin étant un soldat-type du Premier Empire, « patriote fanatique et belliqueux » (Petit Robert). Les Chinois sont patriotes, comme les Américains, les Algériens, les Turcs, les Néo-Zélandais, les Anglais et les autres. Il suffit de voir leurs supporters durant les matchs de foot ! Comme beaucoup de peuples, les Français sont xénophobes quand ils ont peur. Peur de perdre leur identité dans une Europe aux frontières floues, peur de perdre leurs repères dans le mélange des religions et des coutumes d’ailleurs qui s’imposent à eux sans qu’ils aient le temps ni le loisir de les apprivoiser, peur de perdre leur légitimité face à une jeunesse vigoureuse, alors que les Français vieillissent, peur du chômage qui pousse à la concurrence dans les emplois, et ainsi de suite. Peur, surtout, de ne pas être « gouvernés », d’où cet appel pathétique à « l’État » (comme à Papa), au moment où il est laissé à l’abandon par son principal locataire. Celui qui attend 11 jours pour se réveiller lorsque la banlieue flambe. Celui qui fait des discours justes mais s’empresse de ne jamais les mettre en actes.

Karat_mae_geri Intégrer une société, c’est faire l’effort d’aller vers l’autre, effort, parce qu’il faut vaincre cette peur du "différent". Tout ne tombe pas tout cuit, que ce soit pour ceux qui viennent en France comme pour les Français qui vont ailleurs. Tout voyageur qui a pour usage de ne pas se laisser trimbaler en sait quelque chose. Parler la langue, connaître l’histoire, apprendre les mythes et légendes du pays, c’est communiquer mieux et un peu communier. Tout être humain est capable de faire fonctionner son esprit, donc de comprendre comment fonctionnent « les autres ». L’apprivoisement réciproque vient peu à peu, à condition de ne pas se braquer, de part et d’autre, pour tenter de s’imposer en force. Une fois qu’on a bien saisi que la xénophobie se soigne (au contraire du racisme), il faut choisir son attitude. L’une évoluera positivement avec le temps, l’autre aboutira aux rejets réciproques.

Il est vrai que, depuis une dizaine d’années, le repli de chacun sur soi est un fait qui se manifeste partout dans le monde. Il faut l’analyser. Il est dû, à mon avis, aux mutations brutales et rapides qui ont lieu dans les rapports de force mondiaux, matérialisés surtout (mais pas seulement) dans l’économie, avec la chute du bloc soviétique. L’émergence de la Chine dans le système capitaliste est un gros morceau, le choc du 11 septembre aux États-Unis est du jamais vu, la guerre en Irak a déstabilisé la région et menace le pétrole... Un sévère ralentissement économique après la bulle internet, la nouveauté qui bouleverse les idéologies d’avant-hier portées par des hommes d’hier, deux gros pays qui commencent à se manifester (Chine, Inde), il n’en faut pas plus pour engendrer la crainte chez tout le monde - donc le repli sur soi, la régression de la pensée, l’enfermement. 2005_07_plougasteldaoulas_muse_de_la_fra Ce sont les États-Unis conservateurs et paranoïaques de George W. Bush, la régression vers une « pureté » idéale des islamistes radicaux, les réactions électorales en faveur d’un retour d’autorité en France, les corporatismes fonctionnaires du « moi-je d’abord », les « yakas » pathétiques et incantatoires de braillards qui « manifestent », le nouveau nationalisme chinois qui favorise l’armée, tout comme au Pakistan avec la bombe, et l’Iran qui en prend le chemin. Chacun pour soi, chacun chez soi. Plus rien à dire, juste ressasser.

Cela, dans le temps même où la modernité n’est plus optimiste. Le sida, la vache folle, les OGM, le nucléaire, le clonage, la grippe aviaire, sont autant de remises en cause de ce qu’on croyait savoir. Ce choc économique, ce nouveau repli nationaliste, cette crainte de la science, tout cela joue - mais le pire me paraît être le vieillissement des pays développés. L’âge rend frileux, et les soixante-huitards, si insouciants en leur jeunesse, prêts à toutes les folies et à toutes les innovations, sont devenus des vieux - soucieux de confort, de retraite, de "planques", lassés de tout et surtout de penser. Ils remâchent les vieux slogans, ils n’inventent plus. Aux États-Unis, ils sont néo-conservateurs et intégristes chrétiens, en France, ils cessent de lire Libération et Le Monde et sacrifient aux slogans des partis qui ne gouvernent jamais - ils ne veulent surtout pas penser l’avenir.

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Et c’est probablement là le pire. Il n’y a pas grand chose à faire sinon, pour nous, de la pédagogie ; pour les hommes politiques, il y a à rassurer, à montrer qu’il y a un pilote dans l’avion ; pour les bâtisseurs de l’Europe, à montrer que l’identité n’est pas en cause et qu’on va la réaffirmer. Ensuite, mais ensuite seulement, une fois cette peur de disparaître atténuée, on pourra apprivoiser, réapprendre à accueillir l’autre. Il faut que chacun fasse des efforts. Ce n’est pas en collant des étiquettes infâmantes qu’on avancera.


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21 réactions à cet article    


  • Sylvio (---.---.240.250) 23 novembre 2005 19:19

    Bon je suppose que tu attends un peu ma réaction ;) Je suis assez d’accord avec toi sur l’ensemble.

    Tu as raison de bien différentier racisme et xénophobie et de m’avoir fait réfléchir sur ces termes. Pour moi xénophobie, signifiait « peur de l’étranger » donc je ne l’utilisais pas pour désigner les français qui ont peur d’autres français. Mais je viens de regarder la définition de wikipédia la résume par ceci « la peur de ce qui vient de l’extérieur ». A voir si il éxiste des mots qui expriment plus précisément « la peur de l’homme qui est différent », « la haine de l’homme qui est différent » ?

    Connaître ces mots, permet de mieux s’exprimer sur les problèmes discriminatoires.

    — -

    Maintenant, il ne faut pas se leurrer et pour en revenir encore une fois aux émeutes, je résumerai ainsi : La France est composé d’une minorité de raciste qui croit que les personnes d’origine immigré considérés comme étant d’une autre race ou peuplade sont « inférieures » (génétiquement, mentalement, socialement...) des « français de pure souche » (comme ils les appellent). Pas la peine d’avoir de grande téorie pour ça, toutes personnes qui adhère un peu à ces idées est plus ou moins raciste. Ceci est a condanné car d’une part c’est faux (c’est bien l’éducation et la vie qui forge un homme) et d’autre part, du point de vue ethique, les hommes doivent être traité sur un pied d’égalité avec du respect.

    En France (comme dans de très nombreux pays), il’y a aussi beaucoup de personnes xénophobes, la xénophobie est plutôt naturel, comme un chat à peur d’un chien lorsqu’il n’en a jamais vu, des hommes peuvent avoir « peur » (à ne pas confondre avec « haïr » ou « dénigrer ») d’autres hommes différents physiquement, socialement ou culturellement. Comme vous le dites, cette peur, comme toute peur peut plus facilement disparaître chez un homme qu’une croyance ou une idéologie. La xénophobie n’est pas bonne pour la société, on a vue ce que ça a entrainé (discrimination à l’embauche et tout ce qui s’en suit). Car la xénophobie peut entrainer des sentiments de rejets dans une communauté, « je préfère avoir à mes cotés quelqu’un dont je n’ai pas peur ». Bref les hommes xénophobe ne sont pas à condamné mais leur xénophobie doit être guérrit comme tu le dis.

    Maintenant il y’a une question que je me pose, je connais de nombreuses personnes dans mon entourage qui serait ni xénophobe, ni raciste mais entre les deux, celles-ci ont « peur de l’autre » mais aussi la haine, des préjugés sur les personnes de telle origine et un sentiment de supériorité (intellectuel, comportemental, mental, je ne sais pas comment appeller ça) sur ces personnes. Ils ne pensent qu’une race est supérieure mais malgré tout, ils se disent que ces personnes caractérisés pour eux essentiellement par leur couleur de peau, ne valent pas une personne blanche.

    Habitants Avignon, près d’Orange, Carpentras, Vitrolle et j’en passe où le FN ossille entre 30 et 40% et je remarque sans problème la haine et l’ignorance de ces gens. Je pense que ces gens là sont plus proche du racisme que de la xénophobie.

    — -

    Maintenant il ne faut pas diabolisé comme tu le dis, j’ai remarque que c’était inutile, il vaut mieux discuté calmement et expliqué certaines choses qui les dépassent complètement (le problème de ses gens est qu’ils ne veulent même pas en discuter, pour eux, il n’y a pas à en discuter, c’est comme ça point barre). Pour la xénophobie c’est identique, il faut faire comprendre au gens que oui certaines personnes des cités ont la haine et peuvent être violent. Maintenant, il faut savoir comprendre pourquoi et ne pas tout rejeter en bloc. Ces problèmes sont essentiels pour moi, suite à ces émeutes si nous souhaitons améliorer les choses, mélanger et se faire aimer les français. Si nous ne souhaitons pas voir dans 20 ans, des cités vivant entièrement du RMV (Revenu Minimum Vital), vidéo-surveillé par des ordinateurs qui appellent automatiquement des robots CRS pour calmer leur mal de vivre (ça parait futuriste, mais ça ne l’est pas tant que çà). Ce serait une honte, mais l’état de nos certaines parties de la France est déjà assez honteuse pour qu’elles soient caché des médias, des touristes, du reste de la population. Je ne veux attaquer personnes bien au contraire. Bien que je ne sois pas catholique (athée) je pense que la phrase à la mode devrait être « aimer vous les uns les autres ». Malheureusement être utopiste ou rêveur, être romantique, être intelligent n’est pas à la mode en ce moment, on préfère agir sans réfléchir sur le long terme.

    — -

    Cette définition proposée par le site CIAO est pas mal :

    La xénophobie désigne les sentiments de crainte, de peur, d’hostilité, de haine de celui qui est perçu comme étant étranger, c’est-à-dire extérieur à moi et à mon groupe d’appartenance, et qui est vu comme menaçant un équilibre, une harmonie locale. Ces sentiments apparaissent souvent dans un contexte de crise économique ou de rencontre de cultures. La xénophobie devient du racisme quand on attribue à la personne ou au groupe étranger des caractères stigmatisants qui sont utilisés pour justifier des actes de discrimination et/ou de violence.

