• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Les indécents jours

Les indécents jours

 

La nation en miettes

 

JPEG

Est-il besoin de revenir sur la promesse de rétablir le pays en cent jours de rédemption et de pardon, de concorde et de confiance ? La dissolution du peuple par ses élites devait être oubliée au profit d'un grand mouvement de retour en grâce du pouvoir monarchique. Nous avons vu et nous sommes véritablement admiratifs devant cette reprise en main aussi spectaculaire que tonitruante dans la clarté des émeutes et des postures honteuses. Gouverner ce n'est pas faire des coups, jouer de la démagogie ou de la matraque, s'afficher ou se déverser en propos inappropriés. C'est tout le contraire évidemment, un contraire qui ne se conjugue guère avec le choix systématique de la médiatisation, de l'exposition et de la déclaration à l'emporte-pièce.

Remarquez, pourquoi jeter la pierre au pouvoir quand les oppositions jouent la même partition uniquement par calcul, stratégie, refus de penser les problèmes ni de se mettre à dos un électorat qui suit exactement la même pente, celle qui conduit à la fracture sociale promise par notre bon mangeur de pommes.

Les réseaux sociaux jettent de l'huile sur le feu et chacun d'y aller de son commentaire à chaud, sans recul ni réflexion. Nous assistons à l'expression du coup de sang, de l'avis qui remplace l'opinion, de l'émotion plutôt que de la réflexion. Chacun y allant de sa saillie, non pas de celles qui engendrent mais bien plus de celles qui laissent un champ de ruine. Réagir immédiatement c'est mettre toutes les chances de son côté pour devenir un boutefeu.

C'est d'ailleurs ce dont ne se privent pas nos têtes couronnées ou bien célèbres. Le chouchou du président, son doudou en short y allant lui aussi de son communiqué brûlot devenant ainsi le Capit'haine de la France en ébullition. Quant à Freluquet en personne, il outrepasse sa fonction par des paroles qui attisent la violence et qui plus est lors d'un déplacement à Marseille, ville éruptive s'il en est.

Quant au parlement, oser une minute de silence est non seulement une décision de nature à mettre le feu mais plus encore un symbole qui démontre à l'évidence que plus rien n'est maîtrisé dans cette instance. Les instigateurs de cette absurdité ont-ils songé aux messages transmis à ce moment-là et peuvent-ils s'étonner des conséquences de leur choix ? Ils ont implicitement donné le départ des émeutes.

Ajoutons l'effet désastreux des médias, la complaisance de ceux-ci à mettre en avant des paroles qui ne font que semer la discorde et la violence tout en préparant implicitement aux échauffourées afin de faire de belles audiences. La politique du spectacle aime les images de guerre urbaine et de désolation sociale.

Pour ajouter au bordel ambiant comme le Général aurait qualifié cette période, le président, encore lui, vient tancer les parents lui qui n'a pas d'enfant et ignore tout des difficultés de l'éducation dans un contexte économique dont il ignore tout. Que ce banquier arrogant et méprisant puisse être notre représentant atteste du décalage incommensurable entre les dirigeants et la nation.

En voilà des indécents jours, qui une fois encore démontrent que plus rien n'est sous contrôle même s'il parait évident que certains jouent la politique du pire pour atteindre leurs buts. Comme cette stratégie n'est pas du seul fait d'une famille politique, nous pouvons être certain que le pire peut advenir à tout moment.

Quant au résultat ultime, l'Histoire n'a eu de cesse de démontrer qu'une telle déliquescence de la société favorise toujours l'arrivée au pouvoir d'une main de fer, liberticide et haineuse. Le pire est donc à venir, une perspective certainement formalisée par les officines proches du pouvoir, ces experts en manipulation des masses.

À contre-courant.

JPEG


Moyenne des avis sur cet article :  4.58/5   (19 votes)




Réagissez à l'article

10 réactions à cet article    


  • juluch juluch 3 juillet 2023 11:20

    Il y a surtout un ras le bol général de l’insécurité....


    • C'est Nabum C’est Nabum 3 juillet 2023 11:46

      @juluch

      L’insécurité et souvent provoquée, attisée, instrumentalisée, souhaitée


    • Octave Lebel Octave Lebel 3 juillet 2023 14:39

      Superbe texte qui coule comme le flot d’une rivière nous ouvrant des perspectives qui nous laissent songeurs.

      Merci.


      • C'est Nabum C’est Nabum 3 juillet 2023 15:30

        @Octave Lebel

        Ne songez pas, révoltez vous


      • Octave Lebel Octave Lebel 5 juillet 2023 13:39

        @C’est Nabum
        A mon avis, la révolte de qui ne prend pas le temps d’explorer ses songes ne peut pas aller bien loin.


      • C'est Nabum C’est Nabum 5 juillet 2023 15:05

        @Octave Lebel

        J’explore mon ami


      • Octave Lebel Octave Lebel 5 juillet 2023 18:24

        @C’est Nabum

        Je sais et nous ne sommes pas tout seuls.


      • C'est Nabum C’est Nabum 5 juillet 2023 19:00

        @Octave Lebel

        La honte est à tous les échelons de la représentation


      • Aristide Aristide 4 juillet 2023 11:25

        Pour ajouter au bordel ambiant comme le Général aurait qualifié cette période, ...

        De Gaulle n’usait jamais de ce genre de mots, il avait le talent de ressortir des mots inconnus ou oubliés : en 1968 : « La réforme oui, la chienlit non ».

        Tout le monde se souvient , enfin, ceux qui en ont l’âge, lors du coup d’État en Algérie, il qualifie les putschistes de « quarteron de généraux en retraite ».

        Dans un de ses livres « L’espoir est toujours vainqueur du tracassin. »

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité