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Chimiquement vôtre

Les députés européens ont adopté le projet de règlement "Reach" (acronyme anglais pour "Enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques") destiné à lutter contre l’utilisation de substances chimiques dangereuses dans l’industrie.

Les ONG, aux côtés des syndicats, médecins, scientifiques, organisations de consommateurs, qui se battent depuis deux ans aux côtés de la société civile pour défendre le projet Reach, ont salué le vote des députés européens sur un texte que chacun juge cependant très amoindri sous la pression de l’industrie.

Greenpeace, le WWF, les Amis de la Terre-Europe et de nombreuses autres organisations européennes ont noté, dans un communiqué commun, "un pas important" franchi dans ce processus âprement débattu depuis sa présentation, en 2003, devant la Commission européenne. Mais ces ONG constatent que le projet, ambitieux dans sa version initiale, s’est peu à peu vidé de son contenu sous l’action du lobby de la chimie, troisième secteur industriel européen (1.776 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2004). Elles déplorent notamment que les députés aient allégé les tests exigibles pour les substances produites à moins de 100 tonnes, renversant les dispositions initialement prévues.

"En sortant trop de substances de la liste, on sera toujours incapable de dire quoi que ce soit sur l’essentiel des 30 000 substances chimiques", s’insurge le responsable de la campagne "Toxiques" de Greenpeace France. "En l’état, Reach devient un label derrière lequel les gros de l’industrie viendront se réfugier" pour se dispenser de tester les substances échappant à son cadre. Ce règlement imposera aux producteurs ou aux importateurs de substances chimiques entrant dans des produits aussi divers que les détergents ou les cosmétiques de tester et d’enregistrer celles-ci auprès d’une Agence des produits chimiques, qui pourra délivrer ou non des autorisations.

"Reach" s’appliquera dans les trois ans pour toute substance produite ou importée au-delà de 1 000 tonnes par an par un industriel, dans les six ans pour les quantités comprises entre 100 et 1 000 tonnes, et au bout de onze ans pour les quantités dépassant une tonne. Le texte doit être approuvé par le Conseil des ministres européens, avant une éventuelle seconde lecture au Parlement en cas de désaccord. Pour les ONG, la bataille de Reach a permis d’informer et de sensibiliser l’opinion. Elles comptent bien continuer le combat.


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2 réactions à cet article    


  • Mike Follert (---.---.28.131) 21 novembre 2005 14:32

    Si les lobbiistes des industriels ont réussi à atténuer la portée du projet « REACH », ils n’ont pas réussi apparament à le vider de sa substance. Je pense que l’adoption de cette directive par le Parlement Européen est plutôt une bonne nouvelle. C’est déja un progrè, et il ne tiendra qu’à la combativité des euro-citoyens que nous sommes pour renforcer les textes.


    • (---.---.245.34) 27 décembre 2005 16:28

      Je ne comprends pas, pour ma part, que les acheteurs ne boycottent pas les produits industriels bourrés de substances chimiques ! On peut acheter du naturel à pas cher, dans les coopératives par exemple. manque de courage, manque de curiosité, pessimisme, manque de... je ne sais !!

      Bref, les industriels doivent bien se marrer. ils ont de beaux jours devant eux pour détruire les hommes et la nature ! et s’en foutrent plein les poches. Ils savent que les gens sont naïfs et gobent tout. Si Bayer lance une pub avec une gamine dans la nature, ils pensent que bien sûr cela ne peut qu’être naturel. Or Bayer par exemple, le plus gros pollueur en produits chimiques (celui-là même qui utilisaient les gens dans les camps de concentration pour le travail gratuit, avant de les faire gazer avec le Zyklon B qu’il fabriquait - celui là oui celui-là, en toute impunité, est responsable de la mort de millions d’abeilles en 2004, et il vend par ailleurs son Aspro en toute tranquillité. Il joue sur les deux tableaux... et les gens n’y voient que du feu. Les gens préfèrent en vouloir au pauvre type dans la rue qu’à un industriel plein au as ! la raison en est simple à comprendre... (la peur)

      D’aucuns l’avaient dit ’les français sont des veaux". alors... on n’est pas non plus obligé d’être con !

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