• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Les commentaires de Mwana Mikombo



  • Mwana Mikombo 1er juillet 2013 20:09

    Le malheur, peut-être le ciel, veut plutôt que chaque fois qu’un gouvernement africain essaie d’aller dans le sens des intérêts de son peuple, il est aussitôt renversé par des putschistes payés par la France ou par les Etats-Unis. Quand les putschistes n’y arrivent pas, la France et les États-Unis interviennent directement militairement. Faut-il rappeler le cas de Lumumba, Sylvanus Olympio, Modibo Kéita, Sankara, Laurent Gbabo et tant d’autres ? Mon Cher Jean-Marie Mutobola, vous oubliez un peu trop vite la traite négrière du passé, le colonialisme, d’hier et le néo-colonialisme d’aujourd’hui, les forces extra-continentales militaires, économiques, financières, culturelles, etc. qui broient les peuples africains, c’est-à-dire les forces les plus brutales qui aient pu jamais s’abattre sur un continent. Vous ignorez sans doute le cas des amérindiens.  



  • Mwana Mikombo 1er juillet 2013 19:37

    Cher Sam Latouche _ Je partage entièrement votre présentation et analyse dans cet article intitulé « les nouveaux barbares » désignant ainsi la prédation conjointe de la France et des Etats-Unis en Afrique. J’ajoute toutefois quelques précisions complémentaires pour vous appuyer. Parmi les pays où la France exploite gratuitement l’Uranium, vous avez omis de citer le Gabon où, comme au Niger, AREVA pollue impunément et cyniquement l’environnement et la nature au mépris le plus total de la santé des populations.

    En ce qui concerne le « panafricanisme » de Kadhafi, il faudrait plutôt le qualifier par le néologisme « panafricarabisme ». En effet, le « panafricanisme » de Kadhafi, au lieu de promouvoir la culture africaine, consistait à propager la culture arabe par la construction des mosquées et des écoles coraniques. Kadhafi poursuivait en somme les mêmes objectifs que les jihadistes qui ont envahi le Mali. Mais, contrairement aux jihadistes, la méthode de Kadhafi était la méthode douce, la méthode de la carotte tendue aux régimes néocoloniaux africains kleptocrates comme vous les avez si bien décrits. Kadhafi ayant brutalement été tué et son régime abattu, l’armée de Kadhafi s’est instantanément mise en devoir d’essayer de parachever l’œuvre d’arabisation planifiée par Kadhafi avec le renfort d’Al-Qaïda à la faveur de la guerre de Lybie.

    Merci de votre article remarquable. 



  • Mwana Mikombo 25 juin 2013 18:43

    Mr Sylvain _____ Votre critique ne s’adressait pas à moi. Dont acte. Quant à Victor Hugo, vous persistez à considérer que son discours est dépassé. Mais voyons, c’est pourtant évident ! Voici très succinctement les faits.

    1879 : Victor Hugo prononce son discours sur l’Afrique appelant les européens à se partager l’Afrique

    1884 : Conférence coloniale de Berlin entre les pays européens pour le partage de l’Afrique

    1914-1918 : Première Guerre mondiale – Repartage de l’Afrique

    1939-1945 : Le partage de 1914-1918 de l’Afrique n’est pas remis en cause

    1960 : Les indépendances en Afrique reconduisent et consolident définitivement le partage de 1914-1918. Voir charte de l’OUA et de l’UA sur l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation

    1960-2013 : Quelques retouches localisées du partage sont intervenues pour intégrer de nouvelles puissances coloniales. Par exemple le Soudan a été divisé en deux entités séparées (Nord Soudan et Sud Soudan) pour satisfaire les Etats-Unis d’Amérique et la Chine ; et actuellement même, la France et les monarchies arabes discutent du partage du Mali voire du Sahel.

    Cette rétrospective schématique des faits et événements qui ont rythmé et continuent de rythmer l’évolution du Continent Noir est une traduction directe et parfaite du sermon de Victor Hugo. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à paraphraser Victor Hugo dans ces termes d’actualité par exemple :

    « Déjà les deux peuples colonisateurs, qui sont deux grands peuples libres, la France et l’Angleterre, ont saisi l’Afrique ; la France la tient par l’ouest et par le nord ; l’Angleterre la tient par l’est et par le midi. Le Portugal et l’Espagne ne sont pas en reste. Voici que l’Amérique prend sa part de ce travail colossal. La Russie, la Chine et les monarchies arabes joignent aussi leurs efforts aux nôtres ; car l’unité des peuples se révèle en tout. L’Afrique importe à l’univers.

    Quelle terre que cette Afrique ! L’Asie a son histoire, l’Amérique a son histoire, l’Australie elle-même a son histoire ; l’Afrique n’a pas d’histoire. Une sorte de légende vaste et obscure l’enveloppe. Une telle suppression de mouvement et de circulation entrave la vie universelle, et la marche humaine ne peut s’accommoder plus longtemps d’un cinquième du globe paralysé. (…)

    Allez, Peuples, emparez-vous de cette terre ! Prenez-la ! A qui ? À personne ! Prenez cette terre à Dieu ! Dieu donne la terre aux hommes, Dieu offre l’Afrique à l’Europe et à l’Asie ! Prenez-la ! ».

    Le sermon de Victor Hugo sur l’Afrique est donc le programme que l’Europe poursuit résolument de manière constante à l’égard du Continent Noir. Ce programme, qui date d’Abraham ainsi que le rappelle Victor Hugo, est le ressort instinctif et vital du Monde Blanc.

    En ce qui concerne le soutien d’Hugo à Napoléon III, c’est un fait de son parcours politique. Il est vrai que dans les biographies de Victor Hugo, on ne s’épand souvent que sur son versant de poète. En fait, c’est pour masquer son engagement politique franchement exécrable et réactionnaire.

    En bref, Victor Hugo a fait son entrée en politique comme monarchiste hostile à l’abolition de l’esclavage, confident du roi louis-philippe Ier qui l’avait nommé à la Chambre des Pairs (Sénat) en 1844. En 1848, la révolution éclate contre son parrain Louis-Philippe Ier qui abdique. Au début de cette révolution, Hugo est nommé Maire provisoire du 8ème Arrondissement de Paris.

    Les monarchistes conservateurs, dont Victor Hugo, se rallient au Parti Conservateur de l’Ordre, Parti Bonapartiste tendance républicaine. A ce titre, Victor Hugo soutient avec ferveur la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la république. Louis-Napoléon Bonaparte sera élu Président de la république le 10 décembre 1848 pour un mandat de 4 ans. Victor Hugo sera ensuite élu député de Paris à l’Assemblée Constituante en avril 1848 et réélu député à l’Assemblée Législative en mai 1849 toujours comme monarchiste membre du Parti de l’Ordre Bonapartiste.

    En Juillet 1849, Hugo se brouille et rompt avec le président de la république Louis-Napoléon Bonaparte au sujet du portefeuille de l’instruction publique qu’il brigue et que lui refuse Louis-Napoléon Bonaparte. Victor Hugo passe alors à l’opposition républicaine modérée. Voilà comment Hugo est devenu fervent partisan de la république et opposant farouche de Louis-Napoléon Bonaparte. Ce dernier sera plébiscité Empereur le 21 novembre 1852 sous le nom de Napoléon III dans les conditions que l’on sait.




  • Mwana Mikombo 24 juin 2013 19:02

    Mr SylvainD _____ Mon appréciation de l’Afrique n’est pas du tout dépassée. Elle est formulée au vu, au su et au vécu quotidien de la scène de théâtre qui se déroule en Afrique. Et si le discours de Victor Hugo, discours qui ne fait que réactiver le mental prédateur historique du monde blanc, date depuis 133 ans, il n’en demeure pas moins que l’actualité présente du Continent Noir est le résultat bien vivant de l’application concrète de ce discours. Contrairement à ce que vous croyez, avant tout homme politique conservateur, tour à tour député monarchiste soutien de Louis-Bonaparte Napoléon empereur de France, puis républicain, puis maire d’arrondissement de Paris, idéologue des « Etats-Unis d’Europe », Victor Hugo faisait partie de la haute classe pilotant les affaires coloniales françaises et européennes. A ce titre, et de surcroit le plus grand intellectuel conservateur de son temps, Victor Hugo, sans doute plus que quiconque, connaissait parfaitement l’Afrique, objet de convoitise du monde blanc, pas seulement de façon livresque, mais de façon très concrète, par mille et un canaux d’affaires.

    Vous évoquez le discours de Sarkozy rédigé par Guaino prononcé à Dakar en 2007. Vous avez à la fois tort et raison par rapport à ce discours de Sarkozy. Tort de l’attribuer à l’ignorance car ce discours, pondu par les hautes instances coloniales maîtresses de l’Afrique, donc connaissant parfaitement l’Afrique dans tous ses coins et recoins, a été prononcé de manière tout à fait délibérée. Vous avez raison d’associer le discours d’Hugo à celui de Sarkozy en le taxant de raciste. Vous auriez pu et vous auriez du aussi évoquer le discours de Barack Hussein Obama, président mulâtre des Etats-Unis d’Amérique en 2009 au Ghana. Ce discours de Barack Hussein Obama procède de la même veine que celui de Nicolas Sarkozy. Ce qui, pour le coup, prouve l’actualité du discours d’Hugo ainsi que l’actualité de mon appréciation.

    Vous dites ne pas savoir si vous avez tort d’être optimiste. En tout cas, aucun argument d’analyse de votre article ne pousse dans le sens de l’optimisme. Bien au contraire ! Cependant, vous bravez vous-même votre propre analyse détaillée et déclarez arbitrairement votre optimisme au prétexte très léger que vous connaissez le continent africain, son Histoire passée et présente. Là aussi, vous répudiez vos propres connaissances historiques pour vous en remettre à votre propre prophétie dont vous vous interrogez si elle va s’auto-réaliser ? En attendant que votre prophétie, apparemment sans Dieu, se réalise, celle de Victor Hugo, descendant d’Abraham, prophète de Yavhé (ou Allah), se déploie sous nos yeux sur le champ de bataille du Continent Noir.




  • Mwana Mikombo 24 juin 2013 15:21

    @l’auteur______ Vous avez disséqué et démystifié les commentaires élogieux, mais hypocrites, des experts, analystes et médias à propos des téléphones portables, du développement des nouvelles technologies et de la croissance en Afrique Noire. Vous avez très bien relevé les « tartes à la crème », « Le coltan, le pétrole, l’uranium, les surplus alimentaires européens, les déchets européens, les soutiens à des dictatures fantoches, les armes légères, etc., etc. ». Ce ne sont là que quelques indicateurs des lourdes altérations, plaies et entailles infligées au Continent Noir par le Monde Blanc depuis des siècles voire des millénaires. Il faut souligner que toutes ces afflictions n’ont pas vocation à prendre fin. Ainsi donc, la caractéristique qui ressort tout au long de votre dissertation est la pertinence de vos propos.

    Dans ces conditions, contre toute attente, le dernier paragraphe de votre billet, votre conclusion, est pour le moins surprenant pour ne pas dire contradictoire. Vous répondez ainsi, par l’affirmative, à l’intitulé interrogateur de votre sujet : « Afrique Noire : le grand bond en avant ? ». L’Afrique noire serait donc en train de réaliser « le grand bon en avant », slogan sorti des annales de la propagande chinoise du temps de Mao Tsé-toung pour qualifier l’essor économique et social de la Chine indépendantiste et révolutionnaire. Evoquer et appliquer aujourd’hui un tel slogan au Continent Noir est d’un optimisme béat tout bonnement moqueur vis-à-vis du Continent Noir en agonie sous le joug du Monde Blanc. En effet, contrairement à la Chine en particulier et l’Asie en général, le Continent Noir n’a jamais pu se relever des invasions du monde Blanc depuis la chute de l’Egypte des Pharaons (Kemet). En réalité, aujourd’hui encore, les exhortations par ailleurs racistes suivantes de Victor Hugo pour la conquête du Continent Noir par le Monde Blanc sont plus que jamais d’actualité et en action :

    « (…) Le moment est venu de donner au vieux monde cet avertissement : il faut être un nouveau monde. Le moment est venu de faire remarquer à l’Europe qu’elle a à côté d’elle l’Afrique. Le moment est venu de dire aux quatre nations d’où sort l’histoire moderne, la Grèce, l’Italie, l’Espagne, la France, qu’elles sont toujours là, que leur mission s’est modifiée sans se transformer, qu’elles ont toujours la même situation responsable et souveraine au bord de la Méditerranée, et que, si on leur ajoute un cinquième peuple, celui qui a été entrevu par Virgile et qui s’est montré digne de ce grand regard, l’Angleterre (…). (…).

    Le moment est venu de dire à ce groupe illustre de nations :

    Unissez-vous ! allez au sud.

    Est-ce que vous ne voyez pas le barrage ? Il est là, devant vous, ce bloc de sable et de cendre, ce monceau inerte et passif qui, depuis six mille ans, fait obstacle à la marche universelle, ce monstrueux Cham qui arrête Sem par son énormité,- l’Afrique.

    Quelle terre que cette Afrique ! L’Asie a son histoire, l’Amérique a son histoire, l’Australie elle-même a son histoire ; l’Afrique n’a pas d’histoire. Une sorte de légende vaste et obscure l’enveloppe. Rome l’a touchée, pour la supprimer ; et, quand elle s’est crue délivrée de l’Afrique, Rome a jeté sur cette morte immense une de ces épithètes qui ne se traduisent pas : Africa portentosa ! (Applaudissements.)

    C’est plus et moins que le prodige. C’est ce qui est absolu dans l’horreur. Le flamboiement tropical, en effet, c’est l’Afrique. Il semble que voir l’Afrique, ce soit être aveuglé. Un excès de soleil est un excès de nuit.

    Eh bien, cet effroi va disparaître.

    Déjà les deux peuples colonisateurs, qui sont deux grands peuples libres, la France et l’Angleterre, ont saisi l’Afrique ; la France la tient par l’ouest et par le nord ; l’Angleterre la tient par l’est et par le midi. Voici que l’Italie accepte sa part de ce travail colossal. L’Amérique joint ses efforts aux nôtres ; car l’unité des peuples se révèle en tout. L’Afrique importe à l’univers. Une telle suppression de mouvement et de circulation entrave la vie universelle, et la marche humaine ne peut s’accommoder plus longtemps d’un cinquième du globe paralysé. (…) ». (Cet extrait provient du « Discours sur l’Afrique » de Victor Hugo prononcé au cours d’un banquet le 18 mai 1879).

    L’évolution actuelle du Continent Noir s’explique clairement et se comprend parfaitement à l’aune de ce sermon de Victor Hugo. Cependant, Victor Hugo ne fait que répercuter les recommandations abrahamiques, lesquelles recommandations sont le condensé spirituel identitaire du Monde Blanc, l’âme de l’Homme Blanc.




  • Mwana Mikombo 20 juin 2013 17:21

    Sur la photo publiée avec le texte, on peut distinguer trois genres d’individus. En premier lieu, les arabo-touaregs ou magrébo-touaregs, de race blanche et mulâtre, reconnaissables par leurs grands gandourahs et leurs coiffes enturbannées couvrant les oreilles, les tempes, les joues, le menton, roulées autour du cou et retombant sur les épaules et la poitrine, ne laissant voir que le visage et les mains. En second lieu, sur le côté gauche, deux individus de race blanche habillés en costumes sans doute des militaires français car l’un d’eux porte une veste claire galonnée sur l’épaule. En troisième lieu les gens de race noire habillés de costumes sauf pour la dame au premier plan à gauche avec un foulard africain sur la tête et une cape bleue sur les épaules.

    Ainsi, ce panorama haut en couleurs et en modes cache à peine la turbulence qui secoue le Mali et en général le Sahel africain. D’un côté, on a le peuple malien, une proie exsangue en voie d’achèvement, de l’autre côté on a deux prédateurs rivaux, l’un presqu’autant ancien que l’autre. Autrement dit, d’un côté l’impérialisme judéo-chrétien français et de l’autre côté les seigneurs mahométans arabo berbéro-touaregs du Sahara, héritiers des razzieurs sahéliens de la traite négrière, tête de pont de l’impérialisme mahométan. Ces derniers forment une nébuleuse islamique qui regroupe des mouvements terroristes mahométans aux dénominations variées. On dénombre ainsi : le MNLA (Touareg), ANSAR DINE (Défenseurs de la religion), MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest), GSPC (Groupe Salafiste pour laPrédication et le Combat), AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) , HCA (Haut Conseil de l’Azawad, HCUA (Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad), MAA (Mouvement Arabe de l’Azawad), MIA (Mouvement Islamique de l’Azawad), FIAA (Front islamique arabe de l’Azawad), CTSP (Comité de transition pour le salut du peuple), etc.

    La tenue des discussions et l’accord de Ouagadougou au Burkina Faso ne sont qu’une mise en scène imposée à l’impérialisme mahométan arabo-touareg conquérant par l’impérialisme français maitre des lieux. Il va sans dire que l’impérialisme mahométan arabo-berbéro-touareg militairement faible et vaincu, pour ne pas définitivement perdre, ne peut que saisir la chance de négocier que lui tend l’impérialisme français tout puissant. Pour l’impérialisme arabo-maghrebo-berbéro-touareg, Ouagadougou est une aubaine pour survivre et se requinquer afin de pouvoir repartir à la conquête du Mali le moment venu, voire du Sahel en général. Cela a toujours été sa tactique. Pour le peuple malien, Ouagadougou est un marché de dupes.




  • Mwana Mikombo 13 juin 2013 01:24

    Si le problème n’est pas d’avoir été colonisé comme l’auteur Archibald déclare vouloir dire aux Noirs, cependant le problème est bien de demeurer toujours colonisé voire esclavagisé et de l’ignorer ou de feindre de l’ignorer comme Gaston Kelmann. Le pire esclave c’est l’esclave qui ignore qu’il est esclave et vit dans l’illusion qu’il est libre. Rien qu’à constater qu’un Noir porte fièrement un nom comme « Gaston Kelman » en se faisant passer pour écrivain français né à Douala-Cameroun de père et de mère NOIRS des plus naturels, on comprend tout de suite que celui-là est un être sans identité propre, un esclave, un bien meuble appartenant à l’homme blanc dont il arbore le nom avec une si grande fierté.




  • Mwana Mikombo 11 juin 2013 16:49
    @l’auteur______ D’accord avec le constat que vous dressez concernant la politique impérialiste de la France sur le Continent Noir. Toutefois un bémol à propos d’Amnesty international, Human Rights Watch et autres organismes du monde blanc soi-disant de défense des droits de l’homme. Vous semblez accorder une confiance sans réserve aux bilans macabres apparemment neutres et apolitiques de ces officines coloniales dont la mission consiste à accompagner les conquêtes et les campagnes de pacification dans les empires coloniaux par des litanies humanitaires. Cela vous amène à entretenir la confusion sur la réalité de la situation du Mali. Ainsi, tout comme ces missions humanitaires occidentales, vous semblez mettre dans le même sac d’un côté les victimes maliennes et de l’autre côté le sort mérité des arabo-touaregs, ces pirates négriers du sahel, dépeceurs du Mali et de la région. C’est le côté désagréable de votre article qui ne manque pourtant pas de pertinence pour tout le reste.



  • Mwana Mikombo 1er juin 2013 13:55

    Bel exemple de disputes des élites néocoloniales pour le partage des prébendes octroyées par leurs négriers. Boni Yayi Thomas, Talon Patrice, Houssou Angelo et Cie, toute cette élite intellectuelle politique, économique et culturelle néocoloniale africaine, c’est de l’ivraie cultivée et entretenue en Afrique par les négriers occidentaux, par les Blancs pour parler clairement.

     



  • Mwana Mikombo 1er juin 2013 11:34

    @Monsieur Mustapha __Vous êtes à féliciter pour votre article plein de vérités. Toutefois deux petites remarques :

    1- L’Union Africaine n’a pas 50 ans, mais 11 ans car « L’Union africaine (UA) est une organisation d’États africains créée en 2002, à Durban en Afrique du Sud en application de la déclaration de Syrte du 9 septembre 1999. Elle a remplacé l’Organisation de l’unité africaine[] (OUA) ». Si donc ces gens-là fêtent les 50 ans de l’UA ou même de l’OUA, c’est une preuve supplémentaire que ce sont des guignols.

    2- L’UA et son parent l’OUA ne sont rien d’autres que des états généraux coloniaux du Monde Blanc sur le Continent Noir.




  • Mwana Mikombo 25 mai 2013 22:43

    @l’auteur ____ Vous dites quez « Le rôle joué par le MNLA dans la défaite et la débâcle des djihadistes au Nord du Mali, n’a pas été qu’un rôle de catalyseur comme on peut le croire. Leur connaissance parfaite du terrain, des réseaux djihadistes et des leaders a servi à disloquer les stratégies d’implantation des terroristes et permis aux diverses forces d’intervention (tchadiennes et françaises de faire un boulot appréciable) »

    Le MNLA, est un faux mouvement de libération national. Il est en réalité un mouvement terroriste touareg à l’instar de ses partenaires ANSAR DINE, MUJAO, GSPC, AQMI. Le MNLA n’avait pas d’autre choix que de se désolidariser de ses alliés jihadistes et de coopérer malgré lui avec la France. Sinon, le MNLA allait être définitivement rayé de la carte du Mali. C’est donc une ruse du MNLA qui attend de tirer le bénéfice de sa coopération avec la France pour se faire une respectabilité et asseoir la légitimité de ses prétentions territoriales au Mali. En outre lorsque vous écrivez encore « Le MNLA a-t-il peur ? Non… », vous prenez vos désirs pour des réalités. En fait, s’il y a vraiment une partie qui a peur de l’intervention française au Mali et au Sahel en général, c’est surtout le MNLA qui est en train de jouer sa survie car, ce mouvement terroriste avant-garde touareg au Sahel n’a aucune légitimité au Mali pas plus que l’ensemble des razzieurs et esclavagistes nomades touaregs au Sahel.




  • Mwana Mikombo 24 mai 2013 21:40

    Bonjour l’auteur.

    Tout cela relève des manœuvres de la France. Nul n’ignore que la Centrafrique est une base militaire de la France, un verrou permettant de stabiliser la Françafrique en Afrique Centrale, surtout de stabiliser le Cameroun, le Gabon et le Congo. Aucun changement ne peut se passer dans ce pays enclavé au centre de l’Afrique et complètement anéanti sans la volonté et l’appui de la France dont la présence militaire pèse ostensiblement dans l’administration du pays. Rien n’a pratiquement changé de puis la colonisation directe il y plus de 50 ans par rapport à la présence française.

    Le Tchad de Idriss Déby joue en ce moment l’enfant terrible de la France, en témoigne sa bravoure très félicitée à la tête de la MISMA (Mission Internationale de Soutien au MAli) aux côtés de la France. C’est donc une récompense combien gratifiante pour Idriss Déby de pouvoir exercer le rôle honorable de janissaire de la France dans la région. Quant à l’instauration de l’islamisme en Centrafrique, cela ne pose aucun problème à la France du moment que cela se passe entre les nègres et n’est pas militairement sponsorisé par les monarchies pétrolières arabiques. La plupart des pays coloniaux de la Françafrique sont d’ailleurs totalement ou partiellement de confession islamique. L’exemple de la famille Bongo, tournebroche de la France au Gabon, montre l’acceptation ou l’indifférence de la France par rapport à l’Islam dans sa chasse gardée, à condition que cet Islam soit docile et servile à la France.

    Merci du lien sur la Lettre de Michel Am Nondroko Djotodia, Président de l’U.F.D.R., à la Conférence Islamique en Arabie Saoudite.




  • Mwana Mikombo 14 mai 2013 18:36

    @L’auteur

    N’est-ce pas le rôle de la Françafrique que d’être en même temps le grenier des matières premières et l’exutoire politique de la France. Par exemple précisément en Côte d’Ivoire, souvenez-vous de la Java princière de Jacques Lang dans les boites de nuit à Abidjan avec le président ivoirien Laurent Gbagbo (1) et quelque temps après soutenir les menées subversives de Sarkozy et de l’ONU contre le même Laurent Gbagbo (2).




  • Mwana Mikombo 14 mai 2013 00:57

    Bonsoir LOUPHI

    Merci de vous être donné la peine de me répondre sur Marcus Garvey. J’attendais votre réponse avec impatience. Vous m’avez éclairci sur la différence entre le sionisme et le garvéisme. C’est bien d’avoir expliqué entièrement la méprise du COMINTERN concernant Garvey. Malheureusement il n’existe pas aujourd’hui une instance communiste marxiste pour abonder dans votre sens. En ce qui concerne l’apport de Cheick Anta Diop et Théophile Obenga au marxisme, je peux vous dire que ces deux chercheurs africains ne sont pas des marxistes. Mais Diop a bien évoqué la conception d’Engels dans ses travaux. Vous l’avez assez bien expliqué brièvement.

    Peut-être que s’il y avait une autorité marxiste, celle-ci pourrait peut-être reconnaître et intégrer leur travaux dans le marxisme comme vous le faites. Après tout, Engels avait intégré les travaux de Morgan dans le Marxisme. En attendant, Diop et Obenga sont bien ostracisés par la science occidentale qui ne se prive pas pour autant de piller leurs œuvres le plus souvent sans les citer. L’homme occidental, qui ne peut pas se passer de piller le monde, a un gros problème de conscience avec à l’humanité. Il ne fait que la brigander et falsifier son Histoire, à quelques exceptions près.

    Persévérez dans vos efforts de droiture la vérité !



  • Mwana Mikombo 12 mai 2013 00:12

    LOUPHI

    Pour moi, rien qu’à lire le rapport de Khrouchtchev au 20e Congrès de ce qu’on appelait encore le PCUS, il est facile de comprendre qu’il s’agissait d’un règlement de compte de la nouvelle direction de  l’Etat soviétique autour de Khrouchtchev contre l’ancienne direction stalinienne. Compte tenu des assassinats et  limogeages brutaux qui ont accompagné la prise de pouvoir par Khrouchtchev, on ne peut que conclure à un putsch, un coup d’Etat. A partir de là, le communisme était fini en URSS et on ne peut plus imputer à Staline la politique de l’URSS qui en fait n’était plus l’URSS, mais l’empire capitaliste russe. On voit bien d’ailleurs que l’idéologie et la politique menées par l’URSS à partir de Khrouchtchev et poursuivies par ses successeurs sont radicalement l’opposé de celles menées du temps de Staline.

    On n’a pas besoin d’être un exégète du marxisme-léninisme ou de sortir de Sciences-Po pour s’en apercevoir. Un simple coup d’œil comparatif suffit. Par exemple, le premier des actes de la direction khrouchtchévienne a été de libérer les médecins (blouses blanches) dont le procès, pour intelligence avec les puissances étrangères et le sionisme, était en préparation et d’annuler purement et simplement le procès. On sait aussi que Khrouchtchev avait réhabilité la Yougoslavie de Tito qui avait été purgée sous Staline du camp socialiste pour déviationnisme révisionniste et actes hostiles envers l’URSS. En outre, c’est sous Khrouchtchev que les portes du Goulag ont été ouvertes, que le rideau de fer autour de l’URSS a été levé et que les puissances occidentales ont pu s’emparer des marchés en URSS et s’y installer. Ce sont là des actes de sabotage de l’URSS, des faits concrets, que n’importe qui peut vérifier et non de la spéculation mentale. Toute cette politique était impensable sous Staline et même sous Lénine. Le coup d’Etat khrouchtchévien est donc indéniable.

    Les allégations sur Staline des anarchistes, des trotskistes et des capitalistes, qui font semblant d’ignorer ce retournement de l’Histoire de l’URSS, sont de mauvaise foi, hypocrites et en tout cas mensongères et manipulatrices de la vérité historique. On peut tout reprocher à l’URSS sous Staline, sauf de n’avoir pas continué l’œuvre de Lénine en défendant et confortant l’URSS et aussi en appuyant le mouvement de libération des peuples. Les démocraties populaires, les pseudos indépendances africaines dont se targuent les régimes néocoloniaux africains aujourd’hui et d’autres encore à travers le monde, ne se seraient jamais produites sans le souffle libérateur de l’URSS de Staline.

    C’est donc un faux procès que notre brave Jaja intente contre vous en écrivant :

    « Louphi, l’avocat de Staline à propos de la colonisation de la Palestine qui vota sans honte sa partition puis arma les colons via la Tchécoslovaquie…. »

    Ce faux procès relève plutôt de la cancanerie, procédé des flibustiers. On voit mal Staline ou l’URSS de Staline, au sortir de la guerre de 39-45, s’abriter derrière la Tchécoslovaquie pour convoyer et pourvoir secrètement en armes les sionistes israéliens en Israël, comme si l’URSS sous Staline ne fut pas capable de prendre ouvertement ses responsabilités. C’est de la pure propagande ! C’est grotesque. Notre brave Jaja n’a tenu aucun compte de la réponse pourtant sérieuse et correcte que vous lui avez déjà fournie sur cette question de fourniture des armes à Israël par Staline « via la Tchécoslovaquie ».  Je trouve cette attitude de Jaja vraiment bouffonne.

    Pour finir, j’en viens à une question qui me taraude concernant les thèses de l’Internationale Communiste (COMINTERN) sur la question noire. Ces thèses sont intéressantes et d’actualité. Mais, sur un seul point, je suis étonné par la position du COMINTERN à propos de MARCUS GARVEY, figure emblématique du Mouvement d’émancipation des NOIRS. J’aimerais connaître votre appréciation du garveyisme. D’autre part, je sais que vos positions sont favorables aux travaux des Professeurs Cheichk Anta Diop et Théophile Obenga. Je trouve cela positif.




  • Mwana Mikombo 10 mai 2013 20:27

    Egalement bonjour à Chalot et à Jaja



  • Mwana Mikombo 10 mai 2013 20:16

    Louphi

    Bonjour

    J’interviens rarement sur les articles qui, soit ne concernent pas l’Afrique, soit relèvent de la politique politicienne ou des discussions entre européens. Je suis régulièrement vos discussions avec Chalot et Jaja. Je peux dire que c’est grâce aux positions que vous développez que j’ai pu vraiment commencer à m’intéresser sur Staline et l’URSS. Jusqu’à présent, je tenais ma vision sur l’URSS que sur la base de la propagande des anarchistes et des trotskistes. Vous avez aidé à faire évoluer cette vision. La documentation que vous fournissez accable l’anarchisme et le trotskisme. Je constate que la grande majorité des personnes qui intervienne sur ce site est de tendance soit trotskiste, soit anarchiste. On peut dire que c’est normal car dans chaque pays, les idées dominantes sont toujours les idées de la classe dominante. Donc, Merci.

    Chalot

    La remarque de Louphi sur votre article ci-dessus comme quoi on ne peut pas être anti-impérialiste à Bamako et soutenir la mouvance homosexuelle à Paris est très juste. Vous feriez bien d’y méditer. Il en est de même de Victor Hugo et du siècle dit « Siècle des Lumières » dont presque tous les philosophes sont des théoriciens du racisme anti-noir.

    En Afrique, nous connaissons bien la collusion voire la confusion que les sectes maçonniques homosexuelles entretiennent avec les régimes néocoloniaux. Ces obédiences sont progressistes en Occident, mais impérialistes en Afrique.

    Jaja

    Je trouve votre tutoiement de louphi très impoli. J’ai l’impression que vous n’avez pas le sang froid. Il est normal quand les points de vue s’entrechoquent qu’il y ait des étincelles, que des expressions parfois même à la limite de l’insulte fusent. De là à tutoyer des gens avec qui on n’a aucune familiarité et qu’on n’a jamais vu, çà relève du manque d’éducation la plus élémentaire. Cà discrédite d’emblée la cause même que vous défendez. En toute chose, il faut savoir garder la mesure de la politesse. Le post qui a sauté est le mien. Je peux vous le réafficher. Mais auparavant j’aimerais avoir un petit échange avec louphi. J’espère qu’il réagira.




  • Mwana Mikombo 10 mai 2013 12:44

    @l’auteur


    Article bien fait. Merci.



  • Mwana Mikombo 3 mai 2013 16:01

    @Résistance

    Les bases de données des organismes statistiques américains ne suffisent apparemment pas pour apprécier l’impact de la présence chinoise en Afrique. Clamer haut et fort que « La Chine ne pille pas l’Afrique », c’est faire fi des intérêts économiques qui sont à la base des relations d’une grande puissance capitaliste comme la Chine avec les zones coloniales comme le continent africain. C’est faire croire que la Chine est présente en Afrique simplement et uniquement pour les beaux yeux des africains. Cela n’a pas de sens.

    Sans avoir besoin des données statistiques des relations économiques Chine-Afrique qui ne sont pas monnaie courante, il n’y a qu’à constater empiriquement la floraison des établissements chinois sur les marchés africains en Afrique même et en Europe. Partout, les Chinois font pousser des magasins bien achalandés spécialisés uniquement sur les produits africains en tous genres. En Europe par exemple, si on veut consommer africain, il faut s’adresser aux magasins chinois qui se confondent ainsi avec les magasins africains dans tous les domaines de la vie quotidienne : habillement, alimentation, cosmétique, et même la commercialisation de la musique qui est pourtant le domaine d’excellence des  africains. Allez dans les banlieues de Paris, vous constaterez que c’est un patron ou une patronne chinoise qui vous renseigne sur les toutes dernières nouveautés et évolutions de la musique africaine pour tous les styles même les plus traditionnels. Même si la personne au comptoir est africain, vous ne tarderez pas à voir surgir le patron chinois ou la patronne chinoise. Le monopole des chinois (asiatiques) sur les marchés africains est visible. On ne peut pas dire que les profits de ce monopole servent à alimenter les économies africaines. Sur place en Afrique même, sur le plan agricole, les « investisseurs chinois » s’installent et exploitent souvent les terres expropriées aux paysans par les gouvernements africains liés par les accords avec la Chine. Ces paysans sont ensuite employés sur leurs terres par les nouveaux propriétaires chinois sans avoir accès aux produits exploités qui sont commercés par les patrons chinois sur les marchés internationaux. Bien entendu, la Chine tire des bénéfices substantiels de sa présence en Afrique. Bien sûr, les chinois ne sont pas les seuls à bénéficier de ces cessions de terres.

    Sur un plan historique, la Chine a fait son entrée économique en Afrique au lendemain des indépendances dans les années 1960. C’était la concrétisation des accords politiques et économiques passées entre la Chine Populaire sous Mao Tsé Toung et les grandes puissances européennes ainsi que les USA. Rappelons que de 1949 (instauration de la République populaire de Chine par la révolution) à 1971, la Chine populaire n’était pas membre de l’ONU. Son admission se heurtait au refus des Etats-Unis et des puissances d’Europe car la Chine Populaire soutenait les mouvements de libération dans le monde, surtout en Afrique en concurrence avec l’impérialisme russe. Le marché fut donc conclut entre la Chine Populaire sous Mao et les puissances occidentales. Aux termes de ce marché la Chine Populaire s’engagea à livrer les mouvements de libération qu’elle soutenait en Afrique et, en contrepartie, les puissances occidentales s’engagèrent à admettre la Chine à l’ONU en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité avec droit de véto. De 1956 à 1970 environ, la Chine Populaire sous Mao remplit sa part de contrat. Tous les mouvements indépendantistes africains soutenus jusque-là par la Chine Populaire furent livrés aux occidentaux et liquidés. Ainsi, ayant exécuté sa part du contrat, la Chine populaire fut admise à l’ONU comme membre permanent du Conseil de Sécurité avec droit de Véto le 25 octobre 1971.

    La présence de la Chine en Afrique n’est donc motivée que par le partage du juteux gâteau africain à la même table que les puissances coloniales occidentales.




  • Mwana Mikombo 26 avril 2013 09:39

    Cher Lonsi Koko

    La divergence que vous relevez est effectivement l’abime qui nous sépare. Je prendrai un exemple assez significatif pour illustrer mon propos. Prenons l’Europe, sous l’occupation Nazie (1939-1945). Encore que le nazisme était un produit de l’esprit de prédation européen né sur le sol européen et visant en premier lieu les européens. Ce qui n’est pas le cas des traites négrières européennes et arabes en Afrique, ni du colonialisme, ni du néo-colonialisme, phénomènes venant d’Occident.

    Donc, pendant que les nazis occupaient l’Europe, supposons que les pays occupés, la Pologne, la Norvège, l’Autriche, la France pour ne citer que ceux-là, se soient dits :

    - l’occupation allemande est devenue une réalité ;

    - la seule façon de revivre en harmonie dans les espaces avant l’occupation réside dans les accords bilatéraux en matière d’immigration, d’emploi et de commerce…

    - vouloir redéfinir les frontières tracées par l’Allemagne nazie reviendrait à susciter des guerres comme dans les Balkans ; Il faut éviter que l’Europe soit mise à feu et à sang ;

    - l’avenir des peuples de l’Europe ne réside pas dans les massacres, les guerres, pour s’approprier une portion du territoire ; il dépend plutôt de la capacité des européens à travailler ensemble à savoir gérer de commun accord les espaces transfrontaliers, à bâtir des stratégies régionales et continentales…

    - l’Europe doit parler d’une seule voie dans le monde.

    C’est ainsi que raisonne Lonsi Koko concernant l’Afrique. Et c’est bien ainsi que raisonnaient les partisans du régime nazi dans les pays européens occupés. En France en particulier, ce raisonnement était le fondement de la propagande et de la politique du régime pro-nazi de Vichy. La suite, vous devez certainement très bien la connaître. Le régime nazi et ses supporters ont été balayés et bannis dans toute l’Europe et dans le monde entier par les peuples européens coalisés dans un profond et vaste mouvement de libération impliquant la Russie soviétique et appuyé par les Etats-Unis d’Amérique sans oublier les troupes africaines mobilisées par les colonisateurs et désignées méprisamment par l’expression « tirailleurs sénégalais ». En France, le terme  collaboration désigne précisément le régime de Vichy, partisan et support local de l’occupation nazie. Ce terme de collaboration s’applique parfaitement à Gaspard-Hubert B. Lonsi Koko au regard de la situation du Congo et de l’Afrique. Et l’Afrique, voici tout un continent qui est envahi, massacré, occupé, dévalisé, dépeuplé, pillé, brigandé, dans tous les sens et tous les coins, depuis des siècles et des siècles voire des millénaires, par l’Occident ! Et sur ce continent, aujourd’hui, l’idée même de collaboration n’effleure presque personne chez les autochtones, surtout même parmi les plus cultivés ! Pourtant la colonisation y est même encore fumante et continue de battre son plein ! C’est un grand miracle réalisé par l’Occident, d’avoir déshumanisé à ce point l’être humain, le nègre, au point de lui faire adorer son bourreau ! L’Europe serait dans cette situation si le nazisme s’y était éternisé. Voilà le nœud de la divergence : l’esprit et la culture de la collaboration qui vous imprègnent !

    Vous dites que je serais « partisans de la révision des frontières actuelles pour permettre, par exemple, à un pays comme le Rwanda de s’approprier le Kivu au détriment de la RD Congo ». Je dois dire que vous êtes complètement à côté de la plaque. Je ne suis partisan de la « révision » d’aucune frontière actuelle. « Révision », cela veut dire enlever la barrière ici pour la remettre là. Non ! Je suis plutôt partisan de l’abolition totale et définitive de toutes les frontières héritées de la colonisation, du rétablissement, autant que faire se peut, des Etats nationaux précoloniaux, avant les traites européennes et arabes, avec l’intégralité de leurs cultures. Vous comprendrez que cela n’aménage pas la voie au Rwanda de s’approprier le Kivu au détriment du Congo, ni au Congo RDC ex-Congo belge de s’approprier le Kivu au détriment du Rwanda. Au contraire, cela permettra à toute la région des Grands Lacs en particulier et à toute l’Afrique Noire en général de se réconcilier avec elle-même, de reprendre le fil perdu de son Histoire. Cela permettra encore aux peuples africains de revivre dans la prospérité et l’harmonie dans un espace continental commun, comme autre fois avant le débarquement des européens, comme l’avait constaté de ses propres yeux l’explorateur allemand Léo Frobénius (1873-1938) en sillonnant l’Afrique d’Ouest en Est, de la côte atlantique jusqu’à la côte de l’océan indien. Léo Frobénius décrit ainsi la vie des populations qu’il avait rencontrées :

    « Lorsqu’ils arrivèrent dans la Baie de Guinée et aboutirent à Vaïda, les capitaines furent fort étonnés de trouver des rues bien aménagées, bordées sur une longueur de plusieurs lieues par deux rangées d’arbres. Ils traversèrent pendant de longs jours une campagne couverte de champs magnifiques, habitée par des hommes vêtus de costumes attachants dont ils avaient tissé l’étoffe eux mêmes ! Plus au Sud, dans le Royaume du Congo, une foule grouillante habillée de soie et de velours, de grands Etats bien ordonnés, et cela dans les moindres détails, des souverains puissants, des industries opulentes. Civilisés jusqu’à la moelle des os ! Et toute semblable était la condition des pays à la côte orientale, la Mozambique par exemple. Les révélations des navigateurs du XVe au XVIe siècle fournissent la preuve certaine que l’Afrique Nègre qui s’étendait au Sud de la zone désertique du Sahara était encore en plein épanouissement, dans tout leur éclat de civilisations harmonieuses et bien formées. » (Leo Frobenius, Histoire de la civilisation africaine, Paris, Gallimard, 1936, pp. 14 et 15.)

    Enfin, cela permettra aux peuples d’Afrique Noire de pouvoir asseoir l’Etat Fédéral panafricain ancré dans sa culture historique comme l’ont prophétisé le grand savant multidisciplinaire panafricain Cheick Anta Diop et son bras droit le professeur Théophile Obenga. Un Etat Fédéral Panafricain « doté d’une direction politique centrale gouvernant sans restriction venant d’une puissance étrangère quelconque » selon la recommandation de Kwamé Nkrumah, l’un des pères fondateurs du panafricanisme révolutionnaire africain.

    Tel est l’énorme fossé sans fond qui sépare, d’un côté le nationalisme africain véritable, le panafricanisme, de l’autre côté le faux nationalisme, le nationalisme borné, enfermé dans le cadre étriqué des frontières issues de la balkanisation coloniale de l’Afrique, le nationalisme néocolonial, support local du colonialisme, semeur de haine entre les populations africaines, gardien de l’ordre colonial.