    © CIAO/f - BDE - FED - 25.06.2004<


    • argoul (---.---.18.97) 23 novembre 2005 21:33

      Très bonne définition des deux termes chez CIAO. C’est en effet une gradation, la peur engendre le rejet et si le rejeté n’apprivoise pas ou est arrogant, on lui prête une différence « de nature » pour se conforter soi-même dans sa « supériorité ». De la xénophobie (xenos en grec c’est l’étranger, le pas comme nous) on en arrive au racisme, affirmation (gratuite) d’une supériorité de « nous » sur « les autres ». La première chose à faire pour contrer tout ça, ce n’est naturellement pas des incantations rituelles style années 60 (j’ai été baigné là dedans comme bien d’autres) - ça ne sert à RIEN. C’est plutôt d’aller voir, de sortir du pays pour voyager et rencontrer les autres peuples. Et si possible pas en bulles climatisées ni en groupes soigneusement préservés du contact, mais véritablement sur le terrain, dans les transports locaux, à pied, etc. Il est nécessaire aussi d’aborder la culture des peuples, on peut le faire sans sortir de chez soi mais mieux vaut éviter la télé, l’image et la préoccupation d’audience insistant sur le spectaculaire, l’étrange et le bizarre. Alors que, lorsqu’on connaît les gens dans leur vie de tous les jours, ils sont très peu différents de nous. Je ne sais plus quel ethnologue très sérieux a fait l’étude des Sénateurs français comme d’une peuplade d’Indiens des Amériques, mais je crois me souvenir que c’était assez réaliste. Tout ça n’est possible que lorsque l’on est assez sûr de soi, ce qui ramène à l’éducation (et les diplômes), au travail (avec salaire) et au projet politique (savoir que le pays est gouverné). Les gens qui savent mal s’exprimer, ceux qui n’ont aucune curiosité pour le reste du monde (même pour le quartier voisin), qui s’ennuient à l’école et oublient comment lire, ont forcément des vues courtes, des préjugés. C’est toujours pareil, comme l’homme est un être qui s’éduque longtemps, seule la pédagogie et les rencontres permettent de surmonter les a priori. Cela demande du temps, des lois, des pédagogues, des hommes politiques responsables, des présidents de fédérations sportives (surtout le foot) qui ne laissent pas faire n’importe quoi. Car la xénophobie « admise » et « revendiquée » la plus courante, c’est encore bien celle du foot ! Depuis les querelles de villages, pas bien méchantes, jusqu’aux tabassages de masse de certains matchs. C’est du même ordre que la discrimination dont on parle tant ces temps-ci. On ne peut laisser faire ici ce qu’on ne veut pas voir ailleurs.


      • Sylvio (---.---.240.250) 23 novembre 2005 22:01

        Infos et Chiffres, extrait du site du film « La raison du plus fort » (diffusé hier soir dans Thema sur Arte) :

        En France : une majorité de sondés (51 %) estime indispensable que les personnes d’origine étrangère qui vivent en France adoptent le mode de vie des Français.

        Les trois quarts des Français (69 %) expriment à un degré différent un sentiment de racisme ou de xénophobie, selon la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), qui constate dans son rapport 2000 une stabilité sur dix ans. Selon le sondage Louis-Harris pour l’année 2000, 43 % des personnes interrogées se disaient en 2000 plutôt (12 %) ou un peu (31 %) racistes, 26 % s’affirmaient pas très racistes, et seuls 28 % pas racistes du tout.

        En un an, 4 % des personnes interrogées sont passées du « pas très raciste » au « un peu raciste », la CNCDH y voyant une « dégradation » mais aussi une « banalisation » du racisme, tout aussi inquiétante, selon elle. 60 % des Français jugent qu’il y a trop de personnes d’origine étrangère en France.

        Le racisme vise surtout les Arabes, avec une forte hausse de l’intolérance à leur égard (+ 12 points en 1999, confirmée en 2000). Pour justifier le sentiment de « rejet », le chômage et l’équilibre des comptes sociaux sont cités par un peu plus de la moitié des personnes.

        Voilà une des raisons du succès de M. Sarkozy (qui flattent ces personens par ces discours enflammés), il suffit d’ajouter à celà les électeurs traditionnels de l’UMP qui le préfère à M. De Villepin (ou Chirac) et nous devinons qui se profile en 2007 et que « personne ne pourra arrêter ».

        « Quelle drôle d’époque ! Que sommes-nous en train de faire ? Avons-nous perdu la raison ? » (Patrick Jean)

        J’ai malheureusement du mal à être optimiste, surtout pour ces personnes qui vivent dans les « cités », pour moi la seule solution est l’éducation et le civisme, mettre de la vidéo-surveillance, arrêter tous les problèmes de traffic de drogue, mettre en place une discrimination positive (qui montrera encore plus du doigt) ne résoudra pas le problème à la base (rassemblement de la population) et ne résoudra pas les problèmes d’insécurité.

