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Accueil du site > Actualités > Société > Illusion dystopique :

Illusion dystopique :

Être soi-même, dans sa plénitude ontologique, sans projections anthropocentriques. Une quête de vérité et d'authenticité qui devrait constituer l'essence même de la condition humaine. Et pourtant, qu'avons-nous fait depuis des millénaires, sinon construire savoirs et croyances dans le but de fuir cette simple réalité de l'être ?

Notre illusion dystopique : du mirage anthropocentrique humainement catastrophique au grand retour de la sagesse philosophique par la science !

Que penser d’une civilisation dite « humaine » qui ne justifie le temps présent que par le futur, que par l’anticipation rationnelle, l’innovation permanente au lieu de la simple amélioration ; qu’en penser sinon qu’elle nie la réalité, toute réalité, le réel qui n’est que du temps présent !

Nous sommes là en plein négationnisme de la réalité humaine ! Comment nous étonner de toutes nos difficultés quand nous avons construit et développé un savoir, des savoirs multiples et contradictoires, ne pouvant mener qu’à cette pure dystopie ?

Être soi-même, dans sa plénitude ontologique, sans projections anthropocentriques. Une quête de vérité et d'authenticité qui devrait constituer l'essence même de la condition humaine. Et pourtant, qu'avons-nous fait depuis des millénaires, sinon construire savoirs et croyances dans le but de fuir cette simple réalité de l'être ?

Dès les prémices des religions organisées, la mystification et le dogme se sont imposés, éloignant l'humain de sa nature première au profit de récits militants remplaçant le mystère de la complexité par la certitude aveugle. Les philosophes de l'Antiquité gréco-romaine avaient momentanément renoué avec une forme de sagesse plurielle et ouverte. Mais l'esprit de système et la volonté d'emprise finirent par avoir raison de cette lumière émancipatrice.

Avec l'avènement du rationalisme et des Lumières à partir du 17ème siècle, c'est une nouvelle forme de dogmatisme qui prit le relais de celui religieux. Armé de sa seule raison rationalo positivo technoscientiste, l'Homme se crut à même d'embrasser la totalité du réel par la seule force de ce savoir limité, limitant et sclérosant. Une prétention outrancière qui allait trouver son paroxysme dans le positivisme d'Auguste Comte au 19ème siècle. En rejetant toute métaphysique et transcendance, refusant même toute possibilité d’introspection, donc de capacité humaine à s’améliorer, le positivisme niait une partie essentielle de la réalité qui échappe à nos sens.

Dans le même temps, le capitalisme naissant et l'essor de la finance mondialisée ont contribué à ce mouvement de mise sous tutelle artificielle du réel. L'économie de marché, les flux financiers internationaux, tout ce système productiviste désincarné a fini par constituer une strate supplémentaire de réalité artificielle sans véritable substance ontologique.

Cette triple dérive - religieuse, scientiste et économiste - a façonné une épouvantable illusion dystopique. Une forme de matrice trompeuse où chacun de nos systèmes de pensée s'est arrogé un pouvoir démiurgique d'auto-représentation du monde sans lien avec l'essence véritable des choses. Une dystopie d'autant plus pernicieuse qu'elle s'est parée des atours de la vérité objective, au nom de Dieu, de la Raison ou des lois du marché.

Dans cette prison technoscientiste, l'être humain s'est paradoxalement coupé du souffle de la vie et du mystère vibrant de l'existence : d’une « complexité » qui est le sel de l’existence et de l’existant ! À trop vouloir tout saisir, contrôler, modéliser, quantifier, il a perdu de vue la profondeur insondable d’une réalité complexe et son inépuisable pouvoir de surprise et d'émerveillement.

Le penseur Blaise Pascal avait pressenti cette tragédie anthropique dès le 17ème siècle. Dans ses fameuses Pensées, il pose les jalons d'une compréhension complexe du monde, où l'intuition joue un rôle majeur à côté de la seule raison discursive.

« Toute chose étant causée et causante, constituée et constituante, conditionnée et conditionnante, (englobée et englobante, aidée et aidante, médiate et immédiate… disait Pascal) et, toutes s'entretenant par un lien naturel et insensible (lien systémique et même écosystémique) qui lie les plus éloignées et les plus différentes, je tiens pour impossible de connaître les parties sans connaître le tout, non plus que de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties ».

