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Accueil du site > Actualités > Economie > C’est pas beau, de voler les riches !

C’est pas beau, de voler les riches !

Pour certains libéraux, quiconque souhaite une répartition plus équitable des richesses se prend pour Robin des Bois : il veut « voler les riches pour donner aux pauvres ». Contre ce préjugé courant, je vais tâcher de montrer que redistribution des richesses n’est en rien synonyme de vol. Pour ce faire, je m’inspirerai de Locke, un des philosophes favoris des libéraux…

Que signifie l’expression « voler les riches » ?

Dire que la redistribution des richesses est un vol, c’est prétendre qu’elle transgresse une certaine loi. Mais de quelle loi s’agit-il ? Certainement pas du droit juridique, puisque de nombreuses législations ont institué des mécanismes de redistribution des richesses. L’impôt progressif sur le revenu en est un bon exemple, même s’il recule au profit de taxes inégalitaires comme la TVA (cf. cet article). Puisque cet impôt est légal, jusqu’à nouvel ordre, il est clair que la redistribution des richesses n’est pas un vol au sens juridique du mot.
 
Si c’est un « vol », c’est donc au regard d’une loi non juridique : une loi non écrite et non contraignante... Cette loi, certains philosophes l’ont appelée « droit naturel ». Contrairement au droit juridique (ou « droit positif), le droit naturel serait universel, présent dans la conscience de tout être raisonnable, quels que soient les époques et les pays. C’est au nom du droit naturel, par exemple, que les privilèges de la noblesse et du clergé furent abolis en 1789 : bien que légaux, ils étaient perçus par les révolutionnaires comme injustes, contraires aux « droits naturels » des hommes.
 
Cette idée de « droit naturel » est discutable, mais acceptons-la à titre d’hypothèse. Cela étant admis, le problème qui va nous occuper est le suivant : la redistribution des richesses est-elle contraire au droit naturel ? Pour traiter ce problème, je m’appuierai sur la pensée de John Locke (1632-1704). Locke, l’un des premiers philosophes des Lumières, a eu sur tout le XVIIIème siècle une énorme influence. Directement ou non, les révolutionnaires américains et français ont repris ses idées. Sa philosophie est donc l’une des principales références des démocraties actuelles. Elle annonce en particulier toute la pensée libérale. Le texte sur lequel je m’appuierai est le second Traité du gouvernement civil (1690) dont une traduction française est accessible ici.
 
Comment Locke justifie la propriété privée

Chaque individu, selon le droit naturel, s’appartient à lui-même. Il a le droit, autrement dit, de prendre tous les moyens qu’il juge bon pour subvenir à ses besoins. Pour Locke, le droit à la vie et le droit à la liberté sont étroitement liés. À partir du moment où il est adulte, un homme a les moyens physiques et intellectuels de subvenir à ses besoins, et ne saurait par conséquent rester sous la tutelle de ses parents. Il ne saurait non plus passer sous la tutelle de quelqu’un d’autre (monarque absolu, par exemple). Limiter la liberté d’une personne est donc toujours criminel – sauf si elle n’a pas respecté le droit d’autrui, ou si elle a choisi de limiter elle-même sa liberté en se soumettant à des lois qui protègent cette même liberté.
 
Or, puisque mon corps m’appartient, j’ai le droit d’en disposer comme bon me semble. Je peux, en particulier, l’utiliser pour m’approprier les choses de la nature (du moment qu’elles n’appartiennent encore à personne). Vouloir m’interdire de devenir propriétaire, c’est aller contre ma liberté individuelle et m’empêcher de subvenir à mes propres besoins. La propriété privée est donc un droit sacré, qu’aucune législation ne saurait détruire légitimement.
 
Cette théorie, à l’époque de Locke, se heurtait à deux objections au moins :
 
1. C’est d’abord collectivement que les hommes sont propriétaires de la nature. Comment passe-t-on de cette propriété collective à la propriété privée ?
 
À cette objection, Locke répond que la propriété collective serait totalement inutile si elle ne pouvait être partagée entre chacun des membres de la grande communauté humaine. Ce serait aussi absurde que de demander la permission à la société chaque fois qu’on veut boire à une fontaine publique.
2. Si chacun peut s’approprier les ressources naturelles qui n’appartiennent encore à personne, comment éviter que la distribution se fasse d’une manière très inégale, de sorte que les uns manqueraient du nécessaire alors que les autres ne sauraient quoi faire de leur excès de richesses ?
 
Voici comment Locke résout ce problème. Pour lui, on devient propriétaire d’une chose en se l’appropriant par un certain effort. Le travail, au sens très large du terme, est donc la justification de la propriété privée : je peux dire qu’une chose m’appartient dans la mesure où elle est mon œuvre. Par mon activité, je lui ai imprimé ma marque. Désormais, cette chose ne fait plus partie de la nature : elle est mienne. Or, les forces d’un individu sont forcément très limitées. Chacun ne peut donc s’approprier qu’une petite partie de la nature. Ainsi, si l’on respecte le droit naturel, il est impossible que certains s’accaparent une énorme quantité de ressources tandis que d’autres manqueraient du nécessaire. Par exemple, si quelqu’un laissait en friche un immense terrain, on pourrait légitimement se l’approprier. Un bien qui se dégrade naturellement, faute d’être utilisé ou consommé, a cessé d’appartenir à quiconque.
 
Si Locke s’était contenté de justifier ainsi la propriété privée, il se serait fait le prophète d’une société de petits propriétaires libres et égaux. En un mot, il se serait appelé Jean-Jacques Rousseau. Mais son but, semble-t-il, était plutôt de légitimer les prétentions d’une classe sociale montante : la bourgeoisie. Aussi en est-il venu, dans un deuxième temps, à justifier l’accumulation indéfinie des richesses. Son raisonnement est le suivant : à partir du moment où l’ensemble de la société accepte l’usage de la monnaie, il devient possible d’accroître sans limite l’étendue de ses biens. Car la monnaie a cette particularité de pouvoir se conserver aisément, sans s’user et sans pourrir. Un capital monétaire, ce n’est pas comme un champ qu’on doit cultiver indéfiniment pour l’empêcher de retomber à l’état sauvage.
 
De cette théorie, je tire 4 conséquences :

1. La propriété collective est première par rapport à la propriété privée. Il faut un consentement (au moins implicite) de la société pour que chacun devienne le propriétaire légitime d’une part des richesses communes.
 
2. Pour devenir propriétaire d’une chose, il faut effectuer un certain travail sur elle. Il est donc contraire au droit naturel que certains accumulent de si grandes richesses qu’ils n’ont même plus le temps de s’en occuper. Et ce comportement est encore plus injuste si, par ailleurs, certains sont privés du nécessaire. On peut donc, en s’inspirant de Locke, légitimer l’action des paysans sans terre du Brésil, qui occupent illégalement des terrains laissés à l’abandon par les latifundistas. On peut aussi légitimement confisquer des immeubles inoccupés depuis longtemps pour y loger des sans-abri.
 
3. L’accumulation indéfinie des richesses par un propriétaire privé n’est juste que s’il existe à ce sujet un accord unanime de la société. Pour Locke, les grandes inégalités de richesse deviendraient immédiatement illégitimes si une petite minorité refusait l’usage de la monnaie.
À vrai dire, il faut ici corriger Locke. La monnaie est sans doute une condition nécessaire de l’accumulation indéfinie du capital, mais elle n’est absolument pas suffisante. En tant que moyen d’échange, elle permet d’acquérir une marchandise contre une autre de même valeur, mais pas d’accroître sa richesse. Locke le dit lui-même : la richesse est d’abord le fruit du travail humain. Mais il faudrait ajouter : d’un travail humain collectif. Supposons que, par un hasard extraordinaire, je découvre un gisement de pétrole dans mon jardin. Pour m’approprier cette richesse, mon travail personnel ne sera pas suffisant. Il faudra que je fasse appel à d’autres hommes pour puiser le pétrole, le transporter, le raffiner, etc. Et pour faire fructifier ma richesse, il me faudra, là encore, compter sur le travail d’autres hommes. L’argent, quoi qu’on en dise, ne peut « faire des petits » tout seul…
 
4. C’est pourquoi, il faudrait considérer les gens qui travaillent en commun comme copropriétaires des richesses qu’ils produisent. Certes, Locke ne formule jamais ce principe explicitement, mais on peut le déduire de sa justification de la propriété : s’approprier une chose, c’est travailler sur elle. Si on est tout seul à travailler sur sa propriété, il est juste que celle-ci soit privée. Mais si plusieurs hommes travaillent ensemble, il est juste qu’ils deviennent copropriétaires de leurs moyens de production et de ce qu’ils produisent. Il est donc conforme au droit naturel que tous les travailleurs d’une même entreprise (voire de toute une société) définissent ensemble la manière dont les richesses doivent être réparties.
 
Conclusion

La redistribution des richesses n’est pas forcément un vol. Elle est compatible avec le droit naturel tel qu’il est défini par Locke. Bien entendu, on pourrait soutenir le contraire en prenant appui sur d’autres penseurs libéraux. Le libéralisme n’est pas une doctrine unifiée, mais une famille de pensées, qui reposent souvent sur des principes incompatibles. Cf. à ce sujet L’introduction aux fondements philosophiques du libéralisme de Francisco Vergara (éd. de La Découverte). On peut cependant admettre qu’une certaine forme de libéralisme conduit à une certaine forme de socialisme, voire à un communisme libertaire. Admettre le principe de la propriété privée ne signifie pas que toute propriété doit être nécessairement privée. On peut envisager une société où chacun possède, à titre personnel, un certain nombre de biens de consommation, un terrain, une maison, etc., mais où la plus grosse partie des moyens de production soit gérée collectivement et démocratiquement.

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28 réactions à cet article    


  • Tzecoatl Tzecoatl 30 août 2008 15:51

    Votre article est sympa, mais il omet quelque chose de fondamental dans la pensée libérale : l’aliénation du fruit du travail du salarié contre salaire.


    • pebesse 30 août 2008 17:36

      Vos réflexions sont bien jolies et surtout très consensuelles.
      Pour ceux qui sont salariés, bien sûr.

      1 - Rien, absolument rien ne vous empêche de créer votre propre paillote. Sauf peut-être votre incapacité à gérer une affaire ?
      2 - J’ai créé une SCI (Société Civile Immobilière) en recourant à l’emprunt pour acheter des appartements. Ceux-ci sont loués pour assurer le remboursement des emprunts. En clair, cette société existe depuis plus de cinq ans et TOUT le monde se goinfre :

      - les locataires, qui sont presques tous sous tutelle. Donc incapables de subvenir à leur propres besoins. A noter quand même, que nous pratiquons des traifs très en deça de ce qui se fait d’habitude.

      - les syndics.

      - la banque.

      - l’état vi la CSG, la RDS et toutes les autres taxes dont la dernière que nous allons supporter.
      3 - Je ne suis donc pas riche (2000€/mois) et je vais une fois de plus payer.
      Alors arrêtez de pleurer sur votre sort. Vous êtes incapables de créer de la valeur et justifiez le "vol de l’argent des riches" par votre incapacité à subvenir par vous même à vos besoins.
      Cordialement.
      PE BESSE.



      • Proudhon Proudhon 30 août 2008 18:32

        @pebesse

        Vous oubliez que pour créer votre entreprise, vous avez demander un prêt à la banque. Donc on vous prête l’argent des autres.

        Les entrepreneurs oublient très facilement cet état de fait. Dans l’argent que votre banque vous a prêté, il se trouve de l’argent d’ouvrier, d’employé, de cadre et même d’RMIste avant qu’il ne le dépense. Donc ce n’est pas que le fruit de votre "travail", souvent de celui des autres, qui créé et bien souvent perennise votre société, mais l’argent des autres.

        L’argent collectif.

        Alors vos leçons !


      • foufouille foufouille 30 août 2008 22:18

        faut pas qu’il oublie que les gens sous tutelle viennent de sa societe


      • Faya Faya 7 septembre 2008 19:59

        Les banques prêtent à intérêt. La banque est donc rémunérée pour le prêt de l’argent, et elle rémunère ses clients qui lui confient leurs économies sous forme d’intérêt. Donc :
        - le débiteur est gagnant car il a une rentrée de liquidités
        - le créancier (la banque) gagne de l’argent et en reverse une partie à ses clients (leurs intérêts)
        - les clients de la banque (les propriétaires de l’argent de la banque : les RMIstes dont vous parlez) gagnent de l’argent en échange de leurs dépôts
        - les investissements produits par le débiteur financent des moyens de production, qui vont devoir être utilisés par une personne, créant ainsi de l’emploi pour les chômeurs.

        Un problème ?


      • wizi 30 août 2008 18:55

        @proudhon,

        Non, la banque ne prête pas l’argent des autres comme on le pense souvent,

        elle prête de l’argent qu’elle crée (avec un ratio de 9:1 par rapport à l’argent réel) et sur lequel elle prélève des intérêts (c’est beau quand même !)

        Sur ce lien, il y a une vidéo pour mieux comprendre :

        http://www.bulle-immobiliere.org/forum/viewtopic.php?f=3&t=42569

        @l’auteur,

        Je suis d’accord avec la redistribution, mais quand on voit les réactions sur le site du figaro, cest pas gagné !

        http://www.lefigaro.fr/patrimoine/2008/08/27/05001-20080827ARTFIG00276-une-taxe-sur-les-revenus-du-capital-pour-financer-le-rsa-.php

        voir les réactions des lecteurs, c’est sublime !!!

        tout les pro-sarko qui se sentent affreusement trahi ! 1% de taxe et ils insultent Sarko alors qu’ils l’adulaient juste avant, faut pas toucher à leurs argent, faut prendre celui des autres !

        En plus, ils comprennent que cette taxe ne touchera que la classe moyenne sup, car les plus riches ne seront pas touchés (bouclier fiscal)


        • Proudhon Proudhon 30 août 2008 20:12

          @wizi

          Si tous les dépositaires de comptes retirent leur argent, les banques elles font quoi alors ? Elles ne peuvent battre monnaie.


        • earth75 earth75 30 août 2008 21:15

          Bonjour,
           Je ne suis pas d accord avec vous Wizi.

          Il faut quant même admettre que toutes les banques au monde se sont montes les capitaux sur les dos des simples particuliers ; par ailleurs les banques se font mainternant plus de benefice en jouant avec la bourse qu avec la banque de detail..... Et d ou vient l argent utilse pour jouer en bourse ? En fait lal tenue de nos comptes devraient être gratuits. Et les taus de credits divises par 2 ou 3......................


          Et oui encore une fois ces imbeciles se font du benefice et nous les citoyens consommateurs se font bananer.............. 


        • fifilafiloche fifilafiloche 30 août 2008 18:56

          La redistribution des richesses CREEES est logique dans une communauté d animaux sociaux interdépendants.

          Rappelons que le capital se calcule net des dettes, le revenu net des charges. Réalités comptables qui peuvent échapper aux considérations générales des philosphes.

          Lorsque l inflation est au même niveau que les taux d intérêts, la création de richesse du capital est nulle, la taxe aliène donc le capital, tout comme un vol, mais sans espoir de retour puisque l Etat est incapable de rembourser notre dette commune (capital négatif).


          • liberte cherie 30 août 2008 19:11

            Il y n’a que deux facons de s’enrichir. Soit par le travail soit en prenant dans la poche des autres. Le socialisme est la deuxiéme solution et les théories fumeuses sont là pour masquer cette triste vérité. 



            • Proudhon Proudhon 30 août 2008 20:09

              @liberte

              C’est celàààà ouaiiiii .

              Il n’y a qu’une seule façon de s’enrichir. C’est de faire travailler les autres et de les voler, pendant que soi-même on glande toute la journée le cul sur un fauteuil de bureau en cuir. Ce sont toujours les fainéants qui parlent de travail.


            • Adrian Adrian 30 août 2008 23:07

              Mais biensur le patron les cadres sont des glandeurs... Allez leur dire ça.
              Et même il faut nécessairement des personnes qui sonti "au dessus" du reste pour la gestion de l’entreprise voir La ferme des animaux de Orwell.


            • Nycolas 4 septembre 2008 13:07

              Sauf que ce n’est pas du tout ça, qui est dit par Orwell dans la ferme des animaux... Au contraire, Orwell fustige clairement l’opportunisme arriviste, égoïste et cruel de ceux qui s’arrogent le droit de se placer au-dessus des autres pour mieux les exploiter, sous couvert d’idéologies diverses et variées, justifiées de manière fumeuse. Dans la ferme des animaux, Orwell efait une critique à la fois du communisme et du libéralisme, à travers leurs dérives qui apparaissent comme inévitables. Le fait que des personnes s’érigent au-dessus des autres fait partie de ces dérives prévisibles, et non pas du bon fonctionnement d’une société qui serait utopique (La ferme des Animaux étant précisément une contre-utopie).

              Toujours marrant de voir comment on peut utiliser de tels auteurs, pour leur faire dire ce qui nous arrange lorsqu’on n’a pas voulu comprendre le fond du message...


            • Jordi Grau J. GRAU 4 septembre 2008 14:48

              Bien vu, Nycolas. Loin d’être utile aux animaux qu’il dirige, l’ignoble cochon Napoléon les exploite et les tue sans pitié. Le brave cheval qui veut croire à la propagande gouvernementale, se crève au travail et finit par être vendu à une boucherie. Orwell n’a pas seulement dénoncé le stalinisme : il a montré la cruauté et l’absurdité de toute forme d’exploitation.


            • Faya Faya 7 septembre 2008 20:11

              Précisément, l’exploitation est par définition anti-libérale puisqu’elle enfreint le principe de non-agression.

              Dans un monde libre, les salariés sont libres de renoncer à leur emploi s’ils estiment qu’ils sont spoliés ; ils font d’ailleurs bien de le faire, dans ce cas.
              Si un salarié est perdant c’est qu’il s’appauvrit en travaillant, ou au moins maintient sa richesse. Or s’il ne travaille pas, il maintient sa richesse (à 0). Donc s’il décide, malgré tout, de travailler, c’est bien parce qu’il s’enrichit.


            • Jordi Grau J. GRAU 30 août 2008 20:31

              Bonjour à tous ceux qui ont pris le temps de réagir à mon article, et merci pour vos contributions, souvent constructives. Même si elles ne sont pas très nombreuses, je ne peux pas répondre à tout ce que vous avez écrit. Juste quelques remarques :


              A Tzecoatl : mon article était déjà un peu trop long. Je n’ai pas pu parler (sauf de manière allusive) du fait que les salariés doivent aliéner le fruit de leur travail, mais vous avez raison : c’est un point essentiel. Il est d’ailleurs significatif que Locke n’en parle pas. Consciemment ou non, il n’a voulu pas étudié comment l’économie fonctionnait concrètement. S’il l’avait fait, il se serait rendu compte que de très gros écarts de richesses ne peuvent être produits que par une exploitation du travail d’autrui, ce qui aurait contredit ses propres principes. Je signale à ce propos que Hannah Arendt - qu’on présente parfois comme une libérale, à cause de sa critique des systèmes totalitaires - se disait anticapitaliste. Pourquoi ? Parce que pour elle le capitalisme entraîne nécessairement une expropriation.


              A Pebesse  : Vous dites que rien ne m’empêche de créer une paillotte, sauf peut-être mon incapacité à gérer une affaire. Je ne sais pas si je suis capable de gérer une affaire, car je n’ai jamais essayé. Mais j’imagine, en effet, que ce n’est pas le cas de tout le monde, sinon il n’y aurait plus de salariés. Or, contrairement à ce que vous semblez dire, je suis loin de m’en réjouir. Mon discours n’est pas : "Salariés, exigez de meilleurs salaires de vos patrons". Je ne suis pas forcément contre ce genre de discours, mais cela ne mène pas très loin. Ce qui me paraîtrait vraiment révolutionnaire, dans le bon sens du terme, c’est que les salariés cessent d’être salariés, s’approprient les entreprises où ils travaillent et apprennent à les gérer ensemble. Cela paraît complètement impossible, pourtant quelques expériences ponctuelles d’autogestion ont montré que des gens effacés, timides, manquant de confiance en eux, pouvaient découvrir qu’ils avaient des talents de gestionnaires et participer à l’organisation de l’entreprise. Cf. par exemple le documentaire sur les salariés de Lipp dans les années 70 : L’imagination au pouvoir (disponible en DVD).

              Donc, finalement, nous ne sommes pas si éloignés que cela. Vous semblez dire aux gens : "Arrêtez de vous plaindre, créer votre propre entreprise". Je dis presque la même chose : "Arrêtons de nous plaindre de nos salaires ou de nos conditions de travail. Réapproprions-nous nos outils de productions et le fruit de notre travail." La seule différence entre vous et moi, c’est que vous ne mentionnez pas la possibilité d’une gestion collective. Or, sauf cas très particulier (comme pour votre SCI, par exemple), une entreprise ne peut pas reposer sur les épaules d’un seul homme. Donc, de deux choses l’une : soit on reste dans le système actuel, avec une différence hiérarchique entre propriétaires privés et salariés ; soit on supprime le salariat et on organise l’autogestion. Dans le premier cas, il serait absurde de dire aux gens : "Arrêtez de vous plaindre, devenez patrons !" Car il est impossible que tout le monde devienne patron. Il faut bien des salariés.


              A "liberté chérie"  : Je suis entièrement d’accord avec vous quand vous écrivez : "Il y n’a que deux facons de s’enrichir. Soit par le travail soit en prenant dans la poche des autres". Je suis partiellement d’accord quand vous dites : "Le socialisme est la deuxiéme solution". Le socialisme, tel qu’il a été mené jusqu’à présent, correspond en effet à ce que vous dites. Mais ce qu’on peut dire du socialisme et encore plus vrai du capitalisme. Dans le monde d’aujourd’hui, qui gagne le plus d’argent ? Il me semble que ce ne sont pas les fonctionnaires nourris aux frais des contribuables (même si certains fonctionnaires n’ont vraiment pas à se plaindre de leur salaire.) Les plus grandes richesses se font en investissant un capital financier et en le faisant fructifier, directement ou indirectement, par le travail des autres. Si vous parvenez à me montrer le contraire, alors j’adhère illico à l’association "Liberté chérie".


              • Tzecoatl Tzecoatl 31 août 2008 09:52

                @ l’auteur :

                Je vous comprends bien.
                Il n’empêche que votre article est éclairant à propos de la construction libérale. Il explique très bien les limites de cette philosophie, son orientation envers une certaine "classe" (idem de Bastiat dont l’activité était l’import-export).

                Quoiqu’il en soit, et contrairement aux tentations libérales, la définition de la propriété ne peut être ni définitive ni unique.

                Un exemple chez eux : les géo-libertariens ne reconnaissent pas complètement le droit de propriété issu du travail. Les matières premières exploitées sont sujettes à impôt d’après eux.

                Au grand plaisir de vous lire à nouveau.


              • Faya Faya 7 septembre 2008 20:22

                Vous réapproprier vos moyens de production ? Mais qui vous en empêche ? Figurez-vous que c’est précisément ce que permet et encourage le capitalisme car c’est exactement la définition de l’actionnariat : acheter une part des moyens de production en échange d’un droit de vote à l’assemblée générale des actionnaires (qui élit le conseil d’administration) et d’une part des bénéfices. Vous êtes donc capitaliste, c’est une révélation.


              • PtitSuisse 23 septembre 2008 11:30

                Bonjour !

                J’arrive un peu après la bataille, mais je trouve très intéressant cette intervention qui discute des idées de redistribution et de justice sociale sur le plan de la philosophie politique.

                Remettre au goût du jour Locke est bien sûr tout à fait honorable, mais depuis le 18e siècle, pas mal d’eau à couler sous les ponts.

                A mon avis, le penseur qui a repris et developper récement les idées de Locke, c’est John Rawls, dans son ouvrage majeur Théorie de la justice  .

                L’apport majeure de Rawls, c’est d’essayer de remplacer l’idée d’égalité par celle d’équité. Il essaie de rendre compatible l’inégalité avec la justice sociale.

                Pour Rawls, la société idéale traite tous les individus de la même manière, tout en organisant des inégalités compensatoires afin de leur faire jouer un rôle positif dans l’accomplissement de l’égalité entre les personnes.

                D’aucun on vu dans Rawls un théoricien de la social-démocratie moderne. Les libértariens le rejettent férocement, et les socialistes le trouvent trop libéral.

                Rawls pose 2 principes fondateur à sa théorie :

                1) Principe d’égalité. "Chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étend de liberté de bases égales pour tous qui soit compatible avec le même système pour les autres". les libertés de base sont : "les libertés politiques, la liberté d’expression, de réunion, la liberté de pensée et de conscience, la liberté de la personne (protection contre l’opression psychologique et l’agression physique), le droit de propriété personelle.

                2) Principe de différence. "les inégalités sociales et économiques doivent être organisée de façon qu’à la fois a) Elles soient attachées à des fonctions et à des positions ouvertes à tous dans des conditions de juste égalité des chances. b) Elles doivent être au plus grand avantage des membres les plus défavorisés de la société."

                Un des exemple de l’application des principes de Rawls, c’est la discrimination positive. Pour Rawls, "il n’est pas correct de dire que des individus qui ont davantage de dons naturels et un caractère supérieur ayant rendu possible leur développement ont droit à un système de coopération qui les rende capables d’obtenir encore plus d’avantages". Pour Rawls, nul de mérite son mérite.




              • Adrian Adrian 30 août 2008 22:21

                "Tout cela s’explique très simplement pour qui sait voir ce que l’on ne voit pas : l’état n’agit que par la coercition. Il s’empare de force du fruit du labeur de ceux qui produisent. Comme ses actions lui coûtent, il consomme au passage une partie de ce qu’il prend, de 25 à 99% suivant les domaines, en général. Ce qu’il reste, il le “redistribue” à ceux qui savent le réclamer : cet acte de réclamation coûte aussi, environ autant que les sommes reçues (ça s’appelle la Loi de Bitur-Camember), donc le coût final de la “redistribution” augmente encore à cette étape pour atteindre 100% de ce qui avait été pris au départ au minimum. Et enfin, pour compenser cette spoliation, ceux qui produisent font payer plus cher à tous les autres, ce qui annule plusieurs fois le bénéfice de ce qui a été reversé. Faisons les comptes : Sur 100 euros “à redistribuer” pris au départ, l’état va en consommer 25 à 99 pour financer l’acte de spoliation lui-même, puis les cibles potentielles de la “redistribution” vont en dépenser autant que ce qui reste (soit 1 à 75 euros) pour faire partie de ceux qui vont recevoir les 1 à 75 euros qui restent. Coût total : 101 à 200 euros pour faire parvenir 1 à 75 euros à quelqu’un qui, de toute façon, devra payer plus cher son loyer et sa nourriture et recevra moins en salaire pour compenser les 101 à 200 euros volés au début. Résultat net de l’opération : -100 à -125 euros, perdus par l’heureux “bénéficiaire” de la “redistribution” pour faire marcher la machine en pure perte. Mais qu’on se rassure, les fonctionnaires ont bien touché leur part des 25 à 99 euros au passage. Il n’y a qu’eux qui sortent gagnants."

                http://jesrad.wordpress.com/2007/08/03/mythologie-socialiste-letat-providence/


                • nounoue david samadhi 31 août 2008 04:10

                  tant qu’il y aura des paradis fiscaux et des chambres de compensations
                  afin d’éviter la taxation des transactions financières ainsi que l’interdiction de
                  spéculer @ court terme, les riches spéculateurs seront des voleurs !
                  et toutes les personnes pouvant le dénoncer et s’en saisir des collabos ...


                  • wizi 31 août 2008 05:52

                    @earth75,

                    visionnez la vidéo du lien et lisez les commentaires,

                    c’est pire que ce que vous pensez,

                    les banques privées peuvent créer de l’argent, et prélever des interêts dessus.


                    • Jordi Grau J. GRAU 31 août 2008 10:36

                      A David Samahdi

                      Tout à fait d’accord avec vous. Les paradis fiscaux sont une honte, et les grands Etats sont parfaitement complices de ces Etats-voyous. Monaco n’est qu’une annexe de la France, tout comme le Luxembourg pour l’Allemagne. Ils sont bien pratiques pour justifier l’absence de politique de redistribution. D’un air triste, les conservateurs vous disent : "Bien sûr, ce serait bien qu’on répartisse un peu mieux les richesses. Mais que voulez-vous mon bon monsieur, si on taxe trop les riches, ils iront s’établir à Monaco, en Suisse ou au Lichtenstein." Tout cela est parfaitement hypocrite...

                      A Adrian

                      Bonjour.

                      Je ferai quatre remarques par rapport à votre commentaire :


                      - Je ne sais pas d’où vous tirez vos chiffres. Je suis allé sur le site d’où vous tirez ce texte, et l’article n’expliquait pas ce point. Que l’Etat se serve au passage, et qu’une grosse partie des impôts ne soit pas employée dans l’intérêt général, nous en sommes d’accord. Il n’empêche que la destruction de l’Etat-providence s’accompagne d’une explosion de la pauvreté. C’est bien visible aux Etats-Unis et en Europe.


                      - Même dans une économie libérale, une redistribution des richesses est nécessaire. Pour faire face aux risques (accidents, incendies, maladie, vieillesse, chômage, etc.), il est indispensable de mutualiser les ressources. Ainsi ceux qui sont bien-portants (pour l’instant) donnent à ceux qui sont malades, ceux qui sont jeunes à ceux qui sont vieux. Ces mécanismes de solidarité peuvent être mis en oeuvre par des entreprises privées (assurance) ou par des organismes qui ne fonctionnent pas comme des entreprises (fonds gérés par l’Etat, par les salariés, mutuelles...). Dans tous les cas, ces mécanismes permettent à une personne de ne pas être ruinée si un coup particulièrement dur lui arrive. Ce qui se passe alors, c’est que ceux qui ont de l’argent en donnent à celui qui risquerait de tomber dans la misère. Quelle horreur, n’est-ce pas ?
                      Maintenant, quelle est la meilleure manière de mutualiser les richesses ? Je ne suis pas sûr que les assurances privées soient la meilleure solution. Pourquoi ? Parce que leur but n’est pas de faire plaisir aux clients, mais de faire un maximum de profit, ce qui n’est pas le cas d’une mutuelle, ni même d’un organisme d’Etat (même avec ses salauds de fonctionnaires).


                      - Comme je viens de le dire, la mutualisation des ressources ne se fait pas nécessairement par le biais de l’Etat. Vouloir redistribuer les richesses, ce n’est pas dire : "Donnons tout à l’Etat, qui se chargera de répartir équitablement le fruit de notre travail". Cette répartition peut et doit d’abord s’effectuer au niveau local (entreprise, municipalité, ...). En tout état de cause, elle doit être contrôlée démocratiquement - ce qui est très difficile, il est vrai, si on laisse trop de pouvoirs aux technocrates qui sont censés représenter l’Etat.


                      - L’Etat est coercitif, c’est vrai. Cela fait même partie de sa définition. Mais vous oubliez de dire que cette coercition ne se fait pas seulement contre ces malheureux riches. Ce n’est pas un hasard si les mouvements ouvriers, au départ, étaient très hostiles à l’Etat : celui-ci, par l’intermédiaire de la police, la justice et la prison, était en effet un instrument au service des propriétaires, pour mater les mouvements sociaux. Sous la pression du mouvement ouvrier, mais aussi pour éviter une nouvelle crise comme celle des années 30 (dont on sait qu’elle est une des principales causes de l’arrivée de Hitler au pouvoir), l’Etat a cessé d’être seulement sécuritaire pour devenir aussi social. Depuis une trentaine d’années, nous assistons à une décomposition de plus en plus rapide de l’Etat-providence et un retour en force de l’Etat sécuritaire. Peu à peu, nous revenons à l’âge d’or du libéralisme : le XIXème siècle. Donc, si vous voulez vraiment lutter contre l’Etat, devenez anarchiste. Mais peut-être l’êtes-vous déjà. Peut-être faites-vous partie de cette frange radicale du libéralisme, qui veut la privatisation de tout ce qui existe, y compris les fonctions régaliennes de l’Etat...


                      • gil 1er septembre 2008 23:10

                        on voit pas souvent (jamais ?) des salariés prendre l’argent dans la poche des patrons. Par contre des gros patrons/actionnaires s’enrichir au détriment de ses salariés, fournisseurs, clients, ça existe.

                        Pour l’exemple, Mulliez notre champion ntaional de la grande distribution et première fortune de France avec une progression de 23,5% en 1 an.

                        Mulliez exploiteur !
                        Solidarité avec les caissières d’Auchan !


                        • Faya Faya 7 septembre 2008 19:48

                          Je ne vois pas d’où vous tirez que la propriété commune est première à la propriété privée, ni même en quoi vous êtes fondé à affirmer qu’une telle modalité de propriété existe.

                          Toutes les infos sur ce qu’est le véritable libéralisme ici dans un article : http://www.dantou.fr/liberalisme.htm
                          et là dans une vidéo : http://www.grenoble-liberale.org/index.php?mod=articles&ac=commentaires&id=11


                          • Faya Faya 7 septembre 2008 20:03

                            La tenue des comptes est gratuite... pour les particuliers. Seuls les comptes des entreprises sont payants à cause des services nombreux qu’ils nécessitent. De plus les taux d’intérêts ne sont pas fixés librement par les banques mais indexés sur des taux "légaux" décidés par les banques centrales, qui sont un organe plus ou moins indépendant des états.


                            • Jordi Grau J. GRAU 7 septembre 2008 20:54

                              Bonsoir Faya. 

                              Je ne vais pas répondre à tout ce que vous avez écrit - d’une part, parce que je n’ai pas le temps de le faire, d’autre part parce que plus grand-monde ne lit mon article et la discussion qui s’en est suivie. Juste deux remarques :


                              - Vous écrivez qu’il suffit d’acheter les actions d’une entreprise pour se l’approprier. Tous ceux qui veulent une appropriation des entreprises par les gens qui y travaillent seraient donc, consciemment ou non, des capitalistes. A cela je répondrai qu’il n’est pas toujours possible d’acheter une part de la propriété d’une entreprise : il faut pour cela que des actions soient émises. Sauf erreur de ma part, la plupart des entreprises françaises n’en émettent pas. Par ailleurs, vous n’êtes pas sans savoir que tous les actionnaires ne sont pas égaux. Les grandes décisions sont prises, ou en tant cas préparées, par les gros actionnaires, au sein du conseil d’administration. La vraie démocratie, ce n’est pas "une action, une voix", mais "un homme, une voix". 


                              - Vous demandez d’où je tiens que la propriété commune est première par rapport à la propriété privée. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Locke. Selon lui, Dieu a donné la nature à l’humanité toute entière, sans attribuer à chacun une part des ressources naturelles. Les hommes sont donc, à l’origine, propriétaires collectivement, et c’est à partir de cette propriété commune que chacun prélève sa part de propriété privée. Naturellement, je ne souscris pas entièrement à ce que dit Locke. Sa philosophie n’est pas entièrement libérée de considération théologique, elle est donc très discutable. Pour ma part, je partirais plutôt d’une analyse du concept de propriété. Il faut bien distinguer la possession de fait de la propriété. Un animal peut très bien prendre possession d’un territoire par la violence : cela n’en fait pas pour autant un propriétaire. De même pour un homme : prendre un bien par la violence, c’est seulement devenir possesseur de fait. Pour devenir propriétaire, il faut avoir reçu un droit, c’est-à-dire une liberté garantie par une loi, c’est-à-dire une règle commune. Autrement dit, je suis propriétaire à partir du moment où les autres membres de la société me reconnaissent comme tels. Cela sous-entend que nous pouvons, ensemble, nous mettre d’accord sur un nouveau partage des richesses. C’est d’ailleurs ce que dit la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 (article 17). Bien qu’elle soit libérale (très inspirée par Locke, notamment) et qu’elle considère la propriété privée comme un droit sacré, elle admet pourtant qu’on puisse exproprier quelqu’un, contre une juste indemnité, si l’intérêt commun l’exige.

                              Cordialement,

                              J. G.


                            • Faya Faya 8 septembre 2008 16:37

                              Bonjour,

                              Comme vous l’avez écrit, Locke n’est pas suivi sur tous les points par tous les libéraux. Quand à la DDHC de 1789, bien qu’elle soit une avancée majeure dans la limitation de l’arbitraire, et donc pour le combat libéral, elle n’est pas une oeuvre libérale en ce qu’elle reconnaît que des libertés fondamentales comme la liberté d’expression peuvent être limitées par la loi, donc par la démocratie, donc par la loi du plus grand nombre, donc par la loi du plus fort, donc par l’arbitraire.

                              Pour ce qui est des actions. Certes la plus grande partie des entreprises n’en émettent pas. Pourquoi ? Les complications juridiques liées aux statuts des SA en sont en grande partie responsables. Mais de toutes façons, cela ne change rien : vous affirmiez ne pas pouvoir créer votre boîte car vous n’êtes pas capable de gérer une boîte. Je reconnaît que vous êtes plus sage (au sens véritable de la sophia) que la plupart des intervenants de cette discution, et ne tombez pas dans les clichés faciles. Mais je vous répond que, précisément, un chef d’entreprise n’est pas nécessairement propriétaire des moyens de production : si vous possédez votre entreprise, vous pouvez très bien en déléguer la gestion à un salarié et soit vivre uniquement des dividendes de votre capital, soit demander au gérant de vous donner du travail. Votre seul tâche en tant qu’actionnaire est de renouveller votre confiance au gérant, sachant que vous pouvez aussi déléguer cette obligation à un gestionnaire de patrimoine.

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Jordi Grau

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