        J’espère que le film de Patrick Jean pourra être diffusé sur Internet car il montre très bien l’ensemble des problèmes, je vous encourage à lire les pages du site de ce film.


        • mat (---.---.64.89) 23 novembre 2005 22:34

          je suis tres etonné par certains a-coté" de cet article : au lieu de considerer a priori les phenomenes de repli sur soi comme pouvant etre justifiés par des perils en hausse, on les analyse comme des phenomenes psychologiques ;

          la france vivrait donc une derive securitaire ? une repli sur soi ? une reaction electorale reactionnaire ?

          A cause de la Chine et des OGM ?

          c’est refuser de voir des problemes bien plus concrets, de la vie de tous les jours, tels que l’accroissement constant depuis 30 ans de l’insecurité et du nombre d’actes de delinquance ; c’est refuser de voir la hausse du chomage et la destruction lente de la solidarité, de la responsabilité et de la confiance que cela engendre .

          le probleme du repli sur soi n’est pas lié à la peur irrationnelle de la Chine ou d’internet, sur lesquels on ne peut pas agir car trop lointaines ou irreversibles ;

          il est lié à des realités concretes, vécues ; Ces peurs sont des reactions rationnelles fondés sur l’experience, sur des faits ; et sur ces faits il est possible d’influer

          Quant à la tentation du confort, quant à la paresse de la pensée , elle est du coté des tenants d’ideologies depassées , qui ressassent leur jeunesse d’enfants gatés de mai 68 :Ah oui ceux là sont aveuglés et quand ils voient une emeute de voyous, il se croient revenus parmi les etudiants chahuteurs de la sorbonne ;

          Ce sont ceux-là qui sont incapables de remettre leur idéologie en question , de verifier si elle resiste à l’epreuve de l’experience ;

          Ce sont les memes qui refusent les caméras vidéos « par principe »

          Vive le pragmatisme : « peu importe qu’un chat soit noir ou blanc , pourvu quil attrape des souris » ( Deng Xiaoping)


          • mat (---.---.64.89) 23 novembre 2005 22:46

            Sylvio, si j’etais sondé je repondrai moi aussi qu’il y a trop de personnes etrangeres en france ; et pourtant je ne suis pas raciste du tout ; je pense que les etrangers sont une chance pour la france ; et que tous les hommes sont egaux

            Mais tout est question de capacité de l’economie à creer des emplois, de la capacité des services sociaux à aider efficacement les nouveaux venus ;

            Quand Rocard dit que la france ne peut acueillir toute la misere du monde, il n’est pas raciste , juste realiste . il semble que ces dernières années la france n’ait pas reussi à faire le bonneur de ses immigrés , ni d’en profiter : un deal lose-lose au lieu d’un win-win ; la france n’y a peut etre pas mis assez de moyens ; et elle a peut etre acueilli trop de gens ;


            • Sylvio (---.---.240.250) 23 novembre 2005 23:37

              Je suis tout à fait d’accord sur le fait que la France ne peut pas accueillir une immigration trop importante.

              Maintenant dire qu’il y’a trop de personne étrangères en France connote 2 choses : 1- Il y’a trop d’étranger, il faudrait avoir des statistiques, mais des étrangers en France (issue d’une immigration récente), il n’y en a pas beaucoup par rapport à ce qu’à connu la France auparavant. Bref considéré qu’il y’a trop d’étranger en France est pour beaucoup, synonyme de « trop de personnes qui ont des origines étrangères ». En plus considéré qu’il y’en a « trop », et non « beaucoup » connote qu’ils n’ont pas à être là et qu’ils ne sont pas les bienvenue.

              L’immigration que la France a eu (pour la reconstruction d’après guerre) il faut l’assumer et l’accepter et la faire participer à la société (et ne pas la cacher dans des ghettos). D’après ce que j’ai entendu la France aura en plus besoin d’une nouvelle vague d’immigration (je ne vois pas comment ce sera possible vu la situation mais bon) suite au « papy-boom ».

              Je ne pense pas que seul le manque de moyen soit responsable des problèmes de la société, les discriminations sont en grande partie responsable et c’est pourquoi M. Chirac a fait ces derniers discours là dessus.

              La vidéo-surveillance, je suis peut-être un peu contre par principe mais ce n’est pas à cause de cela que je dis que ce n’est pas une solution. La vidéo-surveillance apportera une solution certe pour dissuader et trouver les coupables. Mais est-ce que instaurer « Big-Brother » calmera ces foules qui trouvent la société injuste ? Est-ce que laisser ces populations dans les cités puis les surveiller avec des caméras est vraiment une solution ?

              Alors oui peut-être que la violence sera combattu, réprimée mais la pauvreté, le désespoir et le sentiment d’injustice de ces gens sera toujours là et ensuite c’est des micros qu’il faudra mettre pour arrêter les islamistes qui commenceront à radicaliser les foules en mal de reconnaissance et en mal d’écoute.

              « Paresse de la pensée », certes il faut agir, mais il faut bien réfléchir avant au conséquence de son acte.

