• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Economie > L’énergie nucléaire est la plus coûteuse

L’énergie nucléaire est la plus coûteuse

Alors que nos voisins suisses et allemands viennent d'abandonner le nucléaire, l'ensemble de l'opinion politique française, bien embarrassé, nous sert un discours tout préparé pour nous redire que nos choix hexagonaux sont les meilleurs : "moins de carbone rejeté, moins cher, plus sûrs" : même de plus en plus seuls, nous avons fait le bon choix.

Prenons le problème d'un autre angle, celui du coût. Voici ce qu'en dit un des défenseur de la cause nucléaire, lobbyiste influent, Jean-Marie Jancovici : "Le nucléaire coûte 2000 à 3000 € par kW de puissance installée (contre 500 € pour du gaz et 1500 € pour du charbon). Remplacer ce kW nucléaire par des éoliennes, quatre fois moins productives par an (le vent est variable !) nécessite d’installer 4 kW, pour environ 4000 euros à terre, et le double en mer." 

Dit ainsi la cause est entendue : le nucléaire est le plus intéressant financière. Le problème est que Jancovici ne parle que de l'installation des centrales nucléaires, il oublie tous les frais induits qui vont apparaître au fil du temps, ils sont de quatre ordres :

-après Fukushima, EDF s'engage à renforcer la sécurité de ses centrales, mais pour quel coût ?

-le site de Bure dans la Meuse, site sécurisé de stockage des déchets a vu sa facture passer de 15 à 35 milliards d'euros. Combien va coûter l'ensemble de la filière de retraitement sur des siècles ?

-le démantèlement des vieilles centrales va coûter très cher : estimé à 17 milliards par EDF, ce montant semble ridicule en comparaison des évaluations suédoise ou anglaise. Son coût serait plutôt de 100 à 200 milliards pour l'ensemble des centrales françaises !

-les nouvelles centrales vont coûter de plus en plus chers : l'EPR de Flamanville a ainsi été évalué à 3 milliards puis à été révalué à 4 et enfin à 5 milliards ! 

Mais si on veut être complet, il faut tenir compte du coût prévisionnel d'un accident nucléaire majeur type Fukushima ou Tchernobyl.

Petit calcul : si on estime que la probabilité d'un accident est de 1 pour 10000 (2 accidents majeurs en 50 ans pour 400 centrales dans le monde), si on considère que ces accidents rendent invivables la zone dans un rayon de 10 kilomètres, mais que le préjudice subit atteint plutôt un rayon de 50 kilomètres, alors il va falloir indemniser l'ensemble des propriétaires à 100% dans un rayon de 10 kilomètres, dans une proportion variable pour les 50 kilomètres. Il faudra aussi indemniser les malades et les activités économiques touchés par l'accident.

En conséquence, quel sera le coût réel d'un accident majeur : 10 ? 50 ? 100 milliards ? Et quel serait le coût de l'assurance qu'il faudrait faire payer à l'exploitant de la centrale ?

Je voudrais faire trois réflexions pour conclure :

1-Ces coûts additionnés n'ont, pour l'instant, pas été payé ni par le consommateur d'électricité, ni par le contribuable. Ce sera aux jeunes générations de le payer dans les décennies à venir.

2-En conséquence, une personne de plus de 60 ans qui défend le nucléaire n'a aucune crédibilité à le faire : il a "bénéficié" du nucléaire sans en payer le vrai prix. Il sera crédible quand il prendra en compte le coût exorbitant que payeront ses enfants.

3-les anti-nucléaire français ont lutté, pour l'instant, avec des pétitions et des manifestations. Aucun succès bien entendu. Ils seront plus efficaces en luttant pour faire payer le vrai prix du nucléaire par des actions ciblées en utilisant les armes du droit, de l'assurance. Les anti-nucléaire allemands n'ont pas fait autre chose en montrant que le coût du retraitement des déchets était symboliquement très élevé.

Revenons sur Jancovici présenté comme un "spécialiste" des énergies, référence utilisé par une majorité de journalistes paresseux qui se contentent d'aller sur son site pour y copier/coller des arguments biaisés et des chiffres faux. Jancovici n'est pas un expert spécialiste de l'énergie, c'est un défenseur partial du nucléaire qui minimise les solutions alternatives à sa toute puissance. Il participe à la défense d'un système industriel qui ne concerne que 100 000 personnes en France et deux grandes entreprises mais un système dont nous allons payer longtemps le maintien et les coûts croissants.


Moyenne des avis sur cet article :  3.98/5   (51 votes)




Réagissez à l'article

37 réactions à cet article    


  • Gabriel Gabriel 1er juin 2011 11:42

    L’important à leurs yeux ce n’est pas ce qu’elle coûte, étant donné que ce sont les citoyens qui payent, mais ce qu’elle leur rapporte  ! Si la politique énergétique Française continue à tout miser sur cette filière sans tenir compte de sa dangerosité, alors au prochain incident nucléaire on pourra parler de crime contre l’humanité !


    • Abou Antoun Abou Antoun 2 juin 2011 10:37

      Même chose pour l’industrie aéro-spatiale. L’entretien et la sécurité (3°REI à Kourou) du Centre Spatial Guyanais sont à la charge du contribuable, les bénéfices sont engrangés par la société privée ArianeEspace. C’est l’économie mixte à la française : les bénéfices pour les actionnaires, les pertes pour le contribuable.


    • Bulgroz 1er juin 2011 12:21

      Je cois que vous l’avez mal lu Jancovici quand vous résumez son propos : "Le nucléaire coûte 2000 à 3000 € par kW de puissance installée (contre 500 € pour du gaz et 1500 € pour du charbon). Remplacer ce kW nucléaire par des éoliennes, quatre fois moins productives par an (le vent est variable !) nécessite d’installer 4 kW, pour environ 4000 euros à terre, et le double en mer.« 

      Vous oubliez de dire que l’investissement de 3000 € dans le nucléaire est pour 30 ans et que l’investissement dans l’éolien est de 4000 € trois fois (une fois tous les 10 ans).

      Vous oubliez de dire également que pour remplacer 1 kw nucléaire (3000 € pour 30 ans), il faut certes 4 kw d’éolien tous les 10 ans (3x4000) MAIS AUSSI + 1 kw de centrale à gaz (à démarrage rapide).

      Mais quand vous dites : »Jancovici n’est pas un expert spécialiste de l’énergie, c’est un défenseur partial du nucléaire.."

      Bon, d’accord, mais vous, vous êtes quoi par rapport à lui ? Un tueur objectif du nucléaire, donc un bon expert de l’énergie ?


      • AntoineR 1er juin 2011 15:23

        Et vous Bulgroz, vous oubliez de dire :

         que le nucléaire (tout comme l’éolien), n’est pas une énergie qui s’adapte facilement à la demande. Il faut aussi des centrales à gaz (à démarrage rapide) quand on a du nucléaire (ou des Suisses pour nous racheter notre surplus pour faire remonter de l’eau dans leurs barrages)

        En travaillant sur l’efficience énergétique, les systèmes de stockage (ou tout au moins d’adéquation entre la production et la consommation), sur la tarification (tarifs progressifs pour inciter aux économies, heures creuses...) on pourrait rapidement se passer du nucléaire et d’une bonne partie des usines à gaz ou à charbon. Mais le lobby énergétique fait tout pour éviter cela. Pendant ce temps là, des idiots se battent sur le « pour ou contre le nucléaire ».
        Avec 10% de l’énergie produite, on pourrait avoir le même confort qu’actuellement.

        Vous trouvez ça normal que dans votre maison :

         - 15% de l’electricité soit utilisée pour les veilles,
         - vous chauffez l’eau à l’électricité (même en été),
         - votre machine à laver et votre lave-vaisselle sont alimentés en eau froide,
         - votre frigo se met en route pendant les pics de consommation,
         - votre ballon d’eau chaude a une isolation de 5 cm (avec de l’eau dedans à 65°) alors que l’on préconise 20cm d’isolant pour une maison à 20°),
         - vous ayez des prises en 220v alors que quasiment tout marche en 12v (20% part en transformation de tension),
         - votre ordinateur, vos box et votre télé ne peuvent plus s’éteindre entièrement
         
         Et vous trouvez normal que :
         - le kWh pour éclairer un panneau publicitaire soit moins cher que celui pour s’éclairer pour lire,




        Le nucléaire ne représente que 3% des énergies produites. Il faut arrêter de nous faire croire qu’il est indispensable. C’est peanuts. Il serait vraiment plus sage de passer à autre chose. De consacrer nos neurônes à essayer de faire un système plus intelligent, basé sur l’efficience et l’intérêt commun. Des réseaux intelligents et pas un patchwork d’usine à gaz fabriquées et vendues par des entreprise dont le seul but est le profit et donc la vente en masse.




      • Rcoutouly Rcoutouly 1er juin 2011 15:34

        « Mais quand vous dites : »Jancovici n’est pas un expert spécialiste de l’énergie, c’est un défenseur partial du nucléaire..« 
        Bon, d’accord, mais vous, vous êtes quoi par rapport à lui ? Un tueur objectif du nucléaire, donc un bon expert de l’énergie ? »


        Je ne suis pas un expert et ne prétend pas l’être, seulement un citoyen qui essaie de s’informer, de réfléchir et d’écrire sur des questions que nous ne pouvons pas laisser aux « experts », nous avons laissé les experts gérer la finance, nous avons vu où cela nous a mené de leur faire confiance, voulons-nous remettre cela avec l’énergie ?

        Jancovici n’a pas plus de légitimité que vous ou moi sur cette question. Il a beaucoup écrit certes mais il n’est pas le seul à avoir écrit l’énergie et le nucléaire. Si vous voulez des chiffres et des démonstrations dans l’autre sens, aller voir sur objectif terre. (http://www.electron-economy.org/) !
        Nous avons trop tendance en France à faire confiance à ses « experts », 


      • picpic 1er juin 2011 12:29

        C’est pas l’énergie la moins chère, c’est celle qui rapporte le plus !
        Il va sans dire que si vous cherchez à faire fortune, le nucléaire c’est le top !
        Simplement parce que comme les banques, toutes formes de pertes sont à charge du contribuable et tous les gains atterrissent dans vos poches !

        Tout d’abord, le contribuable finance la centrale...
        Ensuite vous n’avez plus qu’a investir les lieux et appuyer sur le bouton « on » et vous encaissez le fric, c’est vous l’unique bénéficiaire puisque c’est vous qui avez appuyez sur le bouton.
        Ben oui, sans vous, rien ne fonctionnerais !

        -Si la centrale pète, ça devient le problème des contribuables...
        -Quand la centrale est trop pourrie, ça devient le problème des contribuables...
        -Les déchets, ça devient le problème des contribuables...

        Il vous suffit de d’expliquer a vos fourmis travailleuses de vous en construire un maximum pour leur propre bien et c’est le jackpot.


        • Croa Croa 2 juin 2011 10:18

          Paris risqué : On ne gagne pas toujours devant les tribunaux !

          En fait cela dépends des pays, parfois les boites peuvent être responsables au moins civilement des dégâts (USA, peut-être Europe ), dans d’autres pays une aide publique minimale assistera les victimes (Peut-être Europe et Est) et ailleurs elles iront se faire voir (Tiers-monde... Ouf, pas de nucléaire là bas ! smiley


        • joletaxi 1er juin 2011 12:34

          Moi ce que j’aimerais bien comprendre, c’est comment, d’un côté,on tente de démontrer que le nucléaire est bien plus cher qu’avoué, et d’un autre côté, on fustige(avec raison) les plantureux bénéfices réalisés dans cette filière, en nous vendant le kw moins cher que partout ailleurs en Europe ?

