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Florange : avec son arme de dissuasion industrielle, Montebourg plonge la France dans la fange

Il devient urgent de sortir cet avocat nombriliste et carriériste de ce très stratégique ministère de l’industrie. L’image de la France auprès des investisseurs étrangers s’est effondrée depuis six mois. Il serait temps que le gouvernement socialiste comprenne qu’il n’y aura pas de salut sans apport de nouvelles activités dans l’économie nationale.

Lorsqu’il a composé son gouvernement, le Président de la République François Hollande a su manier son extrême habileté à la chose politique.

En nommant le représentant de la démondialisation (un terme qui ne signifie rien), Arnaud Montebourg, qui avait réuni 17% des sympathisants socialistes lors de la primaire d’octobre 2011, au poste crucial de "Ministre du Redressement productif", une appellation sans origine contrôlée, François Hollande comptait l’obliger à soit transiger soit s’évanouir dans le paysage socialiste. Il l’avait aussi astucieusement fait pour le Quai d’Orsay, en nommant deux contempteurs du Traité constitutionnel européen en mai 2005, Laurent Fabius et Bernard Cazeneuve, aux postes stratégiques pour l’Europe, respectivement aux Affaires étrangères et aux Affaires européennes.

Cela avait deux objectifs pour François Hollande : d’une part, récupérer à son profit l’aile gauche du PS et son idéologie anti-européenne en l’impliquant dans les décisions gouvernementales ; d’autre part, intégrer une "forte gueule" qu’il valait mieux avoir au sein du gouvernement que contre lui, maintenant également la pression sur un autre grand espoir du PS, Manuel Valls.

Si l’on peut applaudir ces subtilités politiciennes présidentielles, il faut hélas reconnaître que l’intérêt de la France n’y a pas trouvé son compte. Alors que la politique fiscale a déjà écorné de manière très forte l’attrait de la France auprès de ceux, entrepreneurs étrangers, qui pourraient songer à y apporter leurs talents et leur créativité, le ministre Arnaud Montebourg n’a cessé de ridiculiser la parole de la France dans sa stratégie industrielle, ou plutôt, dans son absence de stratégie industrielle.


PSA et Mittal, deux malheureux épisodes

L’épisode de la fermeture de l’usine de Peugeot à Aulnay-sous-Bois avait déjà marqué les limites du verbe montebourgeois : on stigmatise ostensiblement ceux qui détiennent les richesses industrielles de la France (discours en direction des employés par simple clientélisme électoral, une façon de faire déjà connue sous Nicolas Sarkozy), et ensuite, rétropédalage, en se soumet totalement aux diktats du capitalisme sans même rien tenter de la part de l’État.

L’épisode de Florange, qui risque bien de finir comme celui de Gandrange, est, à mon sens, d’une portée bien plus désastreuse que celui de PSA car la communication est devenue internationale.

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Traiter sans ménagement le patron d’une entreprise qui compte plus de vingt mille salariés français était déjà faire preuve de très peu de responsabilité par rapport aux impératifs économiques : si les méthodes de Mittal sont évidemment troublantes et même choquantes, il faut quand même bien admettre qu’un investisseur étranger qui serait intéressé à s’implanter en France ne serait jamais un philanthrope et viendrait en France parce qu’il y trouverait un avantage financier d’une manière ou d’une autre dans sa propre stratégie de développement international. En clair, les seuls qui seraient susceptibles d’investir en France seraient des "gros" qui manieraient naturellement leur "cynisme". Reste donc à ce que leur stratégie soit également compatible avec l’intérêt de l’économie de la France et de celui de ses citoyens et salariés.


Comment se débarrasser des investisseurs ?

Le sommet du masochisme gouvernemental a sans doute été atteint lorsqu’il a été question de nationaliser (même provisoirement !) le site de Florange. De quoi se frapper la tête contre un mur. Avec un tel discours, quel investisseur étranger serait-il assez masochiste pour envisager une seconde de s’implanter encore en France ? Comment faire confiance à un gouvernement qui manierait avec tant de célérité et de légèreté cette arme de dissuasion industrielle ? D’autant plus que la présence sur le marché européen pourrait se faire à partir d’un autre pays bien plus porteur (Allemagne, Grande-Bretagne par exemple).