              Vive le pragmatisme : « peu importe qu’un chat soit noir ou blanc , pourvu quil attrape des souris » ( Deng Xiaoping)

              Mouais, la solution n’est pas forcément de mettre en prison à tour de bras mais d’éduquer et de faire respecter l’égalité et la fraternité de l’ensemble de la population.

              Précision : j’ai 26 ans et je ne connais pas beaucoup le mouvement des années 68. Je pense quand même que c’était quelquechose de bien pour l’époque qui nous à apporter beaucoup de liberté et d’ouverture. A la limite, si je me sens plus proche de vous de ces « émeutiers » c’est parce que j’ai été avec eux au lycée, parce que j’ai vu les discriminations et parce que j’ai vécu 2 ans dans une résidence unniversitaire noyé au milieu du village olympique de Grenoble (sa zone la plus « urbanisée »). Et ça, ce ne sont pas des idées mais biens des faits aussi.


              • argoul (---.---.18.97) 24 novembre 2005 09:53

                Merci, cher Sylvio, de votre témoignage. Lorsque l’on connaît les gens (comme vous sur un campus), on ne peut plus les voir de façon « abstraite » - ce qui est bien la maladie de la pensée française (cette façon de raisonner en « tous pareils », est-ce l’égalité ?) Mais où donc ai-je dit une seule fois qu’il y a « trop d’étrangers » en France ? En tant qu’ex-archéologue,(et notamment au Maroc avant de devenir financier), je sais bien que même les Gaulois venaient d’ailleurs, qu’ils ont été submergés par les Romains au sud et par les Francs au nord, que les Wisigoths leur sont passés dessus et les Bretons revenus des îles (et ainsi de suite). « Etranger » ne signifie pas grand chose autre que pure administration. Il semble y avoir plus d’écart entre certains Français nés en France et étrangers européens ou américains ou vietnamiens nés ailleurs mais qui ont appris le français. Comme quoi la France est avant tout une culture, une profondeur historique, l’envie de vivre ensemble. Le sol, il a été parcouru et labouré par un peu tout le monde, depuis le temps. Sans la volonté de « faire société » avec les Français, on devient proprement « étranger », même si l’on est né ici. Camus en avait même fait un roman.


                • argoul (---.---.18.97) 24 novembre 2005 10:06

                  Oups ! Je n’avais pas vu la succession des messages ni que la réponse de Sylvio était pour Mat. M. Mat a parfaitement raison de dire que ce sont des problèmes de proximité qui engendrent cette violence, notamment le chômage, que les media (TV et journaux mais aussi blogs et mobiles) amplifient les actes de quelques-uns en grand happening, que cela rappelle aux « anciens » de 68 leur jeunesse et qu’ils ont donc une certaine indulgence à cette égard. Indulgence que je ne partage pas, ni M. Badinter (voir article précédent sur Agoravox). Mais ces phénomènes de proximité, ils faut les replacer dans leur contexte global. Le repli sur soi est un phénomène mondial. Après la fin des deux blocs, on pouvait croire qu’une seule terre allait naître. Pas du tout ! Ce sont des ensembles régionaux qui ont surgis (UE, Alena, Association du sud-est asiatique, Mercosur, CEI) et, en même temps, des micro-nationalismes (Bosnie, Kosovo, Cachemire, Corse réavivée, réveil sud-américain, etc.) Comme quoi les « empires » ont parfois du bon, ils mettent un couvercle sur la marmite des égoïsmes locaux. Nous avons donc nationalismes identitaires d’un côté ET globalisation économique de l’autre. D’où contradictions, d’où chômage (délocalisations au moins cher, création d’emplois aussi là où est le marché), d’où peurs de perdre son identité, d’où nationalisme et repli sur soi... La crise de 1929 a eu exactement les mêmes conséquences - avec la fin que l’on sait (la montée des intolérances, des fascismes - et la guerre). C’est pourquoi il est vital d’analyser les causes des violences et de ne pas se tromper pour agir.


                  • David (---.---.91.222) 24 novembre 2005 10:20

                    Quand on parle de racisme aux gens, ceux ci avouent tous la meme chose : ils n’aiment ni les noirs ni les arabes .

                    Pourquoi les gens ne sont il pas racistes contre les chinois ? les russes ? les mexicains ? Le racisme français tourne toujours contre les étranger africains . Curieux non ?


                    • Sylvio (---.---.161.167) 24 novembre 2005 12:48

                      David, à mon avis la raison est très simple :

                      Les personnes d’origines africaines sont les personnes d’origine étrangères sont les plus nombreuses en France et les plus « visible » (couleurs de peau - on a du mal à distingué par exemple un italien d’un français).

                      D’autre part, la discrimination est essentiellement portée sur eux ce qui fait que eux se sente rejetté, rejettent en conséquence notre société, ce qui est mal perçu et augmentent encore les discriminatoins vers cette population (ce qui n’est moins le cas pour les personnes d’origine asiatique).


                      • Eric de la ville rose (---.---.11.120) 25 novembre 2005 00:50

                        Les Gaulois n’ont pas été submergés par les Francs.