Ce "principe de raison des effets", écosystémique et même métaécosystémique, bien avant l’écologie, pose que pour toute vérité, aussi infime qu'elle paraisse, il y a une infinité de raisons et de causes qui en sont le fondement. Une vision féconde que la physique quantique allait finalement confirmer près de trois siècles plus tard.

Car la grande révolution de la mécanique quantique au début du 20ème siècle, c'est précisément d'avoir réintroduit le mystère et l'indétermination au cœur de notre connaissance du monde physique. En découvrant les comportements singuliers de l'infiniment petit, les physiciens se sont retrouvés confrontés à des phénomènes qui échappaient à la rationalité classique. Le réel dans toute sa complexité irréductible reprenant ses droits, forçant les scientifiques à renouer avec une forme d'humilité philosophique.

Ainsi, après des siècles de dérive anthropocentrique et de négation du mystère de l'être, la boucle semble en passe d'être bouclée. Notre chemin de connaissances nous a finalement ramené aux sources vives de la philosophie première et de la sagesse plurielle. La physique quantique rejoignant les intuitions visionnaires d'un Blaise Pascal ou des penseurs antiques.

Qui, de nos jours, connaît réellement le principe cognitif énoncé par Blaise Pascal il y a près de quatre siècles ? Qui est familier des acquis intellectuels majeurs du 20ème siècle qui ont remis en cause en profondeur nos capacités de connaissance, aussi bien dans les domaines du raisonnement que de l'action ? Ces pierres angulaires d'un réel savoir, cette "substantifique moelle" pour reprendre l'expression de François Rabelais, d’un « BON SAVOIR », demeurent tragiquement ignorées de la plupart.

Comment ces avancées épistémologiques capitales pourraient-elles réellement imprégner nos représentations collectives alors qu'elles ne sont pas enseignées et donc pas diffusées ? Il faut dire qu’elles sont à contrecourant de cette doxa rationalo-économico-technoscientiste combien manipulatrice qui imprègne encore massivement nos institutions de savoir et nos cadres de pensée dominants.

Le physicien Werner Heisenberg avait parfaitement anticipé cette forme d'inertie des esprits dans les années 1950, en soulignant que "la limitation cartésienne a profondément pénétré l'esprit humain durant les trois derniers siècles qui ont suivi Descartes et, il faudra longtemps avant qu'elle ne soit remplacée par une attitude vraiment différente et responsable à l'égard du problème de la réalité."

Plus de 70 ans après ce constat lucide, force est de reconnaître que nous en sommes encore là. Les avancées majeures de la pensée complexe et des révolutions quantiques demeurent à la marge. Le grand public, comme une majorité d'étudiants et de décideurs, restent imprégnés par des schémas cartésiens dépassés qui segmentent et réduisent la réalité au lieu d'en embrasser la richesse foisonnante.

Reste désormais à opérer la grande désaliénation de nos esprits illusionnés. À déconstruire patiemment les mirages religieux, scientistes et capitalistes qui ont fini par occulter l'essentiel. Une résistance ardue face aux formes d'assujettissement les plus tenaces. Mais quel autre choix avons-nous si nous voulons enfin être pleinement nous-mêmes en termes, non pas d’un humanisme technoscientiste triomphant vers le « transhumanisme », mais en termes de d’Humanité : de « Principe d’Humanité » et de « Démocratie » !


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39 réactions à cet article    


  • Clocel Clocel 29 avril 10:29

    L’humanité est friande de totems et de tabous, l’aliénation est précisément de faire reposer nos dogmes sur la science et la raison.


    • Ecométa Ecométa 29 avril 11:35

      @Clocel

      Je ne pense pas que ce soit l’Humanité qui pose ses totems et ses tabous ; c’est plutôt cet humanisme rationalo technoscientiste sous acculturation américano anglo saxonne, sans culture en fait ! D’une pseudo-culture mâtinée de croyance religieuse messianiste et de croyances scientifiques fantasmées totalement dépassées scientifiquement comme expliqué dans l’article. Une alliance entre « Dieu et diable » qui ne tient pas de l’intelligence humaine mais de la pure malignité humaine  ! Que penser d’un pays qui pour exister à toujours besoins d’un ennemi ; sinon qu’il relève d’un cas de la paranoïa schizophrénique ? Et nous suivons , du moins nos dirigeants, cette acculturation étasunienne diabolique qui mène le monde !

      Albert Einstein disait que les Etats-Unis d’Amériques sont passés de la barbarie à la décadence sans a jamais avoir connu le civilisation : il avait et à toujours raison ! 

      Une civilisation civilisatrice en termes d’Humanité et de Démocratie que l’Europe, pas l’’Union -Européenne petite chienne étasunienne ; que l’Europe a connue, celle des Humanités gréco-latines, mais que des dirigeants européens, traitres à la République et à l’ Europe ; aussi traitres aux populations européennes cultivées : ne cessent de bafouer ! 
        


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 29 avril 13:40

      @Ecométa
      @Clocel

       
      je trouve que le terme humanité choisi par Ecométa pour désigner ce qui est humain en l’homme (c’est une tautologie) n’est pas très heureux vu que ce mot désigne couramment l’ensemble des humains.


    • Clocel Clocel 29 avril 13:50

      @Francis, agnotologue

      C’est bien à l’ensemble des humains que je pense lorsque j’évoque l’humanité, je n’appartiens pas à cette tribu qui essaie de s’extraire par tous les moyens du reste des bipèdes humanoïdes pour se relocaliser dans un plan supérieur.


    • Ecométa Ecométa 29 avril 14:16

      @Francis, agnotologue

      J’évoque un « Principe d’Humanité » que je défini ! 
      Et quoi sur l’oxymore « humanisme technoscientiste » : tautologie ! 


    • Ecométa Ecométa 29 avril 10:47

      Il y avait un commentaire d’un modérateur disant que « la vérité n’intéresse personne ». Il n’est pas question de vérité mais de « véralité », de vérification de la réalité humaine : est-elle conforme au « Principe d’Humanité » ? A ce que devrait être une « Humanité » qui se respecte : une humanité pas un humanisme technoscientiste, avec ses tenants et ses aboutissants d’hybris ploutocratiques qui ne respectent rien ! 


      • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 29 avril 11:36

        @Ecométa
         
        Si l’écriture est irréprochable, en revanche l’enchainement des idées m’a laissé perplexe.
         
        ’’humanisme technoscientiste’’ ? Est-ce que ce n’est pas un oxymore ?

         
        Vous parlez ici de ’’vérification de la réalité humaine’’
        Pourriez vous svp développer ce que vous entendez par là ? En faisant si possible, la distinction entre le réel, insaisissable par définition, et la réalité càd l’idée que chacun d’entre nous s’en fait, et qu’on appelle couramment LA réalité, comme s’il n’y en avait qu’une, comme si cette idée devait être partagée par tous.
         
        ps. Sur le Déni de réalité : est-ce qu’on pourrait dire que ce que vous appelez la ’’réalité humaine’’ serait «  tout ce dont on peut dire qu’il faut faire avec " ? Ce qu’on appelle si je ne m’abuse, la contingence ?


      • Ecométa Ecométa 29 avril 13:48

        @Francis, 

        Merci pour ce qui est de l’écriture.
        La réalité humain c’est qu qui est constaté humainement !
        Mais qu’entendez-vous par totem et tabous ?

        Je ne raisonne qu’en termes d’Humanité que je défini comme la reconnaissance et le respect des valeurs fondamentales qui font la dignité et l’essence de la condition humaine, au-delà des différences individuelles ou collectives.

        Ce principe d’Humanité engloberait donc à la fois les droits inaliénables, les besoins essentiels et les valeurs morales et spirituelles les plus nobles portées, non pas par la religion qui veux dominer l’humain comme la science d’ailleurs mais par la conscience humaine. Une grille de lecture comme l’ODEA bienveillante mais exigeante pour guider les choix individuels et collectifs dans le respect profond de la dignité humaine. 

        Au regard de ce que nous vivons en termes de « réalité humaine » qui devrait être empreinte d’Humanité nous ne sommes visiblement pas dans une conformité au « Principe d’Humanité » mais dans une humanisme qui n’est empreint que de malignité humaine !

        Cette civilisation a tendance à le croire : mais « malignité » n’est pas intelligence !
        Sophisme et cynisme ne sont pas intelligence ! .


      • Clocel Clocel 29 avril 13:54

        @Ecométa

        Avec Totem et Tabou, je fais référence à la topique la moins délirante de Freud. 


      • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 29 avril 14:22

        @Ecométa

        Les commentaires de « modérateurs » sont justes parfois débiles, on est sur AV ^^.. et de mon côté, article refusé par ce que je l’ai fait traduire par une IA smiley


      • Ecométa Ecométa 29 avril 14:36

        @Clocel
        La conscience, le conscient, m’intéresse plus que l’inconscience et je ne pense pas par Freud qui ne s’intéresse qu’au pathologique et au névrotique ! 

        Ni je ne pense d’ailleurs par aucun philosophes ou aucune philosophie !

        Être soi-même : penser par par moi-même : mon ressenti  !

        Mon « cogito » n’est pas celui de Descrates car mon « je » et mon « moi » pensent : NOUS ! Ils pensent « Humanité » !

        « Je » et « moi » ne valent que s’ils pensent NOUS !


      • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 29 avril 15:50

        @Ecométa
        .

        « la vérité n’intéresse personne »

        Dans l’agitation, l’homme cherche des CERTITUDES.
        Cà se construit, par échanges-(data), relations, méthodes, dico-&-anti-dico, et références ; par exemple


      • beo111 beo111 29 avril 18:38

        @Ecométa

        Le modérateur qui vous a dit ça voulait juste mettre un commentaire sans voter, afin que votre article n’apparaisse plus dans sa liste d’articles à modérer.

        Merci cependant pour vos précisions.


      • eau-mission eau-mission 30 avril 12:28

        @bouffon(s) du roi

        Que d’énigmes en une phrase !

        Pour l’IA, l’effet tunnel, c’est la lampe frontale. Ainsi vếtue, on la croise dans les grottes prè-cléricales, à se demander si les sons étaient bi. On a beau lui titiller la base (de connaissance) jamais elle ne devient passante de nouveauté.


      • Ecométa Ecométa 30 avril 13:25

        @Clocel
        Mais encore


      • eau-mission eau-mission 30 avril 14:01

        @Ecométa

        Au cas où vous auriez fourché quant au destinataire, je voulais juste vous approuver de signaler que la simple observation des phénomènes micro-physiques nous oblige à sortir de l’attitude cartésienne.

        Le Bouffon voulait peut-être signaler que ce constat est inaccessible à l’IA, qui a tendance à renforcer les assertions dominantes, et surtout n’a pas vocation à nous en faire sortir.


      • pemile pemile 30 avril 14:18

        @eau-mission "je voulais juste vous approuver de signaler que la simple observation des phénomènes micro-physiques nous oblige à sortir de l’attitude cartésienne"

        Ça reste à prouver ?


      • eau-mission eau-mission 30 avril 14:25

        @pemile

        On avait conseillé à de Broglie de choisir une autre vie que la Physique, au motif qu’il n’y avait plus rien à découvrir.

        Merci de valider ce conseil.


      • eau-mission eau-mission 30 avril 14:25

        @eau-mission

        ... autre voie ...


      • pemile pemile 30 avril 14:39

        @eau-mission « Merci de valider ce conseil. »

        Je vois que tu es toujours dans l’attaque gratuite et ridicule ! smiley


      • eau-mission eau-mission 30 avril 15:29

        @pemile

        Diabolique est le piège jaune : parler au Juju c’est sombrer dans le jujuisme. Sinon, depuis le temps, @pemile aurait décollé


      • pemile pemile 30 avril 16:08

        @eau-mission « Diabolique est le piège jaune : parler au Juju c’est sombrer dans le jujuisme. Sinon, depuis le temps, @pemile aurait décollé »

        ohlala, tu parles de décollage parce que toi tu sombres ?