          Mais en dehors du coût,j’aimerais aussi que l’on me dise comment faire, quand on a un hiver comme le dernier ?
          Moins de 80 heures de soleil, et pas très vaillant sur 3 mois, et les éoliennes qui ne débitent rien, pour cause d’anticyclone persistant(en UK, en décembre, elles ont consommé plus qu’elles n’ont fourni,question dégivrage)
          Il y a dans les propositions de Angela une petite phrase qui devrait retenir l’attention :... financer la recherche dans des moyens de stockage d’électricité...j’ai déjà entendu cela mille fois sur la fusion, à froid ou à chaud, du boniment et une autre... on va faire 10 % d’économie... en 50 ans je n’ai pas encore vu dans nos pays la conso d’électricité diminuer de 1 kw, sinon en temps de crise, ce qui n’augure rien de bien folichon.
          Bref, un catalogue de bonnes intentions, et à côté, la construction de centrales à flamme, et au gaz.Les polonais se frottent les mains qui vont eux extraire les shalegaz.

          • perlseb 1er juin 2011 14:03

            Pour comprendre, il faut relire l’article et les commentaires : les bénéfices sont privatisés (court terme) et les coûts seront socialisés sur le long terme (stockage, catastrophes).

            Comment faire pour vivre sans le nucléaire ? Consommer beaucoup moins en supprimant le système d’obsolescence programmée (surconsommation gigantesque d’énergie par gaspillage consummériste : consommatiion = emplois et bénéfices dans notre société incohérente), construire des maisons passives (ultra-isolées), récupérer ce que la nature nous donne gratuitement (solaire thermique,...)... Bref, le nucléaire ne sert à rien dans une société civilisée mais il a toute sa place dans un système qui se marche sur la tête.


          • Croa Croa 2 juin 2011 10:25

            « UK, en décembre, elles ont consommé plus qu’elles n’ont fourni,question dégivrage »

            Stupidité, smiley

            Certains intervenants osent tout ici !


          • Le vengeur 2 juin 2011 19:43

            Bien sur, traiter les gens de stupides sans apporter le moindre argument est très intelligent... Renseignez-vous sur le coût de l’éolien et vous verez que ce n’est pas si avantageux que ça, et qu’effectivement il arrive que les éoliennes consomment plus qu’elles ne produisent...


          • Ronny Ronny 1er juin 2011 13:21


            Votre article oublie pas mal de données qui ne sont que rarement prise en compte dans le « débat » pour ou contre le nucléaire...

            Je mets débat entre guillemets car les positions sont déjà tellement clivées - souvent sur de mauvais arguments - que tout débat me semble difficile... Pour faire ausi simple et schamatique que possible, les question de coût financier et énergétique doivent toujours être évalués sur le cycle de vie de l’installation, c’est à dire sur sa construction, son approvisionnement en « ressource énergétique » (vent, marée, gaz, uranium, etc.), son intégration dans le réseau de production (interférence avec les autres système, disponibilité, souplesse d’usage, etc.), sa durée de vie, et son démentellement. On peut alors calculer des coûts aussi représentatifs que possible de la réalité. On peut aussi dresser un bilan carbone de la même façon et l’exprimer en tonne de CO2 produite par kWh généré.

            Lorsqu’on réalise cela pour l’énergie éolienne et le nucléaire, la comparaison montre que l’éolien est moins avantageux qu’on le croit. Le coût environnemental par kWh produit varie en effet de valeurs même ordre de grandeur que le coût du nucléaire à des valeurs 6 fois supérieures essentiellement en raison de la quantité de matière première utilisée en éolien (énormément de béton),des perturbations fortes que l’éolien induit dans le réseau et qui conduisent à construire en renfort des unités de production non éolienne pour assurer la relève en cas de vents faibles.