                        En effet, ces derniers étaient quelques milliers, les Gaulois quant à eux, étaient quelques millions. C’était la population la plus importante du monde antique. Si les Francs ont pu les gouverner, c’est juste une histoire de religion, les Gaulois étant devenus chrétiens, on parlera maintenant d’eux en tant que Gallo-romains (qui pour la plupart n’était romain que d’un point de vue administratif), Clovis fit le choix politique de se faire baptiser. C’est ainsi qu’il a pu affirmer son autorité. Ensuite, les Francs et leurs descendants ont bloqués toute invasion pendant des siècles ( Clovis et les Huns, Charlemagne et les Sarazins, etc). Ce qui deviendra la France, fut pendant des siècles une terre gouvernée par des « Germains », jusqu’à certaines branches royales (comme les Capétiens ou les Valois), et gouvernant un peuple d’origine celtique. Ceci dit, il a bien sûr eu quelques mélanges par ci, et par là.

                        Bref, pour faire simple, la France est un pays de Gaulois qui ont été romanisés puis christianisés, dirigés par des Germains.


                        • argoul (---.---.18.97) 25 novembre 2005 09:49

                          M. Eric de la Ville rose élargit le débat. Point ne lui sied le thème général de « la peur au ventre », il préfère couper les cheveux en quatre et contester un point de détail mineur concernant un lointain passé. Pourquoi pas ? Cela recentrera le débat concernant une soi-disant « ethnie française » gauloise comme Astérix... Dommage pourtant, car son argumentation reste pleinement « mythologique », digne des images d’Epinal ou d’une célèbre BD. J’invite tous les lecteurs à se reporter, parmi l’un des plus récents, à l’excellent ouvrage de Michel Rouche, « Les racines de l’Europe, les sociétés du haut Moyen Age 568-888 », paru chez Fayard en 2003. Il est à jour, argumenté, bourré de références. Et son chapitre II intitulé « les hommes » fait justement le point sur cette question de la démographie. Je cite : « on estime qu’il y avait vers (l’an) 400, 3.5 millions d’habitants en Italie, 5.5 millions en Gaule, 3 à 5 millions en Afrique (du nord, romaine, bien avant les invasions arabes), 6 à 9 millions en Espagne (...) Des zones vides étaient apparues. En 356-358, une tribu franque rendue à merci, les Saliens, avait été installée entre les Ardennes et la Lys. D’autres Barbares vaincus avaient été implantés avec un statut de demi-libre, les »lètes« , en Amiénois, Beauvaisis, Cambrésis, le long de la Meuse, jusqu’à Tongres. Des colonies militaires tenaient garnison au service de Rome, composées de Goths, de Taïfales, de Sarmates, d’Alains, en Italie, Illyrie, Gaule, espagne. Bref, le nombre, la répartition, la strcuture démographique doivent être appréciés en fonction du rapport entre les Romains et les nouveaux venus... » - fin de citation, les parenthèses sont de moi. Je ne poursuis pas, chacun pourra consulter le livre. Trois points : 1/ croire que les « invasions » ne concernaient que quelques milliers de cavaliers dominateurs sur des millions de Gaulois est un mythe ; 2/ la fin de l’empire romain a connu une crise démographique qui a laissé de vastes « zones vides », que la nature a remplies de « Barbares », ce fut notamment le cas de tout le nord de la France jusqu’au delà de la Loire, à l’exception de la Bretagne, de l’Aquitaine et de la Provence jusqu’à Lyon, 3/ d’autant que ceux que l’on appelle « Romains » sont pour beaucoup, sur la fin de l’empire, des « Barbares » romanisés. En bref, point de mythologie SVP, la France est une « construction historique » dont la culture vient des Gréco-Romains, du Christianisme et des coutumes germaniques ; dont le territoire est un « empire », une fédération forcée de provinces très distinctes (jusqu’à la langue, aux structure familiales et au droit) ; qui n’a véritablement émergée en tant que « nation » que lors de la guerre de Cent ans (après les pestes, avec Jean d’Arc entre autres), ne s’est affirmée que sous Louis XIV avec l’Etat central et la diffusion de la langue de cour à toute l’Europe ; qui n’est devenu Etat « moderne » qu’avec la Révolution et l’Empire, avant de stagner (saignée à blanc ?) durant tout le reste du 19ème siècle et de ne réémerger qu’après 1945. La France n’est pas une « ethnie » gauloise, Michel Rouche, entre autres auteurs, le montre parfaitement, distinguant une Europe nordique (allant des Pictes et des Scots aux vikings et aux Germains de l’actuel nord de Allemagne) et une Europe romanisée, christianisée plus tôt, dont les structures d’Etat étaient déjà pré-modernes. Pour le reste, migrations, citoyenneté, mariages, épidémies, ont modelé la démographie européenne très fortement durant le premier millénaire.


                          • Eric (---.---.11.120) 26 novembre 2005 20:14

                            Certes.

                            J’avoue toujours me méfier (même si je n’ai pas les compétences) de tout ce qui se dit sur les Gaulois. Les Français n’en parlaient pas autrefois, peut etre une certaine honte. Rabelais parlait de nos origines Thraces....

