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Accueil du site > Actualités > International > Israël et l’UE ressuscitent l’Empire Ottoman

Israël et l’UE ressuscitent l’Empire Ottoman

L’avènement du parti islamiste au pouvoir en Turquie avait suscité moult inquiétudes dans les chancelleries occidentales et Arabes. Qui voyaient d’un mauvais œil cette prise de pouvoir de manière démocratique et sans tapage ni dépassements. Coup sur coup, le parti AKP obtiendra la majorité absolue au parlement avec 51,6%, lors des législatives de novembre 2002, puis s’offrira une large majorité en juillet 2007, ce qui lui permettra de postuler à l’élection présidentielle. Après une longue bataille juridique, le parlement à majorité AKP, élira Abdullah Gül président de la république. Disposant de tous les leviers du pouvoir, ceux qui avaient jeté un froid à l’échelle régionale et internationale parviendront à rassurer jusque et y compris leurs alliés de l’Otan. Méticuleusement, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, les dirigeants parviendront à maintenir, voire à renforcer l’image de la Turquie. Déçus par les atermoiements et les inimitiés de l’Europe sur leur candidature à rejoindre l’Union, les islamistes turcs seront parvenus à s’imposer dans les forums internationaux et auprès des chancelleries occidentales. A tel point que désormais, ils jouent un rôle de premier plan dans les conflits de la région. Ce qui n’aura pas échappé à la nouvelle administration US qui serait bien inspirée de s’appuyer sur ce partenaire pour lui déléguer un rôle majeur dans la région, y compris dans le conflit israélo palestinien et sur la scène moyen-orientale que plus aucun régime Arabe ne parvient à maitriser. Serait-ce le retour de l’empire ottoman, version islamiste et laïque à la fois ? Assurément ces islamistes sont surprenants, car incontournables, notamment au Proche-Orient.

La prise du pouvoir par les islamistes de Turquie avait été diversement appréciée tant en Orient qu’en Occident. Curieusement, pour les mêmes raisons. Et c’est en soi un véritable paradoxe. Il y eut les expéditives lamentations sur les dérives supposées que l’on prête hâtivement et sans discernement aux partis islamistes d’une manière générale : la peur des montées de l’intégrisme et les menaces sur la laïcité bien ancrée et presque séculaire de la Turquie. Son appartenance bien marquée à l’Otan, son rôle dans la stabilité de la frontière nord de l’Irak, une économie parfaitement attelée à celle de l’Europe, avec une industrie et une agriculture des plus studieuses et un tourisme vigoureux, en faisait un partenaire disputé, mais sérieux. Mais voilà que l’électorat turc se mit de la partie en ouvrant la chefferie du gouvernement aux islamistes, puis comme pris de vertige leur octroya sur un plateau d’argent et sous le regard effarouché de l’Europe et d’un certains Nicolas Sarkozy, la présidence de la république. Les chancelleries se mettaient à déployer tous les subterfuges et autres analyses pour inciter l’armée, garante de la constitution, à barrer la route à ce pouvoir que l’on accusait de tous les maux. Pendant que l’Allemagne, forte d’une très longue présence d’une communauté turcophone sur son territoire, jouait la modération, la France sous le règne finissant de Jacques Chirac, ne savait plus sur quel pied danser. L’entrée de la Turquie dans l’UE devenait la principale préoccupation de la campagne des présidentielles. Son islam que tout un chacun se plaisait à encenser lorsque les laïcs turcs était au pouvoir, devenait un véritable repoussoir pour la droite, mais également pour la gauche. Pendant que Sarkozy installait son trône sans partage sur la France, puis sur l’Europe, la Turquie entamait sans enthousiasme les réformes réclamées par l’UE pour juger de son admissibilité…. dans 25 ans ! La peine de mort sera rapidement envoyée à l’échafaud. Elle sera suivie par toutes sortes de réformettes, y compris celles relatives à la normalisation des relations avec l’Arménie, avec comme point d’orgue une récente rencontre de football entre les équipes nationale respectives. Même s’il fut sifflé par une partie du public, l’hymne national arménien aura bel et bien retentit dans un stade où les présidents Turc et Arménien avaient pris place.

