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Ministre éphémère du Développement durable

De l’art de manier la bêche A l’attention de Monsieur Alain Juppé

Monsieur le Premier Ministre,

Permettez-moi de vous apporter mon modeste concours sur un thème qui nous rapproche : la végétalisation des berges.

La photo sur ce thème, qui illustre un article signé Béatrice Gurrey paru dans le journal Le Monde daté du mardi 19 juin 2007, m’a interpellé.

Sur cette photographie, vous apparaissez en pantalon, chemise et chaussures de ville, cravate au vent, près d’une personne en tenue de jardinier. Dos cassé, vous tenez une bêche à deux mains. La légende du cliché signé Vincent Lacoote/Odessa pour le Monde précise : "Alain Juppé sur les bords de la Garonne le 14 juin, occupé à replanter des espèces protégées de plantes".

J’y ai relevé tant d’incohérences qu’il m’a semblé utile de consacrer quelques minutes pour vous faire part de mes réactions et vous permettre peut-être d’éviter une telle mésaventure à l’avenir. Certains pourraient penser qu’il s’agit d’un photo-montage réalisé par des personnes certes bien intentionnées mais qui ne connaissent rien aux choses de la terre, en tout cas pas dans le domaine évoqué, celui de la végétalisation des berges :

  • Vous portez une tenue de ville pour réaliser des travaux de jardinage - cette tenue n’est pas adaptée à ce type de travaux, surtout dans une zone humide en bordure de fleuve - une tenue de jardinier aurait été plus adaptée ;
  • Vous n’êtes pas équipé - votre accompagnateur pas davantage - d’une brassière de sauvetage pourtant obligatoire dans ce type de chantier en bordure de fleuve considéré comme dangereux ;
  • Vous travaillez, dos cassé - c’est une posture de travail dangereuse qui vous expose à de multiples TMS (les troubles musculo-squelettiques), la maladie professionnelle des personnes occupant des postes de travail inadaptés ;
  • Vous utilisez une bêche pour effectuer un travail de plantation - il s’agit d’un outil de préparation de sol qui n’est pas adapté à un travail de plantation ;
  • Vous maniez la bêche à deux mains - c’est une erreur, on enfonce le fer de bêche dans le sol en s’appuyant de tout son poids avec le pied muni d’une chaussure de travail adaptée - c’est la raison pour laquelle au Moyen Age déjà les "pelle-verseurs" du Languedoc qui utilisaient l’ancêtre de la bêche étaient les seuls paysans munis de sabots.

Si, comme je n’en doute pas, vous vous intéressez à la végétalisation des berges, je vous suggère de visiter l’un des nombreux chantiers tenus dans le Val de Seine - notamment à Issy-les-Moulineaux - par l’association Espaces qui jouit d’une certaine expertise dans ce domaine.

Bien cordialement


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11 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 19 juin 2007 12:15

    c’est pas facile de planter des arbres en restant droit dans ses bottes ! on saura donc jamais s’il avait la main verte ! smiley


    • danielrh 19 juin 2007 14:02

      Un ministre d’etat blessé dans ses fonctions,cela doit faire des trous a la securité sociale, nous devrions leur interdire de travailler rendez vous compte s’il devenait invalide quel catastrophe


      • indianagrenoble indianagrenoble 19 juin 2007 16:23

        ON est loin, très très loin de « L’homme qui plantait des arbres »... smiley

        Toujours bon de se le rappeler ce p’tit texte smiley

        http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Homme_qui_plantait_des_arbres


        • claude claude 19 juin 2007 17:00

          que voici un article rafraichissant et plein d’humour ! bravo et merci ! smiley


          • Alain Lafon Alain Lafon 19 juin 2007 18:52

            Merci Ecrire ce petit papier était un plaisir. Je suppose que la journaliste du monde n’a pas chosis la photo par hasard... Ou alors c’est du nième degré


          • Mijo Mijo 19 juin 2007 18:15

            Merci pour cet article.

            Concernant la défaite d’Alain Juppé, on a beaucoup glosé sur la TVA sociale et sur Borloo qui avec sa « mauvaise communication » aurait porté un coup fatal à l’ex-ministre de l’écologie... Mais les électeurs, qu’il ne faut pas prendre pour des imbéciles, ont peut-être envie d’autres voies et voix pour porter l’écologie.