                            Chose amusante cependant, nos frontières d’aujourd’hui correspondent à peu prés aux « frontières » gauloises. Nos préfecture sont établies en lieu et place des tribus gauloises qui vivaient là ( Toulouse=Tolosa, Chartres=Carnutes, Nantes=Namètes etc.) Ou sont passés tous ces Gaulois ? Nombre de noms de villes, de noms communs, de noms de familles sont d’origine Gauloises. Bien sur, il y a noms bibiliques et germaniques mais ceci étant surtout pour les noms.

                            Les chiffres n’ont pas d’importance en soi, mais quelques tribus ne changent pas fondamentalement une « ethnie ». Les Français ont un faciès qui est bien le leur. Comme l’ont les Anglais, les Slaves etc ...

                            Et si je comprends bien, nous sommes bien des métis au niveau « ethnique ».

                            Je connais pourtant certains bretons et auvergnats qui ont des têtes de consanguins .. :)


                            • Thomas (---.---.91.222) 28 novembre 2005 10:39

                              Pauvre Eric !

                              Quitte à te faire un peu mal au ventre nous sommes tous des métis !!!

                              De la Chine à l’Argentine, du Bénin à l’Australie ! Nous sommes tous les fruits de mélanges ethniques, et donc de construction historique !

                              Alors si tu veux croire que tu es un Gaulois, libre à toi, mais désolé de te le dire, tu es aussi métis que n’importe qui d’autre !

                              Le Français est un batard comme les autres !


                              • la_gata (---.---.192.233) 29 novembre 2005 12:37

                                Je concorde absolumment avec toi. ce n’est pas pour enchantement que on devient tolerant et elimine la xenophobie et le racisme de soi. je peux dire sans honte que j etais raciste d enfant , j ai grandi dans une societe raciste et clasiste, et moi meme malgre mes origines ou il y a de tout .. je pensais que les noirs et amerindiennes etaient des etres minables. parce que c’etait ça que m avait apris mon entourage. mais, apres d avoir voyage un peu partout et veçu un peu partout. comme tu as bien dit, pas comme touriste .sinon comme voyageuse et inmigree. on voit que par tout il y a de qualites et de defauts. et que la diversite fait le monde agreable a etre la. a mon avis voyager et etre etranger c est la meilleure et j espere pas le seule façon de guerir le racisme et la xenophobie.


                                • Mabouya (---.---.99.91) 5 décembre 2005 07:04

                                  la_gata a écrit : « je pensais que les noirs et amerindiennes etaient des etres minables. parce que c’etait ça que m avait apris »

                                  Elle illustre ainsi de façon éclatante les méthodes du conditionnement RACISTE qui existe dans la société française. Car si ce sont ces personnes qui étaient infériorisées, ce n’est certainement pas une coïncidence : comme par hasard, ce sont les peuples qui ont été exterminés aux Amériques ou réduits en esclavage en Afrique.

                                  La propagande visant à justifier des guerres foireuses par l’invocation d’ADM fantasmagoriques ne date pas d’hier et n’a pas été inventée par Bush : elle a existé de tous temps, afin de convaincre les masses de la nécessité de guerres.

                                  Ce qui conforte en moi la conviction que, si la xénophobie peut être répandue au sein de plusieurs populations, le RACISME est une idéologie clairement utilisée pour justifier aux yeux des peuples Européens l’extermination des peuples colonisés. Ce qui conforte en moi un espoir : l’Être humain ne nait pas raciste, il le devient, par un conditionnement plus ou moins latent, plus ou moins long (sur plusieurs générations, voire sur plusieurs siècles), de plus en plus explicite en France, à travers les médias et les politiques.

                                  Aux citoyens français de déterminer s’ils veulent continuer à subir ce lavage de cerveau.

                                  L’écrivain uruguayen Eduardo GALEANO analyse très bien les mécanismes de propagande visant à inférioriser l’autre, et à justifier par la suite son extermination (généralement pour s’approprier ses richesses).

                                  http://www.monde-diplomatique.fr/2005/08/GALEANO/12413

                                  (pour revenir à l’exemple cité par la_gata, voir les cas Indiens et Noirs).


                                • Emile Red (---.---.11.161) 30 novembre 2005 12:25

                                  Pour Mat... Petite correction sur un point qui me semble une grosse erreur :

                                  Lorsque vous affirmez :

                                  « Quant à la tentation du confort, quant à la paresse de la pensée , elle est du coté des tenants d’ideologies depassées , qui ressassent leur jeunesse d’enfants gatés de mai 68 :Ah oui ceux là sont aveuglés et quand ils voient une emeute de voyous, il se croient revenus parmi les etudiants chahuteurs de la sorbonne »

                                  Je pense que tu devrais regarder l’age de nos politiciens actuels, ceux qui argumentent sécuritaire, immigration, et autre joyeuseté, mis à part Sarko un peu jeune (d’age), tous sont issus du babyboom et ont connu, étudiants, les barricades et charges Céèrèstiques de mai 68.

                                  Ce qui en fait correspond bien à la mentalité de cette génération effectivement dévoyée d’enfants gatés à qui tout est du, ce n’est pas non plus un hasard si c’est cette génération aussi qui étale son éducation stricte (cheveux longs et idées courtes) et son individualisme exacerbé berceau du néo-libéralisme.