      • Ecométa Ecométa 29 avril 12:22

        C’est un « oxymore », mais si vous, vous en êtes convaincu, comme moi, ce n’est pas la majorité des gens ! Trop de personnes évoque l’humanisme, la culture technoscientiste poussée à son paroxysme, sans se réellement prendre conscience que c’est le contraire de ce que devrait être une « Humanité » !

        L’humanisme est la porte grande ouverte au « transhumanisme » et la fin de l’Humanité ! 

        Nous ne sommes plus dans humanisme de la Renaissance, avec François Rabelais et un humanisme empreint d’Humanité et qui nous disait que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme (entendre Humanité).

        Faire passer l’humanisme pour de l’Humanité ; comme faire passer le libéralisme pour de la liberté ; le rationalisme pour de la rationalité : c’est nous faire prendre des vessies pour des lanternes !  

        Vous soulignez ainsi avec justesse la contradiction profonde qu’il y a à vouloir allier ces deux systèmes de valeurs. L’expression »humanisme technoscientiste« est bien un oxymore révélateur des dérives d’une certaine idéologie du progrès technique qui nierait l’humain dans ce qu’il a de plus fondamental et inaliénable.

        Mais tout le monde parle encore d’humanisme comme valeur suprême !

        Quant au concept de »véralité« comme expliqué c’est la vérification de la réalité qui est des plus saisissable, tout le monde saisie sa réalité et la réalité du monde ; contrairement à la »vérité«  qui est insaisissable, impossible, qui n’existe qu’e, religion et en science, tout comme la perfection qui est impossible dans un monde complexe ou c’est l’entendement, le principe cognitif de Pascal qui est opérant : la complexité ! 

        La »véralité« vérification en conformité de la réalité avec le »tel quel«  et non le »tel que« ou le »comme si que« rationalo technoscientiste ,implique une grille de lecture et d’identification que j’appelle méthode ODEA pour Ontologie, Déontologie, Ethique et Altérité qui fondent le Principe d’Humanité. 

        En sachant que l’Ontologie n’est pas la logique de l’ÊTRE mais celle de l’ETANT : du »tel quel" : ontologiquement vaut naturellement ! Ceci doit permettre d’éviter toute frome d’anthropocentrisme ! 


        • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 29 avril 13:36

          @Ecométa
           
          je vous remercie pour cette réponse.
           
          Vous écrivez : ’’ Nous ne sommes plus dans humanisme de la Renaissance, avec François Rabelais et un humanisme empreint d’Humanité et qui nous disait que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme (entendre Humanité).

          Faire passer l’humanisme pour de l’Humanité ; comme faire passer le libéralisme pour de la liberté ; le rationalisme pour de la rationalité : c’est nous faire prendre des vessies pour des lanternes !’’
          Et j’ajouterai : le scientisme pour de la science.
           
          ps. si je ne conteste pas votre expression : ’’âme (entendre Humanité) ’’, elle me laisse perplexe : si l’humanisme des lumières est aujourd’hui obsolète, il n’en est pas de même du concept dualiste d’âme.
           
          ps. Citation complète de Rabelais : « Mais parce que, selon le sage Salomon, Sapience n’entre point en âme malivole, et Science sans conscience n’est que ruine de l’âme, il te convient de servir, aimer et craindre Dieu » 

          nb. Je ne suis pas déiste : il ne faut pas craindre l’humanité qui est en chacun d’entre nous, bien au contraire, laquelle n’est un obstacle à surmonter que pour les transhumanistes tels Yuval Noah Harari, théoricien oligarchique du piratage de l’humain et de la dépopulation

          qui professe :

          « Dans le passé de nombreux tyrans et gouvernements ont voulu le faire (pirater, mais personne ne comprenait assez bien la biologie. Et personne n’avait assez de puissance de calcul et de données pour pirater des millions de personnes. Ni la gestapo ni le KGB n’ont pu le faire. Mais bientôt, au moins certaines sociétés et gouvernements seront en mesure de pirater systématiquement tout le monde. Nous les humains, devrions nous habituer à l’idée que nous ne sommes plus des âmes mystérieuses. Nous sommes maintenant des animaux piratables ».


