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Accueil du site > Actualités > Politique > Législatives 2024 (10) : il était une fois Jordan Bardella, Gabriel Attal (...)
#40 des Tendances

Législatives 2024 (10) : il était une fois Jordan Bardella, Gabriel Attal et Manuel Bompard

« Je propose (…) une règle d'or : pas d'augmentation d'impôts pour les Français. C'est clair, c'est dit, je le signe, il n'y aura pas, si les candidats Ensemble pour la République forment une majorité, d'augmentation des impôts des Français. Je rappelle que ces dernières années (…), on a supprimé la taxe d'habitation, compensée aux collectivités locales, supprimé la redevance audiovisuelle que payaient les Français auparavant, vous avez tous les deux voter contre à l'époque, en tout cas, vos partis, aucun de vous ne propose de rétablir ces taxes, ce qui montre que finalement, on ne devait pas avoir totalement tort de les supprimer même si à l'époque, vous vous êtes opposés à cette suppression. On continuera à ne pas augmenter les impôts des Français. » (Gabriel Attal, le 25 juin 2024 sur TF1).

Probablement que le sommet de la très courte campagne de ces élections législatives anticipées a eu lieu ce mardi 25 juin 2024 dans la soirée sur TF1, avec le débat entre trois ténors des protagonistes : Jordan Bardella (28 ans) pour le RN, Gabriel Attal (35 ans) pour la majorité présidentielle et Manuel Bompard (38 ans) pour la nouvelle farce populaire (NFP).

La première réflexion que je me suis faite à ce débat, certes anecdotique, c'est que tous les trois portaient une cravate. Si c'était très ordinaire pour les deux premiers, il me semble bien que je n'avais jamais vu Manuel Bompard avec une cravate. Ce n'est pas si anecdotique que cela, en fait, car si le gourou suprême des insoumis est généralement (pas toujours) très bien habillé et cravaté, le groupe des insoumis avait obtenu le 19 juillet 2017 du bureau de l'Assemblée Nationale que le port de la cravate ne soit plus obligatoire. Et même qu'il n'avait jamais été obligatoire.

Soudain, je me suis dit alors, en forme de cauchemar, même si je ne suis pas contre la cravate a priori : diable, avec le RN au pouvoir, le port de la cravate deviendrait-il obligatoire dans les espaces publics ? Déjà qu'il voudrait imposer le port de l'uniforme aux gosses, une idée assez stupide par ailleurs ne venant pas du RN mais de François Fillon et reprise par Emmanuel Macron et Gabriel Attal lui-même.

Le RN a bien compris que la cravate était une marque de respect à ses interlocuteurs. Évidemment, non, le port de la cravate n'est pas obligatoire, et ne le sera pas, mais d'un côté, Jordan Bardella a justement suivi à la lettre la consigne que Marine Le Pen avait imposée à ses 88 députés élus en juin 2022 : porter la cravate en guise de respectabilité, et comme Jordan Bardella porte beau, ça le fait, on le croit, l'acteur est conforme au miroir ; d'un d'autre côté, quoi de plus naturel que le Premier Ministre porte la cravate.

Et Manuel Bompard, alors ? Il suffisait d'attendre quelques minutes pour voir fuser le tweet de Jean-Luc Mélenchon : « Ce soir, Manuel Bompard a démontré une force, un niveau de connaissance et une sensibilité humaine que les autres n'ont pas égalé [sic : en principe, on accord le participe passé, alors soyons vieux jeu, donc égalés]. Ce débat entre futurs Premiers Ministres montre qu'il est mieux qu'au niveau. ». Et là, tout s'éclaire : Jean-Luc Mélenchon va proposer que Manuel Bompard soit le Premier Ministre du NFP ! C'est vrai qu'il a été bon dans ce débat, ne coupant pas la parole, ce qui lui donnait presque des airs sympathiques (ce que je ne doute pas sur le plan personnel).

Mais il faut aussi regarder derrière lui, qui était présent : que des insoumis, et pas n'importe lesquels, des Louis Boyard etc. Aucun du PS, aucun du PCF, aucun d'EELV. Bref, voici une conception de l'union NFP qui montre bien sa nature : l'hégémonie des insoumis ne serait pas que pesante, mais exclusive. Il n'y en aurait que pour eux. NFP = FI, cette équation est évidente autant qu'en 2022, NUPES = FI. Attention aux électeurs égarés à gauche, qu'ils se rappellent que même non insoumis, un candidat NFP qui gagnerait, ce serait un risque de plus pour que Jean-Luc Mélenchon ou Manuel Bompard soit à Matignon.
 

