• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Culture & Loisirs > Voyages > Le Chemin Sauvage : au cœur de l’« hyper-ruralité (...)

Le Chemin Sauvage : au cœur de l’« hyper-ruralité »

Le Chemin Sauvage, c’est 4 385 km de trek à travers quelques-unes des contrées les mieux préservées de notre pays. « Le choix de l’itinéraire a été guidé par la volonté d’être au plus près de l’hyper-ruralité », est-il d’emblée annoncé sur le site de la Fédération française de la randonnée pédestre. Et de fait, le parcours de ce trek, officiellement inauguré les 13 et 14 mai, évite délibérément les grandes agglomérations pour permettre à ceux qui l’emprunteront de partir à la découverte de la France métropolitaine profonde...

JPEG - 212 ko
Le Chemin Sauvage

Le concept d’« hyper-ruralité » a été créé en 2014 par le défunt sénateur de Lozère Alain Bertrand dans un rapport remis au gouvernement. Sont désignés sous ce vocable 250 « bassins » caractérisés par une faible densité d’habitants (souvent âgés) représentant 5,4 % de la population française répartis sur 26 % du territoire, mais aussi par un enclavement pénalisant, des ressources financières insuffisantes, un manque d’équipements et de services privés et publics, et des perspectives de développement limitées. (cf. lien Géoconfluences). Tel est principalement le décor du Chemin Sauvage.

Ce n’est pas d’un itinéraire de randonnée pédestre classique qu’il s’agit, mais d’un parcours de trek incluant par conséquent des bivouacs, conformément aux règles habituelles de la pratique du trekking. Cela n’exclut pas pour autant les hébergements traditionnels en gîtes et refuges pour ceux qui le souhaitent, même si ce n’est pas dans l’esprit des créateurs du Chemin Sauvage. Tracé entre la ville de Saint-Brieuc et celle de Charleville-Mézières, son parcours descend vers le massif pyrénéen via les Pays de Loire et le Limousin pour remonter vers les Ardennes via le Massif central et le Morvan.

JPEG - 286.7 ko
Chemins de Lozère, du Cantal et du Puy-de-Dôme (photos Fergus)

Au total, 8 régions, 38 départements et 734 communes rurales sont traversés, nous informe le site de l’association Le Chemin Sauvage, créée il y a quelques années dans la préfecture costarmoricaine. Soit 4 385 km d’une randonnée pédestre qui, point essentiel aux yeux des initiateurs du parcours, n’emprunte que des chemins existants – le plus souvent à usage agricole ou forestier – ainsi que des segments de sentiers balisés déjà tracés (GR®, GR® de Pays ou PR), avec une prédilection pour les moins fréquentés d’entre eux, afin d’être au plus près de la vie des terroirs ruraux et de leurs habitants.

L’association propose, le trekkeur dispose

L’idée de ce trek hexagonal est née... aux États-Unis. C’est en effet en s’inspirant du Pacific Crest Trail, tracé sur 4 260 km entre la frontière mexicaine et la frontière canadienne dans des espaces préservés, que les fondateurs de l’association Le Chemin Sauvage ont imaginé ce parcours français. Découpé en 21 tronçons*, le Chemin Sauvage a été conçu pour répondre aux attentes différenciées des trekkeurs : peu disposeront en effet des 6 mois nécessaires pour le parcourir en totalité, et la plupart auront pour objectif de découvrir telle ou telle partie du parcours en fonction de leurs aspirations ou de leurs aptitudes.

JPEG - 295.9 ko
Jean-Paul Le Duault, président de l’association sur les crêtes des Monts d’Arrée (photo recadrée Fred Tanneau/AFP)

Il convient à cet égard de ne pas se tromper sur le rôle des promoteurs du Chemin Sauvage. Ils ne sont ni des organisateurs de trek ni des accompagnateurs, mais des amoureux de l’hyper-ruralité désireux d’en faire découvrir par le biais de leur association quelques-uns des bassins les plus méconnus. Leur rôle est de proposer des itinéraires et de réaliser les topoguides qui permettront aux trekkeurs d’avoir accès en cours de cheminement aux ressources utiles et nécessaires**. D’ores et déjà, quelques-uns sont disponibles, de même que les fichiers GPX téléchargeables de l’itinéraire des 21 tronçons.