        • Ecométa Ecométa 29 avril 14:11

          Le dualisme cartésien, lui qui a remplacé la raison raisonnable de la philosophie ; ce dualisme est d’un simplisme confondant rien ne va essentiellement par deux sauf à tomber dans un dogmatisme sclérosant !

          Ce n(’est pas Dieu qu’i faut craindre, mais la « Nature » et la bêtise humaine ! 

          Cette vision panthéiste de Rabelais rapproche « Dieu » d’une forme de Nature généreuse, foisonnante et régénératrice, présidant à l’harmonie du monde plutôt qu’à sa soumission dogmatique. Le « bon Dieu » rabelaisien est moins un juge qu’un principe d’abondance et de joie de vivre.

          Rabelais se moque ouvertement des dogmes religieux, il se bai contre les sorbonnards, et remet en cause la conception traditionnelle d’un Dieu anthropomorphe et vengeur propre au christianisme médiéval.

          Nous autres les humains nous sommes des êtres de Nature, des êtres quantiques, paradoxaux comme la physique quantique, et nous appartenons à la NATURE notre mère nourricière, la Pacha Mama !

          La NATURE ne nous appartient pas et nous n’avons pas à la dominer ou nous en rendre maître et possesseur. Nous devons la comprendre, la copier et c’est là que doit se situer un BON SAVOIR , cette « substantifique moelle » évoquée par Rabelais qui n’entre pas en âme malivole ! 

          SVP restons en là  !


          • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 29 avril 14:47

            @Ecométa
             
             ’’Nous autres les humains nous sommes des êtres de Nature, des êtres quantiques, paradoxaux comme la physique quantique, et nous appartenons à la NATURE notre mère nourricière, la Pacha Mama !’’
            >
            Personnellement, je nuancerai par ceci :

            Nous autres les humains nous sommes aussi (comme les animaux) des êtres de Nature, des êtres quantiques, paradoxaux comme la physique quantique, et nous appartenons à la NATURE notre mère nourricière, la Pacha Mama !

             

             Et c’est pourquoi le terme humanité pour s’opposer au dualisme me parait impropre. En revanche il fait l’affaire pour nous différencier des IA.


          • Ecométa Ecométa 29 avril 15:23

            @Francis, agnotologue

            Vous voulez renvoyer l’Humanité à l’animalité ! Même s’il reste chez certains des réminiscences de l’animalité il me semble que nous ayons développé un certain nombre d’éléments qui prouve que nous en sommes sortis.
            En ce qui concerne les « I. A » , personnellement je parle d’assistance artificielle informatique. Pour ma part l’artificiel ne peut pas être intelligence ! Il peut être de conception intelligente mais certainement pas intelligence. 
            D’ailleurs si vous interrogez une assistante artificiel dialogique, chat GPT, elle vous le confirmera à croire qu’elle est plus intelligente que les humains du moins ceux qui nous dirigent !

            Jamais une machine ne prendra l’initiative de manipuler de manipuler un humain ! À savoir que derrière ces assistantes artificielles informatiques il y a des humains qui mènent la danse : quelles sont leurs intentions ! Je n’ai aucun problème pour identifier l’artificiel de l’humain. Par contre il m’intéresse de différencier les humains pour identifier les humains intelligents, réellement intelligents, empreint d’humanité de ceux qui sont dans la malignité dont il convient de dénoncer les basses manœuvres ! L’assistance Artificielle Dialogique ne me gène pas, par contre l’assistance artificielle pour la reconnaissance faciale appliquée à toute une populations, ou pour avilir l’humain me gène ! 
            Il faut cesser avec ce termes générique d’I.A. et dire Assistante Artificielle Informatique « A. A.I. » !  


          • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 29 avril 15:59

            @Ecométa
             
            ’’Vous voulez renvoyer l’Humanité à l’animalité !’’
              >
             non, ce n’est pas ce que j’ai dit. Ça c’est ce que vous en avez compris. J’ai dit cela comme j’aurais pu dire : Les gorilles sont aussi des êtres de Nature, des êtres quantiques, paradoxaux comme la physique quantique, et appartiennent à la NATURE. Vous voyez bien que c’est cet emploi du mot humanité pour l’opposer au transhumanisme, et sur lequel vous insistez, qui pose problème. Vous avez dit : ’’L’humanisme est la porte grande ouverte au « transhumanisme » et la fin de l’Humanité ! ’’ (sic !)
             