            On peut dire, si l’on veut être quasi caricatural (mais pas tant que cela) que l’éolien vaut le coût tant que des unités non éoliennes sont capables d’assurer la relève. Or ces unités en France sont, pour l’essentiel, des centrales atomiques ! Voila un des éléments qui fait que le débat pour ou contre le nucléaire est réducteur, et s’apparente davantage à des discussions d’après boire qu’à une analyse sérieuse de la situation... On pourrait en ajouter d’autres, comme la montée en puissance de la recherche sur la fusion, qui pourrait bien s’avérer in fine la réponse à pas mal de problèmes énergétiques, sauf à vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain ! La réponse n’est donc a priori pas dans l’exclusion d’une méthode de production ou d’une autre, mais dans leur intégration. Voila des mots qui rappellent d’autres débats, n’est ce pas ?



            • Rcoutouly Rcoutouly 1er juin 2011 15:37

              Je suis bien d’accord avec vous : il ne faut pas opposer l’éolien et le nucléaire comme si l’un était le bien et l’autre le mal. Nous aurons besoin d’un mix énergétique varié et non d’une seule source. Les scénarios plausibles et efficaces pour sortir progressivement du nucléaire sont basés sur ce mix énergétique et non sur le tout éolien.

              Cessons le manichéisme qui ne sert que les lobby à l’oeuvre actuellement !

            • Croa Croa 2 juin 2011 10:43

              « des perturbations fortes que l’éolien induit dans le réseau »

              Pas tant que ça ! La production éolienne est largement prévisible : Sites très favorables et progrès de la météorologie. De plus une éolienne est une machine techniquement très souple et il est théoriquement très simples de gérer la production des champs de génératrices.

              En fait si ce type de production manque de souplesse dans les faits, la raison en est principalement politique  : On a préféré favoriser l’investissement privé dans cette technologie en raison de quoi la production tourne toujours à fond (pas de mises en drapeau stratégiques !)


            • Le vengeur 2 juin 2011 19:44

              « et progrès de la météorologie »....

              C’est sérieux là ?

              Parce que moi je me marre bien ;)


            • BisonHeureux BisonHeureux 1er juin 2011 14:05

              Eva Joly a lancé un appel pour la sortie du nucléaire :

              http://evajoly.fr/2011/05/22/tribune-deva-joly-je-serai-la-candidate-de-la-sortie-du-nucleaire/

              Le coût de Fukushima est estimé pour le moment à 250 milliards de dollars !
              Le nucléaire n’est pas compatible avec la démocratie !
              Hasta la libertad


              • Lisa SION 2 Lisa SION 2 1er juin 2011 15:48

                Bonjour,

                « une personne de plus de 60 ans qui défend le nucléaire n’a aucune crédibilité à le faire : » les soixante huitards attardés dont on se moque si souvent sur le paf et que NS a ouvertement menacé en public ont plus de soixante ans aujourd’hui, et pourtant, ce sont eux qui prennent la parole sur le net et composent quotidiennement les plus vivants contenus numériques.

                " Jean Marc Jancovici participe à la défense d’un système industriel qui ne concerne que 100 000 personnes en France et deux grandes entreprises mais un système dont nous allons payer longtemps le maintien et les coûts croissants. « Il est comme Henry Bernard Botul de ces nouveaux philosophes médiatiques lobbyistes à la solde des marchands d’armes à uranium civil et » les coûts croissants. " seront logarithmiques...

                Le nucléaire appauvrit...


                • Richard Richard 1er juin 2011 19:50

                  Merci pour cet article ! Le nucléaire est fini. Il faudra quelques années encore pour que la Nomenklatura française l’accepte !

                  Petite précision : en Suisse, le Conseil fédéral (gouvernement ; exécutif) a proposé la sortie par étapes du nucléaire. C’est aux Chambres (Conseil national et Conseil des Etats ; législatif) de décider (ce mois de juin). Le peuple suisse sera peut-être consulté (Initiative populaires lancée par les Verts).

                  Bienvenue dans un système démocratique semi-directe ! smiley


                  • colza 1er juin 2011 19:55

                    Bonjour,
                    Vous annoncez au début de votre article 400 centrales nucléaires dans le monde. En fait il y a 199 centrales faisant tourner 440 réacteurs (source Wikipédia). Ce qui fait donc deux accidents (je dirais trois, vous oubliez Three mile island) pour 200 centrales, soit un pour cent (1%) d’accidents gravissimes ayant une influence à long terme sur l’existence des habitants des lieux et sur l’habitabilité des régions concernées.
                    Quelle autre technologie exploiterions nous encore avec un tel taux d’accidents ayant de telles conséquences ?
                     Imaginez l’aviation, la navigation maritime, la circulation automobile ou la culture des concombres avec 1% de risques d’accidents !


                    • amipb amipb 1er juin 2011 22:31

                      Le problème n’est pas seulement le pourcentage d’accidents, mais leur impact sur l’environnement qui les entoure.


                    • Croa Croa 2 juin 2011 11:06

                      Le taux pour l’aviation commerciale tourne autour de 4 pour mille (0,4%). Il y a environ 10000 gros avions en service.

                      Un avion qui tombe, c’est une catastrophe mais rien à coté du nucléaire !


                    • colza 2 juin 2011 11:19

                      Tout à fait d’accord, c’est ce que je dis d’ailleurs.
                      Mais je n’avais pas d’autres exemples de catastrophes ayant un tel impact sur la vie même. A part peut être des accidents genre Bhopal...
                      Pour les accidents d’avion, d’après Wikipédia :
                      "Le taux d’accident stagne depuis près de 20 ans et le nombre des vols continue d’augmenter. Ce taux s’établit en moyenne dans le monde à 1 accident par million d’heures de vol (soit 2 accidents par million de vols) avec des fortes disparités (0,7 accident par million d’heures de vol en Europe, 0,4 aux États-Unis, plus de 13 en Afrique)." Soit bien moins de 0.4%, si je compte bien (pas sûr, je suis nullissime en maths) smiley


                    • Croa Croa 2 juin 2011 11:09

                      Encore faudrait-il avoir une solution ! smiley


                    • Greg 1er juin 2011 23:27

                      Je tiens à réagir sur cet article.

                      1) Cette partie est fausse (ce n’est pas une question de point de vue, c’est une erreur) :

                      "petit calcul : si on estime que la probabilité d’un accident est de 1 pour 10000 (2 accidents majeurs en 50 ans pour 400 centrales dans le monde), si on considère que ces accidents rendent invivables la zone dans un rayon de 10 kilomètres, mais que le préjudice subit atteint plutôt un rayon de 50 kilomètres, alors il va falloir indemniser l’ensemble des propriétaires à 100% dans un rayon de 10 kilomètres, dans une proportion variable pour les 50 kilomètres. Il faudra aussi indemniser les malades et les activités économiques touchés par l’accident.

                      En conséquence, quel sera le coût réel d’un accident majeur : 10 ? 50 ? 100 milliards ? Et quel serait le coût de l’assurance qu’il faudrait faire payer à l’exploitant de la centrale ?"

                      > Le calcul de la probabilité d’un accident majeur en centrale Française n’a rien à voir avec des statistiques ciblées, qui concernent des technologies différentes, des situations géographiques différentes, des conditions politiques différentes et des modalités d’exploitation différentes.

                      Cet argumentaire n’est donc pas valable. 

                      Au pire tu pourrais (et encore ce ne serait pas exact) utiliser les statistiques Françaises ou de technologie équivalente au réacteurs actuels. Tu obtiendrais un résultat + proche de la réalité.

                      2) Il est vrai que le tarif du démantèlement a été sous estimé, de même que les contraintes liées à la gestion des déchets radioactifs.

