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Le gouvernement va rendre aux Français l’éventuelle

PARIS (AP)

Dominique de Villepin tente de désamorcer la polémique sur la flambée des prix du pétrole. De retour de vacances, le Premier ministre s’est engagé mardi à rendre aux Français les éventuelles recettes fiscales supplémentaires provenant de la hausse des carburants.

Comme l’an dernier, le gouvernement va charger une commission indépendante d’évaluer le surplus.

Dominique de Villepin se devait de réagir à l’envolée continue des prix du pétrole, responsable ces dernières semaines d’une nouvelle hausse des prix à la pompe grévant le pouvoir d’achat des automobilistes. Après avoir atteint un pic de 67,10 dollars vendredi, le baril de brut s’échangeait à 65,87 dollars mardi en milieu d’après-midi à New York.

Le Premier ministre pouvait d’autant moins rester indifférent que la classe politique s’est emparée ces derniers jours du sujet. Tandis que le PS réclame le rétablissement de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) flottante instaurée en 2000 par Lionel Jospin et supprimée en 2002, l’UDF et une partie de l’UMP ont exhorté le gouvernement à agir.

Dominique de Villepin, de retour à Matignon après deux semaines de vacances, a donc réuni mardi après-midi quatre ministres pour faire le point sur la situation des marchés pétroliers.

Principale annonce du Premier ministre à l’issue de la réunion : l’éventuelle "cagnotte" pétrolière sera redistribuée aux Français. Une commission indépendante composée de parlementaires et d’experts évaluera à l’automne le surplus. "S’il s’avère que ces recettes sont supérieures à celles inscrites dans le budget, elles seront rétrocédées aux Français les plus directement exposés", a promis M. De Villepin.

Le chef du gouvernement a mentionné "les professionnels pour lesquels le carburant représente une composante majeure des coûts de production" et les Français "qui travaillent et qui touchent des revenus proches du SMIC". Ces derniers "pourront bénéficier d’une augmentation de la prime pour l’emploi".

Cette démarche de "vérité" et de "transparence" rappelle étrangement le système expérimenté l’an dernier par Nicolas Sarkozy dans une situation similaire. Celui qui était alors ministre de l’Economie avait déjà nommé une commission d’experts pour rendre aux Français le surplus de recettes dû à l’envolée des cours. Une prime exceptionnelle de 70 euros avait été versée aux titulaires du minimum vieillesse.

Dominique de Villepin s’est en revanche déclaré opposé au rétablissement de la TIPP flottante. Une telle mesure "ne procurerait qu’un avantage imperceptible à chaque automobiliste", a-t-il dit, en l’évaluant à "un centime d’euro par litre".

Le Premier ministre a par ailleurs promis des mesures d’urgence pour répondre aux difficultés des "catégories professionnelles les plus directement exposées au renchérissement du pétrole" (transporteurs routiers, agriculteurs, pêcheurs, chauffeurs de taxi).

Un "plan d’adaptation de chacun de ses secteurs à la nouvelle donne pétrolière" sera défini par le gouvernement. Les différents ministres rencontreront dans les semaines qui viennent les professionnels pour le préparer. A cet égard, le gouvernement envisage d’autoriser les transporteurs routiers à répercuter sur leurs clients une partie de leur facture pétrolière, a précisé le ministre des Transports Dominique Perben.

Au delà de l’urgence, M. De Villepin a présenté une stratégie pour "répondre aux défis d’un pétrole cher". Il a notamment évoqué la relance des investissements dans le nucléaire et le développement des énergies renouvelables.

Le gouvernement entend enfin relancer la politique d’économie d’énergie. Dans ce cadre, le Premier ministre a invité les automobilistes à "faire preuve d’esprit de responsabilité". Abaisser de 10 km/h sa vitesse moyenne sur la route représente une économie annuelle de 1,5 million de tonnes de pétrole pour la collectivité et de 140 euros pour chaque conducteur, a-t-il rappelé.

Sans surprise, ce plan n’a guère convaincu l’opposition. Déplorant l’absence de mesures concrètes, le PCF a ironisé sur un "plan d’inaction". Estimant que le Premier ministre n’apportait aucune réponse aux inquiétudes des Français devant la hausse des prix du carburant, Annick Lepetit, porte-parole du PS, a accusé le gouvernement de "se contenter de proposer des ’mesurettes’ incitatives de défiscalisation... pour plus tard". AP


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