            D&finition utile : « L’Humanisme est un mouvement littéraire du XVIe siècle faisant partie de l’essor culturel de la Renaissance. Venant d’Italie et se propageant à toute l’Europe, l’Humanisme vise à redécouvrir les textes de l’Antiquité, et à promouvoir la tolérance, la liberté et l’amour de l’humanité. »
             
             Vous ne pouvez pas désigner « la tolérance, la liberté et l’amour de l’humanité. » par le seul mot « humanité ».


          • Ecométa Ecométa 29 avril 14:45

            Quand je dis restons-en là c’était avec Francis agnotologue car ceci devient de la correspondance épistolaire !


            • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 29 avril 15:39

              Reste désormais à opérer la grande désaliénation de nos esprits illusionnés. À déconstruire patiemment les mirages religieux, scientistes et capitalistes qui ont fini par occulter l’essentiel. Une résistance ardue face aux formes d’assujettissement les plus tenaces. Mais quel autre choix avons-nous si nous voulons enfin être pleinement nous-mêmes en termes, non pas d’un humanisme technoscientiste triomphant vers le « transhumanisme », mais en termes de d’Humanité : de « Principe d’Humanité » et de « Démocratie » !

              CAUSE, MOYEN, FINALITE : par çà, comme çà, pour çà : pdf-1pg  ?


              • Ecométa Ecométa 30 avril 08:41

                @Sylfaën.H.

                Des réactions à des articles il y en a pléthores mais des articles de fond : rien ! 


              • chantecler chantecler 30 avril 09:01

                @Ecométa
                Votre (avant ? ) dernier « article de fond » ma donné des migraines !
                Ici ce n’est pas niveau doctorat Sorbonne ou médecine professorat !

                D’ailleurs il y a sur le net des sites plus spécialisés pour ce genre de discours ...

                Notez que je ne réclame pas non plus le privilège de ne lire que des conneries !


              • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 30 avril 11:20

                @Ecométa
                Le Dire pour dires rend superficiel,
                Le Faire peut faire Peur, même de ne tenir qu’une pancarte.
                C’est pourquoi qu’on sait que le Changement n’arrivera que par les jeunes, non encore barricadés dans des habitus multi-séculaires, codes surrannés


              • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 30 avril 11:33

                une attitude vraiment différente et responsable à l’égard du problème de la réalité

                Des gens pour qui la réalité Est un problème sont ... euuuh, comment dïre ...


                • alinea alinea 30 avril 13:16

                  Je suis contente de lire ça ; ayant fréquenté les orientalistes très jeunes, je le sais depuis longtemps mais je voudrais quand même souligner que ce n’est pas « l’être humain » qui s’est fourvoyé, mais l’occidental.

                  Quand on se nourrit aux orientalistes, ces médiums d’un bord à l’autre, et puis qu’on plonge dans les écrits, les philosophies d’Orient, on sait tôt que nous, ici, voulons pour nous sécuriser et nous valoriser, faire rentrer le monde dans notre cerveau, tandis qu’eux, là-bas, veulent appartenir au monde en ouvrant leur cerveau au monde.

                  La sécurité la plus grande que l’on puisse ressentir, c’est notre adéquation au monde, notre appartenance harmonieuse.

                  Descartes a fait un mal fou, mais s’il l’a pu, c’est que cela devait correspondre aux peurs inexprimées et donner une réponse valorisante aux égarés.

                  On n’en est pas sortis, loin de là.


                  • Ecométa Ecométa 30 avril 13:41

                    @alinea

                    Si l’on se concentre spécifiquement sur la philosophie socratique et présocratique des origines de la pensée occidentale, alors les points de convergence avec les traditions de sagesse orientales apparaissent encore plus marqués. Et les divergences avec le rationalisme matérialiste moderne occidental deviennent en effet manifestes.

