Une couille dans le potage
Cette expression imagée, que l’on pourrait facilement attribuer à Audiard, illustre assez bien la situation européenne sur la question de la « priorité aux véhicules électriques », après la récente décision de nos voisins outre-Rhin…
En effet, ils viennent de décider unilatéralement de repousser l’interdiction des véhicules thermiques à plus tard, faisant savoir qu’il était dommage d’appliquer cette décision aux bio-carburants, lesquels sont, sans contestation possible, favorables à l’environnement, et s’inscrivent dans la lutte contre le changement climatique. lien
D’autre part, ils argumentent que le « tout électrique » n’est peut-être pas la solution idéale, sachant les difficultés à venir concernant la production électrique.
Et puis, a sécheresse de l’été dernier, pour laquelle on a vu de nombreux cours d’eau quasi à sec, n’est pas une bonne nouvelle pour l’industrie nucléaire, laquelle a besoin de beaucoup d’eau pour refroidir ses réacteurs, lesquels réacteurs souffrent déjà de nombreuses carences, fissures, soudures défaillantes, touchant une bonne partie du parc nucléaire. lien
Ajoutons que l’inflation galopante touche aussi le domaine énergétique, et l’électricité n’est pas épargnée, subissant des hausses considérables peu encourageantes pour ceux qui espéraient que leurs véhicules électriques leur permettraient de sérieuses économies.
En effet, début 2021, le prix du MWh était de 50€, passant à 222 € à la fin 2021, et il est monté jusqu’à 700 € par moment…
il est probable que, vu la situation internationale, les prix de l’énergie continuent à flamber. lien
Or, le bio-gaz échappe à tous ces problèmes, vu qu’il est fabriqué à partir de déchets fermentescibles, et qu’une pénurie de ceux-ci n’est pas envisageable.
S’il est vrai que la France fait des efforts actuellement pour produire toujours plus de bio-gaz, il n’en reste pas moins que nous sommes très en retard par rapport à nos voisin germaniques.
En effet, avec ses près de 10 000 installation de bio-gaz allemandes, la France fait pale figure avec ses 1075 unités de biogaz, même si leur nombre a quasi doublé en un an.
Ajoutons que, pour l’année 2021, seules 365 installations françaises injectent leur biogaz dans les réseaux de gaz naturel. Lien
De plus, la voiture électrique pose d’autres problèmes, car, pour l’instant, son développement est lié à la fourniture de terres rares, et à la production de batteries lithium, lesquelles sont majoritairement fabriquées ailleurs qu’en France, particulièrement en Chine, mais aussi en Australie, au Chili, en Argentine, au Brésil, au Zimbabwe, au Portugal, aux États-Unis... la France étant loin derrière tous ces pays. Lien
Cerise sur le gâteau, mais on en parle pas trop actuellement, les incendies de batteries des voitures électriques se multiplient… outre Atlantique, on en a dénombré pas moins de 25 000 entre 2017 et 2021… lien
En résumé, le développement de la voiture électrique dans notre pays n’est pas une bonne nouvelle pour notre indépendance énergétique...d’autant que la progression exponentielle du prix de l’électricité n’est pas non plus une bonne nouvelle pour nos porte-monnaie…
Comme dit mon vieil ami africain : « le jeune marche plus vite, mais l’ancien connaît la route ».
Le dessin illustrant l’article est de Deligne
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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