                                  C’est la génération qui ne pardonne pas, qui ne tolère pas, qui n’est certainement pas prête à partager un centimètre carré, en particulier avec un pauvre, un « nègre » ou un arabe.

                                  Cette génération qui n’a connu ni chomage, ni crise (peu l’algérie), qui a fermé les yeux sur le SAC, Bokassa, Amin Dada ou Pinochet.

                                  Bientôt 40 ans après leur seul leit-motiv restent « après moi le déluge » ou « fais ce que je dis .... » .


                                  • (---.---.189.173) 6 février 2006 00:26

                                    Salut.Je sais pas si c’est le site pour mais je tente tout ce que je trouve. Voila je suis particulierement touché par ce pb de xénophobie car j’en souffre:il va y avoir 5 ans je suis parti au Maroc en vacances où tout c’était très bien passé:passioné par ce pays et ses habitants je l’ai comme idéalisé et j’en ai fait de meme avec la communauté arabe de france. Passionné par tout ce qui touche a l’Afrique (djembé,...) j’ai voulu partir étudier autre part que dans ma ville natale et c’est là que tout c’est précipité:je ne sortais plus de chez moi, paranoïa (avec un peu d’aide du cannabis j’en conviens),etc..des gens m’ont fait prendre conscience de ma xénophobie et j’ai pété les plombs (séjour en HP, médoc et tout et tout). Depuis j’ai du mal a refaire surface et cette peur panique m’empeche de voyager, de profiter pleinement de la vie. Si quelqun a vécu ça et s’en est sortit je veux bien en parler. merci d’avance.


                                    • argoul (---.---.18.97) 6 février 2006 09:30

                                      J’avoue ne pas bien comprendre comment aimer le Maroc (qui est un superbe pays) et idéaliser l’Afrique peut conduire à devenir « xénophobe ». Envers qui ? Est-ce un problème d’identité personnelle ? De déracinement devenu difficile ? Chacun peut connaître des angoisses à sortir de soi et de son milieu jusqu’ici protecteur. Faut-il pour cela avoir peur des autres ? Ce sentiment ressort peut-être plus de l’agoraphobie que d’une xénophobie. Comme toutes les angoisses elle peut se soigner, c’est le rôle des psychologues. Et en tout cas des amis, de la famille, des copains, des relations. Ne pas rester seul à ressasser est le premier pas contre l’angoisse.


                                    • argoul (---.---.18.97) 6 février 2006 09:34

                                      J’avoue, là non plus, ne pas bien comprendre ce que vient faire cette malheureuse histoire de Turquie dans le débat proposé par l’article. Proposez-vous une guerre des civilisations sous le prétexte que « c’est eux qui ont commencé » ? Sans minimiser les faits, graves et inacceptables, que vous mentionnez, faut-il en faire un cas général ? Que cherchez-vous à « prouver » par cette info qui vient en commentaire de cet article ? Quel serait cet « à propos » que vous soumettez ?


                                    • mowglii (---.---.64.89) 6 février 2006 00:31

                                      voilà les effets du jour de la xenophobie :

                                      " ANKARA - Un prêtre catholique italien a été tué par balles à Trébizonde, dans le nord de la Turquie, à la sortie de la messe dominicale, ont annoncé des responsables. Le gouvernement turc a condamné ce meurtre et promis de retrouver le coupable.

                                      Selon un responsable de l’ambassade du Vatican à Ankara, le prêtre assassiné est le père Andrea Santoro, 59 ans. Selon les autorités ecclésiastiques, le prêtre était détaché du diocèse de Rome auprès de la paroisse de l’église catholique Sainte-Marie de Trébizonde.

                                      Ce responsable s’est refusé à établir tout lien entre cet assassinat et la vague d’indignation soulevée dans le monde musulman par la publication de caricatures du prophète Mahomet au Danemark et d’autres pays européens.

                                      Le nonce apostolique en Turquie, Mgr Antonio Lucibello, a déclaré à l’agence italienne ANSA : « la seule chose qui m’ait été rapportée par l’assistant d’Andrea Santoro est que celui qui l’a tué, a crié ’Allah-o-Akbar’ (Dieu est grand) en entrant ou en sortant de l’église ».

                                      Le tireur, qui serait âgé de moins de vingt ans, a ouvert le feu sur le prêtre à la porte de l’église avant de s’enfuir, a rapporté la chaîne de télévision CNN Turk citant des témoins.

                                      Un témoin qui se trouvait à l’intérieur de l’église au moment du drame a déclaré à la police que le meurtrier avait tiré trois coups de feu lorsque le prêtre a ouvert la porte de l’édifice après le carillon de la cloche.

                                      Le ministre turc de la Justice Cemil Cicek, également porte-parole du gouvernement, a déclaré que le gouvernement déployait « tous ses efforts pour élucider cette affaire ». Le maire de Rome, Walter Veltroni, s’est dit « profondément peiné et inquiet », dans un message de condoléances adressé à la mère et la soeur du prêtre.

                                      L’église Sainte Marie de Trébizonde a été construite au cours de la deuxième moitié du XIXè siècle pour les visiteurs étrangers, conformément aux instructions d’un sultan ottoman, selon le site internet de la ville."

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