Le coup de pouce d’Obama 

 Tandis que le conflit allumé pour des raisons de politique intérieures par le président pro-occidental de Géorgie, Mikhaïl Saakashvili, remettait de façon magistrale la fédération de Russie au cœur des relations Est-Ouest, le président en exercice de l’UE, Sarkozy 1er en personne entama un slalom diplomatique singulier qui le mènera tous droit à Washington, la capitale fédérale US où se tient le sommet du G8, transformé à l’occasion en G20. Crise financière mondiale oblige. Ce sera également le dernier sommet de Georges W Bush, en sa qualité de président des States. Car deux semaines auparavant, les américains venaient d’élire Barak Obama à la présidence des Etats-Unis. Mais ce dernier n’étant pas encore intronisé, c’est Bush Jr qui représentera les USA. Rapidement, le nouveau président américain va jouer un rôle capital dans la réinsertion de la Turquie dans le concert des nations qui comptent. Les dirigeants Turques l’auront vite compris, eux qui se laisseront pousser des ailes pour imposer une nouvelle vision à l’ensemble de leurs partenaires.

D’autant que la Turquie est le seul état musulman qui pratique la laïcité ; avec la Palestine ! N’en déplaise aux islamistes du Hamas qui ont manifestement quelques difficultés à se départir d’un tic abominable, voire tout simplement minable, la composante arabe chrétienne de Palestine n’étant pas une invention d’Israël comme le pensent sans gène certains dirigeants Hamasistes.
 
Donc face à une Europe timorée et travaillée par le retour aux affaires d’une droite rétrograde et la déconfiture d’une gauche déliquescente, l’entrée de la Turquie dans l’Union semble irrémédiablement compromise. Et c’est là que le réalisme des dirigeants actuels de la Turquie fait feu de tous bois.

Le coup d’éclat de Davos

Parfaitement conscients d’appartenir à part entière et pour longtemps à l’Otan, la Turquie d’Abdullah Gül et de Tayp Erdogan prend son rôle très au sérieux. Autre gros avantage, par rapport à des pays Arabes timorés pour l’éternité ; d’excellentes relations économiques, diplomatiques, commerciales et militaires fonctionnent à la perfection avec Israël, le chouchou gâteux de l’Occident. Jusqu’aux derniers massacres de Ghaza de l’hiver dernier. Face à ce qui s’apparente à un véritable génocide de la population civile, alors que la plupart des régimes occidentaux et arabes continuent de se voiler la face, de peur de soulever les foudres de guerre du sionisme international, voilà que le gouvernement islamique turque élève la voix et autorise les plus imposantes manifestations de réprobation de la politique israélienne vis-à-vis de l’enclave palestinienne. Sa diplomatie ne restera pas de marbre. Profitant du forum économique de Davos, le premier ministre, dans une mémorable réplique à Shimon Pérès, le président israélien, Recep Tayeb Erdogan aura les mots les plus durs et sans doute les plus justes. Certainement aussi les plus inattendus de la part des dirigeants israéliens, arabes et en présence du moribond Amr Moussa, l’incontournable SG de la funeste ligue des états arabes, qui ne pipera mot. Comble de la l’indignité, il maintiendra sa présence tandis que le premier ministre turc se retirait avec fracas d’un débat où la malhonnêteté du modérateur sera prise en défaut. L´incident avait éclaté lors d’un débat extrêmement tendu sur Gaza. Intervenant en dernier, M. Peres a défendu la politique de son pays avec une rare véhémence, criant dans son micro et monopolisant la parole pendant 25 minutes, alors que ses contradicteurs n’eurent droit qu’à 12minutes. En voulant réagir, Erdogan n’aura pas droit à la parole, l’animateur, David Ignatius, par ailleurs journaliste au "Washington Post" faisant alors valoir que le temps imparti au débat était écoulé. Le premier ministre turc prend la parole pour souligner le recours "tout à fait disproportionné à la force" de la part d´Israël, qualifiant la situation à Gaza de "prison en plein air" en raison du blocus israélien. Il quittera la salle en menaçant de ne plus revenir à Davos. De retour à Istanbul, il sera accueilli en héros par une foule compacte qui scandait des slogans hostiles à Israël.