Si derrière Jordan Bardella, il n'y avait que des RN, c'était un peu évident puisque le RN prétend faire la course en tête tout seul, alors que derrière Gabriel Attal, aux côtés de participants de Renaissance, il y avait les autres composantes de la majorité représentées, en particulier le MoDem et Horizons. Cette exclusive représentation des insoumis derrière Manuel Bompard est donc très symptomatique de la manière dont Jean-Luc Mélenchon traite ses alliés-vassaux : comme de la sous-crotte inexistante.

Je ne reprendrai pas tout le débat (on peut le voir ou revoir à la fin de l'article) mais il est important de prendre quelques mesures proposées par Jordan Bardella, candidat autoproclamé au poste de chef du gouvernement. Depuis quelques semaines, il marche sur des œufs avec cette obsession : être lisse, rester propre sur lui, ne rien faire qui puisse semer le doute tant sur sa capacité à gouverner que sur le caractère positif (et consistant) de son programme.

Au-delà du fait que ce grand gaillard de 28 ans n'a aucune expérience professionnelle sinon dans les jupes de députés européens FN (collaborateur parlementaire) et des mandats (député européen et conseiller régional d'Île-de-France) qu'il honore peu de sa présence, il a bien du mal à convaincre qu'il serait capable de diriger le gouvernement de la sixième puissance mondiale. Si les Français, même électeurs du RN, travaillaient à la direction des ressources humaines du paquebot France, ils lui diraient : ok, mais d'abord, il va falloir faire tes preuves. Sauf que les Français ne se croient pas dans un vaste espace de recrutement mais dans une sorte de téléréalité où celui qui a les dents les plus blanches l'emporterait sur les autres. Toutefois, tout montre que Jordan Bardella aux-petites-fiches (doctus cum libro, asinus in prato) a de l'appréhension à aller jusqu'au bout.

Alors, venons-en aux faits et prenons quelques mesures qui sont très claires.

Par exemple, la retraite. Petite introduction : malgré les nombreuses alternances depuis 1991 (et le livre blanc des retraites à l'époque du Premier Ministre Michel Rocard qui affirmait que les retraites seraient un sujet qui pourrait faire chuter beaucoup de gouvernements dans l'avenir), aucun gouvernement n'est jamais revenu sur les réformes des retraites antérieures tout simplement parce qu'elles étaient nécessaires et leurs prédécesseurs avaient assumé politiquement leur mise en œuvre. Pour les successeurs, c'était "tout-bénef" !

Que propose Jordan Bardella ? En fait, dans la réalité, la retraite à 66 ans au lieu de la retraite à 64 ans ! Eh oui, il vient de comprendre qu'il y avait deux données au problème : l'âge de la retraite et le nombre d'annuités. Ainsi, voici son raisonnement : « Une progressivité qui va se mettre en œuvre, et qui tournera autour d'un âge pivot de 62 ans et de 42 annuités. Par conséquent, j'ai noté l'exemple que vous avez mentionné, à 24 ans, vous partirez avec 42 années de cotisation, c'est-à-dire, 66 ans ! (…) Quand vous avez commencé à travailler plus tard, il est normal que vous soyez amenés à travailler plus tard. ». À la différence de la retraite actuellement, où l'on peut quand même prendre sa retraite à 64 ans mais avec une pénalité pour le montant dans la pension, avec le RN, c'est devenu impossible. Or, le cas de commencer à travailler à 24 ans est assez ordinaire puisque c'est l'âge classique après des études supérieures. Quant aux carrières longues (commencées à 18 ans), la retraite est déjà à 60 ans dans le dispositif actuel. En clair, Jordan Bardella a inventé l'eau tiède.

