Regardez cette courte vidéo, elle montre que ce que les salariés du groupe PPR. Ils ne sont pas contents, et ont donc décidé d’offrir un shampoing aux œufs aux gros actionnaires de PPR. C’est à dire ceux qui décident avec la complicité des petits. Et oui, si les petits restent silencieux ou racontent des conneries, qu’ils ne s’étonnent pas.

Moi ce genre d’image me satisfait : Salariés, faites usages du bruit médiatique, soyez inventifs et trouvez de nouvelles formes de manifestations et d’actions.

Les salariés ont donc crié leur colère : « voyous, voyous » et « Pinault, sale escroc, la crise elle a bon dos » en direction de Pinault le PDG du groupe. On apprend aussi que l’état protège les assemblées d’actionnaires avec mobilisation de forces de l’ordre. L’accès à la rue du Faubourg Saint-Honoré, où étaient regroupés les salariés, était interdit sur une centaine de mètres. Ah oui, et quand il s’agit de licencier pour protéger les dividendes où sont les forces de l’ordre ?

Par ce que chez PPR, voilà la liste des 1800 suppressions de postes

  • la Redoute : 672 emplois.
  • la Fnac : 400 emplois.
  • Conforama : 800 emplois.

après avoir évité les œufs et être protégé par la police, les actionnaires ont voté le versement de dividendes pour 418 millions d’euros pour l’année 2008. Et l’AFP nous donne un exemple du drame que vivent les actionnaires : un certain Lionel Biebuyck, a qualifié « d’agression » les jets d’œufs. On a échappé à terrorisme,viol, prise d’otage, spoliation ...

 « C’est peut-être moi qui ai le plus perdu entre l’effondrement des cours de bourse et les dividendes qui fondent ».

Pauvre homme, il est déjà dans google. Ca va lui faire de la publicité. Posons nous une questions, sont-ils suffisement cons pour placer 100% de leur patrimoine dans une seule action ici PPR. Bien sûr que non, ça n’arrive qu’aux gogos. Par contre le salarié, lui dépend à 100% de son salaire pour vivre et payer les charges fixes qui sont en augmentation.

D’un point de vue plus général, on apprend même dans le monde ( PPA) que Sur l’utilisation des profits, le rapport note un quasi doublement en dix ans de la part des dividendes nets dans la valeur ajoutée (16 % en 2007 contre 7 % en 1993). Cette évolution est allée de pair ces dernières années avec une baisse de l’autofinancement des investissements.

En 10 ans les dividendes ont donc vu leur part doubler dans le partage de la valeur ajoutée. Ce n’est pas le cas des salaires, dans le cas contraire on l’aurait remarqué. Et pire encore, ce doublement implique une baisse des investissement. En langage simple et que vous pouvez répéter à vos amis et autres cerveaux lessivés par le sarkozysme : les actionnaires ont doublé leur tas de fric, et oublient d’investir et ensuite viennent se plaindre, de qui se moque-t-on ? Et d’où vient l’explosion de la pauvreté et de la précarité dans le même temps ?

On rigolera aussi de cette citation de Parisot : "Seul l’actionnaire peut décider du montant des dividendes. C’est son droit qui est attaché au droit de propriété" . Oui Madame bien sûr, mais dans les limites de l’état de droit et du pacte républicain fondé entre autres sur la déclaration des droits de l’homme ! Et particulièrement sur la limitation du droit de propriété. Et croyez moi il va falloir modifier un peu les règles dans ce domaine si vous ne voulez pas finir dans un camp de travail ! Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Minc.

Et ces andouilles doivent comprendre une chose, nous ne sommes plus au 19e siècle. Les travailleurs sont désormais multi-compétents et s’adaptent bien plus vite qu’un actionnaire avec sa poche à urine. Si ça continue vous aurez une révolte molle des salariés, une grève du zèle permanente pourrait réduire rapidement la valeur des actions des entreprises... Simple question de rapport de force, et d’intelligence collective. Et là aussi les choses évoluent plus vite qu’on ne le pense.

Mais l’UMP veille et se prépare à réformer au sens néo-conservateur du terme. On attend bien sûr les fellations verbales pro-réforme des pseudos modernes. Jugez en par vous même avec cet extrait du journal du soir, toujours aussi proche du sarkozysme passif non lubrifié :

Pour ne pas se faire déposséder de ce sujet, les syndicats devront convaincre le Medef d’ouvrir des négociations. Car la majorité, elle, est bien décidée à avancer : MM. Lefebvre et Besson vont soumettre des propositions à un comité des Sages dont font partie Edouard Balladur et Jacques Godfrain. Un débat sera organisé à l’intérieur de l’UMP qui se dit attachée aux valeurs du gaullisme social. L’idée de mutualiser une partie des sommes liées aux résultats collectifs de l’entreprise (participation, intéressement, stock-options...) et de la consacrer à la protection des salariés et des entreprises en temps de crise fait son chemin à à droite.

On ne vous expliquera pas ici pas la belle entourloupe, l’opération de passe-passe... le jeu de bonneteau qui est une avance. On va donc mutualiser (nouveau mot détourné de son sens) le paquet de fric que les entreprises versent aux salariés sous la forme de participation et d’intéressement et donc en prélever une partie. C’est une nouvelle forme de taxation de la rémunération du travail au profit des actionnaires, car ceci vous est versé dans le cadre de votre contrat de travail et parfois en fonction de vos efforts, rendement etc... Et ce au profit des entreprises en temps de crise.

Selon cette mutualisation à la sauce UMP, les salariés vont donc aider les entreprises dont les actionnaires ont vu doubler la part de leurs dividendes en 10 ans. Et bien sûr on ne demande aucun effort aux actionnaires. Pourtant selon Parisot , ils sont en droit & obligation de le faire vu qu’ils sont propriétaires. C’est comme si désormais les locataires devaient payer le changement de toiture du propriétaire par ce que celui-ci ne veut pas et préfère jouir du loyer sans assumer la part de son contrat et partir à Bora-Bora. On oubliera aussi de rappeler que les banques sont censées aider les entreprises, on l’a déjà oublié ? Et la notion de prise de risque de l’actionnaire ? Voilà qui confirme les conneries qu’est cette notion déjà démontée ici même.

Drôle de concept que cette mutualisation là , c’est le sens UMP : tout pour la rente, tout pour ceux qui ne veulent pas travailler mais vivre de la sueur et de la cervelle des autres. En gros du vampirisme moderne, sans les avantages du vampire[1].

J’espère en tout cas que le PS fera suffisamment de bruit médiatique contre de tels projets.

[1] le vampire est supposé pouvoir charmer ses victimes et disposer d’une énergie sexuelle impressionnante.