                    La philosophie présocratique avec les penseurs ioniens, pythagoriciens ou encore Héraclite, partageait de nombreuses similitudes avec les démarches contemplatives et spirituelles des sages d’Orient :

                    La quête d’une vérité universelle au-delà des apparences, d’un principe premier originel (l’arkhê, le Tao, le Brahman...)
                    Une vision organique, holistique du cosmos comme un tout unifié et vivant
                    La recherche d’une harmonie intérieure avec les lois naturelles plutôt qu’une transformation/domination de la nature
                    L’importance accordée à l’intuition, à l’expérience vécue, à la dimension symbolique du réel
                    Une forme de sagesse « en acte » indissociable d’un mode de vie ascétique et contemplatif
                    Socrate lui-même, par sa « Voie » de la maïeutique et de la remise en cause des fausses évidences, du « connais-toi toi-même », rejoint des démarches spirituelles orientales de déconstruction de l’ego et d’accouchement d’un Soi véritable.

                    C’est véritablement avec le rationalisme matérialiste cartésien et les Lumières que s’opère une rupture franche


                  • alinea alinea 30 avril 15:01

                    @Ecométa
                    Absolument ; je ne l’ai pas su tout de suite, je ne l’ai pas réalisé tout de suite, mais il ne m’a quand même pas fallu un siècle pour comprendre l’embrouille !
                    Et de cette embrouille est née tout l’horreur que l’occident a offert au monde qu’il lui fallait asservir.
                    J’irais même jusqu’à dire que le roman national qui nous pose la révolution comme preuve de notre supériorité ( on a coupé la tête au roi, nous sommes les seuls ) est source d’embrouilles...
                    Je sens que les choses vont se clarifier, se dénouer, bien sûr même si tout s’accélère, cela ne se fera pas de sitôt.
                    L’humain conscient peut accélérer le mouvement mais faut pas rêver une imprégnation aussi longue ne se sortira pas des gènes de notre procréation assez vite pour qu’on puisse le voir !
                    En revanche, nous, nous ne sommes pas obligés de laisser à la Nature la lenteur de son évolution des espèces !
                    Il n’y a aucun jugement moral dans notre évolution civilisationnelle, on fait comme on peut, laissons au passé le passé, et avançons avec ce que l’on sait, sans culpabilité mais sans morgue ! Au fond, chacun d’entre nous est infinitécimalement responsable de l’avenir ! et innocent du passé.


                  • eau-mission eau-mission 30 avril 15:50

                    @alinea

                    En s’acharnant à décrypter les mystères du corps noir, de l’effet tunnel et de l’intrication quantique, certains en arrivent à concevoir l’existence de mondes parallèles, dans lesquels notre conscience (f)actuelle ne sait pas que nous nous sommes aussi engagés.

                    Prudence, me dis-je : quels mots aurais-tu trouvé, toi qui rêve d’une vie où tu l’aurais rencontrée plus tôt, celle qui ne saurait le dire ?


                  • eau-mission eau-mission 1er mai 10:48

                    @alinea

                    Quand on cherche à échapper au conditionnement, ce sont les choix subtils les plus efficaces. D’aucuns diront que le libre-arbitre est une illusion, je me demande s’ils ont vraiment essayé.

                    Parmi les subtilités, on peut compter les signes que se font deux individus engagés sincèrement dans la séduction. Se risquer dans la personnalité d’un autre ...

                    Heisenberg constate que la sonde microscopique insérée dans un processus modifie son déroulement. On ne peut qu’imaginer ce qui se passerait sans elle. De même, l’influence d’un individu sur la société ne peut être négligée.

                    Et pourtant, l’ingéniérie sociale s’attache à effacer cette influence, en jouant sur les émotions communes à notre espèce, dont nous lui offrons gracieusement la possibilité de les observer, sur les fils de la toile et les ondes du GSM. Ainsi sont décidés les résultats des votes.

                    Et c’est par l’écriture du passé, ancien et récent, qu’on peut le mieux influencer nos choix. Ce que tu dis pour 1789 est valable pour Boutcha. Ah, si tu avais choisi Toulouse plutôt que Lyon !

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