            Juste avant le second tour, le gouvernement a accumulé les positions anti-écologiques. Le 13 juin, la France acceptait au Conseil européen des ministres de l’agriculture que les produits biologiques puissent contenir jusqu’à 0,9% d’OGM alors qu’elle avait la possibilité de voter contre cette décision qui va décrédibiliser l’agriculture biologique.

            Quelques jours après, alors même que le gouvernement allemand suspendait le maïs MON810, le maïs MON810 arrivait triomphalement en France, avec la bénédiction d’Alain Juppé et de Christine Lagarde.

            A trop charger la barque...


            • Foudebassan Foudebassan 19 juin 2007 19:05

              Alain Juppé n’était sans doute pas un expert en question environnementale, mais son expérience d’homme était à mon avis un bel atout. Les Bordelais de Gauche en ont décidé autrement et ce n’est sans doute pas ce qu’ils ont fait de mieux, pour leur ville et pour l’environnement.


              • Le Chacal Le Chacal 19 juin 2007 21:19

                Un bel atout ? mais pour quoi ? Les faits rappelés par Mijo sont flagrants, je cite : "Juste avant le second tour, le gouvernement a accumulé les positions anti-écologiques. Le 13 juin, la France acceptait au Conseil européen des ministres de l’agriculture que les produits biologiques puissent contenir jusqu’à 0,9% d’OGM alors qu’elle avait la possibilité de voter contre cette décision qui va décrédibiliser l’agriculture biologique.

                Quelques jours après, alors même que le gouvernement allemand suspendait le maïs MON810, le maïs MON810 arrivait triomphalement en France, avec la bénédiction d’Alain Juppé et de Christine Lagarde."

                Est-ce là le genre d’atout qu’apporte un homme tel que lui ? Soyons raisonnables, la seule expérience que cet homme ait, c’est pour les arrangements politico-financiers (il a même été condamné pour cela). Et puis pourquoi mettre à cette fonction une personne qui ne connait strictement rien au problème ? Parce qu’il connait les rouages de l’état ? Si c’est à cela qu’on doit déterminer qu’un homme politique est un bel atout, alors n’élisons plus que des énarques et des technocrates sans aucune expérience du terrain.

                Tiens ? Ce n’est pas ce qu’on fait déjà ?


              • Foudebassan Foudebassan 19 juin 2007 22:27

                Si ces histoires sont véridiques, ok c’est nul !

                En revanche, c’est une erreur de penser qu’un expert (et encore moins un type genre l’ex de Greenpeace) est mieux à même de gérer l’ensemble des questions environnementales. Ce dont on a besoin c’est d’un bon gestionnaire qui s’appuie sur des spécialistes et sait parfaitement comment fonctionne l’état.

                Alain Juppé, d’ailleurs unanimement salué par les ONG impliquées, était l’homme qu’il fallait. le PS a sorti son artillerie traditionnelle et une fois de plus quelques naifs les ont écouté.


              • Alain Lafon Alain Lafon 20 juin 2007 00:15

                Oui, peut-être, c’est ce qui se dit.

                Mais, quand on ne connaît pas un sujet, la sagesse est de s’entourer de personnes compétentes et ne pas laisser dire ou montrer n’importe quoi.

                « Prétendre mettre la touche finale à une plantation avec une bêche est d’un ridcule achevé ».


              • Cath Cath 21 juin 2007 11:02

                Bonjour Véronique

                Merci d’avoir attiré notre attention via notre blog http://www.eco-act.net sur un si « bien vu » article.

                Juppé n’a jamais fait illusion. C’en est même touchant, à ce point de sincérité ? de bêtise ? de sincère bêtise ? smiley

                Sarkozy a bien joué semble-t’il sur ce coup-là : débarrassé de Juppé par la force des urnes (« moi, j’y suis pour rien ») et débarassé de l’incontrôlable Borloo au Ministère des Finances, ce dernier est taillé pour ce ministère dont on va bien voir ce qu’il va en sortir !

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