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Accueil du site > Actualités > Politique > Jean-Paul Delevoye appelle à restaurer la politique en 2012

Jean-Paul Delevoye appelle à restaurer la politique en 2012

Noir c’est noir mais il y a peut-être encore un espoir. Au lendemain d’un scrutin électoral rendu inquiétant par les niveaux respectifs d’abstention et du Front National, le rapport du médiateur de la République, prend une dimension particulière. Face au constat d’une société française malade de son individualisme et surtout en panne de sens, Jean-Paul Delevoye invite à prendre un tournant salutaire en 2012.

En 2010, Jean-Paul Delevoye avait dressé au chevet de la France le portrait d’un pays usé psychiquement. Un constat assorti d’une mise en garde : “politiquement cela peut mal tourner. L’histoire a montré que le ressentiment et la peur nourrissent le populisme“. 

Hélas, mille fois hélas, le « docteur » Delevoye ne s’est pas trompé. En seulement une petite année, le mal a empiré. “Les gens ne croient plus au destin collectif de la France. Ils croient au bonheur individuel, à l’épanouissement individuel” a regretté ce matin sur France Inter le médiateur de la République qui évoque dans son rapport “les ressorts citoyens, usés par les comportements politiciens“.

La faute donc en grande partie à une classe politique pour qui, la fin justifie les moyens. Qui use et abuse de calculs électoraux de postures politiciennes et n’hésite pas à recourir à de propos violents, quitte à tendre un peu plus la société.

Jean-Paul Delevoye regrette une façon de faire de la politique dans laquelle “l’important c’est de gagner un électeur même si on perd un citoyen”. “Dans ces périodes-là, on a tendance à caresser les bas instincts des peuples“, “certains plaident pour la montée de cet individualisme” souligne celui qui se définit comme un gaulliste social.

Sans jamais être cité, en creux, Nicolas Sarkozy est directement visé. Conquête du pouvoir pour le pouvoir, RGPP, retraites, culture de la peur, tout y passe.

Ce n’est pas le comptable qui doit prendre le pas mais le sens de la réforme” juge l’ancien ministre en référence à une RGPP qu’il accuse de déshumaniser les services publics.

Jean-Paul Delevoye dénonce également une société dans laquelle “on construit sur le sable des émotions plus que le ciment des convictions” et dresse un terrible constat : “quand on a plus le champ des espérances, on exploite le champ des peurs et des humiliations”.

Aux yeux du médiateur c’est le pacte républicain “qui fait pourtant la force de la France” qui est menacé. Pertes de solidarité générationnelle et du sens de l’impôt, délitement de la citoyenneté constituent selon lui des signes tangibles de ce danger.

Nous devons nous poser un certain nombre de questions” avance le médiateur. Au premier rang d’entre elles, “celui de savoir si nous souhaitons rester dans un système de consommation de la république et de perte de la citoyenneté”.Si aujourd’hui 2012 n’est pas réflexion collective sur le vivre ensemble et le chacun pour soi on risque d’avoir une remise en cause de tout ce qui faisait la force collective de la France”. 

Encore faudrait-il que les formations politiques soient en capacité de proposer des projets de société en phase avec l’évolution très rapide de celle-ci. Après le temps de la décomposition doit venir celui de la recomposition. “La frontière n’est plus entre la droite et la gauche mais entre ceux qui récusent ou non la mondialisation” estime Jean-Paul Delevoye qui appelle à restaurer la politique en renouant avec une certaine éthique.


Crédit photo : Alain Elorza (Flickr)


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6 réactions à cet article    


  • Cocasse cocasse 23 mars 2011 11:29

    La frontière n’est plus entre la droite et la gauche mais entre ceux qui récusent ou non la mondialisation” estime Jean-Paul Delevoye qui appelle à restaurer la politique en renouant avec une certaine éthique

    Il a compris des choses ce monsieur.
    La France a besoin d’un destin commun et national, une projection dans un avenir optimiste, une stratégie au long terme, tout ce qui donne espoir et motivation.
    Il faut mettre un terme à cette dégradation progressive, cette vue au jour le jour, cette mentalité de gestionnaire.


    • SALOMON2345 23 mars 2011 12:33

      « La gauche et la droite...c’est pareil... » entend-on de plus en plus souvent, slogan rapide qui évite un regard plus fin sur les réelles différences existant - non pas toujours entre les divers acteurs (gauche/droite) - mais entre la démarcation concernant le partage du gâteau national !
      Trop d’esprits - à moins qu’il ne s’agisse de sophistes - feignent de confondre le drapeau (l’idée) et celui qui le porte (le politique) en renvoyant tout le monde dans les cordes vers le « tous pourris » !
      Le CNR - gauche et gaullistes, à l’exclusion des tenants de l’argent qui jamais ne vinrent à Londres défendre la France (ils l’occupaient) - fut l’idée la plus pertinente en réponse aux efforts de tous, exigée par le bien commun et le vivre ensemble...
      Dès lors qu’il s’agit de rééquilibrer les fruits de la récolte, la gauche (globalement) ne distribue pas les parts légitimes de chacun comme la droite, ce qui n’est pas nouveau et ce que les écrits bibliques stigmatisent déjà mais en d’autres termes : certains veulent partager...d’autres pas...ou si peu et seulement sous la contrainte qu’il n’ont de cesse de déplorer...la bouche pleine !


      • Micka FRENCH Micka FRENCH 24 mars 2011 06:34

        Des nouvelles pessimistes de l’Ecossaise...

        Pour être à la fois plus proche des sentiments du Citoyen de la République et plus lapidaire également, disons que nous avons une VRAIE DROITE, EPAULEE PAR UNE FAUSSE GAUCHE SOCIALISTE...

        Micka FRENCH
        http://mickafrench.unblog.fr


      • vergobret 23 mars 2011 19:03

        Oui, en creux il y a cela qui se déduit :

        ´´la famille au pouvoir désorganise l’État afin d’assoir sa propre légitimité en court-circuitant le fonctionnement ordinaire de l’administration´´,,,

        Aidé et encouragé en cela par l’U.E :

        En effet, la mondialisation qu’il évoque, c’est bien la libre circulation des services et capitaux, principe activé par Delors -Act Uniq Europ- renforcé par le T-de-Lisb, dont l’Actuel est l’auteur... Les dieux sont tombés sur la tete.

        De l’ AUE est issue la Dir Bolkeinstein de laquelle est issue l’Agpp, objet réel des inquiétudes très légitimes du Médiateur intègre.

        L’agpp est en réalité un outil que s’est fabriqué le préz afin de démanteler les autorités professionnelles et institutionnelles qui s’opposent a lui.
        C’est un pandit. Il faudra interdire aux avocats d’affaires de se meler de politique.
        La construction de l’europe équivaut a la destruction sociale. J’ajoute, plus la répression, le président de l’europe voulant interdire le droit de grève. Vive la mondialisation.

        JP Delevoy, http://www.dailymotion.com/video/xg5x5l_jean-paul-delevoye_news ´´Est-ce que le travail peut payer la retraite-non.´´
        Ah bon. Que n’avons-nous vendus pour rien ces investissement d’état très lucratifs aux privés, les autoroutes par ex.

        Sinon, je suis heureux qu’un institutionnel aborde enfin le fonds des choses, ce fanatisme dérégulateur.
        Dérégulation mon œil, il y a encore plus de règles. C de l’arnaque.
        Aux ploutocrates les subventions d’état et l’impunité instituée, a nous les règles contraignantes et la répression.

        Et non, le medef ne sera pas invité a renégocier mais sommé, mais c’est parfait que ce soit suggéré.
        Auteur, merci.


        • mouvement démocrate cluny mouvement démocrate cluny 23 mars 2011 21:00

          23 Mars 2011 Front républicain « Aux larmes citoyens ! »

          Le front républicain ne règle rien et pourtant il faut y adhérer car nous devons faire « Fi des affrontements »

          Faire résistance ou laisser faire sont les symptômes d’une perte de repères des citoyens, des électeurs, des inscrits, des politiques et des médias, ils témoignent d’une grande fébrilité qui nous met en suractivité sans que rien ne change mais aussi d’une sorte de mauvaise conscience, celle qui nous guette quand nous nous accommodons du pire espérant que notre quotidien et nos fondements n’en seront pas touchés.

          Dans ce débat, nous laissons le champ libre du côté de chez Marine alors que nous nous déchirons dans un champ médiatique où il n’y a plus grand chose à dévorer.

          Ce jeu laisse brouter et récolter des voix à celui qui ne s’en mêle pas, on discute encore du sexe des anges alors que nous avons tué Dieu !

          Nous nous battons sur le front alors qu’il nous faudrait regarder l’état du terrain et le moral des troupes.

          En 14/18, les guerres de tranchées n’ont fait gagner personnes et tuer tout le monde, un charnier qui a ouvert la brèche de 1933 et dans laquelle, à notre corps défendant, nous nous sommes tous engouffrés.

           Nous parlons de front républicain alors que les valeurs de la République gravées au fronton de nos Institutions enseignent que celui qui peut encore relever la tête.

          Ces valeurs, de Liberté – Egalité - Fraternité à force d’être trop hautes, trop loin, insérées sur des murs de pierre abritent que les oiseaux « républicains » qui en tissent leur nid.

          Ces valeurs, à force de ne figurer que sur des commandements à payer, des impôts trop peu expliqués et si peu justes, des informations administratives contraignantes, nous invitent à les regarder en espérant ne pas les voir tapisser nos boites aux lettres

          Le quotidien de notre société s’acharne sur le plus grand nombre : libéralisme, mondialisme, catastrophisme sont les mentors de notre époque, ils nous privent du temps, de l’espace et de la distance nécessaire pour participer à cette œuvre commune.

          La République nous en parlons comme allant de soi mais c’est un exercice qu’il ne suffit pas d’inscrire au cœur de nos Lois et nos Institutions pour qu’elle prenne sens. C’est dans le cœur des hommes et des femmes que la Liberté, l’Egalité doivent circuler pour nourrir et raviver le corps de notre société déroutée, désolidarisée.

          Liberté – Egalité – fraternité « un hiéroglyphe toujours en attente de son Champollion »

          C’est un cri lancé au cœur de la Révolution, un rais de lumière venant éclairer à jamais nos institutions mais, comme un train peut en cacher un autre, c’était tout un programme, une victoire sur l’obscurité comme une pierre dressée.

          Messieurs les hommes au pouvoir où ceux qui concourent pour le gagner, on a beau être « garde barrière »,  vertu de ceux qui fixent le sens et s’érigent en commandeur , la République est un TGV qui passe, à vive allure, sans que l’on discerne vraiment les passagers.

          Dans ce Train à Grande Vitesse, il y a tout un monde qui se croise et s’entrecroise, formant,

          . Une trame idéologique qui permit, à son heure, de déstabiliser le trône et l’autel,

          . Un socle qui favorisa la création de sociétés démocratiques

          . Et une incitation à sortir du théâtre social.

          Autrement dit, pour nos parlementaires, sortir du théâtre social, c’est laisser leurs effets de manche, leurs couteaux et scalpels, leurs manuels bien répertoriés, leurs pharmacopées en tout genre, leurs cris et leurs chuchotements une fois le mercredi passé, et ne pas croire que l’invocation répétée, avec force, cris et convictions,  donne forme à leurs désirs et leurs aspirations.

          Invocations, incantations n’ont jamais rien changé, analyser les entrailles du mouton permettait aux romains de connaître le sort de la bataille, les formules magiques, les sondages, les rapports et les analyses ne changeront rien au sort de la bataille.

          En effet, Le dire n’est pas le faire, messieurs il nous faut monter le chemin, il vous faut remédier aux désordres des pensées par des faits, des programmes et des mises en action afin que nous ne franchissions pas le Rubicon

          C’est comme pour une phrase, elle s’enclenche par le verbe, et le verbe d’action, reste à trouver pour que chacun traverse cette « muraille de signes » et fasse sien au quotidien les valeurs de la république.

          Liberté – Egalité - Fraternité « 3 femmes parties à l’assaut de la fatalité et de la destinée. »

          Liberté – Egalité - Fraternité, voici 3 mots que le monde a juxtaposés, les deux premiers se sont opposés et pour s’inscrire dans la réalité ont fait couler le sang de ceux qu’ils devaient sauver.

          Le troisième, c’est une autre histoire, pas de meneur pour l’imposer, seuls de l’encre et du papier…

          Philosopher sur la fraternité, c’est ce que nous avons fait dans nos sociétés démocratiques , sans jamais l’inscrire vraiment dans la réalité, nous l’avons « totémisée » et aujourd’hui il est bien difficile de la cerner.

          En effet, le tronc de l’arbre, est aujourd’hui si large de nos cercles concentriques et la sève si peu visible que c’est pour faire simple que l’on parle plus de solidarité que de Fraternité !

           Il ne faut pas trop en demander ! Mais la solidarité n’est pas la fraternité … Comme la charité n’est pas la compassion, l’une débouche sur les affinités et l’autre se déploie à l’humanité.

           

          Ces 3 mots n’ont apparemment aucune relation de cause à effet, ils ont pris forme à force de répétition mais aujourd’hui font-ils vraiment corps dans notre société ?

          C’est à deux, comme de sœurs de lait, que Liberté et Egalité, sont parties, sous la révolution de 1789, à l’assaut de la fatalité et de la destinée.

          Fatalité et destinée, des maîtres mots trop souvent mis en « onguent » sur les plaies de ceux, qui dans les sociétés, n’étaient pas bien nés, en sommes nous bien éloignés.

          Puis en 1848, la Fraternité, portée par ce deuxième élan révolutionnaire, est venue renforcer ces 2 colonnes, érigées, au fronton de nos sociétés, sans pour autant, dans les faits, les équilibrer.

          Depuis, ces valeurs se sont hissées sur les drapeaux…

          Imprimées sur les en-têtes, elles nous rappellent à nos devoirs en nous éclairant sur nos droits, nous les rencontrons souvent à la croisée de nos vies, sur les frontons, sur les parvis,

          Elles jalonnent les bons moments et ceux plus difficiles, mais jamais elles ne sont invoquées, seul nous les nommons lorsqu’il faut faire front, la Marseillaise se donne à chanter mais sur les stades elle est difficilement articulée !

          Aujourd’hui, elles s’érigent en front sans faire front !

          La République, aujourd’hui et par voie de conséquence, le mot « républicain » dans son acceptation modérato, qualifie toutes personnes, institution, formations politiques, respectant les règles de la République et le jeu des élections qui en est l’expression.

          Au sens fort, il désigne un parti, une vie politique, des institutions mettant la barre haute mais nécessaire, de respecter en esprit, en principe, en mot et en action les règles instituées par la République.

          L’air ne suffit pas il faut la musique et l’orchestration.

          Respecter la première acceptation, la plus faible lorsque l’on cherche la sacralisation par les urnes est donc chose aisée mais le deuxième sens est plus difficile à coller sur des termes de campagne qui portent le sens de xénophobie, d’antisémitisme, de racisme et d’anti TOUT.

          Le Front républicain pour ériger une barrière, oui, mais nous devons, dés à présent, travailler à ce que la Liberté – l’Egalité – Fraternité redevienne le socle de notre vie en société.

          Il n’est pas besoin de revenir en arrière et sortir les vieilles recettes, c’est un monde nouveau qui est en train de naître, un monde sans église et sans intercesseurs référencés, c’est un monde où l’homme se relie sur la toile pour créer des fraternités sur tout et rien mais il aspire à se relier, c’est un monde où les jeunes oublient de manger pour dialoguer, comme autrefois nous le faisions, sur le zinc du café, c’est un temps où beaucoup travaille à se changer, cherche à sortir des temps difficiles pour aller dans la durée, engendre des formes nouvelles de vie en société.

          C’est dans l’espace que génèrent nos lois, l’espace dont vous avez la responsabilité que nous vous demandons de vous consacrer entièrement, équitablement pour que la grégarité refuge de toutes les peurs ne nous désolidarisent pas au point de perdre notre humanité .

          Réinitialiser et promouvoir les valeurs au cœur de nos cités, au cœur des Hommes de bonne volonté, votre responsabilité pour que demain nous enclenchions cette société à laquelle nos anciens républicains rêvaient sans toujours vouloir l’avouer.

          Sinon aux larmes citoyens

           

          Nathalie SIMON

          Le 23 mars 2012


          • gege061 gege061 23 mars 2011 22:03

            Un peu de douceur dans un monde de brutes

            CHICHE

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Auteur de l'article

Henry Moreigne

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