Depuis, les relations avec Israël prendront une tangente irréversible, à la grande stupéfaction des autorités sionistes. Le dernier et non des moindres revers est le refus de laisser l’aviation sionistes venir participer à des manœuvres militaires communes organisées sous l’égide de l’Otan. Pour les officiels turcs, il n’était pas question de voir parader des engins qui avaient participé aux massacres des populations de Gaza. Auparavant, les visites en Israël et en Palestine prévues de longues dates du ministre turc des A E et du président Abdullah Gül seront tout simplement annulées par les responsables turcs, au motif qu’Israël ne voulait surtout pas que ces deux dirigeants musulmans, fassent le détour par Gaza comme ils en avaient formulé la demande. Entretemps, l’intrusion de l’armée sioniste dans partie arabe de Jérusalem et l’interdiction faite aux palestiniens de prier dans la mosquée El Aqsa aura davantage ruiné l’espoir de voir les relations turco-israéliennes retrouver une relative sérénité. Toutes ces actions ne sont point le reflet d’une quelconque précipitation de la part des turcs, bien au contraire ! Elles s’inscrivent en droite ligne d’une politique murement réfléchie à laquelle les régimes moyens-orientaux ne nous avaient point habitués. Pendant que l’on fait monter la pression sur Israël, on met en place une véritable politique de rapprochement avec les pays musulmans et arabes de la région. Tour à tour, ce sont les délégations Irakienne et Syrienne qui viennent discuter des projets hydrauliques sur le Tigre et l’Euphrate, les deux principales mamelles de la région. Plus de 40 accords de coopération ont été signés jeudi dernier à Bagdad, tandis qu’avec l’Iran, -cible privilégiée des faucons israéliens qui ne lui pardonnent ni les écarts de langage de son président ni sa politique nucléaire civile-, un projet de création d’une zone industrielle franche dans deux provinces frontalières aura été signé le 25 aout dernier. Les deux pays espèrent finaliser ces deux projets d’ici la fin de l’année.

Un peuple sans complexes et sans talibans

En reprenant à son compte l’indéfectible soutien à la cause palestinienne que les régimes arabes corrompus auront définitivement abandonnée à son sort, en renouant des relations apaisées avec la Syrie, l’Irak et l’Iran, en s’interposant comme interlocuteur ferme et décidé dans le conflit du proche Orient, la Turquie islamique et laïque n’est –elle pas en train de prendre une revanche sur l’histoire ? Celle qui, à la faveur du traité de Sèvre du 10 août 1920, sera contrainte au dépeçage de l’Empire ottoman. Méprisée sans égards par l’UE, assumant sans états d’âmes sa présence dans l’Otan et le G20, forte du soutien incontournable de l’administration américaine – on se souvient qu’à contre courant du discours de Sarkozy, Barack Obama avait parlé de « la vocation naturelle de la Turquie à rejoindre l’Europe »- la Turquie d’Abdullah Gül et de Taypp Erdogan avance méthodiquement ses pions pour redevenir un état tampon dans cette région où la proximité avec l’ex Union soviétique et l’Afghanistan n’est pas le moindre des avantages. Enfin, puisque le Moyen Orient sans pétrole perdrait de son unique substance, gazoducs et oléoducs traversant le territoire turc ne sont plus une simple vue de l’esprit. Outre leurs moindres coûts, ils seront, avec l’atténuation du conflit au Kurdistan, les véritables passerelles énergétiques de l’Europe. A ce titre, l’intégration de la Turquie peut passer à la trappe. En retrouvant un rôle central dans la région, en remplacement de l’Egypte, de l’Arabie Saoudite, trop incertaines et trop timorées, la Turquie s’affirme comme la véritable puissance régionale du Moyen Orient. Autre avantage et non des moindres, son armée n’est pas infiltrée par les talibans comme c’est le cas au Pakistan, ce qui ne déplaira pas aux américains. L’avènement d’un nouvel empire ottoman est en marche, et ce ne sera que justice pour un peuple fier, car totalement débarrassé de ses complexes. Même l’arrogant état d’Israël y perd son latin…. Pardon, son hébreu ! Last but no least, c’est le seul état au monde à pouvoir dialoguer en confiance à la fois avec le Hamas et Tel Aviv.
 

