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Accueil du site > Actualités > International > L’Afrique entre Charybde et Scylla : Quête d’une souveraineté (...)

L’Afrique entre Charybde et Scylla : Quête d’une souveraineté menacée

Dans le récit d'Homère, Charybde était un monstre marin qui créait un tourbillon dévastateur en avalant l'eau de mer, puis en la rejetant violemment. Scylla était un autre monstre marin qui vivait de l'autre côté d'un étroit détroit. Avec six têtes et douze jambes, il attaquait les navires passant à proximité.

Comme dans ce récit, l'Afrique se trouve prise entre deux créatures, Charybde (le camp occidental) et Scylla (le camp oriental). Ces puissances extérieures, des Leviathans (au sens de Hobbes), poursuivent leurs propres intérêts stratégiques en Afrique, utilisant des tactiques néocoloniales pour préserver leur influence et accéder aux ressources du continent. Cette concurrence mondiale crée un climat d'incertitude qui complique encore davantage la quête de l'Afrique pour l'indépendance et la souveraineté.

L'Afrique, un continent riche en ressources naturelles, en diversité culturelle et en potentiel humain, est aujourd'hui à un tournant critique de son histoire. Elle est au cœur des défis auxquels font face le Niger, le Burkina Faso, le Mali, et par là même, l'ensemble du continent africain, dans une quête d'indépendance et de souveraineté politique et économique.

Héritage Colonial : Les Racines de la Crise

L'histoire coloniale en Afrique a laissé des cicatrices profondes et durables. Les frontières tracées arbitrairement par les puissances coloniales ont souvent ignoré les réalités ethniques et culturelles, créant des divisions internes. Les systèmes économiques extractifs ont laissé les nations africaines dépendantes de l'exportation de matières premières. Cet héritage persiste aujourd'hui, entravant le développement économique et politique. Les ressources naturelles, telles que l'or, l'uranium, et le pétrole, ont été exploitées massivement pour alimenter l'industrialisation des métropoles coloniales. Cependant, cette exploitation n'a pas bénéficié aux peuples autochtones. Au contraire, elle les a maintenus dans la dépendance économique, car les économies locales ont été structurées autour de l'exportation de matières premières, au détriment du développement de l'industrie et de la diversification économique.

Les frontières artificielles continuent d'être un facteur de division, tandis que la dépendance aux matières premières crée des inégalités économiques. Cette situation a ouvert la porte à des groupes extrémistes qui exploitent les frustrations locales et les tensions ethniques pour recruter des partisans. Le Sahel est devenu un théâtre d'opérations pour des groupes comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et Boko Haram.

La CEDEAO : Entre Aide et Ingérence

La CEDEAO, en tant qu'organisation régionale, a joué un rôle essentiel dans la recherche de solutions aux conflits en Afrique de l'Ouest. Cependant, elle doit naviguer habilement entre l'aide nécessaire et l'ingérence potentielle dans les affaires nationales. Une meilleure coordination et une plus grande transparence sont nécessaires pour que la CEDEAO puisse soutenir les nations africaines dans leur quête de souveraineté.

La CEDEAO (Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest) est une organisation régionale qui vise à promouvoir la coopération économique et politique entre ses États membres. Elle a joué un rôle important dans la gestion des crises en Afrique de l'Ouest, mais il est important de reconnaître qu'elle est parfois perçue comme ayant des liens étroits avec la France, en particulier en raison de l'histoire coloniale de la région. Cela soulève des questions sur son impartialité et son efficacité dans la résolution des problèmes de souveraineté, de sous-développement et de dépendance économique auxquels l'Afrique est confrontée.

Cette organisation a été impliquée dans la gestion des crises au Mali, au Burkina Faso et au Niger, des pays membres confrontés à des défis sécuritaires et de gouvernance. Cependant, il y a eu des critiques selon lesquelles son intervention n'a pas toujours été neutre. Par exemple, au Mali, lors du coup d'État de 2020, la CEDEAO a joué un rôle actif en imposant des sanctions contre les dirigeants militaires, mais elle a également été accusée de ne pas avoir pleinement consulté les parties maliennes et d'avoir favorisé les intérêts français dans la région. Cette partialité perçue peut compromettre la crédibilité de la CEDEAO en tant que médiateur impartial.

Au Burkina Faso, la France a été critiquée pour son soutien à Blaise Compaoré, l'ancien président, malgré des années de régime autoritaire. Lorsque des manifestations ont éclaté en 2014 contre son régime, la CEDEAO a tenté une médiation, mais la France a également exercé des pressions en faveur de la stabilité au détriment de la transition démocratique.

Les critiques soutiennent que la CEDEAO, soutenue par la France, peut parfois servir les intérêts géopolitiques et économiques français plutôt que les aspirations de souveraineté des nations africaines. Cela a entravé la capacité des pays membres à prendre des décisions souveraines qui bénéficient à leur développement économique et politique. L'exemple du franc CFA, une monnaie liée à l'euro et soutenue par la France qui est citée comme un symbole de la dépendance économique continue des pays de la zone CFA envers la France.

Dirigeants Africains : Défis et Limitations

L'un des défis majeurs auxquels l'Afrique est confrontée est le leadership. Bien que certains dirigeants aient fait preuve de vision et d’intégrité, mais vite éliminés (Sankara…), d'autres ont été accusés de corruption et de népotisme. Les structures administratives, les systèmes juridiques, et les institutions politiques mises en place par les colonisateurs ont souvent été maintenues après l'indépendance. Cela a conduit à des régimes autoritaires, à la corruption, et à l'instabilité politique.

Les coups d'État militaires qui ont ébranlé ces nations ne sont que le reflet d'un opportunisme militaire qui s'appuie souvent sur le populisme plutôt que sur les véritables intérêts des peuples. Ces événements ont eu un impact dévastateur sur la stabilité politique, économique et sociale de ces pays, sapant ainsi les efforts visant à construire un avenir plus prometteur.

Ainsi ces coups d'État militaires ont secoué de nombreuses nations africaines. Souvent justifiés au nom du peuple, ils sont, le plus souvent motivés, par l'opportunisme politique. Pour sortir de ce cycle destructeur, l'Afrique cherche des solutions politiques pacifiques, de mécanismes de médiation, et de l'engagement de la communauté internationale.

Les Puissances Étrangères : Entre Intérêts et Altruisme

L'influence des puissances étrangères en Afrique est capitale sur son devenir. Le camp occidental, représenté en particulier, en Afrique francophone, par la France et ses alliés, cherche à préserver ses intérêts économiques et géopolitiques. De même, le camp oriental, incarné par la Russie et la Chine, poursuit ses propres objectifs stratégiques en Afrique. Le dilemme africain c’est de pouvoir doit entre ces intérêts divergents tout en cherchant à tirer profit de ses propres ressources.

Le camp occidental a historiquement été impliqué en Afrique par le biais d'investissements économiques. La France est le troisième plus grand investisseur en Afrique, avec une présence significative dans les secteurs de l'énergie, de l'agriculture, des infrastructures et des services financiers. Cela a conduit à la création d'emplois et au développement de certaines industries africaines.

Les pays occidentaux ont également fourni une aide au développement substantielle à l'Afrique. L'Agence Française de Développement (AFD), par exemple, a investi des milliards d'euros dans des projets de développement en Afrique. Cette aide a contribué à financer des projets d'infrastructure, de santé, d'éducation et de développement économique.

Les pays occidentaux ont signé des accords de coopération avec des nations africaines pour renforcer les liens économiques et politiques. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui vise à promouvoir le commerce intra-africain, a reçu un soutien de la France et de l'Union européenne.

Dans le camp oriental, la Russie et la Chine jouent un rôle croissant en Afrique ces dernières années, apportant des opportunités économiques et des partenariats stratégiques.

La Chine est devenue un acteur majeur en Afrique en termes d'investissements économiques. Entre 2005 et 2018, les investissements chinois en Afrique ont atteint environ 299 milliards de dollars, couvrant divers secteurs, notamment l'infrastructure, l'industrie, les télécommunications et l'énergie. Ces investissements ont contribué à la construction d'infrastructures cruciales telles que des routes, des ports, des centrales électriques, et des chemins de fer, ce qui favorise le développement économique.

La Russie quant à elle, a également cherché à accroître sa présence en Afrique, bien que ses investissements soient généralement moins importants que ceux de la Chine. Les secteurs d'intérêt comprennent l'énergie, les ressources naturelles, et la défense. Par exemple, la Russie a signé des accords pétroliers et gaziers avec des pays africains, renforçant ainsi les liens économiques.

La Chine a adopté une politique de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays africains, ce qui est généralement bien accueilli par les gouvernements locaux. Cette approche respecte la souveraineté des États africains et contraste souvent avec les critiques du camp occidental, qui est accusé d'ingérence dans les questions politiques.

La Russie suit également une politique de non-ingérence, bien qu'elle puisse parfois soutenir des régimes autoritaires en Afrique. Sa milice (Wagner) est, toutefois, accusée d’ingérence de façon non dissimulée.

Cependant, son approche politique est généralement moins interventionniste que celle du camp occidental.

La Chine offre aux pays africains une alternative aux partenariats traditionnels avec l'Occident. Les accords conclus avec la Chine ne sont pas nécessairement assortis de conditions liées aux droits de l'homme ou à la gouvernance, ce qui permet aux dirigeants africains de choisir des partenaires en fonction de leurs priorités économiques.

Bien que les investissements chinois aient contribué au développement de l'infrastructure, certains critiques soutiennent que la Chine pourrait contribuer à une dépendance économique accrue envers elle. Les prêts chinois à des taux avantageux peuvent engager les pays africains dans une dette considérable, ce qui peut compromettre leur indépendance financière.

La Russie de son côté, offre également une diversification des partenariats pour les pays africains, en particulier dans les domaines de la défense et de l'énergie. Cela peut renforcer la position de négociation des nations africaines dans un contexte mondial complexe.

La dépendance économique à l'égard de la Russie est moins courante en Afrique que vis-à-vis de la Chine. Cependant, dans les domaines de l'énergie, de la défense et des matières premières, les liens économiques peuvent potentiellement créer des dépendances.

La Russie et la Chine apportent des opportunités économiques et des alternatives politiques à l'Afrique, tout en respectant généralement la souveraineté des pays africains. Gérer ces relations pour éviter de devenir excessivement dépendantes de ces nouveaux partenaires, sera probablement un enjeu de taille pour l’Afrique. Le développement durable et la préservation de la souveraineté restent des objectifs essentiels pour l'Afrique dans ses relations internationales.

Le camp oriental, apporte donc, avec la Chine en tête, une capacité financière énorme pour financer des projets d'envergure. Le modèle de développement chinois est axé sur l'industrialisation rapide et l'infrastructure, ce qui peut stimuler la croissance économique africaine à court terme.

Quant au camp occidental, en particulier la France et ses alliés, il apporte l’expérience en matière de démocratie, de droits de l'homme et d'État de droit avec une longue histoire de partenariat avec l'Afrique, ce qui peut favoriser la coopération.

Cependant, il est essentiel de noter que l'apport de ces acteurs comporte également des défis. Les investissements chinois peuvent entraîner une dette excessive pour certaines nations africaines, et le camp occidental a été critiqué pour maintenir des liens économiques qui ne favorisent pas toujours un développement équitable contrairement à ce qu’il prône pour le respect des droits de l’homme dans toutes ses dimensions, y compris celle économique.

La quête de Souveraineté, quelles voies ?

La solution pour l'Afrique doit résider dans une approche équilibrée, tirant parti des avantages des deux camps tout en garantissant que les partenariats favorisent véritablement le développement durable, la souveraineté et le bien-être des peuples africains. Il est essentiel de mettre en œuvre des mécanismes de surveillance et de redevabilité pour s'assurer que les investissements bénéficient réellement aux nations africaines.

Pour sortir de l'étau de Charybde et Scylla, l'Afrique a besoin d'une vision collective. Cela implique la promotion de la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, la formation de leaders responsables, et la consolidation des institutions démocratiques. De plus, la coopération régionale et internationale est essentielle pour résoudre les conflits et stimuler le développement.

L'Afrique se trouve à un moment crucial de son histoire. Pour atteindre l'indépendance politique et économique, le continent doit surmonter les défis hérités de la colonisation, naviguer habilement entre les intérêts étrangers, et forger un avenir fondé sur la souveraineté, la stabilité et le bien-être de son peuple.

Face à ces défis complexes, l'Afrique doit envisager des solutions concrètes pour sortir de cette situation. 

L'Afrique a besoin de dirigeants engagés, visionnaires et responsables, capables de placer les intérêts de leur pays avant leur propre intérêt. Le renforcement de la démocratie, de la transparence et de la redevabilité est essentiel pour mettre fin aux cycles de corruption et de mauvaise gouvernance.

Il est impératif de renforcer les institutions politiques, économiques et judiciaires pour garantir une gouvernance efficace et stable. Les réformes visant à promouvoir l'État de droit et à lutter contre la corruption doivent être prioritaires.

D’autre part, l’unité continentale est cruciale pour faire face aux pressions extérieures. L'Union africaine (UA) doit jouer un rôle plus actif dans la résolution des conflits, la promotion de la coopération régionale et la défense des intérêts africains sur la scène internationale.

Les économies africaines doivent s'éloigner de la dépendance aux matières premières et promouvoir la diversification économique, l'industrialisation et l'investissement dans l'éducation et la technologie. Sur le plan international, l’Afrique doit maintenir des relations diplomatiques équilibrées avec toutes les puissances mondiales, évitant de tomber dans le piège de la rivalité entre le camp occidental et oriental. La diplomatie africaine doit mettre en avant les intérêts du continent.

Enfin, la jeunesse africaine sera le moteur essentiel du changement. Il est crucial de fournir des opportunités éducatives, économiques et politiques aux jeunes pour les impliquer dans la construction d'un avenir meilleur.

ELY Mustapha


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21 réactions à cet article    


  • microf 8 septembre 2023 16:34

    L´artricle est bon mais pas complet.

    L´Afrique n´est pas entre « Charybde et Scylla », l´écrire veut dire mettre l´Occident, la Chine et la Russie dans le même sac.

    La Russie et la Chine ne peuvent venir en Afrique faire comme l´Occident, ils le savent, et ce n´est même pas dans leurs pensées, car ils savent qu´ils vont échouer exactement comme l´Occident a échoué en Afrique, et l´Occident sera content de le voir et de dire, n´avons nous pas dit !

    Saurait été mieux á l´auteur de faire des recherches dans les Relations entre l´Afrique et la Chine et la Russie, relations pacifiques qui existent depuis leurs rencontres. La Russie n´a jamais attaquée ou envahie un pays africain, la Chine n´a jamais attaquée ou envahie un pays africain, les trois ont toujours eu comme adversaire, L´Occident.

    Lors des luttes d´indépendances des pays africains, la Chine et la Russie ont soutenus les pays africains dans cette lutte pour s´affranchir du joug occidental. Lorsque ces luttes ont été mènées á bout avec succès grâce au soutien de la Chine et de la Russie, la Chine et la Russie sont rentrées chacun chez lui. L´Occident est aussi est rentré, mais est revenu par un autre biais ( coups d´États ) et est resté jusqu´á aujourd´hui. 

    Il ya une histoire entre ces trois qui « sont les oubliés de l´histoire » comme l´a souligné le Président de la transition du Burkina-Faso lors de la rencontre Afrique Russie il ya quelques semaines.

    Ces trois cherchent á s´affranchir de l´Occident qui a toujours cherché et cherche de les détruire et ne s´en cache pas « nous allons détruire l´économie de la Russie » a dit un dirigeant occidental. La Chine est notre ennemi " a dit un autre dirigeant occidental.

    Cependant, ni la Chine, ni la Russie, ni l´Afrique n´ont jamais dit qu´ils veulent détruire l´Occident, ou bien que l´Occident est leur ennemi.

    Le seul espoir de survie de ces trois á savoir la Chine, la Russie, l´Afrique, c´est de se mettre ensembles pour échapper au sort que leur réserve l´Occident si cet Occident avait les moyens de les détruire.

    La fin de la Francafrique qui est entrain de voir le jour aujourd´hui en Afrique c´est grâce á la Russie, lorsque ce sera terminée et l´Occident renvoyé chez lui, la Russie par sa force militaire pour protêger l´Afrique en attendant que cette Afrique s´arme pour décourager toute agression, et la Chine par sa force financière pour investir en Afrique, et l´Afrique par sa force démographique, ses immences richesses, son immence espace se mettront ensembles pour travailler ceci pour le bien de tous y compris de cet Occident, car pour que tous soient en Paix il faudra l´harmonie avec l´Occident si cet Occident le veut.

    Ce que rejettent ces trois, c´est l´hégémonie occidentale, mais si cet Occident change de donne et devient raisonnable, tous y compris cet Occident pourront alors construire un monde meilleur oú chacun aura sa place.


    • sylvain sylvain 8 septembre 2023 20:42

      @microf
      l’axe du bien et l’axe du mal en quelque sorte.
      c’est une vision des choses qui ne m’a jamais beaucoup parlee


    • Parrhesia Parrhesia 8 septembre 2023 19:47

      >>> Lorsque ces luttes ont été mènées á bout avec succès grâce au soutien de la Chine et de la Russie, la Chine et la Russie sont rentrées chacun chez lui. <<<

      Si c’est une plaisanterie, nous en apprécions le sel !


      • Parrhesia Parrhesia 8 septembre 2023 19:52

        @Parrhesia
        Ce commentaire vient en suite de la réaction de Microf de 19H 47.


      • Parrhesia Parrhesia 8 septembre 2023 19:55

        @Parrhesia
        Nous disions donc : « de 16H 34 »...
        L’émotion, sans doute ...


      • microf 8 septembre 2023 22:11

        @Parrhesia

        Il faudra prouver le contraire.


      • SilentArrow 11 septembre 2023 12:39

        @microf

        En Angola, la guerre civile qui a suivi immédiatement la guerre d’indépendance a vu se confronter des parties soutenues par des pays étrangers, Chine et USA d’un côté et URSS (+ Cuba) de l’autre.

        C’était en partie une guerre par procuration entre les USA et le communisme et entre l’URSS et la Chine.


      • AmonBra AmonBra 8 septembre 2023 19:59

        @ l’auteur.

        Pour défendre sa souveraineté menacée, encore faut il l’avoir préalablement imposé, ce qui était loin d’être le cas, fantoches obligent, pour plusieurs pays de l’ex AOF voulant enfin la faire respecter !

        Par ailleurs, renvoyer dos à dos dans le conflit opposant français exploiteurs et africains exploités, au motif de réserves sur les alliés de ses derniers, c’est faire le jeu des exploiteurs, voire même abonder à leur atavique mépris des capacité de jugement des opprimés !

        Apocalypse 3:14-16 : « Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. »


        • sylvain sylvain 8 septembre 2023 20:41

          il me semble que si l’afrique veut acquerir une forme de souverainete, elle doit jouer de cette opposition entre grandes puissances pour tirer son epingle du jeu.

          La carte sur l’image en debut d’article montre cependant un autre danger tout aussi preocuppant pour l’afrique, a savoir l’avance du desert, notamment au sahel.


          • titi titi 9 septembre 2023 13:28

            @sylvain

            Il n’y aura pas de souverainté Africaine tant que les frontières n’auront pas été redessinées pour tenir compte des peuples, et pas des divisions administratives d’il y a 100 ans.

            Avant cette affaire de djihadistes en 2013 (mon avis étant que ce n’en était pas et que Hollandouille s’est fait roulé), le Mali était déjà en guerre civile.

            Or il n’y a eu aucune réponse politique aux revendications de l’Asawad.


          • microf 9 septembre 2023 21:29

            @titi

            Il n´y aura pas de réponse aux revendications politiques de l´ASAWAD, et, lorsque vous aurez complètement quitté le Mali, il ne sera plus question de l´ASAWAD, car l´ASAWAD, c´est vous qui l´avez crée, et, disparaitra avec vous.


          • titi titi 10 septembre 2023 11:59

            @microf

            « Il n´y aura pas de réponse aux revendications politiques de l´ASAWAD »
            Alors la guerre continuera.

            "l´ASAWAD, c´est vous qui l´avez crée

            "
            Je crois que vous sous estimez gravement les efforts d’un pays voisin qui considère que le Sahara lui appartient dans son entièreté.


          • Pr ELY Mustapha Pr ELY Mustapha 8 septembre 2023 21:50

             @Toutes et tous,
            Vos avis sont divers,chacun exprimant une opinion qu’il juge bien à propos. Merci.
            L’essence de cet article est qu’il renvoie dos à dos toutes les puissances d’Orient et d’Occident qui seraient là pour les « intérêts » de l’Afrique et son développement. Son unique prétention est de dire que seule l’Afrique pourra prendre son destin en main or ni sa cohésion, ni son unité, ni la volonté de la plupart de ses dirigeants ne vont dans ce sens.
            Tant que l’Afrique est un maillon faible du concert économique et financier des nations, elle restera la proie perpétuelle de Charybde et Scylla.
            Les Etats, a-t-on dit n’ont pas d’amis mais des intérêts. Faudrait-il simplement que l’Afrique, face à ses « amis » (d’hier, d’aujourd’hui et de ceux qui veulent le devenir) sache distinguer où se trouvent ses intérêts. C’est cette introuvable souveraineté qui lui permettra de le faire qui est l’objet de cet article. Pas de défendre un camp, si n’est le mien : l’Afrique.


            • titi titi 9 septembre 2023 10:00

              @L’auteur

              Vous avez évoqué les problèmes éthniques ce qui est à mon avis le fond du problème.

              Par contre
              "Les ressources naturelles, telles que l’or, l’uranium, et le pétrole, ont été exploitées massivement pour alimenter l’industrialisation des métropoles coloniales.

              « 

              Vous faites de l’anachronisme.

              Avant 1890, les occidentaux ne disposaient en Afrique que de comptoirs, ils ne controlaient pas les arrières pays (exception de l’Algérie)
              La colonisation telle qu’on la perçoit aujourd’hui se fait, sur la période 1890-1910.
              A cette époque l’industrialisation des puissances coloniales est faite, et leur économie fonctionne au charbon : pas au pétrole ni à l’uranium.

              Pour l’Afrique, les découvertes de pétroles sont faites à la fin de la colonisation : par exemple pour l’Algérie c’est 1956... sachant que la France part en 1962, elle n’en tirera rien.

              Enfin pour l’Uranium, la »nucléarisation" de l’électricité en France débute en 1972.
              A cette date la France ne possède plus aucune colonie à part Djibouti.

              Donc non, il n’y a pas eu d’exploitation massive de richesses pour alimenter l’industrialisation des métropoles coloniales.

              L’industrialisation des métropoles coloniales elle s’est faite grace au charbon et aux hauts fourneaux européens


              • AmonBra AmonBra 9 septembre 2023 21:17

                @titi

                [. . .] "Pour l’Afrique, les découvertes de pétroles sont faites à la fin de la colonisation : par exemple pour l’Algérie c’est 1956... sachant que la France part en 1962, elle n’en tirera rien."[. . .]

                 !?

                Faux : Si 1956 est effectivement le début de l’exploitation du pétrole algérien, au profit monopolistique de la France coloniale, la fin de ce monopole n’aura lieu qu’en 1971, suite à la nationalisation institué par le Président H. Boumediene,

                soit près de 15 ans de pompage dudit hydrocarbure.

                C’est d’ailleurs la perte de cette richesse énergétique bon marché, qui marquera pour la France la fin des 30 glorieuses, qu’aggravera la crise du 1er choc pétrolier en 1973. . .


              • microf 9 septembre 2023 21:32

                @AmonBra

                Vous savez la perte des richesses des autres qu´il pillait et qui lui rendait arrogant, lui fait perdre même la raison, il ne sait plus quoi dire.


              • titi titi 9 septembre 2023 21:38

                @AmonBra

                Alors moi j’ai un défaut : je lis les articles que les intervenants mettent en ligne.

                Avez vous lu l’article jusqu’à la fin ?

                si la nationalisation de 1971 permet de redéfinir les relations diplomatiques, elle a dans les faits peu de conséquences sur la coopération économique dans le domaine.

                "

                L’article dit en gros que ça n’a rien changé.

                Donc votre histoire de fin des trentes glorieuses c’est encore du bullshit.

                Comme toujours...


              • AmonBra AmonBra 10 septembre 2023 17:20

                @titi

                [. . .]« Donc votre histoire de fin des trentes glorieuses c’est encore du bullshit. »[. . .]

                C’est pourtant mentionné noir sur blanc dans l’article du 15/03/2021 du journal « Le Point », hebdomadaire français classé traditionnellement à droite :

                [. . .] "Choc économique ou révolution politique ?

                En France, la nationalisation des hydrocarbures est présentée comme une page douloureuse de l’histoire de l’énergie. Dans ce sens, la prise de contrôle des entreprises françaises est associée à la fin de la longue phase de prospérité économique commencée dans l’après-guerre. Autrement dit, l’avènement de l’ère de la pénurie d’essence ferme la parenthèse des Trente Glorieuses et marque un coup d’arrêt dans la course de la France vers la modernité." [. . .]

                Alors, illettrisme, mauvaise foi ou/et cerveau si formaté idéologiquement, qu’il ne « capte » que ce qui alimente son idéologie ?


              • titi titi 10 septembre 2023 19:38

                @AmonBra

                Ca c’est le premier paragraphe et c’est une question. Pas une affirmation.

                Il y en a 3 autres après, qui tentent justement d’arriver à une conclusion.

                Thèse, Antithèse, Synthèse .... même si je pense que ça ne vous parle pas beaucoup.

                Et la conclusion est négative.

                Je comprends mieux vos interventions : en fait vous ne comprenez pas ce que vous lisez.


              • AmonBra AmonBra 11 septembre 2023 11:35

                @titi

                [. . .] Choc économique pour les uns, révolution politique pour les autres, la nationalisation des hydrocarbures adopte un sens différent si nous l’analysons dans son contexte historique".[. . .]

                [. . .] "En France, la nationalisation des hydrocarbures est présentée comme une page douloureuse de l’histoire de l’énergie. Dans ce sens, la prise de contrôle des entreprises françaises est associée à la fin de la longue phase de prospérité économique commencée dans l’après-guerre"

                [. . .]
                [. . .] « Ainsi, quand le président Boumediene prononce son fameux discours du 24 février, il exprime clairement la volonté de « porter la révolution dans le secteur des hydrocarbures » afin d’assurer la création d’une industrie algérienne autour de la société nationale Sonatrach. » [. . .] 
                [. . .] Cette décision est en effet annoncée durant les négociations sur l’augmentation de la fiscalité et des prix du brut engagées par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole avec les entreprises pétrolières qui jusqu’ici fixaient seules le cours du baril.

                La stratégie algérienne se révèle gagnante et d’autres États producteurs choisissent de l’imiter dans les mois qui précèdent le choc pétrolier de 1973. Le succès des nationalisations confirme que les pays producteurs ne seront désormais plus des engrenages passifs d’une machine industrielle complexe et que le pétrole n’est pas l’affaire exclusive des grandes entreprises multinationales.[. . .]

                • Thèse : Pour les algériens et d’autres peuples, la question ne se pose plus, depuis la décision historique de feu H. Boumediene ;
                • Antithèse : Pour les mythomanes occidentaux, pathologie aussi répandue que le suprémacisme en Ôxydant et dont vous êtes manifestement atteint, cela reste un « choc économique », douloureux fâcheux et couteux(¹) mais sans plus ;
                • Synthèse : Pour l’observateur neutre et objectif, c’est une révolution dé-néocoloniale suite logique de la dé-coloniale, notamment lorsque le colonisateur n’a pas pu installer des fantoches après son départ, mais vu comme cela s’est passé(²) et a fini en Algérie ça se comprend ! Ceci provoquant un choc économique chez le néo-colonisateur qui, faute d’en tirer politiquement toutes les leçons et d’agir en conséquence, s’expose à d’autres déboires peut être encore plus désastreux.
                Conclusion personnelle totalement autodidactique : Avec l’effondrement en chaine de la françafric(³) nous y sommes, mais probablement que ce dernier traumatisme, comme celui ayant initié le processus ainsi que ceux l’ayant suivi, n’ont ils pas été assez puissants thérapeutiquement, aussi, rassurez vous, votre état mental a ses jours comptés, car l’ampleur de l’ultime « choc » socio-économico-énergétique, dont les déboires de la françafric ne sont que les prémices, que vous réserve ce début de XXI siècle, y parviendra bien plus surement qu’un contradicteur ne comprenant pas ce qu’il lit . . .

                .
                .
                .
                (¹) Exclusivement pour l’ovin grégaire et apeuré qu’est devenue une majorité de français lambda.
                (²) Les hydrocarbure algériens ont certainement joué un rôle important dans la durée de la guerre d’indépendance algérienne.
                (³) Ou néo-colonisation de l’ex Afrique Occidentale Française.


              • placide21 12 septembre 2023 10:01

                Moon of Alabama nous propose une intéressante analyse qui met en évidence le rôle des Etats-Unis dans les mouvement politiques que secouent l’Afrique https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-alternative-du-11-septembre-2023

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