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Les commentaires de Tristan Valmour



  • Tristan Valmour 13 avril 2013 12:32

    Chère Rosemar

    Aucune étude n’a jamais prouvé que lire améliore l’orthographe. C’est l’un des mythes qui circule chez les profs de français. Lire améliore la capacité à lire, point. En revanche, le correcteur orthographique du traitement de texte favorise l’acquisition de l’orthographe. Prenons garde pourtant, car il semble que délaisser l’écriture cursive appauvrisse le cerveau, mais les études sur le sujet sont encore trop fragiles et trop peu nombreuses.

    Une baisse en orthographe ? Mais il y a une baisse dans toutes les matières. En 1910, un élève du primaire avait 1300 heures de cours par an. Aujourd’hui, il en a 800, et des matières qui n’existaient pas autrefois. Et au collège comme au lycée, c’est la même chose. Je crois que Brighelli a dit qu’un élève de terminale d’aujourd’hui a perdu 800 heures de français par rapport à un terminale de 1980. Faire plus en moins de temps, c’est difficile. Là est le problème majeur. Le second : le mode de vie.

    L’orthographe française est compliquée, et mobilise des ressources attentionnelles qui pourraient être utilisées pour l’exécution d’autres tâches, sachant que le cerveau est limité dans la co-exécution des tâches. Il faut donc définir des priorités : étudier un texte/étudier l’orthographe d’un texte ; résoudre un word problem en maths (l’expression ne me vient pas en français, désolé) / résoudre ses problèmes d’orthographe quand on rédige sa démonstration ; rédiger une brillante dissertation / faire attention à son orthographe au détriment de la qualité du fond.

    De l’autre côté, comme l’orthographe française est complexe, il y a de fortes chances qu’elle participe au développement des capacités mnésiques, comme le chinois ou le japonais jouent en cela un rôle sensible, ce que j’avais supputé dans l’un de mes articles et qui est en train des confirmé par des recherches en cours.

    Mais plus on sélectionne, plus on élimine. Et la sélection par l’orthographe a sans doute éliminé de l’emploi bien des gens qui auraient été plus compétents que ceux qui occupent actuellement ces postes. Il est dommage que la communication l’emporte sur la compétence professionnelle.

    Sur le plan économique, l’orthographe a un coût important, il a été calculé, je n’ai plus le chiffre en tête.

    L’argument de l’étymologie ne tient pas. Le Turc est une langue proche du français : automobile -> otomobil / aéroport -> aeropor. Tu apprends 600 mots de turcs qui n’ont pas d’origine française immédiate, et tu en sais assez pour te débrouiller en turc ; le reste s’apprend sur le tas. Où est le problème ? Il y aura toujours une étymologie puisque l’étymologie est l’histoire du mot, et tout mot a une histoire. L’ordre des mots dans l’italien est le même qu’en français, et si on fait attention, on peut comprendre cette langue. Le taux de dyslexiques chez les italiens est le plus faible d’Europe, avec celui des Finlandais. Pas de problèmes d’orthographe.

    L’orthographe est un code codifié par le marquis de Vaugelas. C’est un code aristocratique pour éliminer du contrat de communication la plèbe. Vous vous rendez compte, elle commençait à singer les nobles dans l’adoption des règles de politesse, des us à table et coutumes dans les préliminaires sexuels. Et ces blaireaux de plébéiens se mettaient même à lire et écrire. On ne pouvait pas les empêcher de compter puisque ce sont les commerçants qui ont inventé les chiffres, nombres et premières opérations de calcul.

    Pourquoi les esclavagistes empêchaient-ils les esclaves d’apprendre à lire ? Pourquoi les éditeurs scientifiques veulent interdire la publication de travaux scientifiques sur Internet ? Pourquoi les juristes emploient un langage complexe et des phrases à rallonge ? Pour éliminer un maximum de personnes du savoir, donc du pouvoir. Dans herméneutique, il y a hermétique.

    Bien qu’attaché à la langue françoise, je ne pleurerai pas sur la faim de l’ortograf. Je préfère avoir assez de place dans ma tête pour parler une douzaine de langues…surtout que, ya pas à dire, les Ukrainiennes sont canons. Et l’ortograf, elles s’en fichent le bonbon !



  • Tristan Valmour 11 avril 2013 15:51

    Prof, c’est un métier très dur

    Il faut faire de longues études, de très longues études, encore de plus longues études si on passe l’agrégation.

    Et puis, la paie est ridicule, vraiment très ridicule, encore plus ridicule si on n’a pas passé de concours.

    Et puis, il y a des élèves, beaucoup d’élèves, encore trop d’élèves, et même si on est agrégé.

    En plus, les copains à la cafet’, ils ne laissent rien aux autres. Ils sont trop égoïstes. C’est injuste. On ne peut plus siroter son quart de rouge. Heureusement que le Dédé en a dans son tiroir. Pourtant, les profs sont tous des experts de leurs disciplines, ils ont fait de longues études très dures. Et les autres, les non experts, eh ben, ils poussent des wagonnets au fond des mines.

    Et dans la salle des profs, n’en parlons pas. Il y a la bataille des syndicats, le sgeg contre le snadingbaabek qui est lui-même contre le snadinemouk, c’est à qui aura le plus gros pan de mur. Et puis, il y a le Robert, le désagrégé de philosophie rabbinitique qui pousse à la laïcité compulsive. Pensez-vous, il a repéré une petite croix sur un livre d’élève dans son cours. Heureusement, Marc, le prof de maths, lui a dit que ce n’était pas une croix mais le signe de l’addition et que son élève devait sûrement faire des maths en philo. Il faut dire que le Marc, il est fortiche, c’est un vrai expert en mathématiques. Les ingénieurs, à côté, ce sont des rigolos. Et puis le Marc, il a fait de longues études très dures, je les ai vues de près ses études très longues et très dures. Il paraît que finalement la taille compte !

    Il faudrait quand même commencer à reconnaître que prof est un métier très dur fait d’experts mal payés et qui parlent dans le vent devant des abrutis qui puent et qui ne pensent qu’à jouer à la nintendo cachée dans leur pantalon large, ou à reluquer la poitrine de la voisine qui la dévoile un peu trop.

    Et puis, prof, c’est un métier très dur qui ne permet pas d’écrire un article par jour, heureusement que je délègue cela à un collègue sénégalais pendant que je photocopie la correction de la dissert dans le livre du prof. Parce que lui, Omar, avec ses 50 élèves, il arrive à me les écrire les nartiq. En plus, il ne se plaint pas de son salaire, 150 euros par mois.

    Tonalité humoristique off. Très franchement, Rosemar, vous pensez que lire des textes littéraires sur l’égoïsme va changer le comportement de vos élèves d’un iota ? Ils ne sont dans vos cours que pour suivre un parcours obligatoire, faire leur commentaire de texte pour avoir une note qui ne va pas pourrir leur année, et à la fin de l’année, basta, ils auront jeté tout cela à la poubelle.



  • Tristan Valmour 3 avril 2013 15:59

    Absolument pas d’accord, ni avec mon ami Bernard, ni avec astus.

    Astus,

    Je vais faire simple.

    Une émotion, vous la ressentez et vous l’exprimez, par conséquent vous la calculez puisque l’expression est un calcul. Et si vous la ressentez sans savoir la définir, eh bien, c’est x, donc une expression quand même. Vous pouvez donc déterminer cette inconnue en résolvant les constantes. La douleur est aussi un calcul, que vous pouvez arrêter (0), laisser passer (1), amplifier (1,001), diminuer (0.999).

    On peut même procéder à l’ablation de la partie du cerveau où est logé la self-perception. Ainsi est-il envisagé de créer des races d’animaux qui n’auront pas de perception d’eux-mêmes, afin, aux Etats-Unis, de faire taire les anti-viandes.

    Si vous n’avez plus de conscience de vous-même parce qu’organiquement cela vous est impossible, quelle différence avec un robot ? Votre Sims n’est-elle pas une créature étonnamment humaine ?

    Dans un avenir pas si lointain on pourra fabriquer une machine capable d’éprouver des sentiments complexes et jouir. Mais ça n’en fera effectivement pas un être humain.

    Le cerveau humain est fait pour découvrir et contrôler afin de transformer l’environnement en un habitat idéal pour le système immunitaire qui le soutient. Par conséquent vous ne pouvez l’empêcher de révéler des présences cachées, et tous les dangers (politiques, etc.) qui vont avec. Mais ce faisant, en transformant son environnement, il se transforme, donc il transforme la représentation de la réalité, comme si avec des jumelles vous voyez le monde différemment du temps où vous ne disposiez pas de cet outil.

    Si aujourd’hui il vous paraît incongru de ne pas éprouver d’émotion, dans 100 ans, ce sera peut-être normal, Mr Spock.

    Ce que vous êtes, votre façon de penser, vos souvenirs, tout cela est issu de votre parcours dans la vie. Si on vous avait mis dès la naissance sur un autre chemin, vous seriez devenu un autre Astus qui aurait pensé différemment.

    Votre émotion peut-être manipulée, et pour cela il vous suffit de boire quelques verres de whisky. Vous deviendrez amoureux, plus amical, plus irascible, etc.

    Même vos souvenirs, donc l’essence de votre passé, pourront être effacés, manipulés, en injectant du zip, un inhibiteur de pkmzeta. Qui serez-vous donc ?

    Du contrôle de l’individu, « un robot comme un autre », à l’espèce, il n’y a qu’un pas qui a été franchi par le mathématicien et psychologue français Jean-Baptiste Michel et collègue, ainsi que Steven Pinker. C’est la psycho-histoire d’Azimov qui trouve sa réalité. En analysant le passé, on peut prédire l’avenir, le devenir des langues, le nombre de guerres et de victimes futures, quelles entreprises vont émerger, etc. Tout cela, issu des neurosciences.

