Sur France Inter, Bernard Guetta, disk jockey de la géopolitique, choisit la musique ...
Violent incident ce matin sur France Inter entre Florian Philippot, invité de l'émission du 7 / 9, et Bernard Guetta, le journaliste "spécialiste de géopolitique" tenant une chronique quotidienne sur le sujet des relations internationales.
Motif de l'incident : répondant à une question du journaliste Cohen sur les relations de Poutine et du soutien qu'il apporterait aux mouvements d'extrême droite en Europe, Philippot déclare que "l'extrême droite nazie, c'est celle qui est au pouvoir en Ukraine."
Indignation de Guetta qui interrompt à plusieurs reprises Philippot et qui soutient que cette affirmation est un mensonge, que les ultra-nationalistes ukrainiens sont sortis très minoritaires des dernières élections ukrainiennes !
Sauf qu'il existe des milices armées affichant ostensiblement la svastika et autres insignes nazis, et que cette minorité exaltée est non seulement active, mais très violente. Ce sont ces activistes qui ont renversé Yanukovitch en février 2014, en dépit d'un accord prévoyant un retour à l'ordre, et des élections présidentielles anticipées avant la fin de l'année, accord pourtant contresigné par les ministres français et allemand des affaires étrangères.
Ces groupes ont ensuite été intégrés dans la Garde nationale ukrainienne, avant d'être envoyés à l'Est du pays pour mener "l'opération anti-terroriste" décidée par Porochenko et autres démocrates de Kiev.
Réplique de Philippot à Guetta : la présence d'extrémistes est de notoriété publique, il existe des photographies prouvant leur présence.
Bien plus que des photographies, il existe les programmes des différentes factions politiques soutenant Porochenko et le gouvernement de Yatseniuk. Ces programmes sont publiés en ukrainien, et parfois en russe ou en anglais, sur Internet, de sorte qu'un journaliste procédant à un minimum d'investigations ne peut décemment pas prétendre ne pas en avoir connaissance.
Il existe surtout les bombardements par Kiev de la population civile, et les multiples exactions auxquelles se sont livrées les hordes barbares et les mercenaires envoyés par Kiev dans l'Est du pays, et que l'Occident ne veut pas voir, se bornant à détourner les yeux ou, dans le meilleur des cas, à renvoyer les protagonistes dos à dos.
Oui, Monsieur Guetta, les nazis ukrainiens sont minoritaires, mais c'est une minorité agissante, et c'est elle qui fait la décision. Rien de bien surprenant à cela, car en fait, comme le relevait par exemple le philosophe Nicolas Berdiaev, c'est une minorité qui dirige, et c'est toujours comme ça !
L'incident opposant Philippot et Guetta s'est terminé dans la confusion, Guetta empêchant son invité de parler, et lui demandant de "se taire".
Se taire, certes, c'est ce à quoi la plupart des journalistes sont habitués, depuis qu'ils sont enrôlés dans la guerre de propagande qui se livre depuis le début des évènements qui se déroulent en Ukraine, et qu'ils ne se sentent plus autorisés qu'à présenter une version manichéenne de la réalité, celle d'un Occident irréprochable face aux méchants russes !
Mais peut-on faire taire une personnalité politique ne partageant pas la doxa des journalistes de France Inter ?
Ce n'est pas "très Charlie" tout ça, Monsieur Guetta. C'est une singulière conception de la liberté d'expression.
En somme, sur France Inter, Bernard Guetta choisit la musique, et diffuse uniquement ce qui lui plaît. Bernard Guetta, disk jockey de la géopolitique, c'est de famille, sans doute.
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