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30 réactions à cet article    


  • Avérroès Avérroès 21 octobre 2009 23:33

    A Jules Edouard

    Vous concluez ;Un AVERROES rétrograde, sans doute !
    Que neni Jules Edouard, si j’avais été ce que vous susurez, franchement j’aurai choisi un autre pseudo, surtout que les esprits rétrogrades sont légions, n’est-ce pas ? Je ne suis pas le seul à ne pas apprécier L’état d’Israel, surtout lorsqu’il affirme son arrogance, son esprit revanchard, ses armes de destruction, bref sa volonté d’anéantir un peuple. Rassurez vous j’ai beaucoup de respect pour les israeliens progressistes et je ne suis pas plus palestinien que Yasser Arafat ! je suis convaincu qu’israeliens et palestinniens finiront intelligemment par s’entendre et construire un seul et unique état. Ce sera la seule solution fiable, celle qui mettra fin à 5000 ans de stupidités
     Quant à rêver comme vous le faites à une entente entre la Turquie et l’Iran chiite, c’est totalement exclu, car antinomique. seul un Iran démocratique pourra agréer les turcs, car il sera extirpé de son venin, l’intégrisme.

  • paul 21 octobre 2009 13:26

    Carrefour des civilisations et des politiques, un équilibre au Proche Orient pourrait venir de la
    Turquie, dont le leadership s’affirme face à l’impuissance des pays arabes .
    Courtisé par les US et l’ UE en tant que base de l’OTAN, il faut espérer que ce pays garde son
    indépendance politique.En suivant les politiques occidentales, il favoriserait un extrémisme
    islamiste .La possibilité d’entrer dans l’ UE est une carotte en échange de l’abandon de cette
    indépendance .


    • franck2010 21 octobre 2009 13:38

      Nous laisserons Jules-Edouard :

      A ses rêves,

      « Qui plus est l’auteur semble ignorer les trés bons rapports entre ISRAËL et le monde non arabo-islamique...Russie, Chine, Inde, U.E, USA, Canada, Australie...Afrique sub saharienne. »

      A ses doutes,

      « Malgré tout l’Egypte reste un partenaire fiable, de même que la Jordanie et QQ pays du golfe... »

      A ses peurs,

      « La Turquie peut jouer l’Iran chiite...pourquoi pas...mais jouer sur tous les tableaux n’est pas trés indiqué...en ce moment. Plus tard sans doute, aprés la chute des mollahs ! »



      « l’auteur semble ne pas beaucoup apprécier ISRAËL... » ....conclut-il, oui mais l’auteur donne ici une indication sur les changements en cours au moyen-orient. 