    Que croyez-vous que font google, et dans une moindre mesure Agoravox ? Pourquoi croyez-vous que vous pouvez écrire sans vous faire arrêter ? Parce que vous livrez des données inestimables qui seront utilisées pour prévoir afin d’empêcher ou favoriser...certaines choses. Et tout cela, issu des neurosciences et des maths, et on dirait que l’un et l’autre, c’est pareil.

    Rien de concret n’émerge, vraiment ? La possibilité pour les aveugles de voir avec la langue grâce à une modification des circuits neuronaux ? Guider des objets avec sa pensée ? Apprendre le chinois en 2 ans grâce aux méthodes neurocognitives développées à partir notamment de la théorie du recyclage neuronal ?

    See ya



  • Tristan Valmour 24 mars 2013 15:04

    @ Owen

    Vous avez parfaitement raison.

    @ Rosemar et Labrune

    Le jardinier dispose de différents outils pour cultiver son jardin, chacun répondant à une fonction spécifique ; des outils que vous connaissez, d’autres que vous ignorez, jusqu’au jargon comme vous dites. Pardonnez-moi cependant, mais l’échenilloir (oui je sais, encore du jargon de paysan) n’est pas un sécateur et vous ne sauriez convaincre le jardinier du contraire.

    Ainsi savoir propositionnel, théorique ou théorétique répondent à des concepts très précis et très différents, et devraient être connus de tout enseignant afin qu’il exerce au mieux sa mission. Las, vous prouvez votre ignorance en la matière, vous contentant de transmettre des informations, à chaque élève de se débrouiller pour les comprendre, et tant pis pour ceux qui ne suivent pas, après tout, vous serez toujours une agence de notation qui tantôt délivrera un triple A, tantôt un triple C- avec perspective négative. Ne venez donc pas pleurer la concurrence de wikipedia, de l’Internet ou du livre parce qu’en matière d’information, vous serez toujours à la peine.

    Si savoir propositionnel, théorique ou théorétique relèvent pour vous du jargon, que penser de point de vue externe, interne ou omniscient, que l’on appelle aussi focalisation interne, externe, zéro. Les lettrés que vous êtes sauraient-ils dans un texte que je suis susceptible de leur soumettre distinguer un point de vue omniscient d’une suite de points de vue interne ? Sauriez-vous, puisque vous parlez d’information, rivaliser avec un étudiant en orthophonie sur la maîtrise du vocabulaire ? Que je suis bête, vous êtes bien au-dessus de cela puisque vous incarnez le savoir.

    Dans votre lecture précipitée de mes propos, M. Labrune, vous avez associé les types de savoirs énoncés (qui ne représentent pas l’ensemble de la taxonomie, oui je sais, encore du jargon) aux sciences de l’éducation, alors que j’avais clairement énoncé que la taxinomie (les deux signifiants sont corrects) des savoirs relève avant tout des différentes sciences de l’information. Comment voulez-vous qu’un informaticien de haut niveau travaille sur l’intelligence artificielle s’il confond savoir théorique, information et connaissance ? Comment voulez-vous qu’un chercheur en psychologie cognitive comprenne les processus cognitifs ou qu’un responsable en knowledge managment puisse exercer sa profession si l’un et l’autre confondent ces notions fort différentes ?

    Finalement, Labrune et Rosemar, vos critiques des sciences de l’éducation dont vous ignorez tout et auxquelles je n’ai pas fait référence, prouvent ce que j’ai toujours énoncé ici. La pédagogie n’est pas enseignée puisque vous ignorez la distinction entre savoir propositionnel, théorique ou théorétique. Comment peut-on accuser les pédagogos d’être à l’origine de tous les maux de l’école puisque les deux brillants professeurs que vous êtes ignorez tout de la pédagogie et que par conséquent, vous n’avez rien appliqué ?

    Vous avez le droit d’être ignorants, après tout, on ne vous a pas confié la santé des élèves et ceux-ci ont pu trouver hors de vos salles de classe matière à s’instruire vraiment. Vous avez le droit de moquer ce que vous ne connaissez pas pour ensuite accuser que ce que vous ignorez et qui n’a pas été appliqué est responsable de tous les maux et de tous les vices, même de forme. Après tout, en des temps pas si lointains, on brûlait les rousses.

    Mais le droit que vous n’avez pas est celui de ne pas vous instruire, parce qu’il apparaît alors impossible aux yeux de tout lecteur que vous puissiez insuffler à vos élèves l’envie d’apprendre.

    Vous ironisiez ? Moinssez maintenant !



  • Tristan Valmour 23 mars 2013 15:15

    Chère Rosemar

    Je crains à la lecture de vos articles que vous redoutiez une transformation inéluctable du métier d’enseignant, ce qui est bien compréhensible, le conservatisme étant un réflexe de survie.

    Non, les professeurs ne sont plus les seuls détenteurs du savoir, et non ils ne peuvent être concurrencés par des sources d’information, que ce soient des livres ou des sites. En revanche, ils sont bel et bien concurrencés par différentes personnes qui maîtrisent les savoirs aussi bien, voire mieux qu’eux. Je pense que vous n’avez pas suffisamment d’expérience des autres corps de métier pour comprendre ce que j’écris. En toute chose il faut une expérience, c’est ce qui transforme durablement ses représentations.

    Tout professeur ne maîtrise qu’une infime partie de ce qu’il professe, il n’en montre que quelques signes (enseigner, montrer les signes), et il compte sur les capacités du destinataire à interpréter correctement les signes dans le temps imparti, ce qui n’est l’apanage que des meilleurs d’entre eux. Les autres sont perdus.

    Le professeur ne peut tout juste enseigner que le savoir théorique, théorétique, propositionnel. Voilà pourquoi les universités américaines emploient de plus en plus de professionnels pour venir épauler les enseignants, ce mouvement, certes timide, gagne quand même les charters schools. De même fleurissent les Liberal Arts dont les étudiants sont recherchés pour leur éclectisme, les entreprises se chargeant ensuite d’assurer une formation spécifique qui répond à leurs besoins.

    Comme la majorité des professeurs qui n’a pas eu de cours sur l’information et les différentes sciences qui étudient ce sujet sous toutes ses formes (informatique, cybernétique, sciences de l’information, psychologie…), vous confondez allègrement connaissance et savoir, ce qui est un obstacle pour comprendre ce que devrait être réellement votre métier. Je ne vous accuse de rien, cette confusion est légitime.

    Vous êtes professeur de Lettres, et on ne saurait douter de vos compétences en orthographe, grammaire de texte et grammaire de phrase, étude de textes selon les normes académiques, avec application du barème pour la notation des commentaires, dissertations et sujets d’invention. Mais sauriez-vous appliquer avec la même expertise vos compétences à l’étude d’un mode d’emploi, d’une note de service ou quantité d’autres énoncés informatifs, argumentatifs, narratifs ou descriptifs présents dans le monde professionnel ? Sauriez-vous réaliser une dissertation de Droit, sachant qu’elle se fait en deux parties selon des canons très précis ? Sauriez-vous employer vos méthodes pour étudier un texte anglais, sachant que les américains emploient une autre méthode pour étudier leurs textes ? La réponse est non. Non pas parce que vous n’êtes pas capable de le faire, mais parce que vous ne l’avez pas appris.

    Tout cela me conduit à la question primordiale que l’on connaît bien en psychologie : la notion de transfert.

    Aussi maîtrisez-vous non pas un savoir objectif (le savoir est l’ensemble des réponses aux questions que se pose un auteur) de ce que vous avez à enseigner, mais un savoir partiel et spécifique qui répond aux problèmes définis par les autorités qui vous engagent. Aussi n’êtes-vous pas en mesure de transférer les signes de manière à ce que chaque destinataire se les approprie, avec pour rappel que la connaissance ne peut qu’être intime et non transmissible et repose avant tout sur les capacités du destinataire, non sur ceux de l’émetteur. Il en a, dans tous les systèmes éducatifs, toujours été ainsi, à partir du moment où l’on s’est défait de Socrate.

    Seulement, avec la complexification de la société, et la division toujours croissante du savoir, la transmission des signes avec les méthodes actuelles atteignent leurs limites, je rappelle qu’elles n’ont, contrairement à ce que croit le novice abusé par les médias et les faux experts qui s’y complaisent, pas changé depuis l’école de Jules Ferry, un signifiant en remplaçant un autre, le signifié restant à peu près le même, et surtout, le professeur demeurant seul maître de ses choix pédagogiques et méthodiques.

    Bien à vous



  • Tristan Valmour 18 mars 2013 17:48

    Mon cher Backerstreet

    Vous parlez de PISA ? Alors, revenez m’en parler lorsque vous aurez lu mes articles (de l’évaluation à la domination) parfaitement sourcés sur les biais de cette prétendue étude. Vous savez comment fonctionne la psychométrie ? Connaissez-vous l’influence de la langue sur la cognition, sur la rapidité à traiter les informations ? Les épreuves PISA, c’est en temps limité non ? Combien de temps pour lire un texte en anglais et en français qui développent les mêmes concepts ? Quel est l’empan moyen d’un mot anglais et français ? Rien n’est culture-free ! Savez-vous que les élèves français qui ont passé PISA ont déclaré majoritairement l’avoir fait par dessus la jambe. Au contraire, dans les cultures asiatiques, on se donne à fond à toute évaluation, même s’il n’y a rien à gagner. C’est une question d’honneur, de respect pour les parents et les enseignants, pour le pays.

    PISA tente d’éliminer les biais culturels, à priori c’est louable, mais en éliminant les biais culturels, PISA en crée un : celui de nier les spécificités culturelles. Donc on compare sur quoi ? Sur le plus petit dénominateur commun, un dénominateur qui reflète des intentions politiques, pas scientifiques !

    Vous êtes un scientifique ? On compare ce qui est comparable. Comment comparer les systèmes asiatiques d’excellence où tous les élèves prennent des cours supplémentaires auprès d’organismes privés avec le système Français où à 15 ans, peu d’élèves en prennent ? Comment comparer des cités-Etats comme Hong Kong ou Singapour avec des Etats à la géographie importante, la répartition des écoles, des services extra-scolaires qui influencent les résultats scolaires, le taux d’équipement, etc. ? On ne compare pas la Chine mais Shangaï aux autres pays dans PISA. Pourquoi à votre avis ?

    Avez-vous analysé les items Pisa ? Moi je l’ai fait, on m’a payé pour le faire. C’est très éloigné de ce que font les Français.

    Savez-vous que les pays qui progressent au classement PISA sont ceux où dans les classes on n’enseigne plus le programme, mais on enseigne à passer PISA ? Interrogez BBC Education sur le sujet. Plus vous pratiquez les Dames, meilleur vous serez, c’est fatal ! Plus vous vous entraînez à PISA, meilleur vous serez, c’est fatal. Dans certains Etats des US, les profs sont payés en fonction du résultat de leurs élèves aux tests nationaux. Vous savez ce qu’ils ont fait : ils n’ont plus enseigné le programme, mais ils ont préparé leurs élèves aux tests. Et les élèves, ils ne savaient rien faire d’autre !

    Je n’ai absolument aucun esprit corps, je suis un parfait électron libre, mais ce n’est pas parce qu’on a un enfant qu’on est un spécialiste de l’éducation, comme ce n’est pas parce qu’on est malade qu’on est médecin. Quand on m’avancera des études scientifiques sérieuses à la méthodologie irréprochable, on pourra en discuter. Le corps humain est en majorité constitué d’eau, on ne la voit pas, et pourtant elle est présente. Derrière les apparences et les prêts à penser, il y a une réalité étudiée par de vrais scientifiques qui eux, parce que ce sont de vrais scientifiques, ne passent pas à la téléidéologie. Alors, désolé, mais quand on vient déblatérer des inepties non sourcées, ça me gave. Et je peux être sympa, caustique, complètement con, c’est vrai. Comme tout le monde je crois ? Vous avez perçu la tonalité de l’articulet ?

    Sur le recrutement des profs, je suis d’accord avec vous si on se base sur les formations actuelles. Mais le bac +5 et même +7, oui, à condition d’intégrer dans la formation des cours non politisés de pédagogie et de psychologie. Si on ne le fait pas, on peut effectivement les lancer à Bac+2. De toutes les manières, la véritable formation, c’est le terrain.
    Je ne me rassure pas avec les profs d’Avox, si vous aviez lu certaines de mes interventions, vous le sauriez. Pas de parti, pas d’idéologie, juste la science ! Ca ne peut donc pas coller avec les profangélistes.

    Au passage, sur la santé, il y en aurait aussi à dire, parce qu’il y a également des bras cassés, que le recrutement soit fait par le directeur ou non. Recrutement….toujours objectif ?



  • Tristan Valmour 18 mars 2013 14:29

    Des propos de Madame Michu !

    Vous prétendez avoir déterminé les causes de la « grande illusion » sans pour autant apporter de preuves. Pas d’études scientifiques, de statistiques, pas de critique de la méthodologie des études scientifiques.

    Avez-vous pris la mesure de la baisse conséquente des heures de français (minimum 200 h en moins sur la scolarité primaire-secondaire) et de mathématiques au profit de disciplines autrefois inconnues ou réduites à leur plus stricte expression ? Comment faire le même programme avec beaucoup moins de temps ? J’avais préconisé d’augmenter de 2 ans la durée de la scolarité obligatoire. Le succès d’un apprentissage, avant d’être tributaire d’une méthode, est relatif au temps que l’on y consacre.

    Et justement, dans les années 70-80 que vous évoquez, les élèves ne passaient pas 7-8h de leur temps devant un écran, chaque jour. Ils n’avaient pas de téléphone portable qu’ils glissaient dans les poches larges de leur pantalon et qu’ils pianotent en cours. Il n’y avait pas d’émissions télévisées le matin, le midi, le soir, la nuit. Pas d’émissions à voir sur son portable à n’importe quel moment. Comment voulez-vous que les élèves pensent à travailler.

    Et justement, dans les années 70-80, il n’y avait pas autant de femmes salariées qu’aujourd’hui. Celles-ci pouvaient donc veiller à ce que les devoirs soient faits. Egalement, la cellule familiale était plus unie. Bref, les parents avaient du temps pour leurs enfants. Et si ce n’étaient les parents, c’étaient les grands-parents, la fratrie, les voisins, etc. Aujourd’hui, chacun est chez soi. Et dans les années 70-80, on savait que l’école était important pour obtenir un emploi, et il y avait des emplois !

    Dans les années 70-80, il n’y avait pas non plus autant d’immigrés dont le français est une langue seconde, voire étrangère. Les cellules de formation FLE ou FLS sont surchargées. Que fait une personne qui ne parvient pas à parler correctement la langue : le souk !

    L’apprentissage de la lecture est liée à une méthode ? Bah, seule la méthode globale fonctionne pour l’apprentissage du chinois ou du japonais, et il s’avère que Chinois et Japonais parviennent à lire. Ils sont même assez nombreux, ah ah ah. Etes-vous absolument certaine que la méthode globale a été massivement et durablement employée en France ? Pouvez-vous me donner les théories et les expériences sur lesquelles elle se fonde, et les critiquer ?

    Vous écrivez : « Nous savons aussi que le premier déterminant de la réussite d’un élève à l’école résulte du travail de l’enseignant. » Et bien, figurez-vous que moi, je ne le sais pas. Je me souviens de mon prof de neurobiologie, un très très grand savant américain, qui nous a donné lors du 1er cours une liste bibliographique, et nous a dit « vous avez 4 mois pour tout lire, ensuite vous en saurez suffisamment pour qu’il soit utile de commencer à en parler et à expérimenter ». Donc, le premier déterminant de la réussite d’un élève à l’école résulte du travail de l’élève. Un bon élève réussira n’importe où, avec n’importe quel prof, avec n’importe quelle méthode. D’ailleurs, grâce à Internet, il y a de + en + d’autodidactes, les médecins qui voient arriver dans leur cabinet des patients trop informés s’en désolent. A mon sens, il faut changer de paradigme : le diplôme n’est plus autant déterminant pour valider des acquis.

    Vous écrivez : « Parce que l’Education Nationale ne leur a pas donné les outils pour espérer s’en sortir ! Et certains d’entre eux deviennent de petits délinquants, et même pires ! » Ce « pire », c’est Président ? Si vous pensez au marché du travail, il faut quand même rappeler que la vocation de l’enseignement secondaire général n’est pas de préparer les enfants au marché du travail. Et comment le pourrait-il ? Savez-vous combien de temps il faut pour qu’un savoir objectif se trouve dans un livre ? On ne peut enseigner que ce qui relève du domaine du passé. Le marché du travail est, lui, en perpétuel mouvement et parle du présent. Les deux sont inconciliables. Préparer au marché du travail relève de la formation secondaire initiale professionnelle, de la formation supérieure et des formations professionnelles continues.

    Vous écrivez : « Pourquoi l’ascenseur social est-il en panne ? ». Simple : le dernier étage est occupé ! Les modèles d’organisation du travail sont aujourd’hui bien plus performants que dans les 70-80, aussi bien que les outils de travail. Les gains de productivité, ça vous parle ? Comment justifier les écarts de salaire qu’on connaît aujourd’hui si tout le monde est éduqué ? Et puis, dans les années 70-80, la France était encore une grande puissance, on ne parlait pas des Brics. Elle a pu exploiter sans vergogne ses anciennes colonies pour obtenir à vil prix des matières premières. Aujourd’hui, il y a de la concurrence partout, et elle est féroce. Pourquoi croyez-vous qu’il est aujourd’hui quasiment impossible d’être un commerçant indépendant ?

    Vous parlez de la « psycho-sociologie des ados. » Vous pouvez m’en parler scientifiquement, autrement que par les articles que vous avez lus dans Biba ?

    Sur les profs. Il y a certes des profs nuls, des profs qui abusent de congés maladie et il faut les virer ! Mais la majorité n’abuse pas. Ce n’est pas parce qu’il y a quelques mouvements de grève, peut-être trop de mouvements de votre point de vue, qu’ils sont tous en grève. Quelle est à chaque fois la proportion de profs en grève ? Doivent-ils tout accepter ? Quand ils font grève, ils ne sont pas payés. Les congés maladie : plus que dans d’autres professions ? Avez-vous déjà enseigné dans une classe de fous-furieux, des zivasniquetamèreenshortdevantle prisuc’est2packlemeilleur ? Imaginez ce que ça peut faire des élèves qui ne font pas leurs devoirs, qui ne lisent pas les livres conseillés, qui papotent en classe, se lèvent n’importe quand, se fichent de vous, ont la caution de leurs parents, insultent leurs camarades, arrivent en classe drogués, bourrés, dorment. Imaginez ce que ça peut faire quand les chefs d’établissement ne veulent pas de vague parce qu’il faut préserver la réputation de l’école afin que lui puisse obtenir une promotion. Transposez cela dans n’importe quel travail, et vous verrez les dégâts sur les nerfs. Alors, autant je peux critiquer Rosemar lorsqu’elle est angélique avec les profs et croit que ce sont les seuls qui souffrent, autant je vous critique parce que vous ne connaissez rien de la situation.

    Apparemment, vous voulez de nouvelles méthodes pour épouser la modernité, puisque vous semblez ne pas vouloir réformer le behavior des enfants : enseigner avec la télé par exemple ?

    Au revoir Madame Michu



  • Tristan Valmour 16 mars 2013 11:16

    Qu’est-ce que le redoublement ? Refaire le même programme.

    A qui le redoublement est-il utile ? Aux élèves studieux qui ont des problèmes cognitifs, soit maximum 10% des élèves si on prend en compte tous les types de problèmes cognitifs.

    A qui le redoublement est-il inutile ? Aux élèves dont les mauvais résultats sont la conséquence de la paresse et de la démotivation, soit la majorité des élèves qui redoublent.

    Comment inciter les élèves à travailler ?

    Organiser des conditions de travail agréables : des locaux accueillants, pas de bruit, des rapports sociaux apaisés, ne pas commencer les cours avant 9h30.

    Des profs qui savent construire des ponts entre l’école et le monde extra-scolaire pour que chaque élève ait conscience que l’école est un moyen, pas une fin en soi. Des profs qui ont une culture étendue hors de leur domaine. Etudier Balzac pour étudier Balzac n’a d’intérêt que pour 1 élève par classe. Etudier Balzac doit être une passerelle pour étudier la société de l’époque (économie, relations sociales, culture, etc.), faire un parallèle avec d’autres sociétés de cette période, expliquer en quoi la société d’aujourd’hui a hérité de la société balzacienne, mais aussi expliquer que l’étude des lettres conduit à la publicité et à quantité d’autres professions, expliquer que l’étude du mécanisme de l’écriture entraîne aux démarches logiques inductives et déductives applicables à d’autres domaines comme les mathématiques par exemple. Expliquer en quoi ils peuvent s’inspirer de la narration des relations amoureuses, pour affiner leurs techniques de drague. Si vous faites ça, les élèves vont venir en courant parce que vous allez parler d’eux, de leurs besoins, vous allez leur donner des outils pour comprendre le monde, pour se comprendre. Ensuite ils seront prêts à étudier Balzac pour, par exemple, la qualité de sa description. Puis vous les entraînerez à décrire, en commençant par un objet simple, une pomme, puis un jardin, puis un tableau… Et vous reviendrez ensuite à l’étude de la description chez d’autres auteurs, ils auront désormais de solides outils. Et ne pas noter, surtout ne pas noter. Cela nécessite une véritable formation continue des profs pour qu’ils aient des connaissances dans toutes les disciplines, une refonte totale du système éducatif, une autre mentalité chez tous les acteurs de l’éducation.
    des parents qui s’occupent des devoirs scolaires de leurs enfants, qui les éduquent dans l’importance du travail scolaire, qui respectent les professeurs

    Une société qui offre l’ascenseur social, qui respecte toutes les professions, manuelles aussi bien qu’intellectuelles, etc.

    @ VIncent : si tu veux construire une école de qualité, tu vires tous les inutiles qui t’entourent et tu embauches notre équipe, on te conseillera au mieux.



  • Tristan Valmour 14 mars 2013 17:55

    Vous savez, il y a les statistiques, l’interprétation des statistiques, et le travail fait par les rédacteurs pour orienter l’emploi des statistiques et véhiculer une certaine idéologie.

    Moi je n’ai aucune idéologie, je ne suis ni de gauche, ni de droite, et en même temps l’un et l’autre. Ce qui m’intéresse, ce sont les faits.

    Je n’ai pas lu le rapport que vous citez, je n’en parlerai donc pas. Mais ce que je sais, et plus qu’avec un doigt mouillé, c’est que dans l’esprit de l’école catho, il faut accepter tout élève, on lui demande seulement de progresser. Et comme l’a si bien dit un commentateur, l’école catho considère être en relation avec une personne avant un élève. Et cette école dispose de services externes pour aider les élèves : détection des problèmes, résolution des problèmes, et d’une capacité à innover sur le plan pédagogique. Ils font de la veille, ils sont en mouvement, et sont beaucoup moins frileux que le public. Ca ne veut pas dire que les problèmes sont forcément résolus. Mais c’est une école au service de l’élève. L’école publique, c’est l’école au service du système. Et je n’ai pas écrit que c’était en soi mauvais. C’est l’usage qui en est fait qui est mauvais, et je sais que vous me rejoignez.

    Ce que je sais aussi, c’est que les écoles primaires catho de certaines villes de gauche ont de grosses difficultés à rénover les bâtiments, à s’équiper, parce que les politiques freinent toute aide. Et là, je suis désolé, mais un élève n’a pas à être l’enjeu des politiques. 

    Vous parlez de financement de la scolarité, et ça tombe bien. L’école n’est pas gratuite, elle est payée par les recettes fiscales, et les contribuables n’ont pas droit au chapitre. Ils ne peuvent pas décider à quoi serviront leurs prélèvements. On parle d’enfant là, non ? De ce qu’il y a de plus précieux. Pourquoi les parents ne pourraient-ils pas bénéficier de bons services pour leurs enfants ?

    Il y a de fortes disparités entre quartiers, villes, départements, régions. Des disparités entre établissements publics qui luttent pour attirer les élèves, ouvrir des classes ou conserver leurs profs, etc. Les disparités public/privé sont vraiment secondaires.

    Si l’Etat fait mal son travail, il faut vous en prendre à l’Etat. Mais pas à des gens qui tentent de faire leur travail correctement. A Singapour, les écoles privées et publiques sont toutes deux très performantes. Mais il est vrai que les élèves et étudiants sont civiques, respectueux, et qu’ils reçoivent dès le plus jeune âge des cours pour vivre ensemble. Malgré de grandes différences ethniques et religieuses. Donc, le problème n’est pas le multiculturalisme. Le problème ne vient pas non plus de la pauvreté parce qu’en Afrique Noire, les classes de 50 élèves travaillant dans des conditions indignes sont calmes et respectueuses. Le problème vient de ce que la France est administrée par des incompétents à tous les niveaux qui n’ont rien à foutre, mais vraiment rien à foutre de la population. Ces gens là, placés tout en haut de la pyramide vivent entre eux. Ce ne sont pas les middle classes, lower upper classes et middle upper classes qui posent problème en payant quelques centaines d’euros une inscription dans le privé. Et s’ils le font, c’est parce que l’Etat est défaillant ! N’accusez donc ni ces gens, ni ceux qui pallient la défaillance de l’Etat. Et si l’Etat est défaillant, ce n’est pas la faute de la majorité des fonctionnaires qui essaie de faire son travail dans des conditions toujours dégradées. La faute incombe aux dirigeants de l’Administration, ignorants et fainéants qui agissent en aristocrates. Il y a bien entendu dans la Haute Administration des gens compétents, intelligents et travailleurs, et le système tient encore grâce à eux. Mais il y a aussi beaucoup trop de copains de coquins qui n’en glandent pas une, qui affichent des titres acquis il y a plusieurs dizaines d’années et qui rêvent d’être au Collège de France. La France n’a jamais été une vraie République, toujours une Aristocratie, l’une chassant l’autre.

    Il y a un autre problème, qui dépasse largement l’école : en France, il n’y a pas de culture du service. Et ça touche autant l’administration que le secteur privé marchand. Je suis revenu pour voter (Mélenchon 1er tour et Hollande au second afin d’éliminer Sarkôme, vous voyez que je peux critiquer les socialos sans être antisocialo) et ça m’a vraiment marqué.

    Enfin, je suis contre tout système dominateur, aussi, non, je ne me satisfais pas de la déliquescence de la République. Mais franchement, l’esprit des Lumières, l’égalitarisme, ce sont de beaux mots que je fais miens, mais qui ne se sont jamais traduits dans les faits. L’Encyclopédie n’a jamais été ouvert, il a juste été écrit.



  • Tristan Valmour 14 mars 2013 15:40

    N’importe quoi cet article

    Je suis toujours en relation avec un certain nombre de profs dans l’enseignement privé aussi bien que public. A vrai dire, je suis pour la cohabitation des deux. Par conséquent on ne saurait me taxer d’être pro-privé pour les propos suivants.

    1.  D’après ce que je sais, les profs du privé qui ont débattu du mariage gay (et non du mariage pour tous, c’est un abus de langage), ont vraiment débattu. Il y a donc eu les pour et les contre, aussi bien chez les profs que chez les élèves.

    2.  Tous les profs de lettres, sciences humaines et sciences économiques organisent des débats sur de nombreux sujets sociaux, sociétaux, tout au long de l’année sans que cela ne gêne usuellement quiconque. Sauf dans des établissements où il ne faut pas parler de certains sujets sous peine d’émeute !

    3.  Quand on est un parent qui aime son enfant et qui a les moyens financiers d’éduquer son enfant comme il conviendrait, il est parfaitement légitime de veiller à sa sécurité et à son éducation. C’est irréprochable. Il y a des bisounours socialos et friqués qui par principe ont mis leurs enfants dans des établissements difficiles. Ils ont été forcés de les retirer, et je vous parle d’expériences, avec un « S. » Insultes, crachats, casiers défoncés, racket, etc. Il n’y a pas à accepter cela. On peut être pauvre ou riche (il y a aussi des enfants de riches cons et péteux), Blanc, Noir, Arabe, laïc, musulman, chrétien ou juif, mais on doit être éduqué ! Sauf dans quelques cas de pathologies neurologiques ou psychologiques, l’empathie permet de savoir si on fait du bien ou du mal à l’autre. Et ceux qui s’évertuent à faire du mal à l’autre n’ont rien à faire dans un lieu où ils sont censés recevoir du bien, censés s’élever. S’il existe un problème avec certains établissements, il faut chercher les responsabilités (il y a des chefs d’établissement qui pourrissent un établissement, mais il y a surtout un problème de société en Europe) et prendre les mesures appropriées. J’ai la chance de vivre dans un pays où les gens sont tous bien élevés, et franchement, même s’il faut travailler plus, c’est très agréable. Tu fais ton job, tu es reconnu, respecté…et stressless !

    4.  Il est parfaitement faux de dire que le privé rassemble la meilleure population. Il y a pas mal d’établissements publics de centre ville qui se portent très bien, merci. Il y a aussi des élèves qui ont été définitivement virés du public pour se retrouver dans le privé, dont l’esprit est de donner une chance à chacun. Il est vrai que cet esprit n’est pas toujours appliqué. Mais le message global est : « tant que tu progresses, tu restes ». Il existe aussi des guerres entre établissements publics pour gagner du prestige (ainsi le proviseur ou principal montera en grade), attirer plus d’élèves pour avoir plus de moyens, etc.

    5.  Il n’y a pas de grande différence de niveau entre le public et le privé. La différence essentielle, c’est que le privé peut virer le personnel administratif, le personnel dirigeant et la horde de ceux qui n’ont passé aucun concours. Dans le public, on est promu ou reclassé. Les profs, quant à eux, sont quasiment les mêmes – il y a de bons et mauvais profs partout -, avec une présence moindre des syndicats. Quant aux crucifix, il faut aller les chercher. Dernière chose, le privé est à la pointe des innovations pédagogiques, bonnes ou mauvaises.



  • Tristan Valmour 28 février 2013 11:29

    Vous êtes prof de lettres et français au lycée.

    En seconde, vous enseignez la grammaire de texte, vous préparez les élèves à l’étude linéaire, au commentaire de texte et un tout petit peu à la dissertation.

    En 1ère, vous préparez les élèves aux épreuves du bac. Ceux-ci ont 3 sujets au choix : dissertation, commentaire de texte et sujet d’imagination. Vous leur faites aussi étudier des textes pour l’oral selon des groupements de textes qui abordent un certain nombre de problématiques définies par les hautes autorités incompétentes.

    De 5 à 15% des élèves prennent la dissertation, soit l’épreuve qui nécessite le plus de réflexion et de culture. Les autres prennent le commentaire ou le sujet d’imagination. Le sujet d’imagination ressemble pas mal à ce qui est fait en 3è.

    Pour les groupements de textes présentés à l’oral, vous interrogez les élèves en fonction de votre propre interprétation des textes, et ceux-ci, en position d’apprenants coupables, se demandent ce que vous attendez d’eux. S’ensuivent des échanges plus ou moins stériles qui entraînent ensuite les élèves à noter vos propres notes, celles que vous avez glanées dans l’école des lettres, weblettres ou encore les livres du prof proposés par les différents éditeurs. Les élèves sont attentifs à ce que vous dictez, pas aux mécanismes cognitifs suscités par l’interprétation. Pour réviser l’oral du bac, ils apprennent leurs notes par cœur.

    L’oral du bac est divisé en 2 parties : l’interrogation sur l’un des textes expliqués en classe (les notes du prof apprises par cœur), et l’interrogation sur l’une des problématiques littéraires étudiées en classe.

    Les élèves qui ont appris les notes du prof s’en sortent pour la 1ère partie. Mais pour la seconde partie, ils ont plus de problèmes parce qu’ils ne savent pas réinvestir ce qu’ils ont « appris ». Et si par malheur on propose à ces élèves un texte qui n’est pas dans le groupement de textes, en l’absence de notes, ils sont incapables de l’expliquer. Ils n’ont rien compris au mécanisme. Par conséquent, votre mission est un échec, parce que vous ne pouvez pas leur expliquer tous les textes que l’humanité a produits. Et l’échec de votre mission n’est pas votre faute parce que vous ne faites qu’appliquer ce qui a été déterminé par les hautes autorités incompétentes.

    Si à l’écrit vous leur proposez l’interprétation d’une note de services, d’un discours d’homme politique, un argumentaire de vente ou un texte un peu subtil, ils sont complètement perdus. Ils ne savent pas réinvestir ce qu’ils ont « appris ». Ils pourraient pourtant employer les outils que vous leur fournissez avec talent et compétence, mais non, ils ne font pas cela. Ils ont des cases qui ne communiquent pas entre elles, parce que la façon d’enseigner ne donne pas le big picture nécessaire à la compréhension des patterns.

    En grammaire de textes, vous enseignez les tropes, certains élèves savent les reconnaître, mais ils ne savent pas les expliquer dans un texte. Ils sont au pied d’un immeuble, incapables d’avoir une vue d’ensemble ; ils attendent des techniques alors qu’il leur faudrait du sens. Métaphore ou photophore, c’est la même chose pour eux.

    Sitôt le bac obtenu grâce aux commissions d’harmonisation, les élèves s’empressent d’oublier ce qu’ils ont « appris », mettent leurs notes à la poubelle, et ne retiennent pas grand-chose de leurs cours de Lettres.

    Ayant étudié des textes d’Hugo, Flaubert, Chateaubriand, sauraient-ils repérer un texte écrit par eux ? Non, ils ne font pas de liens, ils ne réinvestissent pas. Ne leur donnez pas des Parnassiens, c’est du charabia.

    Ce qui est vrai pour le français l’est pour toutes les matières, ça se passe de la même façon. Tant d’heures et de potentiels gâchés.

    Encore une fois, vous (et la majorité des profs) n’endossez pas la responsabilité de ce gâchis, vous ne faites qu’appliquer les directives des Saintes Hauteurs, et je suis persuadé que vous faites de votre mieux, je n’ai aucun doute.

    A aucun moment je n’accuse les profs parce que je sais toutes les difficultés qu’ils doivent affronter. Vous êtes des soldats et vous battez avec les armes qu’on vous donne ; de mauvaises armes.

    Ce qu’il vous faut savoir cependant, c’est qu’il existe de par le monde quelques établissements où l’on enseigne à penser et à connaître plutôt que transmettre des informations que l’on trouve aujourd’hui dans bien des sources. Ainsi peut-on disposer de bases fonctionnelles d’une langue étrangère en 7 jours, sans prendre de notes ni mémoriser, ni faire de devoirs, etc. Et dans les autres matières, c’est la même chose. Et les élèves comme les profs ne pensent pas aux vacances.



  • Tristan Valmour 27 février 2013 15:33

    Bonsoir

    J’estime pour ma part que 4 semaines de congés en été sont largement suffisantes, et on peut même les réduire à 3.

    Ce n’est pas le temps de travail qui fatigue les élèves et enseignants, mais les conditions d’exercice du métier, et corollairement les conditions d’apprentissage.

    Quant aux rythmes scolaires, les pseudo experts pantouflards des gouvernements et des différentes commissions me font doucement rire pour les raisons scientifiques suivantes :
    -  s’il existe effectivement des rythmes circadiens, ultradiens et infradiens qui posent des généralités, il existe également des différences interindividuelles et interculturelles importantes ;
    -  les rythmes sont le reflet d’une adaptation à l’environnement. On change d’environnement, on change de rythme. Vous séjournez pendant quelques jours dans une grotte, vos rythmes changeront. Idem quand vous changez de pays, de culture. Idem quand vous viviez en couple et vous retrouvez seuls ou l’inverse (sommeil, repas, etc.). Et idem pour tout ce qui touche la cognition. Quand vous vieillissez, vous changez de rythme.

    Ce qu’il faut changer, c’est l’environnement de l’école qui n’est pas adapté à l’apprentissage. L’école est une prison, le mobilier est inconfortable et pas du tout ergonomique. Les lumières sont agressives, l’acoustique nulle, les toilettes dirty. Les élèves, de jeunes organismes pleins de vie, sont obligés de demeurer assis pendant des heures, ce qu’un adulte n’est pas prêt de faire. Tout cela fatigue, irrite. Socrate enseignait en marchant, ses élèves ne prenaient pas de notes. Les notes, cette mémoire externe, tue la mémoire interne. Mes étudiants (j’enseigne toujours quelques heures dans une université d’influence anglo-saxonne en plus de mes activités privées) ont interdiction de prendre des notes.

    Chez eux, les enfants consomment de l’écran en moyenne 7h30 par jour (pour les 8-18 ans), ne prennent pas le petit-déjeuner, sautent des repas, ne dorment pas, prennent les difficultés de leur parents en pleine pear. Ils évoluent dans un environnement fortement anxiogène. Tout cela fatigue, irrite, et ils arrivent à l’école exhausted et irrités.

    Les élèves vivent dans un environnement de compétition où il faut être le plus fort pour survivre, où on demande d’apprendre pour obtenir quelque chose, pas pour le plaisir d’apprendre, pour le simple fait de comprendre. La compétition – dont les notes sont le reflet – fatigue, irrite et démotive.

    Les élèves savent parfaitement que les meilleurs d’entre eux peuvent passer tout leur temps à étudier, cela ne leur garantira nullement une place au soleil. A quoi bon apprendre dans un monde où il faut être bien né pour être quelqu’un, surtout dans un monde où être quelqu’un est considéré comme le summum de l’accomplissement individuel.

    On ne demande pas aux élèves d’apprendre, on leur demande de prendre des notes. On ne demande pas aux élèves de réfléchir, on leur demande d’imiter. On ne demande pas aux élèves de savoir, on leur demande de recracher leurs cours comme de gentils singes savants. Pas étonnant qu’ils ne savent pas réinvestir ce qu’ils ont prétendument appris et qu’en fait, ils ne savent rien. Vous leur proposez un devoir, puis le même 1 mois plus tard, ils n’auront pas une meilleure note. Parce qu’ils apprennent pour la note. Et si vous leur proposez un devoir qui sort de l’ordinaire (qui ne vérifie pas qu’ils ont bien recopié la leçon du prof), où il faut seulement utiliser ce qu’ils ont prétendument appris, c’est la cata.

    Que de temps, d’énergie, de moyens financiers et de potentiels perdus, tout ça parce qu’il n’y a aucune volonté politique de construire une école de qualité. Pensez-vous : de bons élèves se mettraient à réfléchir, donc à remettre en cause le pouvoir pyramidal. Comment justifier les écarts de rémunération après ça. La réflexion engendre la frustration, et la frustration la colère, et la colère la révolution. Alors, il vaut mieux une génération de beubeus et des profs qui ne sont pas des profs mais des répétiteurs.

    Par conséquent, si l’environnement (organisation des cours, programme, pédagogie, formation du personnel, etc.) n’est pas modifié, vous pouvez passer les vacances de 8 semaines à 6 ou à 12, ça ne changera rien du tout.

    Quels lieux vous attirent ? Les lieux accueillants ! Quelles personnes vous attirent ? Les personnes accueillantes !

    Qu’est-ce qui motive un être humain ? Le sexe et l’apprentissage. Le sexe parce que cela permet à l’espèce de se perpétuer, et l’apprentissage parce que cela permet à l’individu de se perpétuer au sein de son espèce, c’est-à-dire d’être adapté.

    L’école tue toute envie d’apprendre. 



  • Tristan Valmour 11 février 2013 13:53

    Cher Rakotsky

    La société humaine est technologique. Les automates remplacent l’être humain. Par conséquent, l’être humain est de moins en moins nécessaire, et il est même perçu comme parasite, au moins les plus faibles d’entre eux.

    La société humaine est gagnée par la culture anglo-saxonne tournée vers la performance directement exploitable sur le plan économique et éducatif ; vers l’aristocratie sur le plan politique. Sur le plan de l’éducation, la culture latine est traditionnellement tournée vers la connaissance, pas la compétence. L’école académique avait, dans ce cadre, pour mission l’élévation personnelle, non une performance exploitable par un tiers. Vision humaniste latine contre vision utilitariste anglo-saxonne.

    Eduquer a un coût que les véritables dirigeants ne veulent pas assumer. A quoi bon offrir une éducation de qualité à une majorité d’individus qui n’aura pour fonction que d’appliquer dans leurs professions respectives un arbre de décision ? On ne leur demande pas de réfléchir.

    Pire, l’accès à la connaissance qui entraîne la réflexion peut provoquer chez l’individu une frustration nuisible au fonctionnement des systèmes complexes (Etats et grands organismes). Si on réfléchit au sens (connaissance) d’appuyer sur un bouton (compétence), on peut peut-être ne plus appuyer sur le bouton.

    Ce qui se passe, c’est une destruction de l’école humaniste au profit de l’école utilitariste dans l’objectif de former des personnes compétentes à assister les automates qui deviennent des extensions de l’individu.

    Pour détruire l’école humaniste, rien de mieux que les évaluations internationales (PISA, PIRLS, etc.) dont les items mesurent la performance des compétences (comme savoir lire un e-mail et non plus Victor Hugo), et non la connaissance. Ces évaluations internationales, biaisées par nature (comment comparer les systèmes asiatiques où la quasi-totalité des élèves de 15 ans suit des cours supplémentaires jusque tard le soir, avec les systèmes latins ; comment comparer des pays où à 15 ans on est dans un établissement de campagne avec les pays où à 15 ans, on est dans un établissement urbain, etc.), permettent aux politiques de faire passer leurs réformes qui ont pour objet final l’uniformisation des systèmes éducatifs, accompagnée d’une privation de certains services d’éducation.

    Pour détruire l’école humaniste, rien de mieux que de supprimer des heures d’enseignement dans les matières fondamentales dont découlent toutes les autres, au profit de matières où l’on exige davantage de compétence (savoir utiliser excel) que de connaissance (comment on est venu à fabriquer excel).

    A côté de ce secteur public d’éducation dédié à la plèbe dont certains services sont privatisés, on trouve des établissements pour l’élite, où on continuera à assurer une mission de sensibilisation à la connaissance. C’est ainsi que dans les écoles Waldorf aux Etats-Unis, fréquentée par l’élite de la Silicon Valley (pour la Waldorf de Californie bien sûr) l’usage de la calculatrice est interdit.

    Maintenant, que pouvez-vous faire ?
    -  rassembler les vieux livres et faire l’école à vos enfants
    -  se taire et accepter ce futur
    -  la révolution



  • Tristan Valmour 11 février 2013 13:52

    Cher Luc-Laurent, très cher ami,

    Je n’ai pas de smiley, mais imagine qu’il y en a un certain nombre dans ce texte. J’aime te taquiner.

    Il m’apparaît évident que l’homme est d’abord une machine à simplifier, et que de ce fait découle la machine à imiter. Et nous trouvons en principe supérieur la machine à s’adapter : adaptation – rationalisation – imitation. Et encore au-dessus, il y a… Sarkozy (non, là je déconne). Imiter et simplifier ne sont naturellement pas contradictoires, je n’ai jamais prétendu le contraire.

    Un exemple précis de l’imitation comme conséquence de la simplification : je l’ai donné avec le parcours des bébés. Mais tu peux aussi aller voir du côté du recyclage neuronal (sur la lecture) et toutes les expériences sur l’inférence bayesienne, dont découlent les illusions d’optique parce que ces dernières ne sont en réalité pas des illusions, puisque le percept est physiologiquement perçu, mais pas statistiquement compris (on voit, mais on ne comprend pas ce qu’on voit, d’où l’illusion : un peu comme un enfant aveugle qui recouvre la vue à l’âge adulte ne peut pas comprendre ce qu’il voit). Bref, ta théorie est naturellement intéressante et fondée…jusqu’à un certain point.

    Tu écris : « Je vois une voile et je reconnais un bateau. » En fait, c’est la détection du pattern, qui fait gagner du temps, donc économise des ressources, et favorise l’adaptation de l’espèce.

    Tu écris : « Si tu ne vois pas qu’il reproduit le comportement de l’autre, c’est que tu es de mauvaise foi et que tu veux échapper à la fatalité de l’imitation ». De mauvaise foi, non, mais j’aime bien contredire, on apprend beaucoup de cette façon. Oui, l’un reproduit le comportement de l’autre, et il y a donc imitation, mais l’imitation est une conséquence, c’est ce que je voulais dire.

    Sur les entraînements sportifs : oui, il y a naturellement assimilation dans un premier temps, mais à haut niveau, il y a personnalisation par la destructuration de l’assimilation pour trouver un style personnel, non plus simplement imiter. Les séquences gestuelles sont mémorisées sous forme de chunks, et il y a parallèlement un travail de développement de la visuo-spatial working memory ainsi que de l’inhibition (d’où le fait de taper sur la main gauche du coach puis de le contourner vers la droite).

    Autant je suis sceptique sur ton côté giradien, autant je te suis à fond sur Piaget, même si je préfère Vygotsky et Lozanov.

    Tchao mon ami 



  • Tristan Valmour 8 février 2013 13:35

    Mon cher Luc-Laurent

    Je ne crois pas que l’Homme soit une machine à imiter, mais une machine à rationaliser, c’est-à-dire à simplifier. Or, la simplification conduit à l’imitation, puisque les ressources dépensées par l’imitation, la standardisation, sont plus faibles. L’imitation est donc une conséquence, non une cause. Tu observes cela du niveau moléculaire au niveau social, et même au-delà.

    C’est avec l’apparition des neurones miroirs (voir notamment Ramachandran) que l’humanité a connu un grand bond sur tous les plans, puisque nos ancêtres ont pu rationaliser la transmission des informations. Conséquence : évolution lamarquienne, non plus darwinienne.

    Inhiber demande plus d’énergie qu’imiter. Or, c’est entre 16 et 35 ans (en comptant les grands écarts individuels, et les différentes théories cognitives), donc là où tes ressources physiques et cognitives sont les plus fortes, que la working memory permet le mieux d’inhiber les stimuli externes. Avant et après cet âge (environ), tes facultés attentionnelles sont plus faibles.

    Au sujet de ton groupe de bébés : qu’adviendrait-il d’eux si on ajoutait une télévision ou une radio dans la pièce ? Le cri serait-il contagieux ? Dans ton exemple, tu t’es placé dans le cadre d’un seul stimulus. D’ailleurs, dans les nurseries où on diffuse de la musique il n’y a que peu de cris (et plusieurs bébés peuvent crier en même temps pour des raisons différentes qui ne relèvent pas forcément de l’imitation).

    Supposons un bébé d’1 an qui joue dans son parc avec la télévision qui diffuse une émission où le mot « canard » revient plusieurs fois. A chaque fois qu’il saisit son éléphant en peluche, le mot « canard » sort du poste. L’enfant en viendra à appeler son éléphant canard. Imitation ? Non : bayesian learning.

    Quand tu perçois une information, tu ne la perçois pas. Tu ne perçois que des bits. Ces bits, au départ sans aucun sens, prennent sens dans le cortex associatif (c’est plus complexe, je simplifie par manque de temps), s’appuyant sur ce qu’on appelle l’expérience. Tu reconstruits donc l’information. Si la séquence de bits est déjà en stock parce que tu y as été déjà confronté un certain nombre de fois auparavant, tu te dis que ladite séquence est similaire ou très proche de ton expérience…. et tu agis en fonction de ton expérience. Ce n’est pas de l’imitation, simplement de la rationalisation. Quand tu es confronté à une séquence de stimuli (donc à une expérience) inédite, tu mettras pour de temps pour la traiter, et plus de temps pour réagir (cortex moteur). Et c’est pour cela qu’on a une sécurité, le fight or flee et le stress. Ton expérience se matérialise au niveau du cortex associatif par des axones myélinisés qui sont par définition plus rationnelles (en ressources) grâce, par exemple, à la conduction saltatoire. L’information aura tendance à prendre le chemin le plus rapide, celui qui est tracé par ton expérience enregistrée dans ton cerveau.

    Par conséquent, si tu mets en présence le bébé d’1 an pour qui l’éléphant est un canard, avec un bébé d’1 an pour qui l’éléphant est un éléphant, et que tu les laisses discuter du sexe des anges, qui va imiter l’autre ? Il y a fort à parier que c’est celui qui s’exprime le moins qui en viendra à appeler son jouet du nom accordé par son copain. Aussi, si c’est le bébé éléphant-éléphant qui s’exprime le plus, le bébé éléphant-canard appellera son éléphant « éléphant ». Parce qu’il imite ? oui, bien entendu, mais il s’agit d’une conséquence. En fait, il n’imite pas. En effet, les clusters qui contiennent l’expérience « éléphant-canard » ne seront plus sollicités, elle sera « oubliée » au profit de l’expérience « éléphant-éléphant » qui est continuellement employée et donc qui fait travailler les neurones.  

    Si je te lis à voix haute des phrases qui parlent d’éléphants, et que je te demande de les substituer par des canards, tes ressources en working memory seront davantage sollicitées pour effectuer cette traduction que si tu n’avais pas à le faire. Par conséquent, en fonction de la difficulté de la phrase, tu pourrais ne pas la comprendre parce que tu ne disposerais pas d’assez de ressources pour effectuer cette tâche (phénomène de l’overflowing). Tu pourrais y arriver en splitant, ce qui consommerait plus de temps. Donc, mieux vaut employer un langage commun, pas parce qu’il y a imitation, mais parce que cela économise des ressources. Donc, comme la plupart des gens nomme « éléphant » un éléphant, l’appeler « canard » dépenserait trop de ressources.

    Après, tu peux aller voir du côté d’Houdé (ton copain) qui a travaillé sur les nombres (le bébé s’étonne de voir 3 billes lorsqu’on ouvre le rideau, alors qu’il a été habitué – bayesian learning – à en voir 20 : il sait compter, distinguer peu et beaucoup).

    Dans les entraînements sportifs où il faut être confronté à l’inédit (donc squizzer le processus d’imitation), on agit sur la working memory. Par exemple, si tu dois aller à droite de ton coach, tu tapes dans la main gauche, etc.

    Sans transition, la dernière fois, tu m’avais demandé des sources sur les différentes expériences scolaires (je t’avais parlé d’écoles turques, allemandes, etc.). Tu trouveras de nombreuses informations en éducation comparée dans la revue INTERNATIONAL REVIEW OF EDUCATION.



  • Tristan Valmour 6 février 2013 16:37

    Mon Bibeau, vous êtes un propagandiste, cependant je suis d’accord avec vous sur certains points.

    Sur le franc CFA, vous avez raison, c’est un instrument de domination. D’ailleurs, les banques africaines, filiales des banques françaises, sont obligées d’emprunter à ces dernières à un taux supérieur au marché. Cela, je l’ai déjà écrit plusieurs fois sur Avox.

    Les analphabètes ne savent pas écrire, donc ils ne peuvent pas le faire, et on ne peut connaître leur opinion à moins de les interroger. J’ai donc bien précisé que je faisais une synthèse de l’opinion exprimée par ceux qui peuvent le faire par écrit. Je n’ai jamais écrit qu’il ne fallait pas tenir compte de l’opinion de ceux qui ne savaient pas écrire.

    « Je vis avec une ivoirienne d’abidjan » écrivez-vous. Ca fait de nombreuses années que je remplis mes déclarations fiscales, je ne suis pourtant pas un expert dans cet exercice. La routine en ce domaine, je connais, le reste, non. Moi aussi j’ai du sang Africain, mais à l’inverse de vous, je ne suis pas un propagandiste. Non, le 43è Bima ne pose pas de soucis en général, vous avez tout faux. Vous pouvez écouter les nationalistes ou les gauchistes, c’est votre droit, ou faire d’un fait une généralité, mais moi aussi j’ai laissé traîné l’oreille à Abidjan, et pas que sur le Plateau. Parce que, si vous voulez rentrer au fond des choses, on pourrait aussi parler de la façon dont les Ivoiriens traitent les Burkinabés, et là, il n’y a pas d’intervention occidentale. Compris ? J’écris cela en toute objectivité, j’adore la RCI et les Ivoiriens.

    Les militaires français violent régulièrement les femmes ivoiriennes ? Mais c’est parfaitement mensonger, banane. D’abord, les militaires des bases françaises ont une bonne paie, et le tarif des relations sexuelles avec les prostituées est très faible. Inutile de violer, ils peuvent payer. De plus, vous savez très bien que malheureusement un certain nombre de femmes africaines s’offrent gratuitement en pensant qu’elles vont épouser leur militaire toubab. Ca arrive parfois, mais la majorité de ces femmes se fait malheureusement avoir, c’est déjà assez pitoyable pour ne pas avoir besoin d’inventer le viol. Et s’il y a viol (ça peut effectivement arriver, il y a des violeurs partout, mais il n’y a rien de régulier) croyez-bien que le militaire est sanctionné, certes pas par le gouvernement local, mais en France. Les chefs de corps n’admettent pas cela et ne couvrent pas du tout cela. Alors, arrêtez avec vos conneries de propagandiste de gauche.

    Oui, la façon dont on vote en Afrique est un vrai problème. Le rôle de l’ethnie et du chef de village est vrai problème, mon cher Monsieur. Mais ce que vous dites sur l’Elysée est vrai, quoi que sommaire. Les chefs d’Etat africains savent aussi manipuler l’Elysée pour leurs besoins. La pieuvre qui contrôle tout est une vue commode de l’esprit.

    Sur le Congo, vos explications sont peut être fondées, en partie du moins. Mais en ce qui concerne l’armée française qui se ferait ridiculiser militairement, vous avez tout faux. Les soldats français sont des hommes de grande qualité militaire.

    Quant au chauvinisme national grand français, vous avez tout faux. Je suis au contraire pour une Afrique indépendante. J’ai parfaitement conscience qu’elle se fait exploiter (et non piller), mais contrairement à vous, je ne suis guidé ni par un antiaméricanisme, antioccidentalisme, antisionisme. Je regarde l’Histoire qui m’indique que le désir de domination est une expression universelle, et qu’à terme, cela débouche sur l’unification. S’il y a aujourd’hui des portables en Afrique, c’est parce qu’il y a longtemps, les ouvriers français (et les autres) ont brisé leur santé dans les mines de charbon pour disposer de l’énergie nécessaire à ce que l’économie finance les inventions et innovations. La précédente phrase est métaphorique. Tout est lié, et il faut voir plus loin que le bout de son nez de vil propagandiste.



  • Tristan Valmour 6 février 2013 15:55

    Rosemar,

    Je crois que vous auriez du accentuer votre article sur les spécificités du métier d’enseignant. Parce que, franchement, un comptable ou un menuisier ont aussi besoin d’être concentrés, sinon il y a une erreur fatale dans le bilan ou un doigt coupé ! La responsabilité civile, voire pénale, est engagée dans de nombreuses professions si on fait une erreur. Bref, beaucoup de ce que vous dites s’applique à bien d’autres professions.

    Parmi les spécificités du métier, il y en a effectivement une que vous avez citée, mais que malheureusement vous n’avez pas développée : la fatigue que l’on éprouve lorsqu’on parle. Le son résonne dans la boîte crânienne et quand on enseigne pendant 6h, à la fin de la journée on est tout simplement épuisé. La station debout provoque à terme des dommages physiques, et on pourrait en multiplier. Il fallait donc dire que comme les métiers manuels, le métier de prof a des répercussions sur le corps. C’est aussi un métier physique. Quand on a 25 ans, ça va encore, mais après, c’est plus difficile.

    Vous auriez aussi du insister sur la fatigue nerveuse de gérer des adolescents pour les profs du secondaire, et même aujourd’hui des étudiants, vu que ces derniers ont de plus en plus une attitude inacceptable en amphi. Finalement, il n’y a que quelques lycées d’élite et prépas de renom (parce qu’aujourd’hui les prépas se multiplient et leur niveau baisse) où les élèves sont corrects. Mais, encore une fois, les éducateurs pour enfants difficiles ont une fatigue nerveuse plus importante, et ne se plaignent pas trop.

    Sur la concentration pour la préparation des cours, vous y allez un peu fort. Bien sûr qu’il en faut, mais rien ne vous interdit de faire une pause, boire un thé ou un café, d’écouter un disque, etc. Soyez honnête, préparer son cours n’est pas un fardeau, c’est plutôt cool. Corriger les copies, c’est autre chose. En plus, vous n’avez personne sur votre dos pour surveiller ce que vous faites chez vous. Votre surveillant, c’est le cahier de texte numérique.

    Ce métier permet d’apprendre beaucoup, c’est vrai, et c’est même la raison qui a incité les profs à devenirs profs : l’amour de la discipline qu’ils enseignent. Les vacances sont la seconde raison mais loin derrière, et le désir d’être avec des jeunes, la troisième raison. Mais attention, il y a bien d’autres professions où l’on apprend beaucoup. On retrouve dans ce que vous écrivez le grand travers des profs : se prendre pour des intellectuels et même croire disposer de ce monopole. Les commerçants n’aiment pas les profs parce que ces derniers savent toujours mieux qu’eux. Alors, pour plagier un excellent prof de philo, Michel Gourinat, je dirai qu’un prof de philo n’est pas un philosophe. MG disait même qu’on ne faisait pas de la philosophie en terminale, mais de l’histoire de la philosophie. Comme on ne fait pas de maths, mais l’histoire des maths. Alors, s’il y a bien une chose insupportable, c’est que les profs se montent le melon. Ils n’ont plus le monopole du savoir, comme les journalistes n’ont plus le monopole de l’information. D’ailleurs, à mon sens, l’évolution du métier d’enseignant dans le secondaire devrait conduire ces derniers à étudier comment utiliser le savoir pour qu’il devienne connaissance (cf les théories de la cognition, de l’information).

    Quant au prof de fac, franchement, généralement, ils enseignent parce qu’ils sont obligés de le faire. Ils préfèrent se consacrer à leurs recherches et enseigner est même considéré comme dégradant. Ca, c’est la réalité vue de l’intérieur, objective et sans langue de bois.

    Je ne tape pas sur les profs, mais énonce quelques vérités. Comme je pourrai dire que les maîtres chiens travaillent 3 jours par semaine ; les dockers des îles (et peut-être d’ailleurs) gagnent beaucoup d’argent sans beaucoup travailler ; les pharmaciens jouent à tetris quand il n’y a pas de clients ; les entrepreneurs se plaignent de ne pas avoir de droit au chômage mais ils ne cotisent pas pour cela, les entrepreneurs font souvent du black et certains ne se paient pas beaucoup pour ne pas être ponctionnés mais touchent le pactole quand ils revendent leur entreprise (c’est leur retraite) et s’ils se plantent c’est qu’ils n’ont pas été bons ; beaucoup d’employés de commerce se tournent les pouces quand il n’y a pas de client ; de nombreux employés utilisent le matériel de l’entreprise pour leurs fins personnelles, volent dans la caisse (ou quand ils sont chefs de rayon d’un hyper, ils commandent un appareil très cher qui ne se vendra pas, puis ils le soldent et un de leurs copains le rachète à vil prix), enfin bref, on peut continuer l’énumération des dysfonctionnements à l’infini.

    Les profs ne sont pas roses, mais les autres non plus. Par conséquent, on peut reconnaître les faiblesses de ce corps et les aimer en même temps.



  • Tristan Valmour 6 février 2013 11:48

    Article partial et injuste

    Oui, la France a colonisé une bonne partie de l’Afrique, et oui, si elle intervient aujourd’hui ou demain sur ce continent, on la soupçonnera toujours de néocolonialisme. Mais entre soupçon et réalité, il y a souvent plus qu’un pas. On peut aussi parler de Chinafrique, d’américafrique et de tout ce que vous voulez. Lorsque les Romains importaient du blé d’Egypte, on pouvait aussi parler de romafrique. Il faut aller plus loin que cela dans l’analyse.

    Il y eut autrefois un empire à Gao, qui colonisa une vaste partie de cette région. On pouvait alors parler de Gaoafrique. Chaka Zulu érigea également un grand empire dans le Sud de l’Afrique, avec environ 2 millions de morts. Il y eut en Afrique précoloniale des civilisations très avancées qui ont étendu leur domination sur d’autres peuples et cultures, moins avancées. Par conséquent, le colonialisme et l’exploitation ne sont pas l’apanage de l’occident. Malheureusement, c’est un fait connu de toute l’humanité.

    Il faudrait, pour une fois, s’intéresser à ce que disent la majorité des Africains (du moins ceux qui sont alphabétisés) sur cette aventure malienne. Voici une petite synthèse :

    -  La France intervient pour les ressources minières ? Si c’est le cas, pourquoi n’est-elle pas intervenue depuis longtemps au Congo qui en possède 1000 fois plus que le Mali !
    -  La France veut exploiter les ressources minières ? Mais on ne possède pas la technologie ni les moyens pour le faire, on ne peut rien faire seuls de nos ressources !
    -  Merci à la France d’être intervenue, c’était insupportable de vivre sous la coupe des islamistes qui imposent leur charia à une partie du monde qui la refuse en bloc.
    -  La France est intervenue, cela coûte cher, il est normal qu’elle ait une part du gâteau de nos ressources.
    -  Si ce n’est pas la France qui exploite ces ressources, ce sera d’autres. De toutes les façons, nos gouvernants sont corrompus, alors on se fiche pas mal du nom de l’exploiteur.

    Ca, c’est ce qu’exprime le peuple alphabétisé (je ne parle donc pas des intellectuels, mais uniquement de ceux qui savent écrire et le font). Les propos précédents sont corrélés par mes nombreux amis africains. Vous pouvez donc écrire tout ce que vous voulez sur l’impérialisme et vos grandes théories désincarnées, mais il y a une réalité plus prosaïque.

    Maintenant, vous ne pouvez pas voir l’Afrique avec des yeux d’Européen :
    Vous parlez de chef d’Etat illégitime. Mais aucun chef d’Etat Africain n’est légitime. Vous ne savez pas comment on vote en Afrique.

    Sur le 43è BIMA et les autres bases maintenant, ce que vous écrivez est une honte. Je connais cette base et quelques autres bases françaises en Afrique. La plupart des Africains ne les voit pas comme une menace mais comme une sécurité. En plus, cela fait fonctionner le commerce local car il y a des échanges entre ces bases et la ville dans laquelle est elle implantée. Cela favorise aussi les échanges entre les militaires français et les militaires du pays d’accueil. Des trucs qui n’ont l’air de rien mais qui sont importants, comme la possibilité pour les militaires du pays d’accueil de s’achalander dans le supermarché de la base (hors taxe, hors douane si mes souvenirs sont bons. Or les droits de douane sur les produits d’importation sont énormes. Sorti des bouteilles d’alcool, des télés pour ceux qui peuvent se les payer, c’est important). Les militaires français ont une attitude dans l’ensemble correcte. C’est vrai qu’ils peuvent fréquenter un peu trop les go de la zone 4 et de Treichtown (pour la RCI dont vous parlez), mais bon, les Ivoiriens le font aussi. La présence française n’a rien à voir avec les américains qui circulent dans leur fourgon, et quand ils s’arrêtent, établissent un périmètre de sécurité, ont des oreillettes, bref, exactement comme dans les films, l’expression de la paranoïa. C’est un constat, pas une critique de l’attitude des militaires US de l’ambassade. Ca, c’est mal vécu par les Africains. Les militaires français de ces bases circulent tranquillement et ne sont pas vus comme une force d’occupation. Sauf bien entendu par les nationalistes, suprémacistes à la sauce Anta Diop et gauchistes.



  • Tristan Valmour 31 janvier 2013 09:10

    Salut Rosemar

    Oui, les cours, ce sont les profs qui le font. Un site Internet pour les profs de lettres ? Weblettres.net, réservé aux profs ; c’est apparemment le meilleur d’après mon serveur communautaire qui recense de nombreux outils. Mais il y a d’autres bons sites, je sais que les académies les recensent dans leurs bulletins. Sinon, il existe dans toutes les matières des manuels de profs qui n’existaient pas quand j’ai commencé, avec exercices corrigés. Mais c’est normal d’utiliser les outils, un soldat a bien une arme, et un maçon sa truelle, et les profs du secondaire ne sont pas des chercheurs, ils transmettent ce que les chercheurs ont trouvé, et encore une fois, c’est déjà beaucoup. J’espère que vous avez compris que je ne nie nullement la somme de travail à laquelle un prof est confronté ; il n’est pas rare qu’il travaille jusqu’à 23h-minuit. Ceci dit, ils ne sont pas les seuls, dans le Privé, même de « simples » employés travaillent chez eux jusqu’à cette heure pour conserver leur job, triste époque. Mais là encore, beaucoup de disparités entre profs. Un prof qui a 20 ans d’expérience n’a pas besoin de travailler autant qu’un jeunot, il se repose sur son stock de cours, et même si le programme change tous les 3 ans, il faut être honnête. Je voulais juste dénoncer le statut d’agrégé qui ne sert à rien et qu’il faut supprimer.

    Et il faut arrêter avec les diplômes, c’est très surfait. Demain, cela ne voudra plus rien dire.

    Amicalement



  • Tristan Valmour 30 janvier 2013 13:47

    @ Rosemar et Mortelune

    Il n’y a pas à opposer les catégories de profs. Juste à dénoncer un statut inutile pour les élèves, et coûteux pour l’Etat. En plus, le gars qui passe l’agrégation interne peut demander une disponibilité d’1 an avec paiement de son salaire (75 à 90% je crois). Et qu’est-ce qui motive le gars à passer son agrégation ? Certainement pas les élèves mais gagner plus en travaillant moins. C’est strictement la réalité. Et quand un agrégé à 15h de temps-classe hebdomadaire réclame des heures sup pour se payer sa piscine, eh bien, c’est tout simplement dégoûtant. Des abus, il y en a, et beaucoup, il faut arrêter le corporatisme. Vous avez parlé des batailles au début d’année pour avoir le meilleur emploi du temps (et les nouveaux venus qui ont toujours l’emploi du temps le plus pourri), les options qui nécessitent moins de temps de préparation (ah mais oui, les profs sont connus pour être de grands metteurs en scènes et de grands artistes, j’oubliais) des luttes entre collègues pour les heures sup, et bien d’autres types de luttes (quota de photocopies, sorties encadrées, etc.), bref toutes les petites mesquineries qui ne sont pas l’apanage des profs, mais tout simplement humaines et que l’on retrouve partout ? Mais ça existe, alors il faut être honnête.

    En ce qui concerne le temps de travail, si un prof qui fait du copier-coller de sites internets ou « livres de profs » et qui de fait économise du temps de préparation, parvient au même résultat que le prof qui réalise intégralement ses cours et exercices, moi ça me va, je m’en fiche. C’est le résultat qui prime, et s’il y en a qui s’organisent mieux que d’autres ou sont plus malins, tant mieux.

    Il n’y a pas à opposer les catégories de profs, mais ils ne font pas le même métier. Rien à voir entre un collège et un lycée (d’ailleurs Mortelune, il y a aussi des agrégés en collège, et au lycée, il y a plus de certifiés que d’agrégés), entre un établissement calme et un établissement difficile, entre le temps de préparation et correction pour un prof de lettres, d’histoire, de philo, d’éco et un prof de maths ou de sciences, entre ceux qui ont des classes à examens et les autres, entre ceux qui se tapent 3 ou 4 niveaux (et qui doivent donc préparer des cours différents pour chacun des niveaux) et ceux qui ont 2 niveaux. Alors oui, il y a profs et profs. Des profs supers, compétents et qui triment comme un bossu pour pas grand-chose, et d’autres qui n’en font pas une rondelle, et au milieu, la majorité qui fait correctement son travail.

    Et franchement, l’étude de l’EN sur le temps de travail n’est pas scientifiquement valide. Se baser uniquement sur des témoignages, c’est très insuffisant. Un agrégé ne fait pas de recherche, sauf s’il est détaché à l’université et travaille dans un labo ; il se documente. C’est un praticien, pas un chercheur, et c’est déjà pas mal.

    Je n’aime pas le corporatisme.