                      3) Les émissions de GES sont clairement inférieurs aux technologies utilisées par nos voisins (allemands, par exemple)

                      4) Les technologies progressent et la sûreté aussi. Le démantèlement fait maintenant partie intégrante de la conception des centrales. Ces différents aspects ce qui permettront de réduire les couts. 

                      5) Il me parait judicieux de développer également les énergies alternatives et encore plus judicieux de changer sa façon de consommer, plutôt que de se focaliser sur le nucléaire.

                      Voila mon avis :)


                      • Croa Croa 2 juin 2011 11:20

                        « Les technologies progressent et la sûreté aussi. »

                        Oui mais peu. Nous arrivons à une limite car un réacteur est techniquement un système instable thermiquement, caractéristique soigneusement dissimulée.

                        Un truc stable, en cas d’agression et dans la plutpart des cas de fausse manoeuvre, ça tombe juste en panne.

                        Un truc instable, et c’est le cas des réacteurs nucléaires, ça peut tourner à la catastrophe à la moindre agression et avec pas mal de fausses manoeuvres. 

                        Il faut sortir du nucléaire ! smiley


                      • colza 2 juin 2011 11:28

                        Pour ce qui est du démantèlement, le seul indice qu’on ait actuellement, c’est le début du commencement du démantèlement de la centrale de Brennilis.
                        Débuté en 1986, il reste encore le réacteur lui-même à démolir et recycler/entreposer les déchets, dont je crois que EDF ne sait pas quoi faire.
                        Coût actuel, donc sans le démontage du réacteur : 485 millions d’euros. Et il s’agit d’un tout petit réacteur !
                        Il faut effectivement se focaliser sur les réductions de consommation d’énergie (isolation des bâtiments, incitation à l’abandon du chauffage électrique dans tous les logements où les promoteurs, incités par EDF, ont installé des grilles pains en guise de chauffage, ruinant le budget des utilisateurs (pour la plupart locataires à faibles revenus), etc...).


                      • Greg 2 juin 2011 16:32

                        Il y actuellement 6 sites en démantèlement, pas uniquement Brennilis ...


                      • bd-blogeur 2 juin 2011 03:11

                        Géothermie, entre 0,004 et 0,008 le kw/h, la moins chère, c’est ce que va faire Angela !


                        • Grasyop 2 juin 2011 09:11

                          Un lobbyiste, c’est quelqu’un qui est payé par une entreprise pour la défendre.
                           
                          Ce n’est pas le cas de Jancovici. Il n’est pas payé par EDF ou Areva pour défendre le nucléaire.
                           
                          Il est pro-nucléaire comme vous êtes anti-nucléaire, et si le simple fait qu’il soit pro-nucléaire vous fait rejeter ses arguments, alors il n’y a plus de débat mais un dogme anti-nucléaire.


                          • Croa Croa 2 juin 2011 11:30

                            Non, ça peut être aussi un bénévole. Il suffit d’être dans une structure qui peut être commerciale ou associative. (Ne sont pas lobbyistes ceux qui agissent à titre personnel.)


                          • Grasyop 2 juin 2011 13:37

                            Toute association de militants, tout parti politique, seraient alors des lobbys. Ce n’est pas ce que j’appelle un lobby.


                          • Grasyop 2 juin 2011 09:25

                            Le coût du démantèlement des centrales est intégré dans le prix de l’électricité. Source.

                            Bien sûr, là c’est la revue d’Areva, et vous pouvez toujours dire que c’est des bobards, mais il faudrait alors le montrer ! Et en cherchant bien, je suis sûr que vous trouverez d’autres sources, non Areva, confirmant que le coût de démantèlement des centrales est provisionné par EDF.


