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Accueil du site > Actualités > Economie > Les flops nouveaux en ce printemps bourgeonnent ! D’où le (...)

Les flops nouveaux en ce printemps bourgeonnent ! D’où le flétrissement accéléré des plans Juncker et Draghi !

Le Président JUNCKER avec sa baguette magique se proposait de transformer 15 Md€ de fonds européens en plus de 300 Md€ d'activités et travaux nouveaux créateurs de millions d'emplois ! Super DRAGHI, Président de la BCE, lui emboîtait le pas en se proposant d'injecter plus de 1000 Md€ en QE dans des banques, à charge pour elles de relancer les activités économiques dans l'Eurozone. Seuls les Allemands se refusaient d'applaudir car ils pensaient qu'ils seraient in fine les cochons de payant. Or les médias et commentateurs spécialistes de la futurologie politico-économique, qui ont amplifié les retombées positives, les milieux bancaires à qui ces mesures sont destinées négligent ce nouveau champ d'application de leurs compétences ! Et pourquoi ?

Les propositions Juncker et Draghi sont des propositions de financiers pour les financiers et les banques : l'économie réelle de chaque pays membre et les sinistres du chômage de masse sont secondaires dans leurs plans. Ensuite, les mesures financières et monétaires préconisées vont à l'encontre des règles de bonne gestion de l'UE : baisse des dépenses publiques, réduction des déficits et de l'endettement publics. Dans les deux propositions les banques sont invitées à financer l'économie réelle par de nouveaux prêts !

Les entreprises privées peuvent dès maintenant financer des projets rentables avec l'aide de prêts à taux faibles, sans attendre rien d'autre qu'une demande soutenue des marchés ou des consommateurs pour leurs productions : celle-ci se fait attendre et ne se décrète pas ! Les investissements se font donc attendre. Si le plan Juncker permet de gagner 0,1% de taux d'intérêt sur des projets mixtes dits public-privé (financement privé lucratif et clients publics captifs) (et si le plan le permet) ce n'est pas cela qui va satisfaire la Cour des Comptes qui décèle des dérives systématiques défavorables aux clients publics, et donc de permettre son développement. Pour pallier les injonctions européennes sur les déficits, certains politiques ont osé suggérer que les emprunts contractés dans le cadre des propositions Juncker, ne soient pas comptabilisés dans la dette et les déficits publics : c'est le grand FLOU.

Pour l'émission massive de QE par la BCE, à hauteur de plus de 1000 Md€, ce n'est pas le manque de liquidités, à faible taux, sur les marchés financiers qui impose cette mesure. Il y a une certaine frilosité des banques à financer les entreprises européennes dans une période de marasme économique, de faillites et de licenciements. En outre, une cause de la générosité de la BCE par l'émission massive de QE, est le renforcement des ratios de fonds propres des banques imposées par des Autorités Financières soucieuses de la bonne solvabilité des banques (accords de Bâle). Les banques avec un ratio trop faible se disaient dans l'incapacité de prêter plus aux entreprises. Alors la BCE annonce un plan d'injection massive de liquidités, ce qui contribue, en outre, à la baisse de l'euro par rapport au dollar. Avec ce plan la BCE propose de racheter aux banques des emprunts d'État des pays de l'Eurozone, à hauteur de 60 Md€/mois, à la demande de chaque banque et apparemment aux conditions des marchés financiers où sont côtés ces emprunts. Le montant de la transaction venant renforcer les fonds propres disponible de la banque. Cette opération n'est pas couronnée de succès pour trois raisons évidentes :

- les taux des emprunts en cours concernés sont élevés (de 5 à 10%) et de bonne rentabilité ; du fait du soutien du FMI et de l'Eurogarchie, les risques de défauts de paiement pour les emprunts d'État sont quasi nuls et il n'y a pas de raisons impératives de se débarrasser de ces emprunts ;

- les taux des nouveaux emprunts, surtout pour les refinancements des dettes publiques, sont bien plus faibles (0,5 à 3%), et les taux aux entreprises ou au marché immobilier sont également faibles, parfois inférieurs à 3%.

- les demandes de financement pour l'économie réelle (entreprises et immobilier) sont atones ; seuls les projets à la rentabilité douteuses sont refusés par les banques.

Alors, sauf pour les quelques banques sensibles à fonds propres insuffisants, les mesures Juncker et Draghi seront les flops du printemps ou de l'année ! Leur utilité est tout autre : celle de montrer que le carcan castatrice des réglementations financières de l'UE et de l'Eurozone est déverrouillable et assouplissable ! cette ouverture, cette prise de conscience doit déboucher sur de nouvelles mesures tournées vers l'économie réelle et non pas sur la gestion financière des banques et des États. D'un côté, il y a plus d'une dizaine de millions de chômeurs, secourus, donc payés à ne rien produire, capables de créer des richesses. D'un autre côté il y a d'énormes besoins de richesses nouvelles à créer pour lutter contre le réchauffement climatique et les perturbations climatiques (économies d'énergies dans les bâtiments, les transports et les activités industrielles, réduction des émissions de gaz à effet de serre, lutte contre les pollutions de l'air, des eaux et des sols, protection des rives des cours d'eau et des rivages marins, agriculture sans pesticides...) Toutes les activités et travaux ainsi finançables ne sont pas d'une rentabilité immédiate, parfois 50 ans ou plus et ne sont pas finançables par des prêts bancaires. C'est là que des QE spécifiques à ces prêts sans intérêts, éventuellement abondés par des financements étatiques pourraient à la fois répondre à des besoins publics impératifs, à la forte réduction du chômage et au rétablissement des comptes publics : les prélèvements publics sur les activités et travaux d'intérêt général ainsi financés, venant réduire les déficits publics. Cette formulation d'avenir est en phase avec le DOMO préconisé antérieurement par Hugo BOTOPO.


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15 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel Roux 12 mars 2015 09:55

    Bon topo de l’auteur.

    Concernant les emprunts d’état, il n’est pas tout à fait exclu que la Grèce fasse défaut sur sa dette. Dans ce cas, les taux d’emprunt des PIGS seraient certainement revus à la hausse.

    Il est primordial d’abaisser les taux d’emprunt d’un pays systémique comme la France et le QE y participe en permettant des taux négatifs.

    La déficit budgétaire de la France est composé pour moitié des intérêts à 2% de la dette. Actuellement d’environ 50 milliards d’euros, ces intérêts vont baisser au fur et à mesure du remplacement des anciens emprunts par des nouveaux. Attendons nous à un concert d’auto satisfaction sur la baisse de notre déficit alors qu’aucune véritable économie n’a été faite dans les dépenses et notamment dans les subventions aux entreprises distribuant des dividendes à leurs riches actionnaires. C’est curieux que personne n’en parle.


    • Alren Alren 13 mars 2015 12:16

      @Daniel Roux


      «  il n’est pas tout à fait exclu que la Grèce fasse défaut sur sa dette  »

      La Grèce a remboursé le capital prêté et une partie des intérêts. C’est parce que certains prêts lui étaient consentis à un taux usuraire qu’elle a encore quelque chose à payer.
      Mais si elle ne le faisait pas, les banques privées qui lui ont prêté l’argent public de la BCE ne seraient pas perdantes au final, ayant récupéré donc le capital et des intérêts supérieurs à ceux qu’elles obtiennent de l’Allemagne ou même de la France.

      La BCE pourrait dire à ces banques privées :« Avec l’argent que je vous ai prêté à 1%, vous avez étranglé un pays de l’Union avec des prêts à plus de 10%. Ça suffit, n’en demandez pas plus ! Respectez les citoyens d’un pays membre ! »

      Mais elle ne le fera pas, car tout est mensonge et hypocrisie en matière de finance.



    • Daniel Roux Daniel Roux 12 mars 2015 15:24

      @ Hugo BOTOPO

      Je constate que votre excellent article attire peu le chaland. Pourquoi ? Me suis-je demandé, curieux. D’autres articles, bâclés, peu argumentés et mal écrits sont abondamment commentés.

      Je me suis répondu que le titre, ironique, à rallonge et peu lisible en est peut-être la cause.

      Un titre, c’est un peu comme une devanture de magasin. Du coup, j’ai regardé les titres de vos articles précédents...

      J’ai appris que les gens n’aimaient pas trop les conseils, surtout non sollicités, alors je m’abstiendrai.


      • hugo BOTOPO 12 mars 2015 16:13

        @Daniel Roux
        Merci pour vos commentaires et appréciations. J’aime les conseils judicieux et amicaux dénués d’ego. J’ai également remarqué que certains articles d’Agoravox suscitaient des échanges « ping-pong » entre des bandes de « copains » souvent hors du sujet.
        Le titre se voulait accrocheur et humoristique : les grands Maîtres de l’économie ont seul le droit de se tromper constamment, alors le vulgus pecum choisit la voie du doute et de l’humour ; voir à ce sujet l’excellent livre de Michel TURIN « Le bal des aveugles » (Albin Michel) ignoré et ostrcisé par les critiques des magazines !
        Mes articles précédents adoucissent des thèmes sérieux par des pincées d’humour : pour vivre heureux il ne faut pas toujours prendre la vie au sérieux !


      • David Heyo 12 mars 2015 20:54

        Vous avez bien raison de rédiger cet article. En effet derrière tout ce chaos économique, il y a bien une volonté, des stratégie, de créer une sorte de nouveau dogme évangélique, mais basé sur l’économie et le matérialisme.Le fait que Juncker prennent les commandes après Barroso montre que cette pseudo-élite avance de plus en plus, avec l’aide des médias alignés et l’aveuglement d’un grand nombre, en ajoutant un certain syndrome de Stockholm des citoyens face aux pervers en cravate. Cependant , comme la « Blitzkrieg » en 1939, cette marche est vouée à l’échec, dans un monde aux matières premières finie, et à force de promettre un paradis qui ressemble à un enfer, le réveil des consciences se fait dans la douleur, tant la mollesse des années 80-90 et le culte de l’ego a engourdi nos sens. Pourtant tout les signes de la putréfaction sont là, entre défiance politique durable, malaise, doutes sur les valeurs, annonçant la fin de cette imposture néolibérale.

        Si nous avons vaincus le « fascisme militaire » avec l’axe du mal de 39-45, celui-ci a muté pour devenir le « fascisme mental et économique », plus insidieux, ne montrant pas son vrai visage et contrefaisant les vertus au maximum. Mais il vient un jour où le masque tombe, reste à voir les dégâts

        • AlainV AlainV 12 mars 2015 23:30

          Merci pour le topo.
          Le sujet est complexe, difficile de se positionner.
          On se croirait sur le blog de Paul Jorion (ce qui est une façon de vous remercier).
          Attendons que l’UPR ait fini sa formation et qu’ils rappliquent.
          Mélenchon disait que l’argent se perd dans les tuyaux de la finance et l’éditorialiste de Spiegel online écrit ce soir que l’argent ira aux banques et aux investisseurs et pas aux citoyens ni aux entreprises.

          Il y aurait tant d’investissements à faire dans des secteurs non polluants !


          • elpepe elpepe 12 mars 2015 23:44

            Bonjour

            « fascisme mental et économique » formule tres pertinente, c est en effet en ces termes que je qualifierais le carcan et hypocrisie que les classes dirigeantes Francaise et Europeennes nous imposent,
            Ce que vous dites vient etayer ma croyance que personne n est dupe, et vos arguments sont pertinents et donc connus et reconnus,
            In fine, le QE aurait alors probablement un autre but, non avoue, celui de sauver la mise du systeme bancaire, avant la dissolution de l Europe planifiee ?

            Bien a vous


            • BA 13 mars 2015 08:15

              Toute l’économie mondiale est en lévitation.

              Toute l’économie mondiale repose sur des bulles :

              des bulles de dette publique

              des bulles de dette privée

              des bulles boursières

              des bulles immobilières

              des bulles d’extraction pétrolière

              etc.

              Mais tout ça, ce n’est pas solide.

              Tout ça, ce n’est que de l’illusion.

              Bientôt, les bulles éclateront.

              Bientôt, l’économie mondiale retombera dans le monde réel.

              Préparez-vous à subir l’éclatement des bulles.

              Préparez-vous au grand « Plop ! »

              Jeudi 12 mars 2015 :

              L’illusion de la prospérité.

              http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0204218587349-lillusion-de-la-prosperite-1101335.php


              • Le p’tit Charles 13 mars 2015 08:17

                (injecter plus de 1000 Md€ dans des banques...)

                Une énième façon de nous prendre pour des imbéciles.. ?
                Décidément..il n’y a qu’une solution pour ne plus être siphonné par ces mafieux....SORTIR de cette UE de bandits... !

                • Le p’tit Charles 13 mars 2015 10:08

                  @Le p’tit Charles...oups....le premier siphonné... !


                • BA 13 mars 2015 16:16

                  Pour éviter une faillite totale, la Grèce se finance en émettant des obligations à trois mois et des obligations à six mois.

                  Mais il y a un tout petit problème : personne au monde ne veut acheter ces obligations pourries !

                  Du coup, il ne reste plus que les banques grecques qui achètent ces obligations pourries !

                  Ensuite, les banques grecques refourguent ces obligations pourries à la Banque de Grèce.

                  La Banque de Grèce accepte ces obligations pourries comme collatéral, et elle prête en février 2015 la somme de 65,64 milliards d’euros aux banques grecques. La Banque de Grèce prête en mars 2015 la somme de 69,4 milliards d’euros aux banques grecques.

                  C’est le mécanisme ELA, Emergency Liquidity Assistance, en français « Prêt de liquidités en urgence ».

                  Mais il y a encore un tout petit problème : les banques grecques ne rembourseront jamais !

                  En clair :

                  1- La Grèce est en faillite.

                  2- Les banques grecques sont en faillite.

                  3- Mais tout le monde s’en fout …

                  … sauf Jens Weidmann, le président de la Banque centrale allemande, qui voit venir l’effondrement total du système bancaire grec !

                  (Rappel :

                  « Les prêts ELA de la Banque de Grèce, plus chers que les financements BCE, ont représenté 65,64 milliards d’euros en février, contre 5,2 milliards en janvier. Au total, les refinancements des banques grecques auprès de la BCE et de la Banque de Grèce ont atteint 104,3 milliards d’euros en février, soit l’équivalent de 57% environ du PIB. »

                  http://www.challenges.fr/finance-et-marche/20150312.REU4003/grece-chute-des-financements-bce-en-fevrier-bond-des-ela.html

                  Vendredi 13 mars 2015 :

                  La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi de relever de 600 millions d’euros le plafond de son financement d’urgence (ELA) des banques grecques, a-t-on appris de source bancaire grecque. Cela amène ce plafond à 69,4 milliards d’euros.

                  La Grèce se finance en vendant des bons du Trésor à trois et six mois, achetés presque exclusivement désormais par les banques grecques.

                  Présentant le rapport annuel de son institution, le président de la Bundesbank allemande Jens Weidmann a émis jeudi de sérieuses réserves sur le maintien à flot du système bancaire grec par les biais des ELA.

                  "Des banques qui utilisent des crédits d’urgence devraient tout faire pour améliorer leur situation de liquidité« , a-t-il dit, mais  »avec les achats de bons du Trésor pour lesquels il n’y pas de marché, c’est exactement le contraire qui se passe".

                  http://www.romandie.com/news/Zone-euro-la-BCE-releve-de-600-mio-ses-prets-durgence-aux-banques-grecques/574320.rom


                  • soi même 15 mars 2015 16:32

                    @ L’auteur, il est évident que l’on va vers une dictature financière, et comme ceux sont eux qui se sont attribuer le Droit de payé en monnaie de singe le bon vouloir des États, il est évident tant que l’on restera à une réflexion classique de l’économie et de la finance, il y aura pas de réponse crédible !
                    L’économie doit devenir Fraternel , ( clin d’œil à celui qui pense que suis un troll ) et tant que l’on n’aura pas abordé se problême sous son véritable angle, qui doit être la séparation du politique et du monde écomonique, et bien il n’aura aucume solution possible, même politique, si ce n’est c’est l’éternel s soumission au Moloch !

                     


                    • BA 15 mars 2015 17:50

                      La Grèce est en faillite.

                      A la fin du mois de mars, la Grèce ne pourra pas payer les retraites et les salaires des fonctionnaires.

                      Comme la Grèce est hyper-endettée, elle va donc … emprunter encore plus.

                      La Grèce va encore rajouter de la dette publique par-dessus les montagnes de dette publique qui l’écrasent déjà.

                      Et donc elle pourra payer les retraites et les salaires des fonctionnaires à la fin du mois de mars.

                      Et fin avril ?

                      Fin avril, ce sera pareil.

                      A la fin du mois d’avril, la Grèce ne pourra pas payer les retraites et les salaires des fonctionnaires.

                      Comme la Grèce est hyper-endettée, elle va donc … emprunter encore plus.

                      La Grèce va encore rajouter de la dette publique par-dessus les montagnes de dette publique qui l’écrasent déjà.

                      Et fin mai ?

                      Fin mai, ce sera pareil.

                      Et fin juin ?

                      Fin juin, ce sera pareil.

                      C’est ça qui est magnifique, avec le tonneau des Danaïdes : on a beau verser de l’eau dans le tonneau, l’eau retombe par terre sous le tonneau, et le tonneau n’est JAMAIS rempli.

                      Dimanche 15 mars 2015 :

                      Athènes craint d’être à court d’argent à la fin du mois.

                      Le premier ministre grec Alexis Tsipras redoute que la Grèce ne se retrouve à court d’argent à la fin du mois, affirme le journal allemand « Frankfurter Allgemeine Zeitung » dimanche. Les émoluments et retraites des fonctionnaires pourraient ne pas être versés intégralement à la fin mars.

                      http://www.romandie.com/news/Athenes-craint-detre-a-court-dargent-a-la-fin-du-mois_RP/574996.rom

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hugo BOTOPO


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