Trop INTELLIGENTS, trop SUBTILS, pour appréhender une CATASTROPHE budgétaire !
Les mesures financières gouvernementales pour calmer la grogne et la vindicte populaire vont creuser le déficit budgétaire d'environ 10 Md€ ! Une larme devant la fontaine qui déversera bientôt une vague énorme balayant l'édifice de la comptabilité publique. Pour ce faire, les élites actuelles se contentent d'amplifier les errements du passé, et ils sont fiers de leurs actions, car ils sont les marcheurs de la transformation énergétique !
La forteresse de Bercy jongle avec les niches fiscales, les subventions, les taxes nouvelles et les augmentations de taxes et impôts : Français dormez en paix, la Haute Administration est seule capable de faire votre bonheur dans le merveilleux monde néolibéral capitaliste : elle est en symbiose avec les forces dirigeantes mondiales et elle est capable de noyauter, à son insu, les Ministères, les Assemblées d'élus de la Nation et même le Monarque élu ainsi que son Gouvernement. Le Grand Molloch lobbyiste en chef est au coeur de notre Haute Administration financière, économique et sociale. Comme récompenses, les dynamiques acteurs des cabinets ministériels et des ministères quitteront vers la quarantaine leurs postes pour "pantoufler" dans les directions générales des grands entreprises françaises (et jamais dans des entreprises étrangères !) avec des rémunérations multipliées par 5 à 10. Le "Système" sait récompenser ses talentueux valets.
Actuellement deux thèmes font l'actualité : le déficit public et la transition énergétique.
Le déficit public se creuse fortement avec les cadaux fiscaux aux commanditaires : suppression ISF, réduction de l'exit taxe (ou flat taxe) baisse de l'impôt sur les sociétés, maintien des réductions de charges sociales patronales et de remboursements tels pour le CICE, et accessoirement baisse des charges sociales salariales compensées par des augmentations de la CSG (sur salaires et retraites et revenus divers). Les augmentations de primes récemment accordées vont légèrement alourdir le déficit public. Si la TVA reste quasi stable, le Gouvernement en plus de la CSG augmente les taxes sur les carburants (TIPP devenue TICPE) pour réduire le déficit. Après la vague pour 2018 amplifiée par une augmentation mondiale du pétrole brut, le gouvernement avait décidé une ressucée pour début 2019, avec, en outre, une majoration sur le diesel pour le ramener vers le prix de l'essence. L'explosion du raz-le-bol des "gilets jaunes" a eu raison de la fallacieuse argumentation gouvernementale : cette augmentation ne serait que la mise en place d'une taxe carbone dans le cadre de la transition énergétique !! Pour deux raisons, la première étant que seule 20 à 25% de l'augmentation était affectée à la subvention de la transition énergétique, la majorité des hausses étant destinée à boucher les trous budgétaires. La seconde étant que les TIPP/TICPE sont des taxes sur la consommation de carburant du transport routier, donc des taxes sur les émissions de CO2. Les autres énergies à émission de CO2 (gaz naturel, charbon...) étant exclues de ces taxes !
Pour les rentrées fiscales, les taxes/carburants rapportent 33,8 Md€ HT et 40,5 Md€ TTC (estimation pour 2018) ; Les retours vers les énergies renouvelables sont de 1,5 Md€ pour l'éolien (provision partielle pour l'offshore inclus) et de 3Md€ pour le photovoltaïque. Ces retours concernent une partie des investissements. En ce qui concerne le financement des écarts de coûts entre l'achat de la production de ces énergies et le prix d'achat des kwh sur le marché classique, les consommateurs voient leur facture majorée d'une Contribution pour le Service Public de l'Électricité, majoration de l'ordre de 16%. Cette contribution a augmenté de 650% en 15 ans ! Si les coûts du photovoltaïque sont en baisse pour les nouvelles installations, les surcoûts prévus pour les centrales éoliennes offshore sont pharamineux au vu de certains contrats (en cours de renégociation) : contrats négociés à 221,7 €/Mwh alors que les prix du marché classique de l'électricité sont de 53,7 €/Mwh et que pour des centrales offshore à l'étranger les négociations tournent vers 110 €/Mwh ! Nos négociateurs sont les meilleurs ! La CSPE va encore augmenter.
Analyse de la taxe carbone sur les carburants en France
La TIPP (majorée par des surtaxes des régions, en TICPE) n'a fait que croître ces dernières années :
- en 2012, : 41 à 44 centimes €/litre gazole et 58 à 61 c€/litre essence
- en 2018, : 59 à 62 c€/litre gazole et 67 à 70 c€/litre essence
Selon les prix du pétrole brut de 40 à 70 $/baril, les taxes ci-dessus (hors TVA) vont de 40% à près de 50% du prix à la pompe. Et ce surcoût peut être évalué en taxe carbone en euro par tonne de CO2 émis en tenant compte de la teneur en carbone dans le carburant et la masse spécifique du carburant :
- pourcentage de Carbone 84% dans l'essence et le gazole
- essence : 710 gr/litre soit 590 gr de carbone transformé par combustion en 2170 g de CO2
- gazole : 830 gr/litre soit 700 gr de carbone transformé par combustion en 2500 gr de CO2
Les taxes carbone s'exprimant en euro par tonne de CO2, les estimaions sont alors faites pour 1000 litres :
+ 1000 litres essence, 685 € de TICPE hors TVA pour 2,17 t/CO2 soit 315 €/t de CO2 plus TVA
+ i000 litres gazole, 600 € de TICPE hors TVA pour 2,5 t/CO2 soit 240 €/t de CO2 plus IVA
La France était déjà le pays aux taxes les plus élevées sur les carburants, alors pourquoi en rajouter ?
Ces valeurs assurent à la France une place d'honneur remarquable d'autant plus que la France ferme ses dernières centrales à charbon et n'utilise plus que le gaz naturel en complément du parc électro-nucléaire et du renouvelable.
Analyse comparative des taxes carbone entre la France et l'Allemagne
Pour les carburants la France est la plus vertueuse, bien avant les majorations imposées par le nouveau gouvernement.
Pour l'autre grand poste de dépenses énergétiques, l'électricité, les prix français sont plus bas du fait des réacteurs nucléaires qui, en outre, n'émettent pas de CO2. Le parc de renouvelables, éolien et solaire photovoltaïque étant plus importants en Allemagne, les Allemands paient aussi une contribution sur leurs factures d'électricité s'élevant à 25% du total pour financer les surcoûts du renouvelable. Ce surcoût ramené aux coûts réels de production (avant les coûts de distribution) correspond à 45 % des coûts totaux de production ! La part du charbon est encore de 39%.
Après la décision de réduire fortement le parc électro-nucléaire et de ne plus le renouveler, l'Allemagne utilise massivement le charbon et le lignite dans de nombreuses centrales thermiques qui sont responsables de 75% des émissions de CO2. Il serait logique d'appliquer une taxe carbone élevée : il n'en est rien ! Pour du charbon produit ou importé valant entre 40 et 80€ la tonne, selon le cours mondiaux, les centrales thermiques achètent sur les marchés des "crédits carbone" ou droits à polluer valant encore 15 à17 €/tonne de CO2 en 2011 et descendus à 5 à 7 €/tonne en 2014. Les prix bas du charbon et du CO2 permet à l'Allemagne d'exporter de l'électricté !
Différentes commissions d'experts ont évalués les impacts des droits d'émission de la tonne de CO2 :
En 2017, Stern et Stiglitz ont constaté que le prix moyen de la tonne CO2 variait dans le corridor 15/20 $/t jusqu'en 2020 et qu'il serait souhaitable et même impératif d'atteindre 60/80 $/t CO2 vers 2030/2035 ! Ces messieurs ont constaté que les précédents objectifs de 40/80 $/t de CO2 en 2020 et 50/100 $/t de CO2 en 2030 ne seront pas atteints. La COP 21 avait constaté que 60% des combustions de carbone ne payait pas de taxe carbone, et que 30 % payaient moins de 30 $/t de CO2 émis. Les 10 % restant étant principalement affecté aux transports routiers (le kérosène et les carburants marins étant exonérés de taxes, assimilés à de l'exportation).
La Commission Stern-Stiglitz a fait une excellente prévision :
- vers 40/60 $/t il y a un équilibre de prix de revient entre le gaz naturel et le charbon, d'où la réduction envisageable de dernier.
- vers 80/100 $/t la capture du CO2 et son stockage souterrain devient rentable, d'où un renouveau possible du charbon !
Pour mémoire, une tonne de CO2 est produite par 0,3 t de charbon pur (contenu dans la houille ou le lignite).
Pour que les prévisions des honorables économistes se réalisent, il faudrait donc que les taxes sur la tonne de charbon évoluent vers 150/300 $/t à ajouter au prix de marché entre 40 et 80 $/t ! À moins de cataclysmes de plus en plus nombreux et de plus en plus destructeurs, ces prévisions ne se réaliseront pas. Les humains seront les mieux placés pour en subir les effets néfastes !
INCIDENCES sur les PERSPECTIVES BUDGÉTAIRES des politiques engagées !
Le programme de réformes validé électoralement par défaut et conforme aux attentes des commanditaires néolibéraux du capitalisme mondialisé, n'est pas remis en cause : il est donc poursuivi et dans le seul domaine de l'énergie ses conséquences budgétaires vont être catastrophiques. En effet :
+ les véléités de supprimer la production de véhicules, essence ou diesel, vers 2030/2035 (plutôt vers 2040/2050 au vu des nombreuses résistances) vont supprimer les consommations de carburants et les rentrées de TICPE correspondantes, soit 40 Md€/an soit 2% du PIB : le déficit budgétaire, toute chose égale par ailleurs, va passer de 3,2 à 5,2%/an du PIB (soit plus de 10% en réel, dépenses moins recettes). D'où pour honorer nos engagements, des baisses massives de salaires et de retraites et de hausses de taxes, impôts et CSG : implosion sociale ou explosion révolutionnaire ?
+ pour éviter les désordres budgétaires ci-dessus, le gouvernement devrait supprimer un million de postes (statutaires et sous contrat) de fonctionnaires, les embauches nouvelles de la police, des hôpitaux, de la pénitentiaire, de la justice, de l'éducation nationale... étant compensées par d'autre suppressions de postes. Les 40 Md€/an correspondent au million d'emplois supprimés. À la condition que ce million de sans emploi supplémentaire ne soit ni indemnisé, ni allocataire. Ce million de désoeuvrés ira grossir les zones de non droit, de délinquances diverses et de trafics de drogues : quel magnifique terreau pour constituer un corps d'islamistes radicalisés financés par les pétrodollars, et de zones soumises à la charia ? Ce n'est pas la meilleure solution !
+ Le remplacement des véhicules diesel et essence par des véhicules électriques exige une production de masse de batteries et des investissements énormes en production d'électricité renouvelable (avec des stockages importants). Pour les batteries au lithium, l'UE est quasi totalement dépendante de la Chine. Il n'y a pas, en développement, de solutions alternatives en batteries (zinc,...) ou en procédés (piles à hydrogène ou moteurs thermiques à hydrogène) moins polluantes que la filière lithium et garantissant notre indépendance énergétique. La part de notre industrie va encore se réduire.
+ La politique d'isolation massive des habitations et immeubles, aussi préconisée par les écologistes responsables, permettrait une réduction massive de la production de CO2 : mais il s'agit d'aider les locataires et propriétaires, au lieu de punir les automobilistes.
En CONCLUSION, les solutions à la crise climatique et à nos déficits structurels ne sauraient RUISSELER de l'INTELLIGENCE et de la SUBTILITÉ des cerveaux formatés à la soumission au SYSTÈME néolibéral mondialisé des marchés et des capitaux.
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