                            • Henrique Diaz Henrique Diaz 2 juin 2011 10:46

                              D’une façon ou d’une autre il va bien falloir intégrer le coût des démantèlements dans le prix de l’électricité. C’est ce qui fait entre autres que ce prix augmente de plus en plus vite. Si en plus EDF se mettait à provisionner le coût d’un accident nucléaire majeur, la note pourrait encore augmenter exponentiellement. Le problème, c’est qu’on nous vend et on nous revend le nucléaire comme étant la source d’électricité la moins chère, ce qui n’a jamais été vrai si on considère le coût global pour la public. Avec cela, c’est en plus le mode de production industriel d’électricité le plus dangereux en cas d’accident, du simple fait qu’on n’en a pas véritablement la maîtrise.


                            • Croa Croa 2 juin 2011 11:35

                              à ce jour le prix de l’électricité augmente surtout pour des raisons politiques (ouverture du marché). Certes les nouveaux coûts seront à intégrer mais ils le sont encore peu.


                            • Grasyop 2 juin 2011 12:47

                              Et si on demandait à tous les émetteurs de carbone de provisionner le coût de réparation du climat ? Ça ferait combien de fois plus que le coût de réparation de Tchernobyl ou Fukushima ?


                            • Henrique Diaz Henrique Diaz 2 juin 2011 10:35

                              Cette semaine ça a vraiment été le festival de propagande pro-nucléaire pour nous expliquer que les allemands faisaient le mauvais choix. Heureusement qu’il y a quelques petits îlots comme ici pour revenir à l’évidence.

                              Toutefois vous dites dans votre intro :
                              "Alors que nos voisins suisses et allemands viennent d’abandonner le nucléaire, l’ensemble de l’opinion politique française, bien embarrassé, nous sert un discours tout préparé pour nous redire que nos choix hexagonaux sont les meilleurs : "moins de carbone rejeté, moins cher, plus sûrs" : même de plus en plus seuls, nous avons fait le bon choix.« 

                              Cela semble signifier que toute la classe politique française aurait une opinion pro-nucléaire. Bien sûr, c’est sans compter Europe-écologie et le Front de Gauche.

                              On a une classe politique dite »de gouvernement" qui soutient le nucléaire parce qu’elle est soutenue par la classe économique dominante et que cette dernière a intérêt à vendre le nucléaire aux français, puisque c’est eux en effet qui la payent à gros sous. Europe écologie ne veut pas s’en prendre à la domination de cette classe, c’est un parti qui pense qu’on peut composer avec elle, pour qu’elle nous domine de façon un peu plus écologique. Europe écologie a soutenu le Traité de Lisbonne qui assoit sa domination. Il n’y a que le Front de gauche pour avoir une stratégie globale, pas seulement technique mais aussi politique, pour rendre possible la sortie du nucléaire.


                              • Magnon 11 juillet 2011 23:56

                                Petits rappels :
                                Le plan d’équipement en centrales nucléaires est une décision du gouvernement Messmer.
                                La nécessité était de fournir aux Français une énergie bon marché qui ne dépendait plus du charbon, en perte de livraison et du pétrole qui venait de renchérir de manière extraordinaire après la guerre du Kippour. Ce qui c’est produit en 2007-2008 et va se reproduire avec l’arrivée prochaine du « peak oil ».
                                Le but a été atteint.
                                Maintenant que le nucléaire est honnis, par quoi faudra t’il le remplacer :

                                • du solaire à 60 c€ le kwh.
                                • de l’éolien à 15 c€ le kwh.
                                • du thermique à 10 c€ le kwk
                                • alors que l’on à protesté quand EDF a obtenu un prix plancher pour son kwh nucléaire à 4,2 c€ !

                                Sachant que la consommation annuelle moyenne d’un ménage en France est de 1 000 € à combien doit elle passer pour être écologiquement correcte : 1500€, 2000€, 4000€ ?
                                Cela ne posent pas trop de problème aux allemands, ils sont riches et n’ont pas de scrupule à brûler du lignite !
                                Pour ce qui est du démantèlement des centrales nucléaires, les références existent depuis le démantèlement des centrales graphite-gaz, l’argumentaire du « on ne sait pas le prix exact » est une tromperie !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès