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Accueil du site > Tribune Libre > Votre vote n’a servi à rien ? C’est normal !

Votre vote n’a servi à rien ? C’est normal !

A tous ceux qui se plaignent que le vote est trahi, permettez-moi de vous rappeler les propos de mon illustre prédécesseur, l’abbé Sieyès :

"Il faut que la France soit une république, pour ne pas être une démocratie"

Et ce fut mis en œuvre article premier :

La France est une République indivisible.

Elle n’a qu’un caractère démocratique qui se résume à mettre un bulletin dans l’urne.

Ensuite dans l’ARTICLE 27.

Tout mandat impératif est nul.

En clair, vous votez et ensuite, votre représentant agit comme il l’entend avec son mandat, inutile pour vous de pleurer s’il l’utilise d’une manière qui vous déplait. Vous n’aviez qu’à vous faire élire.

Il ne vous doit même pas une reddition de comptes comme le président ou le trésorier d’un Syndic ou d’une associations loi de 1901. Après tout, nos dirigeants n’ont que la responsabilité minime d’une république habitée par 65 mio de personnes. De telles formalités sont parfaitement superflues.

Alors, on pourrait ergoter, mais rappelez-vous les conditions du passage à la république : Dans le sillage de la défaite de l’empire, Paris proclame la république pour continuer la guerre contre la Prusse. L’assemblée élue, organisera la paix avec la Prusse et écrasera Paris.

Là, se trouve la quintessence de l’ADN de notre République :

Elle doit servir la classe supérieure du pays et toute idée sociale doit être tuées. 35 à 50 mille morts en témoignent et si vous n’avez pas compris le message regardez comment vous avez appris l’histoire de la Commune et celle de la Terreur sous la révolution.

Pourtant, le nombre de morts est proche, mais ils n’étaient pas de même nature et dans l’histoire de France, un cadavre d’ouvrier pèse moins qu’un cadavre de noble ou de bourgeois !

 

Alors, certes, la république a ses élégances,

L’article 2 de la constitution prévoit :

Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Au nom des grands principes et des grands sentiments. Si vous en trouvez une traduction concrète bonne chance. Je vous rappelle que le référendum en France ne peut être déclenché que par le président ou par 20% des députés avec plus de 4mio de signatures. Autant dire que cela reste un outil sous monopole du président de la République.

L’article 3 prévoit :

La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum.

Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.

Vous penserez à prévenir l’énarchie svp ? Ils ne sont pas au courant !

Quant à la composition de l’assemblée, on y cherche les ouvriers, les éboueurs, les caissières… Eux effectivement ne peuvent pas s’attribuer l’exercice du pouvoir, ils en sont préservés !

Poursuivons avec l’article 4 :

La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation.

Devons-nous comparer comment nos médias reflètent la participation équitable, lorsque les opinions de 11 moi d’électeurs sont diabolisées si elles osent s’exprimer dans les médias ?

Covid, Ukraine, les positions de larges segments de la populations sont invisibilisées, dans le plus pur respect de la constitution bien sûr !

 

Le constat vous choque ?

Normal, il importe de se rappeler les spécifications de la république telle que l’a voulue l’assemblée de 1871 :

  • La soumission à l’étranger est acceptable
  • La république doit représenter l’opinion des classes supérieures
  • L’opinion des classes inférieures peut et doit être écrasée, par la force si besoin.

Voila les spécifications de la République, celle née en 1870 et sur laquelle les constitutions des troisièmes, quatrièmes et cinquièmes sont fondées.

Dans ce cadre, le Vichysme fut la république et le Gaullisme un simple accident industriel que la "France Dominante" s’occupe depuis d’expulser.

Grace à l’UE et à l’OTAN, elle peut renouer avec la soumission à l’étranger. Grace à la manipulation de l’opinion en violation de l’article 4 dans son esprit, et probablement sa lettre, elle organise la main mise des classes supérieures sur la société.

Quant à l’écrasement des classes inférieures, la répression des gilets jaunes a montré le maintien de ce délicat savoir-faire français.

 

Alors que faire ?

L’essentiel de la population refuse d’investir le temps nécessaire pour une démocratie directe. Il convient donc de supprimer le verrou de l’absence de mandat impératif sans imposer une charge que les électeurs refuseront :

  1. Tout élu ou responsable d’administration devrait voir son activité auditée par un jury constitué selon les normes des jurys d’assises. Il estimerait si l’élu a respecté l’esprit de ses promesses électorales. Sinon, il passerait devant un vote citoyen avec le risque d’une peine d’escroquerie en bande organisée s’il est élu par un parti (Sinon, escroquerie simple).
  2. Elu et responsables d’administrations devraient accepter des enquêtes approfondies. Eux ne doivent rien avoir à cacher. Pas de déclaratif, mais un contrôle de leur patrimoine, celui de leurs proches, leurs liens ou allégations d’allégeances et de conflits d’intérêts. Des contrôles anti-drogue réguliers doivent être menés pour s’assurer là aussi de l’absence de dépendance.
  3. Enfin, l’exécutif doit se voir retirer l’initiative des textes de lois. Les services et la partie non contentieuse du conseil d’état doivent être transférés aux commissions idoines de l’Assemblée nationale[1]. Le gouvernement doit s’occuper de gérer le quotidien des millions de fonctionnaires employés par l’état.
  4. Les outils statistiques des ministères et de l’INSEE devraient être placés sous l’autorité du conseil constitutionnel. Il en irait de même pour la partie contentieuse du conseil d’état.
    La constitution du conseil constitutionnel vaut ce qu’elle vaut, mais au moins, cela créerait l’ébauche d’un véritable pouvoir judiciaire. Ultérieurement, une réforme de ce pilier judiciaire pourrait être menée : Vote pour les membres du conseil constitutionnel, tirage au sort parmi les juristes en activité en France…

Ces modifications sont mineures, elles ne remettent pas en cause la république souhaitée par la population, mais elle contribuerait à rendre notre constitution moins proche d’un contrat léonin !

 

 

[1] Ainsi qu’un organisme de recherche fondamentale comme le CNRS


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17 réactions à cet article    


  • rogal 12 septembre 08:58

    À quand le RIC ?


    • Jules Seyes Jules Seyes 12 septembre 18:27

      @rogal
      Quand on trouvera le moyen de l’imposer !


    • L'apostilleur L’apostilleur 12 septembre 09:22

      @ l’auteur 

      « ..La France est une République indivisible. Elle n’a qu’un caractère démocratique qui se résume à mettre un bulletin dans l’urne.. »

       

      Elle est tellement démocratique qu’elle est devenue un souk !!


      • L'apostilleur L’apostilleur 12 septembre 09:34

        @ l’auteur 

        Considérez que dans toute société la somme des mécontents chacun avec leurs motifs partisans, sont les plus nombreux. Si vous donniez le pouvoir à n’importe lequel de ces mécontents, soyez assuré qu’ils auraient contre lui une autre majorité de mécontents.

        La démocratie en devenir des grecs s’exprimait avec des cailloux blancs ou noirs. Ce principe n’a pas évité les tyrans suivant une méthode qui inspire Mélenchon aujourd’hui...

        A éviter.

        Tyrannie et démocratie. Sœurs ennemies mais plébiscitées. https://onenpensequoi.over-blog.com/2023/03/642d3ba4-dacb.html


        • xana 12 septembre 11:13

          C’est une bonne chose de répéter tout cela.

          Mais vous ne pourrez jamais convaincre les 75% de boeufs qui sont persuadés que nous vivons en... démocratie.


          • Jules Seyes Jules Seyes 12 septembre 13:26

            @xana
            Exact, permettez-moi toutefois á ma décharge de vous rappeller que j’ai évoqué leur cas :

            L’essentiel de la population refuse d’investir le temps nécessaire pour une démocratie directe.

            Ca arrange de croire que nous sommes en démocratie pour éviter de s’investir.
            J’espére avoir clairifié ma position

          • xana 12 septembre 13:43

            @Jules Seyes
            Bien entendu. Ma remarque ne vous concernait pas, évidemment.
            Moi aussi j’ai cru assez longtemps que les gens pouvaient (avec un peu d’éducation) s’intéresser à la vie publique et prendre les choses en main. Mais il est clair que ca n’en prend absolument pas le chemin. Non seulement ils sont amorphes et stupides, mais ils n’ont aucun désir de changer de maître. Et de là à vouloir être leur propre maître... Il ne faut même pas y penser,


          • Jason Jason 12 septembre 15:04

            Pour des détails sur la vie de Sieyes, je vous conseille : « Sieyes, La clé de la révolution française » de Jean-Denis Bredin, livre de poche N° 6842. Il a balancé toute sa vie avec ses multiples rédactions de constitutions toutes aussi farfelues les unes que les autres, entre conservatisme dur et visions diverses et hors du temps. Sans son fameux pamphlet « Qu’est-ce que le tiers état ? », il aurait été oublié depuis longtemps.

            Sous l’Empire, on lui posa la question : « Et vous l’abbé, qu’avez-vous fait pendant la Révolution ? J’ai vécu », répondit-il. Il a surtout pratiqué un art de vivre, et un opportunisme certain, ce qui n’est pas rien pour l’époque.


            • Jules Seyes Jules Seyes 13 septembre 19:06

              @Jason
              Vous m#excuserez de ne pas suivre conseil :
              Je posséde le Bredin, dans une autre éditions que celle que vouos indiquez.
              Excellent livre.


            • Rinbeau Rinbeau 12 septembre 17:46

              La cinquième république est une prison politique..

              La question n’est pas que faire pour pour que la prochaine serve mieux l’intérêt général, Etienne Chouard entre autre travaille sur une nouvelle constitution depuis de nombreuses années, mais comment faire pour l’imposer.. 


              • Jules Seyes Jules Seyes 13 septembre 19:07

                @Rinbeau
                Je réfléchis sur le sujet, vous devriez avoir un article ces prochaines semaines.,


              • Durand Durand 13 septembre 23:47

                @Jules Seyes

                En attendant la révolution, ça ne mange pas de pain !

                ..


              • Pierrot 15 septembre 11:29

                @Rinbeau
                Pour votre gouverne, le régime politique actuel n’est plus la Ve République, mais l’Union Européenne.

                Changer de constitution nationale aujourd’hui ne nous fera pas sortir de la prison dans laquelle nous sommes tombés, car ce n’est plus le problème. Cela pourrait même empêcher à jamais de s’en échapper, tant il nous est nécessaire de disposer d’un régime fort pour sortir de cette situation.


              • Rinbeau Rinbeau 15 septembre 15:48

                @Pierrot

                La nouvelle constitution pourrait ne plus reconnaitre notre adhésion à l’union Européenne.. Décrétée non avenue et donc annulées les dettes contractées par les traitres à la nation qu’ont été nos élites depuis Pompidou.. çà fera des vagues certes.. Mais ça vaut le coup d’essayer à mon avis ! 


              • Pierrot 16 septembre 12:47

                @Rinbeau
                « ... pourrait... »
                Ce conditionnel est bien malvenu !

                Tant que les termes de l’adhésion à l’UE et à l’Euro ne sont pas invalidés dans les faits, (et pas seulement dans les textes constitutionnels et législatifs), notre soumission reste inchangée, reléguant le contenu de votre nouvelle constitution au rang de détails très secondaires, tout comme celui de notre constitution nationale actuelle.

                Cela me semble prouver que cette dernière n’est pas le problème essentiel auquel nous devons faire face. Je crains même qu’en adoptant une nouvelle constitution qui dilue le pouvoir de la Nation, nous ne soyons plus jamais en capacité de nous sortir de cette situation.

                À grande échelle, une constitution qui donne la parole à tout le monde aboutit à un pouvoir qui ne satisfait quasiment personne. Et c’est à peu de chose près ce qu’a institué l’UE : faute de consensus, rien de ce qui serait nécessaire à l’intérêt général ne parvient à être décidé ; seul le totalitarisme d’une minorité parvient à s’exprimer.


              • Claude Courty Claude Courty 13 septembre 18:40

                Le NFP, LFI en tête, a menti effrontément, et a ainsi fait bien des déçus ; mais ça leur apprendra à ne pas croire n’importe quoi, dès lors qu’ils sont caressés dans le sens du poil.

                La France est de droite, il faut se faire une raison et veiller à ce qu’elle n’aille pas jusqu’à l’extrême-droite, en suivant la leçon que vient de donner la gauche.


                • ricoxy ricoxy 16 septembre 15:17

                   

                  «  La France compte trente-six millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement  » Henri Rochefort. Maintenant, elle compte soixante-sept millions de sujets et autant de sujets de mécontentement.

                   

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