Heureusement, face à un Président de la République visiblement hésitant et indécis, souhaitant louvoyer autour de tous ses alliés, et à un ministre uniquement du verbe industriel, le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault a su garder le cap du pragmatisme et rappeler l’essentiel dans sa déclaration du 30 novembre 2012 à Matignon : « Le gouvernement n’a pas retenu l’hypothèse d’une nationalisation transitoire, qui a pu être évoquée ces derniers jours. (…) La nationalisation (…) n’est pas efficace face à un problème de débouchés pour une entreprise ou face à un problème de compétitivité. ».

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Heureusement, il a compris que l’État ne trouverait pas mieux des clients qu’une entreprise privée, qu’il ne réduirait pas mieux les coûts ou ne serait pas plus compétitif qu’une entreprise privée. En revanche, cette pagaille verbale a miné l’attrait industriel de la France, elle a assombri toutes les perspectives d’investissements étrangers sur territoire national. Car il a immiscé le doute, l’inquiétude, la peur d’une politique incohérente, sans vision, sans ligne directrice.

Pire : pour éviter la démission du ministre Arnaud Montebourg (démission peu probable car il n’aurait plus aucun parachute politique et serait vite isolé dans le paysage politique), Jean-Marc Ayrault et François Hollande ont laissé entendre, le 1er décembre 2012, que l’évocation d’une nationalisation n’avait qu’un seul but, celui de faire pression sur Mittal pour mieux négocier : « C’est une menace dont on savait qu’elle était très difficile à utiliser mais qu’il fallait brandir et donc étayer. » (François Hollande dans le "Journal du dimanche").

Mais de deux choses l’une, ou Mittal y a cru sérieusement, et dans ce cas, les éventuels investisseurs étrangers y croiront tout autant sérieusement, ou Mittal n’y a jamais cru et a noué son accord avec le gouvernement de manière très légère, à savoir, sans envisager de le respecter.

Ce serait plutôt cette seconde hypothèse qui pourrait être prise en compte. Jacques Attali a même déclaré qu’il ne fallait pas lui faire confiance puisqu’il n’a jamais honoré ses anciens engagements. L’arrêt prochain des deux hauts-fourneaux à Florange (prévu vers avril 2013) signerait la fin définitive de la "filière chaude". Dans ces conditions, comment ne pas envisager qu’à terme, un plan social ne soit pas un jour ou l’autre décidé ? C’est comme arrêter de fumer ; le fait de promettre de ne pas faire de plan social ne dure qu’un temps. Mais dans six mois ? Serait-ce comme la non-augmentation de la TVA et de la CSG durant tout le quinquennat ?


Entre canards boiteux et filières d’avenir

Comme pour le secteur automobile, la question est finalement de savoir quel est l’avenir du secteur de l’acier en France. Il n’y a sans doute pas de réponse très claire sur le sujet mais la réflexion mérite de déboucher sur des choix courageux et sur cette question : le gouvernement doit-il systématiquement, pour des raisons de clientélisme électoral, d’absence de vision à long terme et d’incapacité profonde, engager des milliards d’euros dans des secteurs qui, d’une manière ou d’une autre, ne renaîtraient jamais ou faudrait-il plutôt tout miser sur de nouvelles activités, encourager les initiatives, débloquer la créativité et l’esprit entrepreneurial des Français ?

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L’effondrement de pans entiers de l’industrie française depuis trente ans est un désastre social (qu’il faut traiter également au niveau social), mais ces "morts", aussi malheureuses soient-elles, sont normales dans la vie, dans l’économie, il y a des cycles de produits, des activités qui arrivent à terme, des écrans plats qui remplacent les écrans cathodiques etc. et il faudrait plutôt anticiper les fins de cycles et surtout encourager à démarrer de nouveaux cycles industriels, à lancer de nouvelles filières, et à les accompagner de formation continue pour les reclassements.


Imaginer de nouvelles sources de richesse

C’est peut-être la différence avec les pays anglo-saxons ; au lieu de miser l’argent public pour relancer la machine économique par de nouvelles activités, la France cherche avant tout à s’accrocher à des activités qui ne seront de toute manière plus pérennes. Le chômage n’est pas grave s’il ne dure que quelques mois. Le système français sécrète du chômage de longue durée par une méconnaissance de l’économie de ses gouvernants.

Car ce qu’il faut, justement, c’est de la flexibilité, de pouvoir changer de filière, laisser celles qui vont mourir et relancer les prochaines qui vont s’épanouir. Une flexibilité qui ne doit évidemment pas se faire sur le dos des salariés (c’est avec le système actuel qu’on crée la précarité et une véritable fracture sociale entre ceux qui ont un emploi et ceux qui en cherchent).

Aux États-Unis, une faillite est considérée comme une expérience et valorisable tandis qu’en France, c’est synonyme de honte sociale, si bien que peu de personnes prennent le risque d’échouer alors qu’entreprendre, c’est pouvoir échouer. Les souhaits des étudiants se retrouvent essentiellement dans les emplois de fonctionnaires aujourd’hui. Pourtant, seule la création de valeur, donc, la prise individuelle de risque peut enrichir notre pays, lui faire retrouver la croissance, réduire les déficits et la dette, et garantir la protection sociale.

En ne prenant pas conscience du principe de vie et de mort des activités, de cette respiration inévitable, les gouvernements français, depuis plusieurs décennies, ne sont plus que des greffiers qui notent amèrement les actes de décès (avec des emballages politiques plus ou moins chatoyants) sans savoir susciter les actes de naissances. À l’État justement de favoriser ces naissances et ces redynamisations de l’économie par un assouplissement en faveur des entreprises et une meilleure prise en compte de la sécurité des salariés dont la probabilité de réaliser toute leur carrière dans la même entreprise (ou dans la même filière) est de plus en plus faible.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (4 décembre 2012)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Discours de Jean-Marc Ayrault sur Florange du 29 novembre 2012 (texte intégral).
Un clown à l’Élysée.
La conférence du rétropédalage.
Bilan du précédent quinquennat.
Arnaud Montebourg contre les moulins marseillais.
Montebourg en primaire.
Vous avez dit démondialisation ?

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33 réactions à cet article    


  • Le taulier Le taulier 4 décembre 2012 10:37

    A mon avis le gouvernement a plus intérêt à l’avoir avec lui que contre lui. Si il le foute dehors alors ils devront faire de même avec les Verts (qui sont encore plus mauvais coucheurs selon moi) et sans l’aile gauche du PS et les Verts ce gouvernement ne tiendra pas longtemps.

    En plus comme en France on a perdu la culture du compromis depuis la 5ème république c’est pas les centristes qui vont les remplacer.

    Montebourg c’est l’idiot utile.


    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 4 décembre 2012 12:25

      Au Taulier (10h37)

      Oui, c’est pour cela que c’est politiquement très habile de la part de François Hollande de l’avoir nommé au gouvernement, et surtout à ce poste qui nécessite plus de pragmatisme que d’idéologie. François Hollande, bien que de centre gauche, veut rester dans l’illusion de l’union de la gauche revisitée par Jospin en gauche plurielle. Malheureusement, les autres vont trinquer pour cette habileté politique.

      Cordialement.


    • Cocasse Cocasse 4 décembre 2012 10:39

      Il n’y a que lui qui relève le niveau du PS (pas de beaucoup certes), et vous voulez le virer ?!?

      Et bien virez le !
      Comme ça, un message clair sera envoyé à vos électeurs « de gauche »...
       smiley

      • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 4 décembre 2012 12:29

        À Cocasse (10h39)

        Le problème, c’est que les solutions durables n’arrivent pas en vociférant à tort et à travers. C’est bien au cinéma, mais dans le cas de Florange, il y a de vrais ouvriers, qui ont leur famille, qui ont besoin de vivre. Montebourg les instrumentalise par simple démagogie. Il n’est pas de gauche (c’est une posture), il est juste montebourgeois. (Qu’entendez-vous par « vos » électeurs de gauche ? je n’ai que ma voix, à ma connaissance).

        Cordialement.


      • Cocasse Cocasse 4 décembre 2012 13:42

        Aucune importance, les travailleurs de Florange voteront Marine de toute façon.


      • lsga lsga 4 décembre 2012 15:40

        euh non.


        Dans les usines en grève, les syndicats sont très populaire, hors, Marine Lepen est contre les syndicats, contre les grèves, et contre les actions sociales en général.

        D’ailleurs, les sois disant sondages la donnant majoritaire chez les ouvriers sont réalisés par des institutions proche de l’Oligarchie, et sont réalisée sur Internet....


      • Gabriel Gabriel 4 décembre 2012 10:53

        Si il avait un tant soit peu de conviction et de fierté, il démissionnerait sur le champ car à acquiescer les travers de ce gouvernement de faux socialistes à la botte des marchés, il se renie de jour en jour et sombre dans le ridicule.


        • Romain Desbois 4 décembre 2012 10:56

          Gabriel
          Si vous aviez un tant soit peu de conviction et de fierté, vous arrêteriez car vous sombrez dans le ridicule.

          Bouffon.


        • francesca2 francesca2 4 décembre 2012 11:11

          Romain, je crois que c’est toi qui fais fausse route. 

          Gabriel a parfaitement raison, comment tu ne peux voir que la la politique de Hollande est exactement la même que celle de Sarko ? Et c est tout à fait logique d’ailleurs, les deux sont des européistes heureux et convaincus...

        • Gabriel Gabriel 4 décembre 2012 11:27

          Merci Romain Desbois ou l’on voit que vous êtes un grand démocrate et un homme de dialogue…


        • francesca2 francesca2 4 décembre 2012 10:54

          Ah, c’est Montebourg qui plonge la France dans la fange...et pourquoi, parce qu’il voulait protéger des ouvriers spécialisés (et accessoirement une des dernières grosses entreprises françaises) ?


          Dire que je croyais que la fange était cette finance mondialisée et ces patrons sans foi ni loi que Mittal incarne à merveille...merci de m’ouvrir les yeux, Rakotoarison. 

          • Romain Desbois 4 décembre 2012 11:01

            Mais on voit bien que les rapaces tournent autour tels des vautours, de gauche et de droite , ils se foutent que les gens en bavent ou que la France se casse encore plus la gueule. Pour eux la seule chose qui les ferait jouir, c’est que Hollande se plante.

            Mais je crois que ça les fait chier qu’ils arrivent à limiter les dégâts laissés par les flirteurs du Buisson.

            Et je peux vous prédire que ca va monter en gamme.

            Ce mois les français militaires quittent l’Afghanistan, encore des économies en vie et en argent français.


          • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 4 décembre 2012 11:16

            À Francesca2 (10h54)

            La fange, c’est le chômage, c’est le désert industriel, c’est repousser toutes les possibilités ultérieures de nouvelles activités par le chiffon rouge qu’on secoue par électoralisme intérieur et qui va faire fuir les rares investisseurs étrangers intéressés par la France.

            Montebourg ne protège aucun ouvrier, il les instrumentalise (voir l’épisode PSA), il ne fait que des gesticulations à but narcissique et électoraliste dont l’efficacité industrielle est nulle. (Par ailleurs, notez que ni Arcelor avant ni maintenant Mittal ne sont français).

            Cordialement.


            • francesca2 francesca2 4 décembre 2012 11:33

              Non, le chômage et le désert industriel sont les conséquences d’une politique menée méthodiquement depuis de nombreuses années par la droite et la gauche, avec pour seule et unique visée, les marchés mondialisés. 


              Les motivations profondes de Montebourg ne m’intéressent pas, je n’ai aucunement la prétention de psycologiser le bonhomme, il n’en reste pas moins que la solution défendue par Montebourg était un signal fort à tous les rapaces -français ou étrangers- qui aspirent non pas à créer de la richesse, je suis loin d’être une coco, croyez le bien, mais amasser des fortunes en jouant sur la vie des gens. 

            • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 4 décembre 2012 11:42

              À Francesca2 (11h33)

              Bien sûr que le chômage et le désert industriel sont une conséquence mais les déclarations d’Arnaud Montebourg (on ne peut pas parler d’actes) précipitent la France dans ce désert industriel. Une fois qu’il s’est fait plaisir à donner un « signal fort à tous les rapaces », que reste-t-il ? PSA quittera Aulnay malgré les vociférations de Montebourg. Pourquoi Mittal est-il arrivé en France ? L’économie française peut-elle se suffire à elle-même, fermer ses frontières, ne plus importer ni exporter ? Je pose juste la question. Si la réponse est que le pays, comme tous les autres, a besoin d’acteurs extérieurs, c’est contre-productif de les effrayer. Sauf, bien sûr, à vouloir une économie totalement planifiée et étatisée de type soviétique...

              Cordialement


            • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 4 décembre 2012 11:18

              Dans le dispositif de duplicité hollandienne, Arnaud Montebourg est une pièce maîtresse mais c’est comme un pistolet à un coup, son petit jeu ne peut fonctionner qu’une fois (les salariés en péril ne sont pas dupes). 


              • francesca2 francesca2 4 décembre 2012 11:58

                Sylvain

                Mais comment, « précipiter la France dans un désert industriel » ? vous faîtes comme si Montebourg avait prôné la nationalisations de TOUTES les entreprises...il faut être honnête, ce n’est pas le cas. C’est même loin d’être le cas ! 
                Bien sûr que l’économie française ne peut se suffire à elle même mais ça ne signifie pas que l’on soit obligés d’accepter n’importe quel spéculateur enfin ! Les pratiques de Mittal étaient connues, qui ne nous a pas protégés ? Ah tient, l’Europe de la finance, comme c’est curieux. 

                Des industriels sérieux existent grâce à Dieu, faisons en sorte de leur donner envie de venir investir chez nous.

                • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 4 décembre 2012 12:10

                  À Francesca2 (11h58)

                  Nos positions ne sont pas alors si éloignées que cela : mais comment allez-vous convaincre des industriels sérieux (il en existe en effet beaucoup) que dans un an, dans trois ans, le gouvernement ne va pas les nationaliser pour des raisons purement électorales (les prochaines élections nationales étant en 2017) ?

                  C’est cela que je reproche au gouvernement. Je ne lui reproche pas de rechercher des solutions ponctuelles et pragmatiques pour réduire au maximum le désastre social, mais de faire le chaud et le froid (méthode déjà connue du quinquennat précédent), ce qui pousse à une instabilité qui n’a rien d’attractif pour ces industriels sérieux que le pays devrait au contraire encourager.

                  En revanche, nous devons diverger sur la politique européenne, mais je ne vous apprendrai rien si je vous dis que « l’Europe de la finance » n’a pas attendu la construction de l’Union européenne pour exister dans les faits et sans l’euro, le franc se serait effondré depuis 2008 et notre dette multipliée.

                  Cordialement.


                • francesca2 francesca2 4 décembre 2012 18:54

                  mais je ne vous apprendrai rien si je vous dis que « l’Europe de la finance » n’a pas attendu la construction de l’Union européenne pour exister dans les faits et sans l’euro, le franc se serait effondré depuis 2008 et notre dette multipliée.


                  L’Europe de la finance est la SEULE Europe qui existe, et bien sûr elle a attendu la construction de l’Union Européenne et bien sûr elle a attendu les signatures sur ces traités scélérats pour avoir les coudée franches et libres. Ils nous ont vendu l’Europe des peuples...plus jamais la guerre, fraternité amour communion et ma tête sur la commode alors qu’au final nous n’avons que l’Europe du fric et du dumping social. 
                  Contrairement à vous, je ne suis pas persuadée du tout que le franc se serait effondré en 2008, et visiblement toujours contrairement à vous, je crois que si nous avions aujourd’hui notre monnaie nous pourrions dévaluer à notre guise, comme nous l’avons toujours fait avec succès dans le moments délicats. 
                  Il faut que nous recouvrions notre souveraineté nationale. 
                  Oui, cordialement. 

                • LE CHAT LE CHAT 4 décembre 2012 11:59

                  Oui , si la France veut préserver des emplois industriels , il faut qu’elle produise de nouveaux produits et non pas vouloir à tout prix preserver des dinosaures industriels .


                  • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 4 décembre 2012 12:14

                    Bonjour Le Chat (11h59)

                    C’était à peu près le message principal de mon article, en ajoutant qu’il faudrait trouver un système pour que les salariés qui font la transition (entre activités en fin de vie et activités nouvelles) puissent vivre convenablement pendant leur reclassement. Cela nécessite de l’imagination et la créativité, de nouveaux schémas. Au lieu de cela, les gouvernements depuis trente ans ne savent qu’accompagner les mourants sans rien concevoir pour accueillir les nouveaux-nés.

                    Cordialement.


                  • Le péripate Le péripate 4 décembre 2012 12:12

                    C’est Georges Frêche qui disait que la politique c’était de savoir parler aux cons. Monte et Bourre l’a très bien compris, alors il parle aux cons, qui applaudissent, même si rien ne sera finalement fait. Et pour cause, c’était simplement impossible.


                    Qu’est-ce qu’on se marre avec ces zygotos... c’est au moins ça, parce que dans le fond c’est vraiment triste.

                    • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 4 décembre 2012 12:18

                      Au Péripate (12h12)

                      En fait, le résultat est pire que la passivité : c’est pervertir la parole du gouvernement et l’empêcher, à l’avenir, d’être crédible sur la base de son éventuelle sincérité. Dans ce genre de registre, il n’y aura que les plus démagogues qui y gagneront (une sorte de course folle au Graal gratuit).

                      Cordialement.


                    • ZenZoe ZenZoe 4 décembre 2012 13:07

                      Les motivations profondes de Montebourg au sujet de Florange, personne ne les connait sauf lui.
                      Les motivations profondes de Hollande pour avoir choisi Montebourg, personne ne les connait sauf lui.
                      Il y a par contre deux ou trois trucs qu’on peut juger : la méthode et le résultat.
                      1) La méthode : tout avocat un poil sérieux sait que tout ce qu’il avance devra être étayé par du concret. Montebourg avait-il du concret dans sa manche ? Non. La nationalisation a finalement toujours été une menace en l’air et le repreneur est resté à l’état de fantôme.
                      2) Le résultat : on a mal pour la France, KO par ridicule. Mittal a gagné sur toute la ligne. Il ne demandait rien, on lui donne le beurre, l’argent du beurre et toute la crèmerie.
                      Le message qu’aurait du envoyer le gouvernement était : investisseurs demandés - prime à la clé - pas sérieux s’abstenir.
                      Le message qui est en fait passé est : venez chez nous tous les véreux ! On arrose et c’est gratuit !


                      • lebreton 4 décembre 2012 13:45

                        sans les trolls du fn on s’ennuie mais en meme temps ils donnent l’image de ce qu’ils sont réellement la véritable fange de l’humanité !


                        • TSS 4 décembre 2012 15:42

                          Quand mittal dit Florange ne m’interesse plus et après je relance Florange et mets

                           180 millions d’€ au pot ! il ment avant ou après ?.

                          Quand Montebourg dit « j’ai un repreneur serieux » et Ayrault dit« il n’y aucun repreneur

                          serieux » ! le GVT ment avant ou après ?.

                          Tous (droite ,gauche) savaient depuis Gandrange que la seule chose qui interessait

                          Mittal c’etait les brevets exclusifs de Arcelor et que le personnel et l’usine il s’en

                          tamponnait !! C’est l’analyse de Melenchon et c’est la bonne... !!


                          • jean dupondal 4 décembre 2012 15:54

                            Sortir de l’Europe, sortir de l’euro, et donner un vrai budget aux armes de la France !


