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Désorganisation sanitaire, autosatisfaction mortifère Acculé et amer, Macron s’en va-t-en guerre #COVID-19FR

Par Georges Gastaud, secrétaire national, Fadi Kassem, secrétaire national adjoint, Gabriel Casadesus et Jean-Claude Houseaux, responsables de la commission Santé du Pôle de Renaissance Communiste en France – 16 mars 2020

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« Nous sommes en guerre » : la phrase est lâchée et répétée six fois par un président passant du statut de Tartuffe de la République – quand il déclarait le 6 mars dernier fier-à-bras et avec une infantile inconséquence : « Il ne faut pas, sauf pour les populations fragiles, modifier les habitudes de sortie » – à celui de « chef des armées » en ce 16 mars 2020. Il aura donc fallu l’arrivée d’une catastrophe annoncée et se produisant sous les yeux de l’aveugle de l’Élysée pour que ce dernier annonce enfin des mesures indispensables dans la lutte contre le coronavirus : fermeture des grosses usines, paiement des salaires… mais aussi suspension (probablement temporaire) de l’ensemble des contre-réformes réactionnaires qui se sont traduites par le démantèlement des services publics, à commencer par les structures hospitalières. Alors que d’autres, à gauche, passaient leur temps à patauger dans l’union sacrée, le PRCF s’honore d’avoir dès le début réclamé la suspension des contre-réformes (bien entendu pour en exiger et en obtenir le retrait : le temps joue pour le camp des travailleurs !).

Des mesures étaient nécessaires, et il était temps de les prendre  : de toute évidence, à l’image de ce 6 mars 2020 et de l’avis même des médecins et spécialistes qui tiraient encore la sonnette d’alarme le soir de ce dimanche 15 mars après l’absurde organisation du premier tour des élections municipales, nombre de ces mesures (restriction des activités personnelles, rester au maximum chez soi, etc.) devenaient inévitables, et tous les citoyen(ne)s vont enfin (peut-être) prendre pleinement conscience de la gravité de la situation, y compris ces membres des couches supérieures des grandes villes qui ont majoritairement affiché leur irresponsabilité « ludique » et infantile ces derniers temps.

Mais inutile d’attendre une once d’autocritique de la part de Macron qui certifie que tout est mis en œuvre depuis le début de la crise pour affronter la pandémie : la désorganisation et les multiples dysfonctionnements touchant « l’école à distance » et « l’école en ligne » mises en œuvre par le sinistre Blanquer – qui, rappelons-le, voulait jeter en pâture les enseignants en les enjoignant, par le biais de recteurs fanatiques, de se rendre dans les établissements scolaires – en témoignent pourtant. Mais Macron ne concède rien et renvoie à la seule responsabilité des citoyen(ne)s, fustigés – à juste titre à la suite du fiasco de ce dimanche, au cours duquel des « bobos » ont bravé les consignes dans les centres-villes de plus en plus inaccessibles aux classes populaires – pour leur comportement égoïste.

 Il y a un côté tragi-comique de voir Macron réclamer l’écoute absolue des citoyen(ne)s – quand bien même la situation actuelle recommande indiscutablement de faire bloc pour éradiquer la maladie –, lui qui, avec le gouvernement Philippe, passe son temps à mépriser et humilier les gilets jaunes, syndicalistes, lycéen(ne)s et étudiant(e)s, enseignant(e)s, travailleurs précaires, personnels hospitaliers, pompiers, avocats, retraité(e)s, etc., et à ne jamais écouter les revendications sociales et populaires les plus salvatrices… et notamment celles des personnels hospitaliers qui ne cessent de dénoncer la déstructuration des hôpitaux publics et qui ont reçu pour seule réponse le gazage de la part des policiers.

 Il y a un côté également pathétique à voir Macron faire le procès en inconséquence aux citoyen(ne)s – quand bien même ce rappel à l’ordre contre les égoïsmes hédonistes, maquillés sous le nom de « libertés individuelles » et de « droits de l’homme », est nécessaire dans une telle période –, lui qui, cédant aux sirènes des hypocrites prétendus « Républicains » (Larcher en tête) notamment, a expliqué que le vote aux élections municipales était aussi important que le fait de faire des courses… et ce après avoir appelé à pratiquer strictement la « distanciation sociale » et à limiter au maximum les déplacements. Et de donner des conseils d’occupation à la maison : oui, « la culture, l’éducation, le sens des choses est important » (sic), oui la lecture est indispensable pour l’esprit, mais pas uniquement en période de confinement (non officiellement déclaré d’ailleurs…) mais, de manière générale, tous les jours, pour combattre l’obscurantisme du néolibéralisme

 Hésitations, contradictions, infantilisation : toutes ces attitudes auront fait perdre du temps – et coûté déjà nombre de vies – dans l’indispensable lutte contre le coronavirus. Sans le reconnaître, Macron avoue implicitement l’échec de sa politique initiale, en décidant de suspendre le second tour des élections municipales – après avoir clamé haut et fort qu’il était possible de faire face aisément 24 heures auparavant… – et en lançant un cri d’alarme qui ne peut que désarçonner des citoyen(ne)s qui, jusqu’à présent, avaient été relativement tenus à l’écart de la réalité de la gravité de la situation. Comment dès lors s’étonner de la prolifération de comportements irresponsables lorsque Macron affirmait qu’il fallait que « la vie continue » le 6 mars dernier – alors même que le Haut-Rhin avait déjà franchi le seuil critique ?

