Grands partis politiques : des gènes mortels pour nous, et surtout nos enfants !
Les finances publiques souffrent, et on aimerait pouvoir compter sur nos élus nationaux pour nous sauver du naufrage. Hélas il n'en est rien. Les chiffres le démontrent par l'exemple des députés maires : ces élus prestigieux ne sont pas meilleurs gestionnaires que le maire moyen. Et même pire, les députés maires des "grands partis" prétendant à l'Elysée sont bien moins bons gestionnaires que les élus des "petites formations". Sauf tsunami, avec eux, nous allons inexorablement dans le mur.
Election après élection, les partis traditionnels, PS et UMP/ Républicains avec quelques alliés, étaient habitués à se partager le pouvoir. Face à eux les forces alternatives étaient toujours marginalisées, à l’exception du Front National,.
Vu au départ comme par les partis de gauche comme un caillou dans la chaussure pour la droite traditionnelle, ce parti a régulièrement gagné du terrain dans les urnes, au point de rassembler un quart des voix hier, au premier tour des élections départementales de 2015.
Pourtant, conséquence de modes de scrutin (confiscatoires sous couvert d’efficacité), le Front National n’a presque jamais exercé le pouvoir.
Mais, sans doute inexorablement, le pouvoir, local ou parlementaire, va devoir basculer vers de nouvelles forces, et le Front National semble évidemment le mieux placé pour profiter de ce basculement.
Basculement inévitable… Pourquoi ? Parce que les partis traditionnels portent, dans leur ADN, une incapacité absolue à produire ce qui assure, à long terme, le droit de gouverner : une vraie réponse aux problèmes concrets des électeurs.
Cette incapacité chronique se reflète de manière éclatante par l’examen des performances de gestion et de santé financière des territoires. Il est à ce titre pertinent d’utiliser les analyses citoyennes de Vigie Citoyenne, un outil développé par Nous Citoyens, un récent parti citoyen, qui évalue la situation financière de chaque commune Française sur deux axes :
- une note de dépenses (de 0 à 20), qui traduit le niveau des dépenses de fonctionnement d’une commune par rapport aux communes de même taille
- une note de santé financière (de 0 à 20 elle aussi), qui traduit, selon les mêmes critères de comparaison aux communes de même taille, la capacité à maîtriser l’endettement, les coûts fixes, et le niveau de pression fiscale.
L’analyse évoquée ici est celle de la performance de gestion 2013 (dernière année dont les chiffes sont disponibles aujourd’hui) des 217 députés-maires. Elle met en évidence deux constats majeurs :
- Des députés maires pas meilleurs ni pires gestionnaires que les maires dans leur ensemble. Comme le montre la planche 1 ci-dessous, les députés maires ont une grande dispersion de performance de gestion (la note de gestion globale est la moyenne des notes de dépenses et de santé financière). Certains, comme M Fromatin, (UDI, Neuilly/ Seine), M. Pueyo (PS, Alençon), M Herbillon (IMP, Maisons Alfort) ou M Bompard (NI, Orange) obtiennent 20/20 (excellent contrôle de la dépense, excellente santé financière). D’autres sont sanctionnées par un double zéro, comme M Balkany (UMP, Levallois-Perret), ou M Durand (PS, Vallerauque). Au total, la moyenne des 217 députés-maires est de 9,6/20, soit un eu moins que la moyenne. Cela traduit une réalité inquiétante : parmi les maires ceux qui deviennent députés ne sont pas choisis pour leurs qualités de gestion. Comme le montrent les récentes difficultés Françaises avec les gardiens Européens des finances publiques, le temps est, de plus en plus, à une gestion serrée des budgets et dépenses. La capacité à faire mieux avec moins d’argent dans les politiques concrètes est également un enjeu crucial pour continuer de répondre aux attentes concrètes des citoyens, en matière de création d’emploi, d’accompagnement social dans la détresse, d’éducation pour nos enfants, tout en cessant vraiment les hausses d’impôts. De fortes attentes concrètes des citoyens dans un monde où ils souffrent, des marges budgétaires réduites, et des gestionnaires moyens aux manettes nationales, c’est un premier constat inquiétant pour nous, citoyens,. C’est aussi un tremplin potentiel pour de nouveaux venus candidats à la conduite des affaires
- Des députés maire de l’UMP/ Républicains et du PS bien moins bons gestionnaires que ceux des autres partis. C’est un point capital. Comme le montre la planche 2 ci-dessous, les 89 députés maires PS, et 90 députés-maires UMP apparaissent collectivement bien moins bons gestionnaires que les 38 députés-maires des autres partis (7 UDI, 6 Nouveau Centre, 6 PC. …). Les uns comme les autres apparaissent relativement dépensiers, avec des notes de dépense moyennes inférieures à 10 mais, surtout, la santé financière des communes gérées par les députés maire PS ou UMP/ Républicains est bien moins bonne (respectivement 9 et 9,5 sur 20) que celle des autres députés maires (12,3 sur 20). Les élus n’appartenant pas à ces grands partis sont, bien mieux que les autres, capables de préserver les équilibres qui assurent la stabilité à long terme des collectivités. Très clairement, pour préserver le futur, mieux vaut ne pas donner les clés de la gestion locale à ces deux grands partis traditionnels de pouvoir.
Des grands partis, propriétaires du pouvoir depuis toujours, incapables de désigner des députés gestionnaires solides, alors même que nous sommes en grande fragilité budgétaire… C’est évidemment très inquiétant, Mais, est-ce étonnant ? Est-ce remédiable ?
Eh bien non, ce n’est ni étonnant, ni remédiable. De tout temps, l’argument principal des partis pour convaincre les électeurs est la popularité historique des candidats. Une personnalité connue a moins besoin de convaincre par des arguments concrets et détaillés ; les simples affirmations de bilan ou d’expérience ou les réseaux en place aident à imposer l’image du candidat.
Alors la capacité à gérer, une notion confuse pour le citoyen (que l’on évite bien sûr d’éclairer vraiment sur ces questions), n’est évidemment pas un critère majeur déterminant l’électeur.
Toutefois, si cette capacité est importante pour le pays, on pourrait donc attendre que cette capacité soit un élément clé, pour les partis, du choix des candidats qu’ils présentent aux citoyens. Or, les analyses ci-dessus le montrent, ce n’est pas le cas. En fait, dans les grands appareils, ce sont les enjeux personnels des décideurs qui priment. Chaque acteur influent soupèse l’intérêt à soutenir tel ou tel candidat, en estimant sa chance d’être élu, compte tenu de sa popularité, et les bénéfices personnels qu’il pourra tirer du succès éventuel de ce candidat. On est là au cœur du réacteur, et on comprend pourquoi il n’y a aucune chance que la capacité à gérer en situation difficile devienne jamais un élément de choix de ceux qui nous seront proposés par les partis traditionnels.
Ce nombrilisme sur les approches de calculs politiques et personnels se retrouvent d’ailleurs, échange après échange, dans les débats politiciens et creux que les journalistes politiques nous affligent. On parle alliance future, stratégies personnelles, petites phrases, et jamais de fond.
Ainsi, inexorablement, notre pays s’enfonce. Ainsi, inexorablement, le système des forces traditionnelles s’avance vers l’explosion, pour autant qu’une force alternative arrive à dégager une crédibilité auprès de ceux, de plus en plus nombreux, qui souffrent du vide d’idées et de courage des acteurs historiques du système.
Pas sûr que le Front National ait de bonnes solutions… Mais il est sûr, par contre, que la survie du pays de nos enfants passe par une explosion des équilibres historiques mortifères. Citoyens… C’est notre heure. Saisissons notre chance.
F. Lainée
Fondateur du mouvement des Politic Angels
- Notes de gestion financière des députés maires
- Des députés maires pas meilleurs gestionnaires que la moyenne des maires, avec des notes allant de 0 à 20, et une moyenne de 9,5
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