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Shanghai, premières

2010 sera l’année de Shanghai. Pour y arriver, cette ville a brûlé les étapes du modernisme sans se retourner vers son passé, sans même lui avoir laissé une chance de donner un arrière goût. La préparation de l’Exposition Universelle de 2010 a, comme il se doit, mis les petits plats dans les grands. Mais, une histoire moins glorieuse colle toujours au talons.

Jusqu’au 15ème siècle, la Chine a était en avance sur l’occident. A partir du 16ème, siècle, l’Europe entame sa révolution scientifique et, plus tard, elle sera industrielle. Démocratie et Droits de l’homme y gagnaient du chemin. Dans le même temps, la Chine s’essouffle. Elle ne maîtrise plus qu’elle même avec l’éthique comme seul porte drapeau. Le fossé ne fera plus ensuite que se creuser entre Occident et Orient.

A la fin du 19ème siècle, les Britanniques, par l’intermédiaire de l’East India Company, fiers de leur réussite insolente, migrèrent leur important commerce de l’opium vers la Chine et exercèrent une pression économique et militaire sur le vieil empire chinois. Des hommes d’affaires sans scrupules, convaincus de leur supériorité sur la société chinoise qu’ils ne comprenaient pas, présentèrent, par leur témoignages, la Chine comme un pays arriéré.

Pour le Roi Léopold II de Belgique, si le Congo et l’Afrique, l’avaient attiré, l’Orient et la Chine, en particulier, gardaient, une certaine fascination qu’il fit ressortir par création du Musée d’Extrême-Orient à Bruxelles. Le Pavillon et le kiosque, dans un souci d’authenticité, ont même été exécutés à Shanghai(photos)

Ce n’est qu’en 1950, que Joseph Needham allait faire comprendre l’erreur d’appréciation et faisait rouvrir le dossier "Chine" et, avec lui,, le dialogue entre les pays.

Mégalopole de plus de 20 millions d’habitants, Shangai a, peut-être, plus que Pékin, une histoire chargée d’erreurs de jugements et d’amertumes qui a pu seulement forcer le pardon avec le temps.

Être près de l’embouchure du Yang-Tsé-Kiang, le plus long fleuve d’Asie, la privilègiait pour devenir une ville commerciale, dans un pays qui manque souvent d’eau. La Chine, comme nous allons le voir, a converti les allures de Far West en Far East bien avant ces deux dernières décennies.

Les étrangers, en provenance d’Angleterre, de France et des États-Unis, principalement, ont cru bon d’y faire fructifier leurs profits et cela à bon compte.

Déjà au 19ème siècle, ces riches industriels ont suivi leurs intuitions pour cette ville dont ils voulaient faire le centre financier de l’Asie-Pacifique comme une concurrente à Manhatan. Des bâtiments, de plus en plus haut et de plus en plus prestigieux, vont tenter d’embellir la ville. Les navires arrivaient, de l’occident, vides et repartaient pleins de richesses en échange d’un peu d’or vite distribué dans certaines mains.

Dans les années folles de gloire de l’occident, les fortunes se construisaient. Au début du 20ème siècle, l’argent coulait à flot. Les soirées étaient mémorables comme elles ont dû l’être, plus tard, à la Havanne d’avant Castro ou à Chicago avec la prohibition de l’alcool. Les coolies chinois, eux, ne voyaient que les miettes de cette prospérité.

Quand la bouloir boue pour les uns et pas pour les autres, il y a toujours des "récalcitrants", des troubles fête qui sortent de l’ombre.

Shanghai premières_05.jpgDou Yuesheng fut de ceux-là. Un Don Quichotte, mais bien plus intelligent que sont émule, voulait attaquer des moulins à vent et conquérir la richesse à son propre usage quitte à s’allier avec le diable.

Né d’une famille très pauvre, orphelin à 5 ans, il fut élevé par son oncle. Mais il prit très vite le mord au dent. A 14 ans, il quitte la maison familière et son petit village, Gao Qiao, après avoir juré qu’il n’y reviendrait pas avant d’avoir fait fortune.

Les petits métiers, pour lui, allaient se succéder à un rythme d’enfer.

Sur la rive du Huang Pu, il apprenait, avec intérêt, toutes les vicissitudes d’un port avec l’opium, le jeu, les bordels comme distractions préférées de ses contemporains.

Trainer avec les voyous lui donnait de plus en plus d’idées. Dou était bien plus malin, que ses collègues ou coéquipiers de la misère. S’il volait au magasin et se faisait tabassé avant de se retrouver viré, il en retirait toujours une expérience et une renommée d’intelligence de plus.

Opportuniste, les salles de jeu, les femmes l’attiraient avec l’envie qu’elles travaillent, un jour, pour lui.

Les bandes existaient et se faisaient concurrence. Il s’engagea dans l’une d’elles, la « Bande verte ». Rien à voir avec l’écologie d’aujourd’hui. Son chef le remarqua très vite et lui donna des responsabilités dans les contacts orageux avec la police français. Il avait suffisamment des dons innés de persuasion. et de compromis à l’avantage de toutes les parties d’une table des négociations. En 5 ans, il monta les échelons et évinça un à un, ses chefs précédents, trop tournés vers l’argent sans la malice suffisante pour le faire fructifier. Véritable parrain avant la lettre, il avait compris que pour être respecté, il fallait donner un peu pour en recevoir beaucoup ensuite. Choisir ses lieutenants devenait un sport d’équilibriste et il y excellait. Des accords avec la police furent « signés » dans les mémoires, mais rarement sur papier. Un pacte avec la police française se destinait à éliminer l’ennemi commun, la pègre, la mafia et les bandes. Mais, pas la principale, la "Bande verte", évidemment. Les pouvoirs de la ville étaient désormais dans les mains des deux dirigeants : l’officiel et l’officieux avec des bénéfices partagés.

En 1927, Tchang Kaï-Chek le poussa à créer la Société pour le Progrès Commun.

Devenu l’interface entre les deux mondes, l’occidental et l’oriental, en « bon capitaliste », il augmentait son assise dans la vie publique contre les "mauvais socialistes".

La triade de Dou fut, donc, appelée pour briser les grèves organisées par les nouveaux mouvement turbulents avec pour origine les voisins soviétiques. La ville prit, dès lors, le qualificatif de « spéciale » dans la République chinoise.

A Shanghai, la chute de Wall Street de 1929 fut amortie avec une réponse aux faillites dans une suite d’échanges entre dollars américains et mexicains.

Mais, les frasques de Shanghai attiraient les regards envieux des pays voisins.

Le 28 janvier 1932, premiers coups de butoir de la marine japonaise qui bombarde Shanghai pour, officiellement, répondre aux étudiants de la ville et à leurs protestations.

Entourloupe habile de Dou, en réponse. Les syndicats communistes furent dépassés par leur gauche et se retrouvèrent dirigés par Dou.

Homme d’affaire philanthrope, il continuait, à plus grande échelle, à se faire aimer par ceux qui voyaient en lui, une figure de proue dans la sécurité du pays. Prince incontournable, les postes les plus prestigieux se succédèrent pour lui.

La richesse de Dou et son pouvoir associé arrivèrent à leur paroxysme entre 1927 et 1937. La source de beaucoup de revenus, l’opium n’avait plus bonne presse là-bas ou ailleurs. On en découvrait progressivement les ravages sur la santé. Il fallait limiter la consommation de drogue au plus vite. Dou est nommé comme "exterminateur" de l’opium. Il s’attribua du même coup, en exclusivité, cette fonction et les bénéfices de cet opium.

Le gouvernement de Tchang compta même, sur lui, pour son effort de militarisation.

La résidence "Donghu Lu" lui donna une assise dans la concession française. Elle deviendra, plus tard, un hôtel prestigieux toujours dans les mémoires des guides à l’effigie de Dou.

Quand novembre 1937 arriva et que l’invasion japonaise fit des ravages dans la ville, il fuit à Hong-Kong. Il rejoignit ensuite, son ami, Tchang avec son gouvernement nationaliste. Cette invasion allait couper net l’élan du progrès et la ville s’endormit pendant 40 ans.

Les bordels changèrent seulement de clients et les occidentaux s’arrangèrent avec les nouveaux occupants japonnais.

Shanghai devint le 5ème port mondial. Les rétrocessions commencèrent, ensuite, l’une après l’autre. D’abord par le Royaume Unis et enfin par le Japon.

Le nombre de banques de Shanghai doubla et monta à 300 en moins de 10 ans. Elles liquidèrent et gérèrent les rétrocessions à la République de Chine.

En 1945, après la défaite du Japon, Dou pensa retourner à Shanghai. Tchang ne voyait plus d’intérêts dans son soutien. Dès 1946, il tremblait sur ses bases dans une guerre civile. En 1949, l’infidélité de Tchang à son égard, Dou se réfugia à Hong-Kong pour y finir ses jours.

A Taiwan, il repose, désormais, près de Tapei, avec une épitaphe de son ancien ami, Tchang.

Mao Zedong avait reçu un nouveau soutien, celui des soviétiques dans un pacte "kominterm ou Troisième Internationale". Celle-ci était théoriquement sans rapport avec l’État soviétique, bien qu’elle fut, très vite, mise au service des intérêts de Staline.

Le gagnant, Mao, eut la mémoire mauvaise et Shanghai sombra dans une période de glaciation. Mao l’ignora.

Le communisme lança le même processus que l’on appellerait aujourd’hui "rationalisation", mais qui passerait du productivisme privé au collectivisme d’Etat en se basant sur la force humaine plutôt que machinale. Le même cycle reprenait de plus belle mais avec d’autres têtes et une autre couleur, une révolution qu’on appellera "culturelle" avec l’aide d’un petit livre rouge comme Bible.20091001Chine communiste 60.jpg

La culture populaire n’oublia pas Dou. Elle le sublime, encore, comme un héros de la révolution contre l’occident. Il est devenu une sorte de symbole de la résistance à Shanghai. Le « Capone de Chicago » aurait eu beaucoup à apprendre de lui pour régler sa propre prohibition.

La gloire de la modernité n’a pas de prix. Pour elle, les compteurs furent remis à zéro.

La renaissance de la « Perle d’Orient » eut lieu dès 1990. La corruption n’a pas disparu, mais sa découverte officielle, est désormais punie et utilisée à la gloire du régime. Le maire est destitué quatre ans après la désignation de Shanghai pour organiser l’Exposition universelle.

Désormais, Shanghai est devenue une ville futuriste que les qualificatifs se perdent à décrire avec de tels arriérés historiques. La mémoire a de ses trous que la raison ressentira toujours avec des tendances d’anarchistes.

Les bicyclettes n’existent plus que dans des quartiers bien loin des artères de la décision. Les voitures neuves ont pris le relais. Les habitations caractéristiques du patrimoine historique ont disparu.Shanghai premières_02.jpg Les quartiers de basses maisons avec ses hutongs, (Dun Hui Fang) ont été rasés pour laisser place au modernisme triomphant, à la merci des sociétés de démolitions qui jouent à cache cache avec les habitants.

Certains gratte-ciel de l’époque se partagent les bâtiments, tout en hauteurs, d’aujourd’hui. Le "Shanghai World Financial Center", avec 101 étages, fait rêver à sa tête de décapsuleur. Il ne sera pas le plus haut édifice du monde, pendant longtemps. On ne rêve désormais que de plus d’hauteurs comme partout, avec un ratio de 5000 tours et 120 gratte-ciels de plus chaque année.

Une vieille ville, le Shangaide, un Chinatown interne comme on voit ailleurs, existe encore à Shanghai mais ne passionne pas vraiment les touristes. En oubliant le côté pittoresque du patrimoine, Shanghai a réalisé le contraire du but : les attirer. A trop vouloir ressembler à des modèles occidentaux, on en arrive à perdre son âme alors qu’elle aurait pu devenir l’antidote à l’Occident.

Shanghai premières_03.jpgLe flic de Shanghai se retrouve au cinéma avec une étiquette de bon vivant et de pirouettes loin de toutes corruptions. Pour dénoyauté celle-ci, il devient même cowboy.

Visiter Shanghaï, on en parle encore pour un weekend, voire pour 36 heures. Pas plus.

Une population de près de 3000 habitants par km2. Un revenu moyen plus élevé que dans les campagne d’environ 400 euros par mois. 0,05 % du PIB du pays. De l’électronique et des gadgets, au meilleur prix, comme attrape-mouches.

Nous voilà, cette fois, à la veille d’une autre Shanghai. Celle de 2010 et de son Exposition Universelle. Pendant les JO, Pékin était la vitrine de la Chine pour le monde et est restée opaque. Aux dernières nouvelles du site de La Chine, à Shanghai, on s’y prépare tout azimut.

Que n’a-t-on pas écrit sur la Chine à l’occasion des JO de Pékin ? A distance, j’ai tenté de les résumer à l’époque (1), (2), (3). Clichés, caricatures étaient peut-être dans l’exercice.

Puisons quelques articles caractéristiques dans le site qu’un rédacteur français et parti là-bas, m’avait recommandé pour approcher au mieux de la situation et qui s’était chargé d’éclairer notre lanterne sur la Chine.20090503Tintin Musée.jpg

On chasse le chinglish. « Les traductions en chinglish ternissent l’image des entreprises », estime Zhang Ripei.

L’hotellerie de luxe se presse dans le même temps, mais, elle voit rouge aussi.

Tandis qu’à 1100 euros le mètre carré, la propriété reste un rêve inaccessible.

Une première Gay Pride mais sans défilé.

Le site Taobao fait rêver les apprentis e-commerçants, tandis que la dénonciation des sites pornos rapportent 1000 euros.

Côté insolite de la jeune mariée bat le record de la plus longue traine.

5200 toilettes publiques sont rénovées.

François Fillon est en visite en Chine du 20 au 22 décembre, pour éteindre ou rallumer la flamme des échanges entre la France et la Chine. La flamme olympique avait eu un passage chaotique au printemps 2008.

Sun Tzu avait écrit "L’art de le la Guerre". Il a été revu par Alastair Iain Jonhston.

Sa stratégie de la guerre a fait son chemin dans les écoles militaires. Le résumé de sa doctrine serait "le meilleur moyen de faire face à une menace pour la sécurité d’un pays est de l’éliminer par le recours de la force pour annihiler au besoin l’adversaire". C’était peut-être une idéologie pour l’époque impériale dans une continuité idéologique. Avec la mondialisation, nous n’en sommes plus là. Détruire l’adversaire serait se détruire soi-même à plus ou moins longue échéance.

Shanghai serait-elle devenue la véritable « windows 2010 ». C’est vrai, Windows, même s’il reste propriétaire, est interactif. Ce logiciel a un clavier, un écran et une souris comme outils de transferts d’informations. Le joystick, lui, reste optionnel.Shanghai premières_04.jpg

Les bases d’un développement peuvent, à nouveau, très bien être moins avouables, qu’aucune vitrine ne reprendrait à son actif.

Tout s’embrouille très vite quand les intérêts s’amoncèlent de partout. Drapeaux, chansons et musiques ont toujours servi pour entrainer les patriotismes. Les diktats de toutes sortes et des horizons les plus divers, seront toujours là pour donner les raisons au plus fort avec une force qui n’a pas de patrie.

Espérons seulement que les mémoires ne seront pas éternellement enfumées et perdues dans les habitudes du passé.

Mais c’est pas gagné d’avance, car il y a des incitateurs, des réalisateurs, des consommateurs, des créditeurs et des... débiteurs.

La 44ème Exposition universelle s’est ouverte le 12 décembre à Shanghai.

Now, back to a better future, hoping, for both sides of the world table...

 

L’enfoiré,

 

Sources : les cahiers de Science et Vie,

ARTE : Shanghai, Les années folles

Citations :

 

  • «  Tout ce qui paraît au-dessus de tes forces n’est pas forcément impossible ; mais tout ce qui est possible à l’homme ne peut être au-dessus de tes forces. », Marc Aurèle

  • « L’opinion publique est souvent une force politique, et cette force n’est prévue par aucune constitution. », Alfred Sauvy

  • « Révélée, la corruption financière peut être combattue et sanctionnée. La corruption des idées est plus insidieuse, plus subtile et, à ce titre, d’une dangerosité plus essentielle. », Edwy Plenel

 


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21 réactions à cet article    


  • hengxi 16 décembre 2009 12:00

    Bonjour,

    Bon article (et donc qui n’attirera pas le foules)

    Un oubli toutefois sur Shanghai, pourtant très important pour les Chinoises :

    La jupe traditionnelle fendue.

    C’est en effet à Shanghai qu’elle a pris naissance.

    Une jeune Chinoise qui vivait avec un Occidental, se rendait souvent dans un des nombreux dancing de la ville.

    Mais, les danses occidentales modernes lui étaient inaccessibles du faut de sa robe serrée.

    Un jour, ayant un peu abusée sur l’alcool, elle fendit sa robe le long de la couture afin de pouvoir aller danser.

    Elle venait de créer la mode.

    PS : Pour les liens, un seul aurait suffit, inutile de faire de la pub pour ce site commercial à pensée unqiue et uniformisée par l’AFP

    PS2 : Merci pour vos conseils sur la prise de recul par rapport à certains évènements ou interventions sur AV, j’ai en apris bonne note, et tenterait de les appliquer.


    • L'enfoiré L’enfoiré 16 décembre 2009 12:11

      Cher Alain ou hengxi,

       J’ignorais totalement le coup de la jupe. Merci, pour cette information qui vaut son pesant.
       Elle n’aurait même pas pu exister au Japon, vu que les geishas auraient eu des difficultés pour seulement marcher.... alors danser...
       Avec cet article, je voulais rendre à César ce qui appartenait à César.
       Le lien que vous m’avez procuré, j’en ai usé et peut-être abusé.
       J’ignorais qu’il fut commercial dans son fondement.
       Mais les articles eux, bien choisis pouvaient éclairer sur les différences.
       Je vous ai donné des conseils ? Peut-être un peu, c’est vrai. Ce n’était pas le premier sauvetage. Ne pas se laisser décourager est un art de la persuasion à deux vitesses.
       Il suffit d’organiser et de désorienter l’adversaire avec une marche arrière contrôlée.
       Je n’attirerai pas les foules ?
       En ai-je eu l’intention ?
       Ca c’est une question très personnelle.

      Bonne journée,
      Guy alias l’enfoiré
       
       


    • hengxi 16 décembre 2009 12:42

      Un autre trait de Shanghai a trait à la politique car depuis des décennies s’opposent parfois violemment deux branches du PPC, dont celle très influente des Shanghaiens.

      L’arrivée de l’actuel vice-président et sans doute président en 2012 a été une surprise et lié à à l’influence de l’ancien président Shanghaien Jiang Xémin.


      • L'enfoiré L’enfoiré 16 décembre 2009 13:50

        Hengxi,
         Est-ce lui le président en 2012 ?
         J’ai une question au sujet des noms et surtout des prénoms chinois.
         Le prénom est-ce « Xi » dans son cas ?
         Si oui, quelle en est la traduction ou l’origine ?
         Y-a-t-il également une liste de prénoms disponibles comme en occident ?


      • zelectron zelectron 16 décembre 2009 14:20

        Petite remarque un peu hors sujet : « La corruption des idées est plus insidieuse, plus subtile et, à ce titre, d’une dangerosité plus essentielle. », Edwy Plenel »  a telle enseigne qu’on peut soi-même se corrompre (die sind selbst betrügen, unzeigemessige Betrachtungen).

        Ceci étant, très bon résumé.
        et la révolution culturelle continue ses ravages sous d’autres formes (En août 1966, 1 000 000 de gardes rouges se sont massés sur la place Tian’anmen à Pékin...)
        ...il ne restait que 8 monastères tibétains en 1976 sur plus de 6 000 précédemment.


        • L'enfoiré L’enfoiré 16 décembre 2009 15:47

          Zelectron,
           Je me souviens de la place Tian’anmen en 1989. 1966, j’ai cherché et j’ai trouvé ceci. « Août 1966, Liu Shaoqi, Deng Xiaoping et Peng Zhen, modérés, sont rétrogradés. »
          Pas de 1000000 de gardes rouges massés.
          Sur la révolution culturelle, ceci.


        • zelectron zelectron 16 décembre 2009 18:36

          certains citent jusqu’à « 11 millions de gardes rouges »

          1966 : « La voie de la démocratie »

          Le 8 août 1966, le comité central du parti communiste chinois émit un projet de loi concernant les « décisions sur la grande révolution culturelle prolétarienne ». Celui-ci, appelé aussi « Décision en seize points », déclarait que le gouvernement chinois était désormais en faveur d’une purge au sein du parti communiste et parmi les intellectuels. La révolution culturelle visait les « quatre vieilleries », c’est-à-dire les traditions et le passé chinois.

          « La grande révolution culturelle prolétarienne vise à liquider l’idéologie bourgeoise, à implanter l’idéologie prolétarienne, à transformer l’homme dans ce qu’il a de plus profond, à réaliser sa révolution idéologique, à extirper les racines du révisionnisme, à consolider et à développer le système socialiste. Nous devons abattre les responsables du Parti engagés dans la voie capitaliste. Nous devons abattre les sommités académiques réactionnaires de la bourgeoisie et tous les “monarchistes” bourgeois. Nous devons nous opposer à tous les actes de répression contre la révolution. Nous devons liquider tous les génies malfaisants. Nous devons extirper énergiquement la pensée, la culture, les mœurs et coutumes anciennes de toutes les classes exploiteuses. Nous devons réformer toutes les parties de la superstructure qui ne correspondent pas à la base économique du socialisme. Nous devons purger la terre de toute la vermine et balayer tous les obstacles ! »

          Le 16 août, des millions de gardes rouges venant des quatre coins du pays se rassemblèrent à Pékin. Du haut de Tian’anmen, Mao et Lin Biao firent de fréquentes apparitions pour se faire acclamer par environ 11 millions de gardes rouges[réf. nécessaire]. Le 18 août Mao attise la rébellion par ses discours : « on a toujours raison de se révolter » et « nous ne voulons pas la gentillesse, nous voulons la guerre[8] ». Un autre grand rassemblement eut lieu sur la place Tian’anmen le 25 novembre 1966.


        • hengxi 16 décembre 2009 14:20

          Oui, c’est lui ; bien que pas encore certain à 100 % justement à cause des luttes internes.

          Pour les prénoms en Chinois, il suffit d’aler sur Google, une ribambelle de sites proposent ce service.

          Les prénoms sont très importants en Chine, car paradoxalement il y a peu de nom de familles.

          Il y a quelques années, le gouvernement a interdit de créer de nouveaux prénoms car cela créait trop de caractères différents et parfois difficilement convertible en langage informatique.
          Par exemple, la traduction du prénom de mon épouse est glace, et sa jeune soeur c’est neige, les Chinois adorant la blancheur.


          • L'enfoiré L’enfoiré 16 décembre 2009 15:40

            Autres questions :
            1. Luttes internes ? Dans le parti unique ? Qu’est est la périodicité pour choisir un nouveau chef d’Etat ? Qui votent ? 2012, serait donc une échéance. La réélection est-elle possible ?
            2. Peu de noms de famille ? Cela voudrait dire que même dans un petit village qu’il y ait un risque de mauvaise identification à cause d’une redondance de prénoms ? Je suppose qu’il n’est pas forcé et qu’il y a des préférences.
            Pas facile de choisir un prénom.


          • plancherDesVaches 16 décembre 2009 14:21

            Trés bon article, L’enfoiré.

            Peut-être aurait-il dû être sous-titré : des ravages du mode de vie occidental...


            • L'enfoiré L’enfoiré 16 décembre 2009 14:30

              PlancherDesVaches,
               Les modes de vies en ont souvent gros sur la patate, comme on dit chez nous.
               A tout, il y a une origine ou une source, un captage par des yeux intéressés, un prolongement bon ou restrictif, une apothéose et un renversement de situation inattendu jusqu’à une chute avant un nouveau cycle qui commence.
               Nous avons eu, ce qu’on a appelé les rois fainéants et la décadence pour suite.


            • plancherDesVaches 16 décembre 2009 16:20

              En parlant d’opium...
              http://pro.01net.com/editorial/510150/preference-nationale-pour-les-equipements-high-tech-du-gouvernement-chinois/
              « Plus tranchant, un autre internaute use d’arguments historiques pour justifier son soutien à la mesure : «  Tout cela me rappelle la période de la guerre de l’opium, lorsque les Occidentaux voulaient nous obliger à acheter leur drogue  ! En plus, ils sont les premiers à mettre en place des tas de mesures contre les produits chinois chez eux. Le gouvernement a raison d’agir de la sorte pour protéger nos entreprises.  » »

              Et les vaches seront bien gardées...

              D’ici que nous soyons obligés de tout fabriquer nous-mêmes...


            • L'enfoiré L’enfoiré 16 décembre 2009 18:07

              Ah, si l’opium n’avait que des mauvais côtés... !!!
              L’opium a des propriétés sédatives et analgésiques.
              La morphine utilisée en médecine.
              Tiens, le « Lotus bleu » de Tintin se passe aussi à Shanghai.


            • L'enfoiré L’enfoiré 16 décembre 2009 15:56

              Content de vous avoir plu. C’est un article où il faut jouer de doigté pour savoir jusqu’où aller trop loin. Je ne vous raconte pas le nombre de modifications.


            • franco-chinois 16 décembre 2009 18:51

              @ l’auteur : Mes salutations. 


              • L'enfoiré L’enfoiré 16 décembre 2009 18:54

                Franco-chinois,
                 A vous aussi.


              • homosapiens homosapiens 17 décembre 2009 01:34

                Salut à l’auteur
                Bravo pour l’article, en tout cas pour son coté historique.
                Je vais allé à cet exposition universelle dés son ouverture en mai.
                La qualité de ce qui va être exposé vaut le coup.
                Bien sur toute création impose une destruction.
                Jen suis bien conscient, et il y a de quoi dire sur le sujet.
                Récemment à Rome je m’attristais de vois ces « vestiges » de palais,
                monuments au milieu d’une ville moderne, me demandant comment « on »
                avait pu laisser autant de lieux « disparaitre », c’est hélas comme ca.
                Le temps joue comme un filtre, il ne restera que le plus solide, le plus imposant, le plus costaud, le mieux conçu.
                Sinon on visiterai encore les cavernes de nos ancétres non ?
                La chine va mettre le paquet sur l’expo 2010 comme elle l’a fait pour les JO

                Je serais revenu fin mai, si vous refaites un article je vous dirais mes impressions,
                ce que les chinois, les shanghaiais m’auront dit ??? à moins que ce soit moi qui fasse l’article sur ce que j’aurais pu observer.

                En tout cas, article intérressant, merci


                • L'enfoiré L’enfoiré 17 décembre 2009 11:31

                  Merci à vous.


                • JacquesLaMauragne JacquesLaMauragne 28 décembre 2009 01:49

                  François Fillon, notre cher premier Ministre potiche ( à moins qu’il ne soit vase en porcelaine de ..Chine) vient encore de s’illustrer avec cette brillante déclaration :

                  “Il ne faut pas négliger les progrès de la Chine sur les droits de l’Homme.”

                  Il était à peine de retour à Paris que la réponse ne s’est pas faite attendre :

                  Onze ans de prison pour le dissident chinois Liu Xiaobo

                  Le principal dissident chinois, Liu Xiaobo, avait appelé à la démocratisation du régime. Le verdict a été dénoncé par des ONG et les Etats-Unis.ainsi que par la Suède qui préside l’Union Européenne pour quelques jours encore.

                  Une punition exemplaire. Liu Xiaobo était considéré comme l’un des principaux dissidents chinois, il a été condamné ce jeudi à onze ans de prison. Liu aura 54 ans lundi, il a participé aux manifestations de Tiananmen et est l’un des principaux rédacteurs de la “Charte 08″, une pétition qui appelle à des réformes majeures du système politique chinois.

                  Condamnation de la France ????? POINT.

                  Il est vrai qu’après les propos bien imprudents et pour tout dire irresponsables de notre Premier Ministre, ça n’aurait pas sonner très clair….

                  Il est vrai qu’après “l’accord de coopération” récemment signé entre l’UMP et le Parti Communiste Chinois, c’eût été une…performance.

                  Mais en 2010, doit se tenir une grande Expo commerciale à Shangaï. le Président Français a même prévu de s’y rendre.

                  M. Sarkozy, si il lui reste un tant soit peu d’amour-propre, doit renoncer à ce voyage.

                  Si il n’a pas encore compris le camouflet qu’il a reçu en se rendant en 2008 à la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin,ça devient grave !

                  Oui, il faut boycotter Shangaï ! jf.
                  www.lamauragne.blog.lemonde.fr

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