 Bien entendu, le PRCF se satisfait de la suspension de la contre-réforme des retraites et de la loi prévoyant la destruction des critères d’attribution de l’assurance-chômage… tout en déplorant qu’il ait fallu attendre une terrible crise sanitaire pour que de telles décisions soient prises. Le PRCF se réjouit de voir que, de facto, les critères de Maastricht volent en éclats, montrant par là-même l’absurdité et l’inhumanité des « critères de stabilité et de convergence » constituant l’essence profonde de l’Union européenne, cette machine de guerre antisociale qui détruit l’ensemble des services publics au nom de la « concurrence libre et non faussée ». Quel dommage qu’il faille en venir à cette situation de « guerre » pour prendre conscience de l’aspect mortifère de l’UE… et de la politique macroniste qui, malgré tout, continue de promouvoir une « souveraineté européenne » pourtant en total échec : la nation, tant raillée par Macron et les néolibéraux de l’UE, quand elle repose sur les travailleurs et les services publics et quand elle coopère à égalité avec les autres nations d’Europe et d’ailleurs – Chine comprise -, est la base fondamentale pour l’expression de la souveraineté populaire et mener les durs combats.

Le PRCF, mobilisé et responsable depuis le début de la pandémie, appelle à une application stricte des consignes individuelles (les fameux « gestes-barrière ») et collectives pour réduire au maximum les risques de propagation du virus. Il exprime de nouveau son entière solidarité avec les personnes contaminées et l’ensemble des travailleurs directement confrontés à la pandémie (médecins, infirmiers et aides-soignants, ambulanciers, retraités et étudiants mobilisés, policiers, pompiers, chauffeurs de taxi, employés de supermarchés…), mais certainement pas avec un Président de la République et un gouvernement ayant montré leur incapacité à planifier à temps le combat sanitaire, contribuant ainsi à l’aggravation de la situation. Il renouvelle son appel à arrêter l’ensemble des travailleurs (à l’exception de ceux mobilisés pour le strict nécessaire) au nom de la priorité absolue d’assurer la santé de toutes et tous, qui doit primer sur les profits.

De même, le PRCF veillera à ce que, derrière les paroles martiales, les moyens, mis à mal par les politiques d’euro-casse sociale de Macron (et ses prédécesseurs)-MEDEF-UE, soient réellement mis en œuvre pour éradiquer le coronavirus. Ceci ne sera possible que si, outre l’indispensable nationalisation des laboratoires et grands groupes pharmaceutiques, la lutte contre la délocalisation de la production du matériel médical et l’investissement urgent de milliards d’euros à la fois dans les structures hospitalières et dans le recrutement de futurs médecins, infirmiers et aides-soignants de qualité, nous nous débarrassons, une bonne fois pour toutes, de l’UE et de l’euro, qui sacrifient la santé sur l’autel de l’austérité et les services publics au nom du dogme de la « concurrence libre et non faussée », de l’OTAN, bras armé de l’UE, et du capitalisme, dont l’essence exterministe se traduit jour après jour par la destruction de l’environnement, de la santé, des conquêtes sociales et démocratiques… et tout simplement de toute trace de vie sur terre.

https://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/desorganisation-sanitaire-autosatisfaction-mortifere-accule-et-amer-macron-sen-va-t-en-guerre-covid-19fr/


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8 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 18 mars 2020 08:26

    Au sujet des élections municipales : il semble que cette façon de faire ait été préméditée.

     

    En effet : ces élections qui faisaient si peur à LREM qui craignait un désaveu cuisant, sont ni faites ni à faire.

     

    C’est le fameux « en même temps » dans toute sa splendeur : ces Municipales ont à la fois eu lieu et n’ont pas eu lieu. Exit la déculottée prévue.

     

    Bravo l’artiste.


    • devphil30 devphil30 18 mars 2020 08:57

      @JL

      Un peu d’espoir pour le prochain deuxième tour à la date incertaine que La Résurgence En Marche puisse bénéficier d’une aura accrue après l’intervention salutaire de notre chef Freluquet.

      Que certain se disent qu’ils ont été sauvé par Freluquet donnera peut être des voix en plus ou du moins colmatera les brèches de l’embarcation LREM.

      N’oublions jamais que Macron à étudier de très près Le Prince de Machiavel

      https://bibliothequenumerique.tv5monde.com/livre/100/Le-Prince


    • leypanou 18 mars 2020 08:57

      la sonnette d’alarme le soir de ce dimanche 15 mars après l’absurde organisation du premier tour des élections municipales 

       : pourquoi absurde ?

      Aller voter n’est pas plus dangereux que prendre le bus ou le métro : quand je suis allé voter, il y avait 3 personnes votantes devant moi, plus 2 personnes pour les listes/enveloppes plus 1 personne pour l’urne plus 2 personnes pour vérifier l’identité/carte électorale, ce qui fait au total 9 personnes dans une pièce immense.

      Aller respecter une distance de 1m dans un bus.


      • Decouz 18 mars 2020 09:22

        @leypanou
        Il faut acheter un mètre de plus et faire des mesures continuellement.


      • Ruut Ruut 18 mars 2020 11:25

        @leypanou
        Moralité, les transports en commun ce n’est pas saint smiley

        Vivement les google Voitures et les taxis a tarif raisonables......


      • Ruut Ruut 18 mars 2020 11:51

        @Hugo Drax
        Excellent smiley


      • Ruut Ruut 18 mars 2020 11:55

        @Hugo Drax
        Je me suis bien marré lorsque Macron a insulté les Parisiens qui prenaient les transports en communs pour aller vivre à la campagne...

        Après une propagande anti voiture et pro transports publiques de plus de 40 ans, insulter ceux qui ont adopté les réflexes de cette propagande, c’est juste jubilatoire.


      • ASTERIX 17 juillet 2020 11:59

        DE PIRE EN PIRE LA GESTION DU covid §§§§§§ Y a t il in pilote dans l ’ AVION FRANCE , NON !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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