                            • plexus plexus 4 décembre 2012 16:07

                              Sylvain Rakotoarison,
                              Avec tous ces « batteurs d’estrade » irresponsables, enfoncé, les maîtres tambour du burundi.
                              C’est comme madame filipetti qui fait une bronca devant le centre Pompidou parce qu’elle y a vu le nom de wendel dans la liste des généreux mécènes.
                              Tête des gens de « pompidou » devant le risque de faire « sucrer » une source de pognon.
                              Comme quoi on peut être agrégé, et désagréger autour de soi.
                              Il faut dénoncer l’affreux paternalisme !!
                              Mais là n’est pas mon but : vous avez dit qu’il est normal que des entreprises naissent, puis qu’elles meurent.
                              Mais parfois c’est l’état qui les tue, ne serait-ce qu’en réglant ses factures à délais plus qu’élastiques, ou en renchérissant les coûts par des décisions fort discutables.
                              Voir les rafales d’obligations, de labels tous plus ou moins farfelus qui s’instaurent en permanence, mais, c’est vrai, au moins pour le profit de ceux qui les décernent.
                              Et ce n’est qu’un petit exemple des marécages dans lesquels se débattent ceux qui veulent travailler.
                              Je voudrais bien connaître les « cours de gestion » que délivraient à leurs étudiants nombre de nos ténors politiques.


                              • Jason Jason 4 décembre 2012 17:16

                                Ce ne sont pas 600 jobs qui vont sauver la France. Une France qui se désindustrialise depuis plus de 30 ans et où le PIB du secteur marchand est supérieur à celui du secteur industriel. Et Dieu sait si on a glosé sur l’économie marchande et des services qui remplacerait la manufacture, grâce au FMI, à l’OMC, à Bruxelles, et autres gourous en chambre.

                                Montebourg ou pas, ce n’est pas en 5 ans qu’on va reconstruire une industrie très mal en point quand la culture, le savoir faire, les dégâts sociaux ont été ignorés au profit de la financiarisation à tous crins.

                                L’histoire de Florange a été très mal gérée politiquement et cela est dû à la hâte, à la médiatisation et aux reproches faits à un gouvernement qui a un peu plus de 6 mois.

                                Soyez réaliste et moins partisan et excité (comme les médias).


                                • Pyrathome Pyrathome 4 décembre 2012 20:03

                                  Traiter sans ménagement le patron d’une entreprise qui compte plus de vingt mille salariés français était déjà faire preuve de très peu de responsabilité par rapport aux impératifs économiques :

                                  Traiter un salopard voleur et crapule à sa juste valeur , celui d’une merde....


                                  • plexus plexus 5 décembre 2012 21:46

                                    Bon, « la merde » Mittal aurait démarré sa vie dans un bidonville, je vérifierai.
                                    Ce serait effectivement un bon entraînement pour la brutalité.
                                    ça expliquerait qu’il ait roulé dans la farine tous nos beaux esprits.
                                    Ils sont bien élevés, ce ne sont pas des merdes, eux.
                                    Ce sont de gros naïfs, et des maladroits ; c’est pire, je trouve !


                                  • BA 4 décembre 2012 22:58
                                    Lakshmi Mittal vient de décéder et arrive au paradis.

                                    Dieu lui dit : « Avec tout ce que tu as fait en France et surtout en Lorraine, il n’est pas question que je t’accueille au paradis. Va directement en enfer ».

                                    Lakshmi Mittal obéit : il descend en enfer.

                                    Trois jours après, Satan frappe à la porte du paradis et dit à Dieu :

                                    « Reprends-le, il m’a déjà éteint trois fours ! »



                                    • aviso aviso 15 décembre 2012 18:22
                                      DE QUELLE REPRÉSAILLES A-T-ON MENACE LA FRANCE,


                                      POUR QU’UN PRÉSIDENT ET SON 

                                      1ER MINISTRE AIENT DU 

                                      DÉSAVOUER UN MINISTRE DE LA

                                       RÉPUBLIQUE ET RENIER UNE

                                       PROMESSE DE CAMPAGNE ?

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