Gaspillages et solutions
Un constat a été réalisé, le gaspillage alimentaire, qui est, effectivement, inadmissible tant en terme économique (des millions jetés par les fenêtres) que social (des millions de gens meurent de faim quand à côté on jette à la poubelle des plats consommables) mais aussi et surtout, écologique (des millions d’êtres vivants tués pour rien, mais aussi des centaines de milieux détruits), constat qui est suivi par tout un tas de réflexions, notamment sur le « qui c’est qui gaspille le plus », avec, en tête, les restaurants, ce qui est bien normal, puisque ce sont eux qui servent le plus de plats.
Jusque là, rien à redire, même si les solutions apportées sont quasiment inexistantes : faire des études ne changera pas la donne, et l'urgence est d'agir au plus vite. Mais si ce n'était que ça, ce ne serait pas bien grave.
Car, déjà, à aucun moment il y'a remise en cause de la productivité capitaliste qui « oblige » tout les maillons de la chaîne à produire le plus possible, quitte à jeter la moitié à la poubelle. Ensuite, il n'est à aucun moment question d'une quelconque amende ou taxe pour les gaspilleurs professionnels, ce qui limiterait énormément les gaspillages. Non, on préfère parler de mesures pour sensibiliser les gens ; le souci étant que la sensibilisation prend énormément de temps, sur un sujet qui exige des mesures immédiates.
Pourquoi ne pas mettre en place un système de taxation similaire au défunt bilan carbone, avec un bilan gaspillage ? Evidemment, le but ne serait pas de sanctionner chaque gramme perdu, mais de fixer des quota, des limites, pour chaque tranches de restaurants, du plus populaire au moins populaire.
Et les limites devraient aussi être fixées pour les clients eux mêmes, qui peuvent avoir tendance à prendre sans consommer, surtout quand c'est gratuit.
Et tant qu'on parle des particuliers, grande nouvelle, ou plutôt grande mauvaise nouvelle ! pour éviter les gaspillages, on préconise... Les portions individuelles. Sur le papier, c'est excellent, ça va limiter les produits qui vont périmer, mais dans les faits réels, deux énormes soucis se posent : en premier lieu, cela va renforcer la sacro sainte « périmé » qui pourtant, pour la plupart des produits, n'est qu'un chiffre subjectif, uniquement là pour éviter les scandales alimentaires et les passages aux tribunaux : la plupart des produits peuvent se consommer bien après la date de péremption, hors produits laitiers et autres produits frais, et en deçà d'une période raisonnable : si votre maïs traîne depuis 10 ans dans le placard, éviter le.
Et surtout, on va peut être limiter les gaspillages alimentaires, mais en compensation, on va augmenter les gaspillages d'emballages ! Car dix portions individuelles qui équivalent à une portion familial entraînent forcément dix emballages, emballages qui, souvent, ne sont ni recyclables, ni réutilisables.
Alors, vouloir limiter les gaspillages est une bonne chose, mais pas avec des portions individuelles. Les solutions ? Sensibiliser les gens et les collectivités en affichant les gaspillages du jour et du mois (le simple affichage réduit les gaspillages), mettre en place des quota de gaspillage pour les limiter, limiter les prises afin de ne prendre que ce qui est réellement nécessaire, cessez de jeter la nourriture jugée invendable du fait de son aspect, mais aussi, en temps de crise, pourquoi se borner à ne pas acheter de produits périmés ? Cela augmente les gaspillages mais, en plus, entraîne des tricheries ou des commerçants peu scrupuleux n'hésitent pas à réemballer un produit pour le faire durer le plus longtemps possible, et le vendre au prix fort.
Et surtout, au niveau du gaspillage, une mesure à réaliser d'urgence : cessez de jeter la nourriture, et systématiquement la donner aux associations humanitaires... Mais aussi et surtout au secteur animalier ! Au lieu de jeter la nourriture périmée, pourquoi ne pas la réutiliser pour nourrir les animaux ? Pour faire du fumier ? Cela limitera grandement l'importation de produits venant du bout du monde et, à terme, forcera le gaspillage zéro, ou presque !
Et ceci n'est point un rêve ou une chose irréalisable : il suffit d'un peu de volonté politique et de quelques efforts de la part des acteurs pour arriver à un résultat satisfaisant, puis, à force de bonnes habitudes, arriver à un gaspillage des plus réduits, voir, nul. Le rêve est à porté de main ; les cartes sont entre vos mains.
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