      • W.Best fonzibrain 21 octobre 2009 13:46

        en commencant à faire la paix avec l’arménie, la turquie démontre son intention de se rapprocher des peuple turques d’asie centrale


        l’europe n’a pas voulu d’elle,
        c’est pour cela/
        fin de l’alliance avec les juifs extrémistes
        début d’alliance avec la syrie

        les ligne changent

        • Céphale Céphale 21 octobre 2009 15:01

          @Averroès

          Remarquable analyse ! La paradoxale symbiose de l’islamisme et de la laïcité en Turquie est un fait, n’en déplaise aux Occidentaux, qui lui permet d’affirmer son indépendance et de jouer ainsi un rôle majeur. Si la Turquie se fondait dans l’Union européenne, ce serait une catastrophe pour la Turquie et pour le monde entier. Oui, comme tu le dis si bien, la Turquie vient de prendre une revanche sur l’histoire.

          Amitiés, Céphale


          • ASINUS 21 octobre 2009 17:36

            @lire Averroes c est apprendre « je parle pour l ane »
             la Turquie compte de nouveau et c est justice


          • Avérroès Avérroès 22 octobre 2009 09:01

            Merci Céphale
             La Turquie vient de prendre une revanche sur l’histoire et sur Sarkozy


          • Avérroès Avérroès 21 octobre 2009 23:48

            Jules Edouard justement si ça fonctionne c’est parce qu’il y a eut d abord la laïcité, puis la démocratie, je penses que c’est cette donne qui a permis aux partis islamiques Turcs et à leurs dirigeants d’éviter l’écueil du radicalisme. Car au départ, je le surligne, ils avaient la légitimité des urnes et ils ont vite compris que les progrès engrangés depuis Attaturk valaient bien une messe.
            on ne mesure pas encore ni en occident, ni en orient les pas de géant réalisés par les islamistes d’Anatolie. A contrario, il faut savoir qu’à Gaza,le hamas n’a pas une pratique du pouvoir, en plus il n’a jamais été aidé par ses voisins et ses adversaires et c’est l’Iran qui a récupéré la mise.... J’ai entendu un dirigeant de cette clique dire que la Palestine avait vocation à n’être qu’un état musulman (Islamique) !
            Avec Bethléem comme capitale cultuelle, peut être ?


          • ASINUS 22 octobre 2009 06:55

            la cohabitation d un islamisme « eclairé »et de la laicité est cimentée par le role reel
            ou supposée dans l inconscient collectif turque de l armée comme garante de la constitution laique . Malgres quelques coups tordus et arrestations de factieux reels
            ou supposés un modus vivendi semble avoir eté trouvé non ?

            a contrario une des exigences de Bruxelles qui se fout des peuples et de leur histoire
            c ’est que ce role de l armée soit rendu caduque .Seul les « mercantis » turcs ont a gagner d entrer dans la cee la Turquie elle a tant a perdre !


          • ASINUS 22 octobre 2009 07:00

            yep quand on se souviens que dans les années 70/80 les palestiniens fournissaient
            le gros des medecins professeurs avocats ingenieurs techniciens des pays du makreb


          • Nobody knows me Nobody knows me 22 octobre 2009 11:51

            le problème c’est comment se partager le gateau......APRES.....

            Toujours aussi écoeurant le kronfi.
            Ca vous donne beaucoup de crédibilité quand vous parlez pour la cause des iraniennes...


          • frédéric lyon 21 octobre 2009 17:07

            Pauvre Turquie, si loin d’Allah, mais si proche des Grecs, des Bulgares, des Russes, des Ukrainiens, des Arméniens, des Kurdes, des Arabes et des Perses.


            • ergenekon ergenekon 21 octobre 2009 17:55

              Bonne analyse.. bon article impartial et objectif.

              La Turquie à mis en place une utilisation du « soft power ».


              • monbula 21 octobre 2009 18:07

                Belle partie d’échecs pour la Turquie. Cette dernière a joué finement et en silence ses cavaliers. on sait maintenant que ses deux tours sont présentes.

                Bien joué avec la Russie d’avoir abordé le problème arménien.
                Au Tartastan, on applaudit la prestation courageuse avec la Chine et son retour avec la Russie Chrétienne et Musulmane.

                Bienvenue à la Turquie au club des pays indépendants.


                • Martin D 21 octobre 2009 21:03

                  les Arabes ont perdu le jour où les extrémistes ont pris le pouvoir et déclarer que les sciences détournaient de l’Islam, et imposèrent par exple, la fermeture de bibliothèques et la destruction des livres par le feu et aussi l’interdiction de l’ijtihad (= interpréter le Coran et la sunna pour faire face aux diverses questions que les musulmans pourraient rencontrer)


                • Avérroès Avérroès 21 octobre 2009 23:53

                  A Martin D
                   je partage totalement votre post en réponse à l’égarement de Kronli, faut pas abuser de la vodka à cette heure tardive, surtout que les Russes ne sont pas très clair du coup !


                • Big Mac 21 octobre 2009 23:59

                  « les Arabes ont perdu le jour où les extrémistes ont pris le pouvoir »

                  C’est très vrai mais comme Mahomet était déjà un extrémiste et que déjà lors de sa succession même son ex épouse Aïcha conspirait, et qu’il y a eu en moins de 30 ans pas moins d’une douzaine de calife certains durant à peine quelques mois, on peut en déduire que dès son avènement l’islam a vu les extrémistes prendre le pouvoir.


                • sentinelle 22 octobre 2009 12:26

                  @ konki

                  «  »d’autre part ne vous formalisez pas pour les S300 russes et les missiles AT Kornet antichar merkava IV entre autre la parade existe......«  »"

                  il faut vite refiler la parade a tes amis otanistes et yankees d’afghanistan...car il ne sont en securité ni dans leurs garnisons et encore moins en patrouille....


                • Martin D 21 octobre 2009 20:54

                  les musulmans, qu’ils soient Arabes ou non Arabes, ne considèrent pas la Turquie comme musulmane.
                  quelques exples : la pornographie est accepté, l’alcool est permis, le voile est régulièrement combattu, l’apprentissage du coran en arabe est mal vu, etc....

                  par ailleurs, le terme « islamiste » est totalement malhonnête, voire relève de l’islamophobie !
                  il y a une différence entre le terme islamiste et celui de musulman.
                  le 1er relève de l’extrémisme, le 2nd désigne une communauté donnée !


                  • Jicé Jicé 21 octobre 2009 22:02

                    Soufistes, Atatürk, alévis, laïcité, charnière entre l’Occident et l’Orient, etc...C’est tout cela qui, dans le creuset de l’Anatolie, fonde la singularité de la Turquie d’aujourd’hui au Moyen-Orient, dans le monde musulman et à l’extrême-ouest asiatique... A trop focaliser sur l’extrémisme islamiste et ses horreurs médiatisées, on se prive de voir qu’à l’instar de nos partis démocrates-chrétiens européens, un mouvement démocrate-musulman vient peut-être de naître... Invitation, non pas au choc, mais au dialogue des civilisations...


                  • Avérroès Avérroès 22 octobre 2009 00:06

                    A Martin D
                     Les choses sont en train de changer radicalement mais dans la douceur
                    savez vous que les feuilletons Turcs, grâce à un doublage Syrien sont en train de faire un tabac sur la toile Arabe
                     détrônant magistralement l’Égypte qui régnait en maitresse absolue jusque là§).
                     Résultats des courses, l’Eté dernier, les touristes arabes auront déferlés sur la Turquie comme jamais auparavant.
                    rassurez vous, il s’agit encore de feuilletons à l’eau de rose, mais c’est un bon début, il n’y a pas encore de baisers mais les images sont sublimes, surtout les extérieurs qui nous changent de nos cités poussiéreuses et crasseuses. Jurons qu’à ce rythme, il y aura plus de pèlerins à Istanbul qu’à la Mecque. Du coup les TV égyptiennes font dans la surenchère.... tardive et maladroite, comme de bien entendu
                    très important, l’absence sidérale de voiles chez les femmes et dans les rues ! tout un symbole !


                  • Avérroès Avérroès 22 octobre 2009 00:07

                    Bien vu Jicé !


                  • Avérroès Avérroès 22 octobre 2009 09:09

                    @@@ vilistia
                    Il y a du vrai dans ce que vous dites Vilistia, regardez l’islam africain, un bel exemple de tolérance, jusqu’à preuve du contraire, il y a trop peu de chance qu’un islamisme radical s’y développe, ou alors ce sera une importation
                    Amitiés Averroès


                  • armand armand 22 octobre 2009 09:43

                    Averroès,

                    Bonne analyse, qui complète politiquement la remarque je je m’étais faite dans mon bille tsur le Ramadan à Istanbul : une partie de la Turquie est en pleine nostalgie ottomane. Celle-ci a son côté folklorique mais aussi ses ramifications politiques : le sentiment que la Turquie est toujours impliquée dans toutes les provinces de l’ancien Empire.

                    Votre lecture des emportements d’Erdogan est en revanche incomplète : depuis le début de sa carrière cet homme politique multiplie les déclarations tonitruantes et les effets de manche (comme sa fameuse phrase sur les minarets-baïonnettes) parfois au détriment de son parti politique (comme lorsqu’il entendait pénaliser l’adultère). Mais il est toujours flanqué d’un autre homme politique, en l’occurrence le président Gül, plus pondéré. Comme les médias turcs aiment à le rappeler, l’un est footballeur, l’autre professeur... Ainsi tous les secteurs de la population trouvent leur compte dans que cela ne provoque de couacs.
                    Un autre point intéressant, tout en étant à l’origine du succès de son parti, Erdogan n’a jamais cherché à « poutiniser » Gül - certainement le président turc le plus cultivé et polyglotte depuis Inonü ou même Atatürk.

                    En revanche, parler de ’génocide’ à Gaza c’est excessif. Des crimes de guerre, certes. Ou alors comment qualiferiez-vous le massacre de centaines de gens du Fatah par le Hamas. Sans parler, en d’autres temps, des milliers de Palestiniens supprimés par les Hachémites (qui occupent, rappelons-le, les trois quarts de la Palestine historique...). Mais il est vrai que des massacres entre Arabes ne sont que de gentilles querelles de voisinage, n’est-ce pas ?
                    Et Perez aurait pu renvoyer à Erdogan le nombre de villageaois kurdes victimes de ’dégâts collatéraux’. Il ne l’a pas fait. C’est montrer à quel point la position turque est incontournable et précieuse dans la région.


                    • Avérroès Avérroès 22 octobre 2009 15:26

                       @ Armand
                      En revanche, parler de ’génocide’ à Gaza c’est excessif. Des crimes de guerre, certes. Ou alors comment qualiferiez-vous le massacre de centaines de gens du Fatah par le Hamas. Sans parler, en d’autres temps, des milliers de Palestiniens supprimés par les Hachémites (qui occupent, rappelons-le, les trois quarts de la Palestine historique...). Mais il est vrai que des massacres entre Arabes ne sont que de gentilles querelles de voisinage, n’est-ce pas ?

                      Hélas Armand tous les massacres sont horribles, il n’y a pas de bons et de mauvais génocidaires. Tous les criminels se valent. seulement voilà, dans la région, s’il y a un état qui peut être qualifié de démocratique c’est bien celui d’Israël ! de ce fait il est le moins qualifié pour laisser ou ordonner à son ramée de commettre des massacres d’enfants.
                      D’ailleurs je le dis avec sérénité et gravité, la presse israélienne et de nombreux intellectuels ne se gênent pas pour dénoncer toutes les dérives.
                      L’ancien premier ministre Olmert est face à ses juges !
                      C’est dire combien sur ce point le modèle israélien est redouté par ses voisins, plus que sur les autres aspects les plus rétrogrades de ses politiques.
                      En plus, pour un peuple qui a connu la Shoah, ça ne passe pas


                    • Kudrat Singh Ménir Kudrat Singh Ménir 22 octobre 2009 15:00

                      Bonjour


                      Concernant les problématiques sur lesquelles je travaille et réfléchis, à savoir le respect de l’altérité et des minorités, j’estime (chiffres à l’appui) que la Turquie de jadis était pus tolérante, au sens noble de ce terme, que celle d’aujourd’hui. Au contraire de la France par exemple.

                      Effectivement son génie propre me parait être de participer au concert des nations et d’y rayonner en temps qu’héritière de l’empire ottoman. En d’autres termes (je prie les gardiens du temple de m’excuser de paraphraser qui vous savez) la Turquie boira le laïcisme comme la Russie a bu le communisme, c’est-à-dire comme le buvard boit l’encre.

                      Ce n’est pas fatalement inquiétant, nombre de sociétés au cours de l’histoire, y compris dans le cas de l’Islam , ont prouvé que religion pouvait rimer avec raison voire avec intuition dans la conduite des affaires publiques et dans la recherche de l’harmonie sociale et philosophique.

                      Même si je suis d’avis aussi que l’équilibre effectif de la liberté de croire, comme on veut à ce qu’on veut,avec celle de ne pas croire doit être garantie par l’institution étatique à l’instar des autres libertés fondamentales et droits humains.

                      Voilà en tout cas les positions que je défends actuellement au sein du GRID (Groupe de Recherche et d’Innovation Démocrate) et de la Commission Politique Etrangère du MODEM.

                      • Kudrat Singh Ménir Kudrat Singh Ménir 23 octobre 2009 13:48

                        « en tant » .....


                        l’Europe tente d’exister et de se construire , notamment autour du contrat moral des DDH ce qui n’était pas le cas il y a quelques siècles...

                      • benoit benoit 22 octobre 2009 17:50

                        Bonjour Averroes,

                        article intéressant et tout à fait à propos dans le contexte de tension régionale actuelle.

                        La Turquie occupe une place vide :
                         la défense des peuples arabes, victimes à la fois de leurs dirigeants et de la politique ostracisante occidentale.

                        En outre, avec l’isolement croissant de l’Iran, je pense que l’Occident préfère que la défense des peuples arabes soit représentée par un grand allié.

                        Toutefois, je doute que la marge de manoeuvre de la Turquie, coincée entre l’Iran et la Russie mais aussi l’Irak et son Kurdistan, soit suffisante pour cette nouvelle diplomatie.

                        Enfin, n’oublions pas que la Turquie est une Nation Musulmane qui a colonisé l’Est-Européen pendant plusieurs siècles : la réinvention de l’Empire Ottoman peut s’avérer très périlleuse à long terme...


                        • ladhraa ladhraa 25 octobre 2009 09:26

                          Bravo Averroes pour cet article reflètant une honnèteté intellectuelle n’en déplaise aux détracteurs de l’Islam et aux droits des peuples à la liberté .La Turquie islamique et laique a entrpris un role modérateur pour la paix dans le monde voilà qu’on l’accuse de vouloir ressuciter l’empire Ottoman de ces cendres comme si l’Allemagne par ses missions de bons offices entre Palestiniens et Israéliens vise le rétablissement de l’empire nazi voulu par Hitler .L’Occident a peur de la paix ,du développement dans le monde ,de la répartition des richesses et du savoir croyant tirer profits des rapports de force et du chaos mais celà ne pourra empècher l’émergence de Nations de toutes confessions ou autres d’accéder à la technologie et au «  »bon savoir faire dans tous les domaines".


                          • DESPERADO 25 octobre 2009 10:39

                            Décolonisation. Le reste c’est de la littérature.

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