La réaction de Gabriel Attal, tant face à Jordan Bardella qu'à Manuel Bompard qui veut la retraite à 60 ans, c'est de rappeler une évidence : « Notre système de retraite est par répartition, c'est-à-dire que les pensions de nos retraités sont payées par les Français qui travaillent. (…) Vous abaissez l'âge de départ à la retraite, ça veut dire qu'il y aura encore plus de retraités dont il faudra financer la pension et moins de personnes qui travaillent, et donc, ça veut dire qu'il faudra diminuer les pensions de retraite. Et ensuite, c'est les actifs eux-mêmes, ce que vous proposez, c'est une immense usine à décote, et ce que vous proposez, c'est une réforme qui coûte soit 43 milliards d'euros, même si maintenant, j'ai un doute car ce n'est pas clair ce que vous avez dit [adressé à Jordan Bardella] (…), soit une centaine de milliards d'euros pour vous (…) qui nécessairement se financera par une baisse de pension des retraités ou par une augmentation des cotisations des actifs. ». Ainsi, augmentation des cotisations assumée pour le NFP, masquée pour le RN. De plus, Gabriel Attal a pointé les contradictions dans les deux camps : le RN est en alliance avec Éric Ciotti partisan des retraites à 65 ans ! Tandis que le NFP a investi Aurélien Rousseau, ancien Ministre de la Santé qui a mis en place la dernière réforme des retraites du gouvernement, ainsi que François Hollande qui avait déjà mis progressivement en place les 43 ans d'annuités avec la réforme Touraine (et pas 40 ans comme le propose Manuel Bompard).
 

Une autre mesure, c'est l'exonération de l'impôt sur le revenu pour les contribuables de moins de 30 ans. Là encore, c'est une mesure très démagogique d'une grave injustice. Indépendamment du fait que Jordan Bardella gagne bien sa vie à moins de 30 ans avec ses indemnités de parlementaire européen et de conseiller régional (ces indemnités sont versées après impôt, donc il n'y a pas grand-chose à dire là-dessus), cela signifierait que des personnes de moins de 30 ans qui gagneraient bien leur vie, des sportifs de haut niveau (comme Kylian Mbappé), des acteurs, des chanteurs, des stars ou même de patrons de start-up (comme l'équivalent d'un créateur de Facebook) seraient exonérés d'impôts alors qu'ils gagneraient des millions ?

Le programme du RN, c'est des mauvaises réponses aux problèmes des Français. Les mauvais leviers. Ce n'est évidemment pas l'âge qui doit dire si on peut payer des impôts ou pas, mais le niveau des rémunérations, bien sûr. Comme à tout âge.

Mauvais paramètre, c'est aussi le cas, et je pense que pour le coup, c'est très grave pour la popularité de Jordan Bardella, une sortie de route, c'est son blabla contre les personnes ayant la double nationalité. Il a dit que dans les emplois dits sensibles (à définir), ceux qui ont une double nationalité seraient exclus.

Comme il ne voulait pas interdire carrément la double nationalité, la proposition qu'il a faite visait donc à évoquer toujours la double nationalité, mais de manière soft, c'est-à-dire sans beaucoup de conséquence. Mais là, c'est carrément stupide. Exemple : si une personne française est d'origine russe, c'est normal qu'elle ait également la nationalité russe. En quoi serait-elle inapte à occuper un emploi dit sensible dans la vie diplomatique voire militaire ?

C'est toute la conception du RN que de mettre des étiquettes... dès la naissance, car il s'agit bien de cela. C'est une autre manière de dire qu'on est raciste : catégoriser dès la naissance. Pourtant, telle personnalité à la double nationalité franco-russe pourrait être, au contraire, un diplomate essentiel pour imposer à la Russie nos conditions. Ce n'est pas la nationalité ou la binationalité qui fait une personne sûre ou pas sûre dans un emploi sensible. Les critères sont bien plus contraignants, il y a une enquête de moralité, on regarde même du côté des parents, des conjoints, des enfants, pour éviter tout risque de trahison volontaire ou involontaire. Réduire à la binationalité montre une bien piètre idée de la complexité du monde.

Mais cela montre aussi deux choses essentielles : la division du peuple français. Le RN ne considère pas qu'une personne qui a la binationalité dont française est une personne de nationalité française en tant que telle et dans sa plénitude des droits et devoirs. Pourtant, c'est le cas, il n'y a qu'une seule catégorie de citoyens français, pas plusieurs. Cette séparation du peuple français est très grave, philosophiquement autant que constitutionnellement. De plus, la binationalité est un sujet très sensible chez les Français, au même titre que le choix du prénom à ses enfants (erreur du candidat Éric Zemmour de vouloir régenter le choix des prénoms des citoyens français). En effet, la binationalité n'est pas seulement un fait provenant de personne immigrée (nationalité du pays de provenance et nationalité du pays de destination), mais plus encore le résultat de parents qui n'ont pas la même nationalité. Toucher à la binationalité, c'est simplement vouloir s'occuper de l'intimité des histoires familiales, et tout le monde serait touché, d'une manière ou d'une autre !
 

Ces trois mesures professées par Jordan Bardella montrent d'une part une méconnaissance de la société française, de son mode de fonctionnement, de sa complexité, mais aussi d'autre part une incompétence pour s'emparer des vrais enjeux qui nous attendent, en particulier la transition écologique et le plein emploi, et sur ces deux sujets, à l'évidence, le gouvernement actuel de Gabriel Attal prépare mieux l'avenir de la France que les deux autres contradicteurs qui n'ont aucun sens des responsabilités budgétaires.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (25 juin 2024)
http://www.rakotoarison.eu

Pour aller plus loin :
Législatives 2024 (10) : il était une fois Jordan Bardella, Gabriel Attal et Manuel Bompard.
Législatives 2024 (9) : Emmanuel Macron et son n'ayez-pas-peur !
Interview d'Emmanuel Macron à Génération Do It Yourself le 24 juin 2024 (podcast intégral).
Lettre aux Français d'Emmanuel Macron le 23 juin 2024 (texte intégral).
Législatives 2024 (8) : la bataille de Matignon.
Le programme aux élections législatives du 30 juin 2024 d'Ensemble pour la République (document à télécharger).
Législatives 2024 (7) : Ensemble pour la République.
Législatives 2024 (6) : Nicolas Sarkozy et François Fillon bougent encore !
Législatives 2024 (5) : le trouble de Lionel Jospin.
Législatives 2024 (4) : l'angoisse de Manuel Valls.
Législatives 2024 (3) : François Hollande dans l'irresponsabilité totale !
Législatives 2024 (2) : clarification ou chaos ?
Législatives 2024 (1) : vaudeville chez Les Républicains.
Sidération institutionnelle.
Élections européennes 2024 (4) : la surprise du chef !
Résultats des élections européennes du dimanche 9 juin 2024.




 


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13 réactions à cet article    


  • Montdragon Montdragon 26 juin 18:26

    On attend ta réaction pour Assange Racocorico !


    • pasglop 26 juin 21:27

      Même les notaires n’ont plus de cravate...


      • Seth 27 juin 08:31

        @pasglop

        Ah bon, ça ne se fait plus... mais alors plus du tout ? Même en cherchant bien ? smiley


      • Fergus Fergus 27 juin 16:14

        Bonjour, pasglop

        Voir une marque de respect dans le port de la cravate est ridicule. C’est juste un élément d’uniforme.
        Personnellement, je n’en ai plus porté depuis plus d’un demi-siècle, que ce soit dans les emplois que j’ai occupés ou dans ma vie privée. Pas même aux mariages et aux enterrements (y compris de mes propres parents) auxquels j’ai participé. Le respect ne se mesure évidemment pas au port de cet accessoire !



      • pasglop 27 juin 19:10

        @Fergus
        Je pense que vous n’avez pas saisi le sens de mon commentaire...


      • Fergus Fergus 28 juin 08:14

        Bonjour, pasglop

        OK, j’ai saisi. smiley


      • grangeoisi grangeoisi 27 juin 08:28

        Le RN a perdu les élections ce soir là ! Et les instituts de sondages toute crédibilité !


        • Fergus Fergus 27 juin 16:26

          Bonjour, grangeoisi

          J’aimerais que vous ayez raison.
          Hélas ! je n’y crois guère, la majorité des électeurs du RN étant dans une telle attitude de rejet qu’ils n’entendent aucune critique  même évidente — des carences et des inconséquences de Bardella et de ses porte-parole. 

          Concernant les sondages, il faudra attendre les résultats du 1er tour pour y voir plus clair, notamment en termes de projection sur les résultats du 2e tour dans la mesure où ceux-ci seront fortement impactés par le nombre des triangulaires et l’attitude des candidats arrivés en 3e position.


        • Maître Yoda Maître Yoda 27 juin 08:37

          L’auteur de l’article n’a même pas fait l’effort de rendre son titre original.


          • Fergus Fergus 27 juin 16:32

            Bonjour, Maître Yoda

            Il aurait pu titrer sur Le bon, la brute et le truand.
            Ce qui, de son point de vue macroniste, aurait évidemment donné Le bon Attal, la brute Bompard et le truand Bardella.
            A quoi les intervenants auraient répondu en distribuant différemment ls rôles en fonction de leurs préférences politiques. smiley


          • Paix à ton âme François de Siebenthal.
            Toute sa vie il aura combattu pour dénoncer les élites corrompues.
            https://t.me/journaldeschouans/86842


            • ilias 27 juin 16:26

              Respect « totémique » des consignes de la tribu Sion génocidaire de la filiation d’Esther à tentacules mondiales en pleine adhérence avec l’oligarchisme mondialiste du fric dieu : Taper et encore taper et toujours taper sur LFI de n’avoir pas fait soumission à la tribu Sion, et plus grave encore, qui veut, une fois au pouvoir, instaurer une politique économique productivement juste de véritable redistribution des revenus et des richesses en fonction des capacités contributives de chaque personne physique et personne morale. Vous représentez tout ce qui est ignoble et immorale dans le journalisme et dans l’information au public.

              Vous êtes démasqués et vous ne pourrez dorénavant vous cacher derrire les beaux mots de démocratie, de droits de l’homme, de la laicié, de la liberté, de l’humanisme, et tutti quanti.

              Le journalisme mercenaire et sa dénudation

              Dans un monde de plus en plus dominé par les médias et les technologies de l’information enveloppés par les conglomérats du mainstream politique et médiatique, eux-mêmes, dominés par le sionisme international et mondial en union avec ll’oligarchie mondiale du fric-dieu, le tout assis et alimentant les extrêmes droites nationales et internationales, l’individu se trouve souvent réduit à un rôle passif, réactif plutôt qu’actif et mieux encore proactif. Cet état de fait nous exhorte à réfléchir sur la nature du conditionnement de masse et de la manipulation, des phénomènes qui façonnent nos pensées, nos comportements et notre perception du monde. Cette analyse vise à approfondir ces thématiques en explorant les mécanismes sous-jacents et les conséquences sociétales de cette domination insidieuse.

              1.Le Conditionnement : Une Lente et Sournoise Manipulation

              Le conditionnement de masse ne se fait pas du jour au lendemain. Il s’agit d’un processus long, méthodique et délibéré. Les esprits ne sont pas façonnés par des actions isolées mais par une série d’influences répétées et systématiques. Cette préparation minutieuse vise à formater les individus de manière à ce qu’ils acceptent et même plébiscitent leur propre servitude.

              Ce processus débute dès l’enfance, avec une éducation qui valorise la conformité plutôt que la curiosité et la pensée critique. À mesure que les enfants grandissent, ils sont exposés à un flux constant de médias qui dictent ce qu’ils doivent penser, ressentir et désirer. Les messages subliminaux véhiculés par les publicités, les émissions de télévision et les films sont conçus pour inculquer des valeurs et des croyances qui servent les intérêts de ceux qui contrôlent ces médias.

              2.Les Gouvernants : Pions d’un Système Plus Large

              Contrairement à ce que l’on pourrait penser, nos gouvernants ne sont pas les véritables marionnettistes. Eux-mêmes ne sont que des pions dans un système beaucoup plus vaste et complexe. Ce système est orchestré par une élite invisible, des intérêts corporatifs et financiers qui tirent réellement les ficelles. Les politiciens et les dirigeants sont souvent contraints de se plier aux exigences de ces puissances occultes, sous peine de perdre leur position ou leur influence.

              Cette dynamique de pouvoir asymétrique crée une illusion de choix et de démocratie, alors qu’en réalité, les options offertes au public sont soigneusement contrôlées et limitées. Les décisions politiques et économiques majeures sont prises en coulisses, loin du regard du public, par des individus et des groupes qui ne rendent de comptes à personne.

              3.La Culture de Masse : Un Outil de Distraction et de Contrôle, et pire encore d’imbécilisation

              La culture de masse joue un rôle crucial dans ce mécanisme de contrôle. Elle a pour but principal de distraire, d’amuser et de maintenir les masses dans un état de passivité. Cinéma, télévision, médias et publicité forment un ensemble cohérent de moyens de conditionnement. Les productions culturelles grand public sont conçues pour être attrayantes mais intellectuellement vides, empêchant toute réflexion critique ou remise en question du statu quo.

              Les spectacles tapageurs, les programmes de téléréalité, les blockbusters hollywoodiens et les événements sportifs de grande envergure captivent l’attention du public et détournent leur énergie de toute activité productive ou réflexive. En se concentrant sur le spectaculaire et le superficiel, ces formes de divertissement empêchent les individus de développer une conscience critique et de questionner les structures de pouvoir existantes.

              4. La Destruction du Libre Arbitre


              Le libre arbitre, cette capacité de faire des choix éclairés et autonomes, est
              systématiquement érodé par le conditionnement de masse. La pression sociale, le conformisme et le matraquage médiatique conduisent à une uniformisation des pensées et des comportements. Les individus sont poussés à consommer les mêmes produits, à adopter les mêmes opinions et à rejeter ce qui sort du cadre prédéterminé.

              Le système scolaire contribue également à cette dynamique en privilégiant la mémorisation et la répétition plutôt que la réflexion critique et la créativité. Les jeunes esprits sont préparés à accepter passivement les informations qui leur sont fournies, sans les remettre en question. Cette éducation délibérément déficiente fait des adultes incapables de penser par eux-mêmes et de résister aux influences extérieures.

              5. Le Rôle des Médias : 

              Le Matraquage Informationnel presque intégralement architecturé sur un tropisme idéel [phisopholie et la phisolophie en lieu et place de la philosophie authentique], dirigé par des intellocraties et des éditocraties se travestissant en chiens de garde gambadant en bande, mettant en scène de faux artistes de pacotille crachotant des opinions politiciennes catéchisées, des journaleux activés au clin d’oeil et à la gymnastique de l’index ; tous vivant du vil mercenariat achetant et éteignant la conscience, pour ne réciter que les contes, les scénarios et les mises en scènes du mainstream idéel, idéologique, culturel, politicien et de divertissement, à en faire métastase de réception passive dans les têtes réceptrices des dindons de la farce que sont les populations.

              Les médias jouent un rôle central dans la propagation de cette culture de masse et dans la manipulation des esprits. En contrôlant l’information, ils façonnent la réalité perçue par le public. Les journaux, les chaînes de télévision, les sites internet et les réseaux sociaux diffusent un flot continu de contenu qui renforce les narratives dominantes et marginalise les voix dissidentes.

              La critique indépendante est souvent muselée ou déformée pour servir les intérêts des puissants. Les médias alternatifs, qui pourraient offrir des perspectives différentes et encourager une réflexion critique, sont souvent étiquetés comme peu fiables ou complotistes. Ainsi, le paysage médiatique est largement homogénéisé, avec peu de place pour la diversité d’opinion ou la contestation.

              6. Rompre les Ficelles

              Face à ce constat alarmant, il est essentiel de prendre conscience de notre condition de pantins et de chercher à rompre les ficelles qui nous entravent. Cela nécessite un effort collectif pour réévaluer nos sources d’information, promouvoir une éducation qui valorise la pensée critique et encourager des formes de divertissement qui élèvent plutôt qu’elles abrutissent ou imbécilisent.

              Couper les ficelles implique de se déconnecter des médias de masse, de chercher des sources d’information alternatives et de cultiver une curiosité insatiable. Cela demande aussi de promouvoir des valeurs de solidarité, de justice et de vérité dans notre vie quotidienne. Si l’individu peut encore trouver la force de se libérer, il n’est pas trop tard pour échapper à cette manipulation de masse et pour retrouver son libre arbitre et son humanité.En somme, la lutte contre le conditionnement et la manipulation de masse est une bataille pour la conscience et la liberté. C’est un appel à l’éveil et à la résistance contre les forces du mal, aujourd’hui principalement celles du sionisme international et mondial enchevêtré avec les extrêmes droites occidentales, le tout sous la houlette de l’oligarchisme élitiste du fric-dieu, qui cherche à nous réduire à l’état de pantins serviles. Le chemin vers la libération est ardu, mais il est impératif pour préserver notre dignité et notre autonomie. 

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