La piscine, nouveau terrain politique
Il n’y a pas longtemps, notre problème politique n°1 était les riches et les pauvres (possédants et travailleurs). Nous l'avons troqué contre les femmes et les hommes. C’est nettement moins confortable, la possibilité de placer des idées, des pensées, des actions y est très étroite. Un travailleur malin, organisé, chanceux pouvait passer du côté des possédants, patrons, bourgeois… Un bourgeois pouvait faire de mauvaises affaires et se retrouver sans le sou. Et puis, surtout, il y avait des discours et des pratiques de lutte, des praxis. Les ouvriers avaient une culture ouvrière, des syndicats, des partis...
Avec en tête des problèmes, les relations entre les hommes et les femmes, les modes de résolution desdits problèmes n’existent plus. Nous sommes dans l'identitaire. Avec une grosse chimie médicale et des interventions chirurgicales énormes aussi, on peut faire changer l’apparence sexuelle d’une personne, on peut lui donner l’anatomie extérieure de l’autre sexe. Quant à l’ADN, il reste ce qu’il était à la naissance. Pas terrain d’échanges et de conciliations, les transfuges se font par la médecine ; eux-mêmes sont passifs comme quelqu’un qui voyage est passif. Il y a aussi les catégorisations par la sexualité : les « LGBTQIA+ » (le + prévoit la place de nouvelles catégories) !
Les relations entre humains, dès qu’il y a des différences, sont difficiles. Toutes les différences sont inégalitaires. Etre trop gros, trop petit n’a jamais été un avantage, et n’a jamais été indifférent. Chez les animaux, c’est pareil, le serpent qui rampe ne voit pas la buse qui fonce sur lui, l'attrape et le mange. La seule chose qu’il peut faire, c’est ne pas se mettre à découvert. Parfois, il y est contraint. Dans toutes les familles d’animaux, il y a une espèce au sommet de la chaine alimentaire et que, donc, personne ne chasse. C'est injuste et c’est ainsi. Nous, les hommes, avons la politique, la religion, les sciences sociales... pour faire bouger les choses, rétablir éventuellement une égalité formelle. Tout est politique disions-nous après 68. Ainsi, sont entrées en politiques des luttes nouvelles : les femmes, les homosexuels... Les femmes voulaient « disposer de leur corps ». On en est arrivés à créer un système en termes de « elles et eux », paranoïaque, qui ne comporte pas de parties communes pour établir des règles communes... les transfuges rarissimes ne sortant pas des luttes. L’idée qu’il y avait un « statut » de la femme, que ce statut était illégitime, défavorable, et évitable, bien qu’aucune société ne l’ait jamais évité, s'est imposée petit à petit par l'insistance et la répétition.
Le corps des femmes est dans la loi depuis qu'il y a des lois sans doute : elles portent les enfants (elles ne les font pas, comme il est souvent dit, il faut une femme et un homme pour faire un enfant). Il est nécessaire qu’il y ait une organisation sociale. Ne plus réprimer l'avortement fut une loi progressiste moderne. Avec nos techniques médicales modernes, arrivent des phénomènes nouveaux (GPA, PMA...) qu'il faut réglementer.
Evidemment, nous fonctionnons sur l'idée que nous allons vers un progrès sociétal permanent, vers plus de liberté et de facilité, lié à un désir de liberté, de facilité, d'extension des possibles.
Or ce n'est pas le cas. Tout le monde ne demande pas plus de liberté, plus de pouvoir politique. Un certain islam extrême prend sa vérité dans un texte ancien et impose de couvrir les cheveux des femmes et leur corps le plus possible. Cette demande, versée dans le paradigme égalitaire d'après 68 devient une application de « notre corps nous appartient » et s'inverse en demande de liberté !
Tout cela sans débat politique, sans partis, sans programme, sans leadeurs, sans élection donc, par une présence de type publicitaire : affirmer et répéter les mêmes choses jusqu'à ce que cela ait l'air vrai, tellement vrai qu'aucun autre discours n'est affiché, et finalement aucun autre discours ne soit possible. Le foot féminin deviendrait de la sorte populaire, (une libération, une égalité gagnée !) faisant tomber la possibilité de critiquer le foot en tant que tel. Dans un tout autre domaine, mais sur le même mode du passage à l'acte, des femmes se baignent toute habillée dans les piscines municipales, au mépris de l'hygiène. La « politique » gagne les lieux de baignade, non pas comme dans les années 70 pour obtenir des lieux de naturisme mixte égalitaire (la nudité rend les gens très égaux) mais pour valoriser des femmes infériorisées sur spécifiées par rapport à leur sexe, sur-genrées.
On ne voit pas la fin de ce face à face mortifère, de la confusion pratiquée, où des groupes, se détachant de la société en son ensemble, montrent qu'ils ne cèderont pas et que c'est la totalité de la société, c'est-à-dire l'universalité, qui va plier.
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