Vous disposez d’une bonne paire de chaussures de randonnée, d’un sac à dos fonctionnel et confortable, d’une tente de qualité, d’un matériel de couchage en bon état, de capes de pluie, des documents topographiques indispensables, d’un couteau multi-lames, d’une trousse de premiers secours, et bien sûr d’une détermination sans faille pour atteindre vos objectifs, alors, vous possédez l’essentiel de ce qui est nécessaire pour vous lancer sur le Chemin Sauvage. Laissez-vous donc tenter ! Il y a, n’en doutez pas, des paysages formidables à découvrir et de belles rencontres à faire...

La longueur des 21 tronçons varie de 120 à 360 km, pour une moyenne de 209 km.

Chaque topoguide comporte des liens hypertexte afin de pouvoir accéder aux informations les plus précises.

À lire également :

Retour dans l’Aubrac

Bretagne : 50 bougies pour le GR34®

La chaîne des Puys et la faille de Limagne au Patrimoine mondial de l’Unesco

Aux sources du Tarn : noces d’or lozériennes

Sous le regard des vautours : bienvenue sur le Causse Méjean

1957 : jour de batteuse

Aubrac : du granit, des vaches et une incomparable sérénité

Si les volcans d’Auvergne se réveillaient

1965 : un dimanche au village


Moyenne des avis sur cet article :  1.72/5   (18 votes)




Réagissez à l'article

32 réactions à cet article    


  • pasglop 15 mai 09:28

    @Fergus

    Une bonne partie des itinéraires suivent ce qu’on appelle la (les) « diagonale du vide ».

    Heureusement il reste ça.


    • Fergus Fergus 15 mai 09:42

      Bonjour, pasglop

      En effet, le parcours traverse des bassins d’hyper-ruralité en empruntant majoritairement hors Bretagne et Pays de Loire la « diagonale du vide ».

      « Heureusement il reste ça »
      Oui, randonner dans ces contrées à l’écart des concentrations urbaines de forte densité est un réel plaisir.
      Cela contribue en outre à pérenniser, fût-ce très modestement, l’implantation locale de quelques commerces, notamment alimentaires.
      Ajoutez à cela qu’en dehors de l’anonymat des villes, les contacts avec les habitants se font naturellement. Au point que l’on se voit parfois offrir un café avant de reprendre le chemin.


    • Sirius Sirius 15 mai 10:03

      "une faible densité d’habitants (souvent âgés) représentant 5,4 % de la population française répartis sur 26 % du territoire"


      Ça me fait penser à "La Soupe aux Choux", vers la fin du film, quand le Glaude et Bombé virent le maire hors de leur propriété et que l’« élu » installe des grillages autour des deux maisons et transforme les deux vieux copains en attraction locale, ce qui attire les touristes citadins qui viennent les observer comme des bêtes curieuses.

      Il ne reste plus aux 5,4% qu’à envoyer à la Francine, qui est devenue serveuse, les louis d’or joints d’une lettre et à s’envoler vers Oxo.


      • Fergus Fergus 15 mai 11:41

        Bonjour, Sirius

        « Ça me fait penser à »La Soupe aux Choux« , vers la fin du film »

        Je vous crois sur parole : je n’ai pas vu ce film.


      • pasglop 15 mai 12:02

        @Sirius
        Et ainsi convertir les habitants d’OXO, quelque peu prosaïques, en amateurs de bibine et de soupe aux choux.
        De quoi refonder une civilisation.
        Certains ministres feraient bien d’en prendre de la graine.


      • Montdragon Montdragon 15 mai 10:21

        Il me semble que le tracé en Loire/Haute-Loire/Ardèche/Lozère reprend ce fameux chemin gaulois décrit par Lorant Deutsch, peu ou prou le chemin des helviens et celui des gabales.


        • Fergus Fergus 15 mai 11:44

          Bonjour, Montdragon

          Peut-être partiellement, je n’ai vu le détail du parcours.


        • gruni gruni 15 mai 10:29

          Bonjour Fergus

          « Vous disposez d’une bonne paire de chaussures de randonnée... »

          Sans oublier de bonnes jambes smiley Car, malheureusement, nous ne sommes pas tous égaux au niveaux des capacités physiques. Merci quand même pour la balade.


          • Sirius Sirius 15 mai 11:15

            @gruni

            pour un marcheur entrainé, la vitesse moyenne est de 4 km/h
            en supposant que les randonneurs marchent 8h par jour, même les dimanches et les jours fériés (donc sans regarder le paysage ni "vivre des moments de convivialité), ils parcoureraient 32 km par jour, et pour parcourir les 4 385 km de trek, il leur faudrait 4385/8 = 549 jours, soit un an et demi, à condition d’avoir prévu la logisique pour que le gite et le couvert soient assurés.
            Pour connaitre la durée du périple pour tout un chacun, il suffit d’appliquer un coefficient de mobilité à ce chiffre, ce qui devrait es traduire pour la plupart des gens à 1.5 / 25% = 6 ans
            c’est vous qui voyez


          • Fergus Fergus 15 mai 11:51

            Bonjour, gruni

            « Sans oublier de bonnes jambes »

            Sans doute. Surtout si l’on additionne pas mal de décennies au compteur. 
            Par chance, les muscles gardent la mémoire de l’effort physique et, si l’on n’a pas de problèmes rédhibitoires (notamment cardio-vasculaires ou articulaires), il est possible de rester actif très longtemps. C’est même très sain si l’on connaît ses limites.


          • Fergus Fergus 15 mai 11:59

            @ Sirius

            Heu... votre calcul est faux  !
            Sans faire des journées très chargées, disons 25 km  soit grosso modo 6 heures de marche — afin de se donner le temps de contempler les paysages, de prendre des photos et de discuter avec des personnes de rencontre, le parcours est d’un maximum de... 6 mois (4385 / 25 = 175 jours !).


          • pemile pemile 15 mai 12:38

            @Sirius « il leur faudrait 4385/8 = 549 »

            4385/32 = 137


          • Sirius Sirius 15 mai 15:02

            @Fergus

            je me disais aussi : comment les fantassins de la grande armée ont-ils fait pour arriver en Russie, et en revenir pour certains, en si peu de temps ?
            c’est parce que Napoléon était plus fort que moi en calcul
            mais si je suis manchot, moi, je ne suis pas empereur


          • Fergus Fergus 15 mai 16:21

            @ Sirius

            Pas de problème, nous sommes tous à certains moments des « manchots » .


          • ORIC 15 mai 11:11

            YOUPIE je comprends pourquoi il n’y a plus grand monde ici

            Les agoravoxiens sont tous partis sur le chemin sauvage guidés par monsieur SIRIUS notre bonne étoile

            Merci monsieur FERGUS

             smiley


            • Sirius Sirius 15 mai 11:16

              @ORIC

              nous sommes en route pour Oxo
              c’est la Denrée qui pilote
              c’est beau toutes ces étoiles


            • Fergus Fergus 15 mai 12:03

              Bonjour, ORIC

              Je ne connais pas le détail de la totalité du parcours, mais il reprend nombre de tronçons où j’ai déjà crapahuté, notamment en Bretagne et dans le Massif central. Et je peux vous garantir qu’il traverse des lieux magnifiques (je pense par exemple à la presqu’île de Crozon ou au à la traversée des monts du Cantal.


            • pemile pemile 15 mai 12:40

              @Fergus « Je ne connais pas le détail de la totalité du parcours »

              A priori if faut payer sur leur site pour l’avoir ? smiley


            • Fergus Fergus 15 mai 13:21

              Bonjour, pemile

              Oui, les topoguides de l’association Le Chemin Noir sont payants, comme ceux de la FFR.
              Ce qui n’a rien d’anormal, eu égard au travail de collecte des informations sur la localisation et la nature des ressources, sans oublier le coût de leur réalisation.


            • eau-mission eau-mission 15 mai 11:30

              Peut-on traduire du KML en GPX et réciproquement ?


              • pasglop 15 mai 11:57

                @eau-mission
                Oui , même sans installer quoi que ce soit, simplement en ligne


              • Fergus Fergus 15 mai 12:10

                Bonjour, eau-mission

                La réponse vous a été donnée ci-dessus.

                Personnellement, je n’ai rien contre les innovations technologiques, mais je reste fidèle aux cartes traditionnelles de l’IGN (j’ai commencé autrefois mes randos avec des cartes topographiques en noir et blanc hachurées) car elles ont l’immense avantage de permettre une vision élargie et précise des sites traversés, et par conséquent de mieux appréhender l’architecture d’un massif.


              • eau-mission eau-mission 15 mai 12:43

                @pasglop

                Merci.

                Sous l’usage d’une norme se cache souvent la volonté d’imposer un produit. Si les deux balisages peuvent être traduits sans perte dans les deux sens, le plus libre des deux devrait s’imposer.


              • eau-mission eau-mission 15 mai 12:55

                @Fergus

                Ces innovations comportent souvent une incitation à la paresse. Dans le cas des promenades, le plaisir est de découvrir les petits secrets d’un paysage, aussi l’outil auquel la tendance naturelle au moindre effort vous incite à obéir est bien dans la poche la plus inaccessible de mon sac.

                Les plus prudents prévoieront d’ailleurs la panne du satellite.

                Par « architecture d’un massif » vous entendez sans doute le résultat des forces tectoniques et atmosphériques. De mon côté, j’aime aussi imaginer l’animal qui se coule sur une sente, ou le berger allant et venant entre l’estive et la ferme.

                Hier, j’ai suivi un moment, par force, les traces de pneus des « trailers », la futilité de ces pistes m’a donné le vertige.


              • Fergus Fergus 15 mai 13:17

                @ eau-mission

                « le plaisir est de découvrir les petits secrets d’un paysage, aussi l’outil auquel la tendance naturelle au moindre effort vous incite à obéir »

                Eh oui, il y a là une forme de piège. Il est en effet dommage en balade de se fier aux seules indications d’un outil numérique.
                Même lorsque je voyage en voiture, je ne recours quasiment jamais au GPS. Mais je reconnais que cela peut être parfois très utile.

                Par « architecture d’un massif », je désigne la disposition et la forme des reliefs ainsi que l’orientation des cours d’eau qui l’irriguent ou qui y prennent leurs source.

                « l’animal qui se coule sur une sente, ou le berger allant et venant entre l’estive et la ferme »
                L’« imaginer », c’est bien, et l’observer, c’est encore mieux, si l’on se trouve au bon endroit au bon moment.
                « les traces de pneus » n’étaient-elles pas celles d’un véhicule agricole ?


              • zygzornifle zygzornifle 15 mai 15:36

                Faut demander a Catherine Sauvage ....

                .


                • Fergus Fergus 15 mai 16:34

                  Bonjour, zygzornifle

                  A propos de nom, le Chemin Sauvage passe à deux pas du lac Sauvage (ou lac de Sauvages) sur la commune de Dienne, dans le Cantal.


                • zygzornifle zygzornifle 16 mai 10:54

                  @Fergus

                   On y trouve encore la nuit des sauvageonnes elfiques prenant leur bain nue dans les ruisseaux dansant avec des Farfadets et autres Dévas, avec de la chance on peut apercevoir Pan le dieu de la nature et sa flute  ....


                • Fergus Fergus 16 mai 11:42

                  Bonjour, zygzornifle

                  Encore faut-il être très observateur car ces créatures ne sont visibles qu’aux yeux de ceux qui ont une excellente acuité visuelle (et beaucoup d’imagination smiley ). 


                • La Bête du Gévaudan 15 mai 21:17

                  jolis paysages... merci !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité